À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

08/10/2009

Les postiers britanniques se mobilisent pour les salaires et l'emploi

Les postiers britanniques ont voté ce jeudi le principe d'un mouvement de grève national. Ils protestent contre ce qu'ils voient comme un manque de concertation de la direction de Royal Mail sur des projets de réforme de l'emploi et des salaires.

Le syndicat des employés de la Communication (CWU) a ainsi indiqué que 76% de ses membres ayant voté soutiennent un tel mouvement. Le CWU devra donner un préavis d'une semaine avant d'entamer une grève, ce qui devrait reporter celle-ci à la fin du mois.

Le vice-secrétaire général Dave Ward a considéré qu'il s'agissait «d'un énorme vote de non-confiance dans la direction de Royal Mail», qu'il a qualifiée «d'arrogante».

«Royal Mail ne s'est jamais vraiment engagée dans la modernisation. Elle s'est contentée de réduire l'activité, les services et d'abaisser les coûts. Et c'est cela que les travailleurs de la poste ont massivement rejeté aujourd'hui», a dit le leader syndical.

Dave Ward a cependant noté «qu'il était toujours possible de parvenir à un accord avant qu'une grève nationale ne se mette en place».

Société anonyme

Alors que le marché postal britannique est libéralisé depuis 2006, Royal Mail est devenue une société anonyme détenue à 100% par l’Etat, et elle ne dispose plus d’aucun monopole de distribution.

Le groupe tente actuellement de se moderniser, ce qui aurait pu passer par une ouverture du capital à hauteur de 30%. Mais début juillet, le ministre du Commerce Peter Mandelson en a repoussé l’idée en invoquant «les conditions de marché» défavorables, peut-être aussi pour éviter une possible défaite du texte au Parlement.

Robert Hammond, de l’association de consommateurs, a considéré qu’il était «très décevant» de voir une grande institution britannique «se déchirer». Il a appelé à ce que Royal Mail et le syndicat se tournent de toute urgence vers l’organisme de conciliation Acas pour résoudre le problème.

Les organisations patronales dans leur ensemble ont très mal réagi. John Cridland, vice-directeur général de la CBI, a jugé la situation «très décevante pour des millions de ménages et d’entreprises qui comptent sur Royal Mail», d’autant que «seulement 40% des employés ont voté pour la grève». Il a noté le danger potentiel d’un tel mouvement sur les ventes de Noël, alors que l’économie commence à peine à se remettre.

Libération - 08.10.09

Sem comentários:

Related Posts with Thumbnails