À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

18/04/2009

Default: the Student Loan Documentary

Aurora Meneghello and Serge Bakalian

Default: The Student Loan Documentary is a feature-length documentary chronicling the stories of borrowers from different backgrounds affected by the student lending industry and their struggles to change the system.

No matter when their loans were taken, many borrowers now find themselves in a paralyzing predicament of repaying two, three, or multiple times the original amount borrowed, with no bankruptcy protection, no cap on fees and penalties, and no recourse to the law. The consequences are dire, with stories of borrowers in financial and emotional ruin.

Beyond these personal accounts, Defautl will explain the differences between federal and private student loans, a subject often overlooked by colleges and high school counselors. It will also give detail on the rise of the private lending industry and of college debt.

While the media has focused on the disaster that sub-prime mortgages have turned out to be, only superficial attention has been given to financial giants which have been profiting by approving loans to low-income students with variable interest rates up to 25%.

As the National Consumer Law Center concluded in their March 2008 report titled "Paying The Price: The High Cost of Private Student Loans and the Dangers for Student Borrowers," there are ominous signs that "the student loan market is headed for the same fate as the subprime mortgage industry."

MONTHLY REVIEW! - 17.04.09

Interview with Ken Loach: "Now, More Than Ever, We Need Parties of the Principled Left"

Chris Den Hond

I think in these dark times it's very important that we have parties of the left that stand on the principled opposition to capitalism, that explain why what is happening to our economies, what is happening internationally, comes from the capitalist system. It isn't something independent, it isn't an act of god, it comes from the economic system. The oppression of the Palestinians arises from economics because the US needs a strategic base in the Middle East, i.e. Israel. Therefore the oppression of the Palestinians and everything flows from that. The collapse of the economic system, the collapse of pensions, poverty, homelessness -- it has a common cause, which is the system of the means of production, distribution, and exchange. And until we tackle that central problem, we're simply dealing with the symptoms of the illness. Therefore, principled left parties are essential to our future. They are essential to peace, they are essential to people living with social justice. And these are dark times. The parties of the center left are now parties of the hard right. In our country, that's the Labour Party. It's now a party of the hard right, of privatization, the neoliberal agenda, support for Israel, and all the rest. Now, more than ever, we need parties of the principled left. And I absolutely support the work of Olivier Besancenot and his comrades in France. I think it is very important we support him in every way and those people active in the working-class movement and in other countries like Belgium. We support them electorally, we support them industrially. We support workers in struggle who are in the front line of the attacks, of the neoliberal attacks.

MONTHLY REVIEW! - 15.04.09

De l’usage d’Internet à la « culture de l’écran

Audrey MESSIN

Dans quelle mesure l’appropriation d’Internet par la génération qui est née et agrandi avec l’audiovisuel dévoile-t-elle une société bouleversée par les TIC ? Ce texte présente notre hypothèse de recherche selon laquelle l’usage social qu’ont les jeunes adultes d’Internet est révélateur d’une « culture de l’écran ». Imbriquée à la « culture juvénile » celle-ci participe aux bouleversements en cours : la familiarisation aux multiples objets-écrans du quotidien engendre de nouvelles approches de l’univers social et d’autrui, de nouvelles conceptions de l’accès au savoir et aux biens.
Nous précisons le sens donné à cette « culture de l’écran » en interrogeant la place prise par l’écran dans la sphère domestique et dans les pratiques médiatiques, culturelles et de loisirs juvéniles. Enfin, nous ouvrons cette communication sur les pistes d’analyse suggérées par notre enquête de terrain auprès de jeunes adultes internautes. Elles rendent compte de nouveaux processus sociaux à l’oeuvre avec Internet, ancrés dans la « culture de l’écran ».

De l’usage d’Internet à la « culture de l’écran ».

Sociologie des jeunes, des groupes marginaux et de la lecture

Gérard Mauger





AAR Web Site
Archives Audiovisuelles de la Recherche

La notion de "classes sociales" a-t-elle encore quelque pertinence ?

Gérard Mauger

Émission Des sous et des hommes, n°91, 29 Octobre 2004. Fichier mp3,

Transcription

Pascale Fourier : Et notre invité aujourd'hui est...

Gérard Mauger : Gérard Mauger, je suis sociologue, directeur de recherches au CNRS, chercheur au Centre de sociologie européenne, un laboratoire fondé par Pierre Bourdieu il y a longtemps, laboratoire rattaché au CNRS et à l'Ecole des Hautes études en sciences sociales, et puis par ailleurs je suis membre du collectif Raisons d'agir...

Pascale Fourier : Alors, je vous ai fait venir parce que je m'interroge: je date, il faut le dire, de l'époque où Georges Marchais existait encore, et quand j'étais petite, j'entendais parler de classes sociales, de lutte des classes...et c'est quelque chose qui me semble avoir complètement disparu du discours ambiant. Alors, ça n'existe plus, les classes sociales?

Gérard Mauger : Alors...c’est disparu du discours, ça, c'est vrai. Ça tend à disparaître du discours... sauf qu'on va faire le contraire aujourd'hui...C’est de fait disparu du discours. Il y a Arlette qui continue, -"travailleurs, travailleuses"-, mais ça semble un peu marginal, alors qu'on ne pouvait pas considérer Georges Marchais comme un marginal du champ politique à l'époque où il s'exprimait. Il était une manière de faire exister, dans le discours, dans les représentations, la « classe ouvrière » (on disait encore ça à l’époque), cet univers des classes populaires et plus spécifiquement de la classe ouvrière. D’ailleurs Georges Marchais par sa manière d’être, sa façon de parler, avec sa sorte de gouaille, exprimait dans le champ politique une manière d’être populaire en politique qui a disparu, purement et simplement – à part peut-être encore Arlette, comme je le disais tout à l’heure. Il représentait également les classes populaires par le contenu de son discours politique. Il parlait des ouvriers, il parlait de la classe ouvrière, il parlait de lutte des classes. Cela lui arrivait, même encore à lui je crois – encore que c’est le moment du virage, Marchais…-moi qui suis plus ancien que vous, je pourrais parler de Duclos, et d’autres encore. Donc ce langage-là était présent, c’était un langage marxiste dans ses assises et qui proposait une vision du monde construite sur les classes sociales en lutte. Et le Parti Communiste là-dedans, avec son grand syndicat qui le flanquait, la CGT, étaient des instruments politiques de cette lutte des classes en faveur des classes dominées et de la classe ouvrière en particulier.
Il faut bien dire que ce discours-là n’est plus tenu par grand monde, c’est vrai, ou il apparaît aujourd’hui comme très marginal, et dans le champ politique et dans le champ intellectuel. Je pense que les Marxistes n’ont pas disparu tant s’en faut, mais ils existent beaucoup moins qu’ils n’ont existé pendant tout un temps. On peut dire que le marxisme a cessé d’être l’ »horizon indépassable de notre temps », comme disait Sartre il y a bien longtemps. Mais pour autant, si les classes sociales sont disparues du discours, je ne pense pas qu’elles soient pour autant disparues dans la réalité du monde social tel qu’on peut empiriquement tenter de l’étudier.
En termes de visibilité, je pense que, s’il est vrai que les classes populaires, ou la classe ouvrière, sont devenues de plus en plus invisibles pour de multiples raisons, - y compris de bonnes raisons, empiriques- , on ne peut pas en dire autant des classes dominantes, de la bourgeoisie. Ça fait obscène, je sais bien, de dire « la bourgeoisie », je le fais exprès.... La bourgeoisie est une classe mobilisée, particulièrement visible dans l’espace social. Elle est dotée d’une idéologie propre, la pensée néo-libérale telle que l’ont construite les prophètes de la Société du Mont-Pèlerin, reprise dans le consensus de Washington, notamment…Elle est dotée d’organisations de combat dans le champ politique : le Medef quand même, ça existe et ça se voit! Monsieur Seillière est un porte-parole digne de la classe qu’il incarne à mon avis au mieux, de multiples façons, économiquement, mais aussi culturellement, dans sa manière d’être…il est une incarnation aussi parfaite que Georges Marchais pouvait l’être des classes populaires, peut-être même plus réussie. Donc la bourgeoisie existe idéologiquement, elle existent organisationnellement, elle existe dans le champ politique où elle a de multiples relais, y compris – elle les a conquis - les partis « social-démocrate » qui se sont ralliés finalement à cette idéologie de la bourgeoisie offensive d’aujourd’hui. Elle existe internationalement: on pourrait dire qu’il y a une internationale de la bourgeoisie alors que celle des ouvriers a fait long feu. Bref en termes de visibilité, il y a une classe qui reste parfaitement visible, extrêmement organisée, très prégnante, très très offensive. Alors en face de cela il y a une réelle invisibilité politique, symbolique des classes populaires. C’est vrai que ça, c’est une véritable question qu’il y a à se poser, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elles soient disparues, tant s’en faut. Il y a de multiples raisons en tout cas qui permettent de penser qu’elles continuent d’exister.

Pascale Fourier : Justement, lesquelles ?

Gérard Mauger : On peut poser la question au moins de deux façons pour moi classiques. Il y a la façon marxiste de poser la question de l’existence des classes sociales. On va rappeler des banalités, mais on peut distinguer deux classes, fondamentalement: il y en a une qui détient les moyens de production, celle dont je parlais à l’instant, et il y en a une qui n’a que sa force de travail. Si c’est une vision simple, simplette diront certains – à mon avis à tort – dans son fondement, on ne peut pas dire que son fondement ait cessé d’exister; il existe toujours, même si des choses ont changé, même si la capacité qu’ont les classes dominantes et possédantes en particulier à conquérir de nouveaux alliés en distribuant des stock-options par exemple a élargi le cercle de la bourgeoisie, des classes dominantes. Les choses changent un peu, mais en tout cas à mon avis, en ce qui concerne le fondement, si on croit ce fondement, alors il n’y a aucune raison de cesser d’y croire, il existe toujours.
Alors ce n’est pas exactement mon point de vue à moi, je pense que je serais plus proche d’un point de vue weberien, celui que Bourdieu avait repris et développé et qui considère que le monde social ne peut pas être décrit seulement à partir d’une seule variable, celle du capital économique, mais qu'il doit être décrit à partir de multiples dimensions : il s’agit d’une vision multi-dimensionnelle du monde social, qui intègre non seulement le capital économique, mais aussi, en particulier, le capital culturel. C’est peut-être un des changements essentiels qu’a introduits Bourdieu par rapport à Marx : une vision multidimensionnelle du monde social – capital économique certes, mais aussi capital culturel, capital social etc. Et d’autre part, l’autre rupture par rapport à Marx consiste en une vision un peu intellectualiste du monde social qui tend à penser : « Ces classes qu’on fait exister sur le papier, celles qui n’ont que leur force de travail, est-ce que pour autant ça fait une classe mobilisée, ça ? Non ». L’idée qu’a introduite Bourdieu, c’est que pour que ces classes qu’on fait exister sur le papier puissent exister dans le monde social, il faut tout un travail symbolique et politique, d’organisation, pour que la classe en soi - sur le papier - devienne une classe pour soi, capable de passer à la lutte. Alors si on se place dans ce cadre-là, si on considère la proximité et les distances entre les différents groupes sociaux telles qu’on peut les représenter par une espèce de carte du monde social, on peut dire que les inégalités du monde social n’ont fait que se renforcer, depuis 30 ans. Alors que pendant 30 ans elles avaient régressé, elles n’ont fait de nouveau que se renforcer. C’est une situation un peu paradoxale. On parlait de forte conscience de classe, d’une classe qui existait très fortement, on le voyait dans les 30 années d’après-guerre, alors qu’à cette époque-là les inégalités régressaient, et aujourd’hui c’est l’inverse, les inégalités de nouveau se creusent et les consciences de classe se défont.
Alors en deux maux, ces inégalités, c’est d’abord des inégalités économiques, on en parlait tout à l’heure. Il y a des inégalités de salaire. En 2000, un ouvrier gagne à peu près deux fois et demie de moins qu’un cadre, en moyenne. Mais on oublie toujours une inégalité beaucoup plus fondamentale, une inégalité de patrimoine qui renvoie à ce dont je parlais tout à l’heure, la détention des moyens de production. Les inégalités de patrimoine, c’est gigantesque: c’est de 1 à 70 au moins, et sinon plus. Cela n’a pas changé, et de nouveau même, ça se renforce.
D’autres aspects de ces inégalités: c’est le creusement des distances sociales, ou le maintien des distances sociales entre les différentes classes sociales. Quand je parle de distances sociales, c’est d’une part la possibilité de passer d’une classe à l’autre – en langage de sociologue, on appelle ça la mobilité sociale - qui passe essentiellement par le biais de l’école.
En matière d’inégalités par rapport à l’école, rien n’a changé, fondamentalement. Je ne nie pas la massification scolaire, mais on peut dire que grosso modo il y a une espèce de translation générale du niveau qui maintient intactes les inégalités. Pour donner un chiffre, un enfant de cadre a aujourd’hui 24% de chances d’accéder à une grande école, et les chances pour un enfant d’ouvrier sont de 1,1%. Ça a plutôt régressé, les chances pour un enfant d’ouvrier d’accéder à une grande école ont baissé, par rapport au temps où moi j’allais à l’école. Voilà un élément empirique qui valide l’idée d’étanchéïté des classes sociales : les chances de parvenir au sommet, quand on vient d’en-bas sont toujours aussi faibles qu’avant, peut-être même plus faibles.
Autre indicateur, c’est l’homogamie. L’homogamie, c’est le fait de se marier entre soi. L’homogamie n’a pas baissé. Les ouvriers épousent des ouvrières et les bergères n’épousent pas de princes charmants.
Encore un autre type d’écart : dans le jargon bourdieusien, on dira des écarts d' « habitus » de classe, c’est-à-dire des écarts dans la manière d’être, de voir, de sentir, de juger…Autant qu’on puisse en juger, à travers des indicateurs comme l’indicateur de consommation par exemple, qui permettent d’objectiver des goûts par exemple, là aussi on constate une très grande stabilité. Les écarts restent massifs entre les types de consommation, d’une classe sociale à l’autre, par exemple entre les classes dites moyennes et les classes populaires. Autour d’un certain type de dépenses, par exemple les dépenses de loisirs ou de vacances, il y a des écarts absolument considérables qui séparent de façon assez discrimante les classes moyennes des classes populaires et qui indiquent la perpétuation, même si cela se modifie, de formes d’habitus de classe propres à ces différentes classes.
Voilà ce que je peux dire, de manière un peu schématique, sur les inégalités objectives qui continuent, je crois, de fonder l’existence de classes sur le papier. Le problème, c’est qu’à ces classes sur le papier ne correspondent pas nécessairement des classes vécues, des classes pensées, des classes mobilisées, des classes agissantes, ou en tout cas, c’est très inégalement vrai.

Pascale Fourier : Il y a un petit truc que je n’ai pas compris : vous me dites: « Oui, les classes ça existe, il y a des réalités objectives qu’on ne peut pas nier, et en plus de cela on voit que les inégalités se renforcent, donc il n’y a aucune raison en cela en tout cas pour qu’on ne puisse plus parler de classes sociales ». Et pourtant, il y a eu une grande disparue, c’est notamment la classe ouvrière, mais pas seulement elle peut-être. Il y a des petites classes moyennes qui ont été remplacées par de grandes classes moyennes qui sont plus riches que de raison peut-être…et pourquoi subitement tout cela a disparu ?

Gérard Mauger : Alors je pense que c’est une question importante, décisive même, et compliquée : je pense qu’il n’y a pas de réponse univoque, simple, je pense qu’il faut conjuguer de multiples facteurs.
Du côté par exemple du monde ouvrier.... On ne peut pas nier les atteintes « morphologiques », aurait dit Halbwachs autrefois, à cet univers ouvrier. D’abord réduction numérique : les ouvriers sont moins nombreux qu’ils ne l’étaient. Ça ne veut pas dire qu’ils aient disparu!! Ca me rappelle une expérience drôle que faisait Pialou avec ses étudiants en leur demandant : « Alors, il y a combien d’ouvriers en France ? », et les étudiants en sociologie répondaient : « 200 000, 300 000, 600 000, 1 million ? ». Alors la réalité, ce n’est pas tout à fait ça quand même, on en est à l’heure actuelle à 27,9% de la population active. C’est moins que ça ne l’était, au maximum ça a été 39,1% en 1962, mais on est encore à 27,9%, ce n’est pas encore tout à fait rien du tout. Ça fait un peu moins que les employés qui eux ont augmenté de manière spectaculaire : ils sont passés de 16,5% en 1962 à 29,9% aujourd’hui, c’est-à-dire qu’ils ont dépassé même les effectifs des ouvriers, mais de peu, et de plus la condition objective de ces employés tend à se rapprocher de plus en plus de celle des ouvriers au point qu’ils deviennent difficilement discernables. Donc grosso modo, on a la majorité de la population active qui est composée de classes qu’on peut dire populaires pour faire vite, qui représentent quand même plus de la moitié de la population active, nettement, et cela, c’est une donnée à peu près stable. Reste que c’est vrai qu’il y a eu ces restructurations industrielles, ces liquidations de secteurs entiers du monde ouvrier qui étaient même des bastions du monde ouvrier, qui avaient non seulement une valeur économique stratégique mais aussi symbolique, stratégique pour ce monde ouvrier : par exemple les métallos de l’industrie lorraine des années 80... cela a été liquidé. C’était un haut lieu de la classe ouvrière! Les mines aussi... Tout cela a disparu. C’a été des atteintes matérielles, mais aussi symboliques, des transformations morphologiques essentielles de ce monde ouvrier.
Ce n’est pas tout. Il y a eu aussi la mise en place de nouvelles stratégies managériales de la part de cette classe dont on parlait tout à l’heure, une classe organisée, efficace, puissante et combattive qui a contribué, je pense, activement, à la démoralisation du collectif ouvrier, à la fois en l’émiettant à travers de multiples stratégies - on pourrait développer, je pense notamment au développement de la sous-traitance, au développement d’un autre style de direction et d’une autre organisation de la production, entre autres…Ces stratégies visent grosso modo à une individualisation de plus en plus grande. Tout cela a eu des effets très corrosifs sur les collectifs ouvriers.
Il y a aussi d’autre part la montée du chômage dans les classes populaires, et la précarisation, qui bien sûr n’aident pas à la cohésion et créent une espèce d’atmosphère générale de « on fait gaffe et sauve-qui-peut ». Chacun essaie de sauver sa peau dans un univers de plus en plus difficile, menacé, fragilisé, insécurisé. Il y a toutes ces choses-là qui existent, on pourrait développer beaucoup, et je pense que c’est tout à fait important.
Il y a d’autres aspects aussi, je pense, qui contribuent à ce changement, il faudrait en parler aussi longuement, c’est notamment la massification scolaire. J’ai dit tout à l’heure que la structure des inégalités scolaires était maintenue. Mais pour autant, la scolarisation massive et prolongée, y compris celle des enfants des classes populaires, a eu aussi, je pense, de multiples effets qui ne sont pas tous positifs sur cet univers des classes populaires. Voilà tout un ensemble de facteurs structurels, mais ce n’est pas tout.
A un autre niveau d’analyse, il faudrait aussi parler de la disqualification politique des porte-paroles ordinaires de ce monde ouvrier. C’est le Parti Communiste, qui a été longtemps à 20/25%, - on sait où il en est aujourd’hui, cette espèce de débandade du Parti Communiste ne s’est pas faite en un jour. D’ailleurs, il faudrait l’expliquer, en rendre compte, ce n’est pas tout à fait simple et c’est d’ailleurs un défi pour les sociologues, de tenter de comprendre pourquoi cette débandade du Parti Communiste. Il y a aussi le taux de syndicalisation. On était à 40% de syndiqués en 1949, aujourd’hui on est à peine à 10%. Donc désyndicalisation, dépolitisation…le premier parti pour lequel votent les classes populaires c’est l’abstention! On dit un peu vite que c’est le Front National... mieux vaudrait constater d’abord que c’est le parti des abstentionnistes. Les classes populaires votaient pendant longtemps massivement à gauche, et pour le P.C. de façon privilégiée, et elles se sont réfugiées aujourd’hui non pas sur Le Pen mais plutôt sur l’abstention.
Débandade économique, débandade politique, mais aussi débandade symbolique, cela on peut le voir à différents niveaux. Chez les intellectuels, et cela compte, c’est la débandade du marxisme dont j’ai dit un mot tout à l’heure. Mais cela veut dire aussi, de façon beaucoup plus massive, la disparition des mots de la tribu, des mots qui faisaient exister la tribu, comme « ouvrier », « usine », « patron », « classes », « lutte des classes »…Ces mots-là sont dévalués, démonétisés, ils vous font passer pour un dinosaure quand vous les prononcez…On les a remplacés par tout un nouveau vocabulaire : « ouvrier » est devenu « opérateur », « usine » est devenu « entreprise », « patrons » est devenu « forces vives de la nation » …Vous voyez, on a transformé le vocabulaire. C’est un changement symbolique, qui fait perdre le Nord. Ces mots servaient de repères pour se situer dans le monde social, pour se penser soi-même par rapport aux autres, ..... On a dévalué, démonétisé ces mots-là qui sont devenus imprononcés et imprononçables, et on en a mis d’autres à la place. Et défaire une vision du monde social, c’est aussi contribuer à en faire une autre. On a défait la vision du monde social divisé en classes dans le registre politique, symbolique, organisationnel, économique…Il y a donc plusieurs raisons qui convergent pour expliquer ce phénomène bizarre d’ « invisibilisation » des classes populaires.

Pascale Fourier : Mais alors, à qui profite le crime ?

Gérard Mauger : Ah, mais c’est tout bénéfice pour la classe qui continue d’exister! Cela profite à ces classes dominantes, triomphantes comme elles ne l’ont jamais été. On vit depuis 30 années une bourgeoisie triomphante qui fait sa loi, qui fait la loi partout, et qui le fait d’autant plus facilement qu’en face d’elle elle n’a rien du tout. En face d’elle, elle a une résistance réduite à pas grand-chose, presque à néant. Par exemple, on parle en ce moment de ce conflit d’Opel, qui me semble être un indicateur simple de la persistance du caractère le plus traditionnel qui soit des luttes de classes. De quoi s’agit-il ? Il s’agit que les ouvriers d’Opel veuillent bien travailler plus longtemps pour un salaire moindre, c’est cela l’enjeu! En l’occurrence, ça résiste un peu, mais on voit très bien l’enjeu, il est d’une simplicité biblique! C’est tout à fait archaïque, mais ce n’est pas moi qui suis archaïque là, je ne fais qu’énoncer les choses comme elles sont. Cette lutte se poursuit, avec de la part des classes dominantes une obstination féroce, butée, et il faut bien dire triomphante pour de multiples raisons et entre autres pour celle que j’indiquais, qui fait que, en face, c’est difficile, bien que dans le cas d’Opel il y ait un sursaut…Mais concernant le nœud du conflit, ça change assez peu, très peu même…

Pascale Fourier : Et les représentations, finalement, elles sont faites par qui ? Ma question est peut-être un peu bête…

Gérard Mauger : Non, pas du tout. Qui les fabrique, ces représentations ? Eh bien, tout d’abord, il y a des professionnels da la fabrication des représentations du monde social. Les sociologues en sont...Il y a de la lutte aussi chez les sociologues, ils ne sont pas tous d’accord, ils s’empaillent aussi, il y a de bonnes raisons à cela…; on pourrait raconter aussi d’ailleurs les luttes au sein du champ intellectuel...Il y a des producteurs professionnels des représentations du monde social et les sociologues en sont, ils ne sont d’ailleurs pas tout seuls, il y en a d’autres. Mais au-delà de la sphère de la production, plutôt dans la sphère à la fois de la production et de la reproduction élargie, il y a bien sûr le monde des médias qui occupe une place essentielle. Cette production, reproduction, et diffusion élargie des représentations du monde social se fait dans de multiples secteurs qui seraient d’ailleurs indignés qu’on dise qu’ils font cela, mais ils le font. Il y a une espèce de structure qui organise, qui sous-tend des tas de visions du monde social, une espèce de darwinisme social, « que le meilleur gagne », « chacun pour soi et Dieu pour tous », etc…qui est le fondement, la quintessence de la pensée néo-libérale. On voit ça présent dans de multiples secteurs, y compris les plus innocents, par exemple dans « Star Ac », le principe c’est de gagner, d’être le meilleur…c’est ça le jeu, l’espèce de jeu social qu’on met en scène perpétuellement et par lequel on convainc les gens que le monde social est fait comme cela. C’est une espèce de jeu où chacun se doit de triompher à condition que les dés ne soient pas pipés, c’est-à-dire à chances soi-disant égales. Alors je pense que ce travail de diffusion généralisée de cette vision libérale du monde social est faite avec une puissance extraordinaire par cet univers médiatique.
Ce n’est pas tout... Je pense à l’école notamment. Les écoles de la sphère dominante, celles qui sont dans la sphère du pouvoir comme disait Bourdieu, celles qui produisent la noblesse d’Etat, ou les écoles de commerce qui montent, montent, montent, ces écoles diffusent la pensée managériale. Elles bourrent la tête de leurs ouailles de ce mode de pensée qui devient naturel, les étudiants vivent là-dedans comme des poissons dans l’eau, ce qui fait d’ailleurs qu’ils vous considèrent, quand vous ne pensez pas comme ça, comme un Ostrogoth, comme une espèce de fossile...
Donc on peut dire qu’il y a de multiples instruments de lutte qui contribuent à diffuser cette vision du monde social. Cela concerne aussi les gens les mieux intentionnés du monde. Vous voyez, quand les travailleurs sociaux qui s’occupent des RMIstes leur inculquent l’idée qu’il faut qu’ils se construisent un projet, quand ils nouent avec eux un contrat d’objectifs, ils inculquent, et en quelque sorte imposent à chacun de se penser comme une sorte d’entrepreneur de soi-même, comme un individu libre et conquérant, et ils imposent ce mode de pensée y compris à ceux qui ont le moins les moyens qu’il faut pour pouvoir ressembler à cet individu libre et conquérant, si tant est que celui-ci existe ailleurs que dans les phantasmes, - ceci est d’ailleurs une autre affaire. En tout cas, ceux qui sont le plus démunis des ressources qui permettent d’exister comme ça, à ceux-là aussi, on leur impose cette vision-là. Avec quelques chances de succès d’ailleurs, parce que si vous voulez avoir votre RMI, il faut que vous soyez gentil et que vous fassiez ce qu’il faut pour avoir l’air d’être comme ça. Mais tout cela a des effets. Vous voyez, il y a massivement des instruments qui contribuent à imposer une autre vision du monde social.
Alors il faudrait se demander pourquoi ça marche. Pourquoi ça marche si bien, y compris chez ceux qui y ont le moins intérêt. Je crois que ça a à voir avec le fait que le discours que je tiens moi, en tant que sociologue déterministe comme on dit, a toujours l’air d’un discours de rabat-joie. Quand on dit: « Les enfants des classes populaires ont très peu de chances d’entrer à l’Ecole Polytechnique », ces enfants des classes populaires disent: « Ben quoi, c’est parce qu’on est plus cons ? ». Alors évidemment, ce n’est pas ça, mais il faut tout un long discours pour expliquer pourquoi c’est comme ça. Tandis que ceux qui disent: « Mais si, tu peux réussir mon gars, vas-y ! » tiennent un discours qui est plus facile à entendre et qui passe mieux. De plus ce n’est même pas faux : les ressources pour réussir à l’école si on n’est pas héritier culturel, c’est d’y croire, c’est la croyance que c’est possible. Alors le discours qui consiste à entretenir la croyance est plus facilement audible que celui de quelqu’un qui dit : « Vous savez, les chances que vous avez de réussir sont très faibles ». C’est pourtant objectivement vrai, mais cela passe beaucoup moins. Voilà peut-être une indication qui permet de comprendre un peu pourquoi un discours réaliste peut passer pour un discours rabat-joie, et donc finalement se vend moins bien. Pour qu’il se vende mieux, il faudrait montrer comment il peut être au principe d’une mobilisation non pas individuelle, mais collective, qui permettrait sans doute à tout le monde de s’en sortir beaucoup mieux.

Pascale Fourier : Justement comment pourrait-on maintenant inverser la tendance ? Je ne demande peut-être pas à ce qu’on se remette tous le petit poing en l’air en disant « luttons camarades pour notre classe sociale », mais est-ce qu’il est possible de faire changer les représentations et par quel ressort ?

Gérard Mauger : Oui, je pense que ce n’est pas facile, mais je crois que ce que j’essaie de faire, qu’on essaie de faire ensemble, a à voir avec ça. C’est-à-dire par exemple montrer que cette apologie de l’individu autonome etc… est un leurre, un leurre désastreux pour tous ceux qui ont le moins la possibilité d’être des individus comme ils croient qu’ils sont. C’est-à-dire que pour être ces individus-là, autonomes machin etc, responsables, conquérants et tout ça, eh bien il faut avoir des ressources, et que justement ceux qui sont les plus démunis de ressources ne devraient pas adhérer à cette vision du monde qui les invalide perpétuellement et qui les culpabilise même, qui les fait se prendre pour des idiots puisqu’ils ne réussissent pas dans la vie. Je pense donc qu’on pourrait renverser cela et montrer que ce discours est un leurre illusoire. C’est-à-dire expliquer qu’en fait, si je reprends l’exemple de l’école, les enfants des classes populaires ont des chances infimes de réussir à l’école, et que s’ils ne réussissent pas, ce n’est pas parce que, comme on devrait le conclure dans le cadre de la pensée néo-libérale, ils sont bêtes, mais parce qu’ils ne sont pas des héritiers culturels ; donc ils ont beaucoup plus à faire pour pourvoir réussir. C’est une pensée déculpabilisante qui pourrait être génératrice de cette fameuse liberté! Je crois que la sociologie peut être sous certaines conditions une pensée qui déculpabilise et de ce fait une pensée libératrice. Encore faudrait-il qu’elle puisse se faire entendre et il y a bien du handicap pour cela...

Capitães de Abril

Maria de Medeiros

Coro das Velhas

Sergio Godinho


Crise: 25 bancos já faliram nos EUA este ano

Mais dois bancos fecharam portas nos EUA, elevando para 25 o número de bancos a cair só desde o início deste ano, segundo os dados do Governo.

O American Sterling Bank de Sugar Creek, no Missouri, e o Great Basin Bank of Nevada em Elko, Nevada foram encerrados sexta-feira. Os encerramentos deverão custar cerca de 84 milhões de dólares.

O primeiro destes dois bancos tinha activos no valor total de 181 milhões de dólares e os depósitos totalizavam 171,9 milhões, segundo o comunicado divulgado pela entidade responsável por supervisionar estas falências. O Metcalf Bank vai assumir todos os depósitos do banco falido e vai ainda comprar cerca de 173,6 milhões de dólares em activos, deixando apenas uma pequena parte.

No caso deste banco, o custo para a entidade (a FDIC) será de 42 milhões de dólares.

Já o Great Basin Bank of Nevada tinha activos avaliados em 270,9 milhões de dólares e depósitos de 221,4 milhões. Será o Nevada State Bank de Las Vegas a assumir todos os depósitos do banco. A falência custará outros 42 milhões.

Durante o fim-de-semana, os clientes dos dois bancos poderão aceder às suas contas através de cheques e cartões de crédito e débito. A FDIC continuará a assegurar totalmente as contas até 250 mil dólares até ao final do ano.

TVI24 - 18.08.09

Sindicato afirma que 200 famílias de pescadores passam fome

O Presidente da delegação do Sindicato dos Trabalhadores da Pesca do Sul na Costa da Caparica afirmou hoje que «metade das 400 famílias de pescadores na Costa da Caparica, Trafaria e Fonte da Telha passa fome».

De acordo com Lídio Galinho, "legalmente, um pescador não tem direito a coisa nenhuma e as famílias têm vergonha de dizer que passam necessidades. Têm o seu orgulho, orgulho de pescador", sublinhou.

A miséria é encoberta com orgulho e vergonha, de olhar no chão: "Conto-lhe a minha história mas não escreva o meu nome", pediram.
RTP - 18.04.09

Sarkozy déclenche une bronca médiatique internationale - Sarkozy um digno sucessor de Bush

Dans son édition de jeudi, Libération a lâché une bombe. La veille, Nicolas Sarkozy recevait des parlementaires de toutes tendances pour un dîner à l'Elysée. Le chef de l'Etat y a violemment critiqué ses homologues étrangers : Obama, limite incompétent ; Barroso, "totalement absent" ; Zapatero, "peut-être pas très intelligent"...

Sarkozy insulte dirigeants internationaux

Selon Libération, qui cite plusieurs élus présents lors de la petite sauterie, Nicolas Sarkozy s'était livré à un festival de "moi je" lors d'un retour d'expérience sur le G20 qui a rapidement viré à la critique généralisée de ses homologues internationaux. Des propos tenus en privé mais devant des parlementaires, Nicolas Sarkozy savait parfaitement qu'ils seraient rapportés à la presse. Tout le monde en a pris pour son grade.

Barack Obama : "un esprit subtil, très intelligent et très charismatique. Mais il est élu depuis deux mois et n'a jamais géré un ministère de sa vie. Il y a un certain nombre de choses sur lesquelles il n'a pas de position [...] il n'est pas toujours au niveau de décision et d'efficience". José Manuel Barroso : "totalement absent du G20". Angela Merkel, simple suiveuse : "Quand elle s'est rendu compte de l'état de ses banques et de son industrie automobile, elle n'a pas eu d'autre choix que de se rallier à ma position". Jose Luis Zapatero : "Il n'est peut-être pas très intelligent. Moi j'en connais qui étaient très intelligents et qui n'ont pas été au second tour de la présidentielle [...] L'important dans la démocratie, c'est d'être réélu. Regardez Berlusconi, il a été réélu trois fois". En fait, deux fois, mais c'est un détail.

"Stupide, immature, hors de propos"

La presse internationale s'est immédiatement saisie de l'affaire, comme un seul homme. Bien obligé, l'Elysée a mollement démenti... au sujet de Zapatero, qu'il doit rencontrer dans 10 jours. Pour le reste, silence radio.

"Stupide, immature, hors de propos : le jugement de Sarkozy sur ses homologues" titre en Une The Guardian, incendiant littéralement Nicolas Sarkozy, qui avait "déjà irrité ses homologues avec sa vantardise, les avait épuisé avec son hyperactivité et offensé avec sa tendance à envoyer des textos lors des réunions", mais cette fois-ci, note le quotidien britannique, il s'est "surpassé". En l'espace d'un déjeuner, "le président français s'est débrouillé pour rabaisser Barack Obama, traiter Angela Merkel avec condescendance et insulter" le premier ministre espagnol conclut le quotidien.

"Nicolas Sarkozy insulte les leaders mondiaux"

"Nicolas Sarkozy insulte les leaders mondiaux autour d'un déjeuner" titre le Telegraph, pour qui "Sarkozy n'est pas connu pour son tact" mais plutôt pour sa "réputation de personne grossière". Le Times note que pour Nicolas Sarkozy, "le président Obama est faible, inexpérimenté et mal informé sur le changement climatique" et décrète la "fin de la brève lune de miel franco-américaine". Le New-York Times, incisif, décrit un Nicolas Sarkozy toujours prompt à "se vanter et descendre ses homologues". "Dans le monde de Sarko, le président Obama est faible, inexpérimenté et mal conseillé, Angela Merkel n'a pas compris les problèmes économiques de son pays..." résume le quotidien.

L'Espagne polémique

Côté espagnol, la polémique a rapidement pris de l'ampleur. El Pais reste sceptique quant aux démentis de l'Elysée et cite la réaction de responsables politiques nationaux qui prennent la défense de leur premier ministre. Même Esteban González Pons, vice-secrétaire de la communication du Parti populaire (opposition), a exprimé sa "gêne". "Je ne me réjouis pas de ces déclarations, même s'il a parfois raison. Zapatero est notre chef d'Etat, c'est comme ça, s'il est attaqué, nous devons le défendre" a-t-il déclaré. Le Diario de Noticias titre que "Sarkozy ridiculise les autres leaders". Et ABC (de droite) insiste sur "le complexe de supériorité" du dirigeant français.

Une déclaration de guerre à quelques semaines des commémorations du débarquement... Bienvenue en Sarkozye.

Les mots ont un sens - 18.04.09

La surreprésentation des étrangers dans les prisons françaises : du constat des faits à l’euphémisation de la question

TERCERIE Orianne - Univ. Paris 1, Master-1 science politique, Dir. J. Valluy, 2007

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Réseau scientifique TERRA

Inédit : un programme pour faire disparaître la crise d'un simple clic

«Saisissez l'opportunité !», clame la filiale portugaise de l'agence de publicité internationale Leo Burnet : cette société a créé une extension pour votre navigateur qui remplace chaque mention du mot «crise» par un beau «opportunité» d'un vert lumineux. Comme quoi, c'est pas si compliqué !

Capture d'écran : evene.fr
Capture d'écran : evene.fr

«L'opportunité morale des Français porte un nom : c'est l'opportunité du travail !» En remplaçant le mot «crise» par le mot «opportunité», les propos de Nicolas Sarkozy prennent un tout autre sens ! C'est exactement ce que propose l'utilitaire See the opportunity, créé par les publicitaires de Leo Burnett Lisboa : une fois installé sur votre navigateur Firefox, il remplace chaque mention du mot «crise» par le mot «opportunité». De quoi se déclencher une belle opportunité de nerfs...



Capture : Wikipedia.fr
Capture : Wikipedia.fr
De «l'opportunité des subprimes» à «vive l'opportunité !»
Certes l'extension insère à tout bout de ligne des «opportunidade» vert pomme (opportunité en portugais) mais les surprises jaillissent alors de toutes les pages. On sourit alors de lire le blog Opportunité dans les médias, après s'être renseigné sur l'opportunité des subprimes (subprime mortage opportunity en VO) et avoir appris sur LeMonde.fr que «l'opportunité immobilière» réjouit les ménages !

Marianne2 ne résiste pas à l'utilitaire See the opportunity !
Marianne2 ne résiste pas à l'utilitaire See the opportunity !
Les bougons trouveront peut-être le titre de Marianne2 «Au Japon le suicide devient la solution anti-opportunité» un peu cavalier, mais, comme nous le prouvait l'utilitaire Kärcher, supprimant toute mention de Sarkozy, il est parfois bon de ne plus entendre parler de certains mots si éculés.

Qui plus est, lire «opportunité» au lieu de «crise», n'est-ce pas le meilleur moyen de comprendre les spéculateurs qui intervertissent quotidiennement ces deux mots ?

Capture : Google.fr
Capture : Google.fr
Marianne2 - 18 Avril 2009

Le chien d'Obama, le périnée de Sarkozy

Le Président américain a organisé une conférence de presse pour repésener son chien. Digne des déclaration de la coach de Sarkozy sur le périnée présidentiel...

En début de semaine a eu lieu à Washington un évènement qu’on n’oubliera pas de sitôt. Le chien des filles du Président des Etats-Unis a été officiellement présenté à la presse du monde entier. La Planète vit sa première crise économique globalisée, le chômage croît à une vitesse inégalée parmi ses compatriotes et Barack Obama ne trouve rien de mieux à faire qu’à organiser une conférence de presse pour présenter un clébard. Certes, on me dira qu’il était important de montrer qu’il avait tenu sa promesse vis-à-vis de sa progéniture. De même qu’un homme qui trompe sa femme avec une stagiaire est suspect de tromper tout un peuple, un individu capable de ne point tenir une promesse à ses enfants pourrait légitimement être accusé de renouveler la chose avec ses électeurs. Voilà où en est la vie politique américaine.
Pas de ça chez nous, n’est-ce pas ?

Un peu de décence
Le 7 avril dernier, Le Parisien publiait dans ses colonnes un entretien avec Julie Imperiali, coach1 sportive du Chef de l’Etat et de son épouse. Julie Imperiali explique la base de tout son travail. Et la base, c’est le périnée. « Sans lui, tout s’effondre. » Je ne suis pas médecin et je crois bien volontiers cette dame lorsqu’elle explique qu’un périnée trop relâché entraîne fuites urinaires ou manifestations d’éjaculation prématurée. Mais franchement, est-il vraiment nécessaire que l’espace situé entre le pubis et le coccyx présidentiels nous soit ainsi raconté ? Nicolas Sarkozy avait dit l’an dernier aux ouvriers de Gandrange qu’il n’y avait pas mieux comme voyage de noces qu’une visite chez eux. Je ne suis pas certain que ces ouvriers, aujourd’hui dépourvus d’emploi, soient particulièrement heureux de savoir que la rééducation périnéale du Président lui permet d’honorer Madame dans les meilleures conditions. Voilà où en est la politique française. Comme dirait Monsieur le Président de la République en conseil des ministres mercredi, un peu de décence ne nuirait pas en cette période difficile pour les Français.

Pour conclure, et qu’on y voie surtout pas de ma part une allégeance à l’Oncle Sam, c’est avec une photographie de Bo, le chien de Melia et Sacha Obama, que j’ai choisi d’illustrer ce billet en Une. Simplement, je ne disposais pas de photo du périnée de Nicolas Sarkozy.

(1) Mes amis défenseurs de la Langue me pardonneront : je n’ai aucune envie de qualifier quelqu’un proche du sommet de l’Etat “d’entraîneuse“. Trop périlleux pour mes frêles épaules.

Marianne2 - 17.04.09

Debout les patrons de PME damnés de la terre !

Lors du débat récent sur la rémunération des grands patrons, le MEDEF avec l’aide des derniers propagandistes libéraux invoquait la figure de l’entrepreneur pour défendre le principe de totale liberté des rémunérations et de non ingérence de l’Etat dans la vie des entreprises. Cet amalgame entre les patrons-propriétaires de PME et les cadres dirigeants des multinationales n’a pas choqué grand monde, à commencer par la CGPME.

Pourtant, comme le signalait Philippe Trouvé dans une tribune parue dans le Monde le 7 avril dernier, les deux patronats forment deux groupes sociologiques distincts. Les premiers sont des patrons «réels», «de terrain», les seconds ne sont que des «gestionnaires» ou des «technocrates».

Le débat a été lancé sur le terrain économique par Frédéric Lordon dans un article déjà ancien « le paradoxe de la part salariale » dans lequel il émettait l’hypothèse d’une exploitation du petit capital par le grand, thèse qu’un autre économiste-blogueur, Jean Peyrevade a récemment réfuté au motif que le capital ne peut se retrouver dans une telle situation de domination.

La question n’est pas sans enjeux concret. S’il apparaissait effectivement que le patronat des PME et celui des dirigeants managériaux des grands groupes formaient deux groupes sociaux distincts, vivant dans des univers différents et animés par des intérêts divergents, une fracture de type « lutte des classes » pourrait bien apparaître, ce qui pourrait favoriser un vrai renversement de logique.

Les thèses en présence :
Frédéric Lordon cherche une explication à la stagnation du rapport entre la part des salaires et des profits dans le partage de la valeur ajoutée depuis le début des années 90, alors que depuis cette date les salaires ont été à la fois exposés à la concurrence des pays émergents et à la pression du capitalisme actionnarial dans une mondialisation qui tourne désormais à plein régime.
L’explication pour Lordon est à rechercher dans le jeu des relations client-fournisseur.
Pour n’être pas aussi directement soumis que leurs donneurs d’ordre à l’impératif de rentabilité des capitaux propres, les sous-traitants non cotés n’en sont pas moins sommés d’apporter leur contribution aux objectifs actionnariaux de leurs commanditaires. Aussi sont-ils harcelés pour extraire toujours davantage de valeur, sans la moindre chance de la conserver pour eux, mais avec l’obligation de la passer à leur donneur d’ordre, qui, lui-même fournisseur d’un client plus haut que lui, la fera passer à son tour en y ajoutant ses propres gains de productivité, et ainsi de suite jusqu’au sommet de la chaîne de sous-traitance, là où s’établit le contact direct avec le pouvoir actionnarial, à qui la somme agrégée des contributions ainsi « remontées » est finalement remise.
Ainsi, la pression actionnariale se diffuse dans tout le tissu productif, comprimant l’ensemble des salaires mais aussi mettant à contribution le niveau de profit du capital dans les étages intermédiaires, les PME et notamment les entreprises sous-traitantes. Selon ce modèle explicatif, si le partage de la valeur a été grandissant en faveur du profit dans les entreprises cotées, le mouvement se serait opéré en sens inverse dans les PME, les entreprises ayant été contraintes de prendre sur leurs marges pour satisfaire aux exigences de réduction des coûts des donneurs d’ordre.
Ce schéma ne convainc pas du tout Jean Peyrelevade. Dans sa réponse, il indique en préambule que, les éléments statistiques n’existant pas, nous sommes réduits aux conjectures sans rien pouvoir démontrer ou infirmer avec certitude. La théorie de Lordon lui semble «peu plausible» car :
Si le “taux de profit brut” est supérieur dans le grand capital et stable sur l’ensemble, il est forcément inférieur dans le “petit capital”. En bref, la part salariale de la valeur ajoutée devrait avoir augmenté au sein des sociétés non cotées ! Nous passons d’un paradoxe à l’autre : le “grand capital” exploiterait le “petit capital” plus durement que les salariés du même “petit capital”. Par quel miracle ? L’histoire ne le dit pas.
En revanche, il en propose une autre théorie :
Dans l’ensemble des pays développés, la part de l’excédent brut d’exploitation dans la valeur ajoutée a sensiblement augmenté depuis une quinzaine d’années, au détriment de la part salariale. Partout, ou presque partout. Sauf en France, où elle est restée stable.
Aussi, les montagnes de dividendes des sociétés cotées proviendraient exclusivement de leur développement à l’international. En aucun cas d’un surcroît d’exploitation du travail ou du petit capital français. L’explication est bien pratique et devrait ravir les représentants du MEDEF car elle revient à dire « Pas touche à mes profits. Ils sont faits à l’étranger pour mes actionnaires étrangers. Ils ne nuisent à personne. C’est tout bénef pour le pays .


N’ayant pas bien compris par quel argument Peyrelevade a pu aussi facilement écarter la théorie Lordon, je suis revenu à la charge dans les commentaires, ce qui a permis à Peyrelevade de livrer enfin le fond de sa pensée :
Il est plausible que le “grand capital” cherche à augmenter son taux de profit en pesant sur ses propres salariés et sur ses sous-traitants. Il est peu plausible que le “petit capital”, pressuré par le grand, accepte une diminution de son taux de profit sans chercher d’abord à faire supporter le sacrifice par ses propres salariés. Le déplacement du partage de la valeur ajoutée au profit des salaires au sein des PME est donc, à mes yeux peu, plausible.
Une fracture sociale au sein du patronat ?
Peyrelevade, un homme qui a toujours évolué dans l’univers du capital, pense que le taux de profit est une exigence intangible non susceptible de restriction, et que l’on peut pressurer sans limite le travail pour délivrer la rentabilité voulue. Lordon, lui, semble supposer que le grand et le petit capital ne vivent pas dans le même monde. Le petit, au contraire du grand, doit composer avec les limites de l’économie réelles : Lorsque les salaires sont déjà au plus bas et que tous l’essentiel des gains de productivité ont déjà été réalisés, il faut, si nécessaire, prendre sur le taux de marge pour servir les prix demandés par les donneurs d’ordres.

Puisque les statistiques ne permettent manifestement pas de conclure définitivement ce débat passionnant, appelons-en donc à l’expérience de nos lecteurs. Après tout, peut-être certains patrons ou cadres de PME pressurés par les exigences du capitalisme actionnarial ont-ils le loisir de consulter les blogs ! La question est d’importance car elle fait apparaître l’hypothèse d’une divergence d’intérêts entre les petits patrons et les dirigeants des grands groupes.

Si la thèse de Lordon était confirmée par les faits, l’ennemi pour les petits patrons ne serait plus (seulement) l’Etat qui les écrase de taxe et les étouffe par trop de règlementations, mais les règles du jeu imposées par les conseils d’administration des grandes firmes qui s’avèrent impraticables et qui les pressurent comme de la petite main d’œuvre.

C’en serait alors finit des beaux discours du MEDEF qui prétendent représenter l’ensemble du patronat, de l’artisan à la multinationale, tous réunis dans la figure mythique de l’entrepreneur. Les revendications du MEDEF pour toujours plus de liberté pour les entreprises, pour un monde toujours plus ouvert et concurrentiel, pour légitimer les profits et les rémunérations sans limites, apparaîtraient alors, non plus comme l’expression de l’intérêt des entreprises en général, mais comme l’expression de simples intérêts de classe des grands gagnants du système, ceux qui se trouvent à la jonction entre les sphères productives et financières.

Si les patrons de PME arrivaient à penser que leur intérêt se situe moins dans l’approfondissement infini du libéralisme et de la mondialisation, mais dans une concurrence mieux régulée et une pression actionnariale moins contraignante, le rapport de force pourrait sérieusement être modifié et la capitalisme aurait quelque chances d’être réellement «refondé». Le débat quitterait le terrain idéologique et l’opposition liberté-interventionnisme pour se déplacer sur le terrain strictement économique autour de nouvelles questions comme : Qui profite réellement du système actuel ? Comment assurer le développement des vraies entreprises ? Comment mieux rémunérer les vrais entrepreneurs ?

Marianne2 - 18 Avril 2009

Más de 2.200 periodistas despedidos

Más de 2.200 periodistas han sido despedidos en España entre junio de 2008 y abril de 2009, según los últimos datos del Observatorio de la Crisis de la Federación de Asociaciones de la Prensa de España. Otros muchos se han acogido a jubilaciones anticipadas y bajas incentivadas.
Zeta, Prisa, Vocento (Qué y ABC, sobre todo), Godó, Hachette Filipacchi, Telemadrid o los gratuitos están entre los más afectados.
En el cuadro se recogen nuevos datos del Observatorio de la Crisis de la Asociación de la Prensa de Madrid hasta el 14 de abril.
Periodistas 21 - 15.04.09

The Stranger

Orson Welles

<a href="http://www.joost.com/05900k3/t/Orson-Welles-The-Stranger">Orson Welles: The Stranger</a>

Arranjem-me um emprego

Les grévistes de Caterpillar sommés de déguerpir

Un employé de Caterpillar, le 16 avril, après avoir passé la nuit dans son usine d'Echirolles.

Un employé de Caterpillar, le 16 avril, après avoir passé la nuit dans son usine d'Echirolles. (© AFP Jean-Pierre Clatot)

Le tribunal de grande instance de Grenoble a ordonné vendredi à 19 salariés de Caterpillar, assignés pour occupation illicite et entrave à la liberté de travailler, de laisser libre accès aux usines de Grenoble et Echirolles (Isère), sous peine de payer 200 euros chacun par jour.

Le tribunal, saisi en référé, a exigé qu’ils laissent libre accès à l’usine de Grenoble, où des salariés n’avaient pas pu aller travailler en début de semaine, et qu’ils quittent l’usine d’Echirolles.

Certains salariés, opposés au «plan de sauvegarde», s’apprêtaient à passer une troisième nuit dans des tentes vendredi soir. Ils prévoient de rester le week-end sur place, alors que la reprise du travail est prévue lundi pour 2.000 salariés en chômage partiel.

Massés devant le TGI, les salariés qui n’avaient pu rejoindre la salle d’audience ont accueilli la décision avec colère, criant à l’injustice et appelant à l’intervention d’un médiateur national pour que «le problème se règle rapidement».

«Bravo l’indépendance de la justice!» ont-ils ironisé à l’annonce du délibéré. «Il n’a pas été décidé de recourir à la force publique. Il vous a été demandé de procéder volontairement à l’évacuation», a tenté de rassurer l’avocat des salariés, Me Pierre Janot, à la sortie du tribunal.

«On nous demande d’accepter gentiment ce que nous dit la direction, de baisser la tête et de dire "merci patron"», s’est exclamé Pierre Picaretta, délégué CGT. «On est prêts dès ce soir à rencontrer la direction autour d’une table avec un médiateur et à débuter de véritables négociations», a ajouté un délégué CGT.

La fin des négociations dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi était prévue ce vendredi soir. «Rien n’est réglé dans le conflit. La direction peut considérer que c’est fini, mais on va continuer à rebondir», a poursuivi le délégué CGT.

«Cette décision de justice devrait permettre de ramener la sérénité sur les sites de Caterpillar France»
, a pour sa part fait savoir la direction dans un communiqué. «Lundi matin, 20 avril, plus de 2.000 salariés reprendront le travail après une période de chômage partiel», a-t-elle ajouté. «Nous renouvelons notre appel au calme, de façon à ce que les négociations se déroulent dans les meilleures conditions dans l’intérêt de tous», a-t-elle conclu.

Le 17 février, la direction de Caterpillar France, filiale du groupe américain de construction d’engins de chantier, avait déposé un plan de réorganisation prévoyant la suppression de 733 des 2.800 emplois sur les sites d’Echirolles et de Grenoble, arguant d’une baisse des commandes sur fond de crise économique mondiale.

Libération - 17.04.09

A Pontonx, les salariés de Sony en deuil pour leur dernière journée

Ils ont le sentiment qu’on leur a volé jusqu’à leur sortie. L’usine a fermé mardi, en catimini. Sony craignait des dégradations. C’est donc devant des grilles cadenassées, sous la pluie, que les salariés du site de Pontonx, dans les Landes, ont passé leur dernière journée de travail officielle, hier. «Un baroud d’honneur», comme ils disent, «pour faire nos adieux et réaliser qu’il va falloir tourner la page».

Ils s’étaient donné rendez-vous de bonne heure, avaient tendu quelques bâches sous lesquelles s’abriter et une banderole proclamant «Sony nous a tués». Puis ils sont partis en cortège, chacun portant une croix sur l’épaule avec son nom, sa date d’entrée dans l’entreprise, et celle de cette vilaine journée durant laquelle ils porteront le deuil d’une époque enterrée. «Vingt ans, c’est une moitié de vie», murmure une ancienne employée de l’administration en s’essuyant les yeux. «Je suis très triste, et amer aussi», confie le maire socialiste qui est venu se joindre à la marche. Il voit les 311 emplois perdus. Il voit aussi le départ d’une entreprise qui avait accompagné tout le développement économique du village.

En 1983, lorsque Sony inaugure l’usine, Pontonx est un gros bourg rural de 1600 âmes en bordure de forêt. La commune a été choisie pour l’assemblage de cassettes vidéo VHS, puis plus tard, dans les années 1990, pour la fabrication des bandes. L’essor du site favorise l’arrivée de nouvelles populations. 2500 habitants vivent désormais sur place. La municipalité a créé une crèche, une médiathèque, un cinéma, un centre de loisirs. Mais l’aire du DVD signe le début des ennuis. Au tournant des années 2000, l’activité s’étiole. Un plan de cession est envisagé l’an dernier, puis finalement abandonné à l’automne, et c’est la fermeture qui est annoncée.

Ce qui fait mal aux salariés, c’est de voir que dans le même temps, l’industriel a investi en Slovaquie pour des télés à écran plat, un marché d’avenir, dans un pays à bas coût. «Notre situation est encore plus inadmissible quand on sait que l’entreprise fait des bénéfices», insiste Viviane, du contrôle qualité. D’autant que ceux de Pontonx ont par contre dû se battre pied à pied pour le moindre sou du plan social. Le 12 mars dernier, l’exaspération gagne. Ils inaugurent le bal, et retiennent leur PDG durant une nuit. «Une séquestration ? C’est un grand mot, nuance une salariée au sourire fatigué. Disons qu’on l’a invité à réfléchir un peu plus intensément à nos demandes». Depuis, un peu partout en France, la méthode a essaimé. «Il faut comprendre, dit-elle. Les gens sont tellement désespérés que c’est peut-être la seule façon de se faire entendre».

«C’est pas la rétention qui fait tache d’huile, mais la façon de faire des patrons, estime Jean Cazaux, du comité de soutien. Tout le monde parle de dialogue social, mais personne ne joue le jeu. Les véritables décideurs, ceux qui ont le fric, ils ne sont pas en face des salariés. On ne nous envoie que des directeurs qui ont des ordres et aucune marge de manœuvre, alors que pendant ce temps les autres profitent de la crise pour restructurer et partir vers des activités plus rentables».

Au café du village, les anciens regardent passer la manifestation en égrainant les prénoms. Plus tard, les croix sont plantées au pied des grilles, et chacun vient jeter sa tenue de travail dans le grand feu. «On n’a pas beaucoup d’espoir, reconnaît une jeune licenciée. Il faudrait, pour retrouver du travail. Mais en étant réaliste on se dit que ça va être difficile». Deux repreneurs sont pourtant toujours en lice, mais personne ne semble beaucoup y croire. Elle dit qu’elle veut rester dans le coin, mais que l’entreprise de son mari ne va pas bien non plus. Elle a deux enfants. Et elle dit que «ça fait peur».

Libération - 18.04.09

La crisis y los inmigrantes

SAMI NAÏR

¿Será la inmigración una de las grandes víctimas de la actual crisis económica? Es legítimo hacerse esta pregunta cuando observamos que, en casi todos los países de inmigración, se producen ataques cada vez más abiertos contra los logros de esos últimos años en materia de derecho de residencia y de integración. Los primeros estudios serios sobre las consecuencias de la crisis en materia migratoria permiten poner de relieve varios elementos.

Si tomamos el caso de España, constatamos en 2008 una menor presión de flujos migratorios legales no comunitarios, pero, en cambio, una presión creciente de migraciones internas de la UE. Eso es una ilustración casi mecánica de la circular adoptada por el Parlamento Europeo en junio de 2008, basada sobre el principio de que, al no poder penalizar la inmigración de los nuevos comunitarios de los países del Este, hay que penalizar la de los no comunitarios. Pero constatamos, igualmente, debido al endurecimiento de las condiciones de entrada y de acogida, un aumento del número de entradas ilegales de los no comunitarios en la Europa de la zona euro. Y todo parece indicar que en los próximos años aumentarán en todas partes las bolsas de trabajadores clandestinos.

Esta situación viene acompañada de una degradación de las condiciones de vida de los inmigrantes legalmente instalados: el desempleo que afecta a éstos ha crecido un 5,2% aproximadamente (más de 470.000 extranjeros, especialmente en sectores como la construcción o, en el futuro, los servicios), aunque las cifras muestren que la incorporación de inmigrantes al mercado laboral sigue siendo importante. La crisis también revitaliza fuertemente la economía informal, que se alimenta sobre todo de estos trabajadores sin derechos. Comporta igualmente una bajada drástica de las remesas (cerca del 7,1% menos) hacia los países de origen.

Pero lo más grave son las consecuencias de esta crisis sobre las políticas de integración puestas en marcha en estos últimos años. Los recursos disminuyen en todas partes, como, por lo demás, los que se dedican a la ayuda al desarrollo. En España esta disminución del presupuesto asciende en 2009 al 30% del presupuesto repartido entre las distintas comunidades autónomas y municipios. Esto tendrá consecuencias inmediatas sobre las políticas locales de integración, aun cuando el presupuesto global dedicado a estos programas no permitía responder de manera satisfactoria a las enormes necesidades de los municipios en esta materia. La crisis alimenta también la competitividad entre trabajadores inmigrantes y nacionales, y favorece ya la retórica de la culpabilización de los inmigrantes. En Italia, la extrema derecha de tendencia fascista, aliada del Gobierno de Berlusconi, utiliza el racismo para aterrorizar a los extranjeros. Emergen formas de apartheid, y la sociedad da por desgracia la impresión de acostumbrarse vergonzosamente a ellas.

Hoy día no resulta agradable ser extranjero e inmigrante en Europa. De manera general, la crisis radicaliza las tensiones, y son los estratos más débiles de la población los primeros en sufrirlas. Pero lo que no queremos ver es que, recortando el estatus de estas categorías, son los fundamentos mismos del Estado de derecho los que se ven amenazados. Es cierto que la inmigración nunca se ha considerado una prioridad de la política gubernamental, aunque los Gobiernos no duden en utilizarla para reforzar su postura ante la opinión pública. Pero nada sería más injusto que hacer creer que la inmigración es un elemento de esta crisis y que el regreso al país de origen es una solución a la misma. Los inmigrantes legalmente instalados en Europa se quedarán, pase lo que pase. Para evitar que se conviertan en chivo expiatorio de la crisis, más vale reforzar los programas de ayuda a la integración luchando contra las percepciones negativas y favoreciendo el acceso a la ciudadanía común. Más vale desarrollar programas de formación y de nivelación de los inmigrantes en paro para favorecer su reinserción en el tejido productivo, al mismo título que el resto de asalariados. Y más vale, por último, a imagen de lo que ocurre en otros países europeos, castigar las discriminaciones xenófobas en el trabajo y en la vivienda en lugar de permitirlo silenciosamente. La crisis debe ser una ocasión para reforzar el Estado de derecho para todos.

El País - 18.04.09

Crise agrava saúde

A crise económica que o País atravessa poderá ter consequências directas na saúde das famílias, especialmente nas mais pobres. Num futuro próximo poderão não ter dinheiro para comprar medicamentos, as idas às consultas médicas poderão ser adiadas e, de uma forma geral, poderá haver comportamentos violentos e riscos em termos de saúde mental. A longo prazo poderá surgir um aumento das complicações ligadas às doenças crónicas, má alimentação e desnutrição, e aumento de comportamentos de risco, como o consumo de drogas e álcool.
C.M. - 18.04.09

Obama's Cockeyed Optimism: "We are starting to see glimmers of hope across the economy."

Mike Whitney - Global Research - April 18, 2009

Retail sales fell in March as soaring job losses and tighter credit conditions forced consumers to cut back sharply on discretionary spending. Nearly every sector saw declines including electronics, restaurants, furniture, sporting goods and building materials. Auto sales continued their historic nosedive despite aggressive promotions on new vehicles and $13 billion of aid from the federal government. The crash in housing, which began in July 2006, accelerated on the downside in March, falling 19 percent year-over-year, signaling more pain ahead. Mortgage defaults are rising and foreclosures in 2009 are estimated to be in the 2.1 million range, an uptick of 400,000 from 2008. Consumer spending is down, housing is in a shambles, and industrial output dropped at an annual rate of 20 percent, the largest quarterly decrease since VE Day. The systemwide contraction continues unabated with with no sign of letting up.

Conditions in the broader economy are now vastly different than those on Wall Street, where the S&P 500 and the Dow Jones Industrials have rallied for 5 weeks straight regaining more than 25 percent of earlier losses. Fed chief Ben Bernanke's $13 trillion in monetary stimulus has triggered a rebound in the stock market while Main Street continues to languish on life-support waiting for Obama's $787 billion fiscal stimulus to kick in and compensate for falling demand and rising unemployment. The rally on Wall Street indicates that Bernanke's flood of liquidity is creating a bubble in stocks since present values do not reflect underlying conditions in the economy. The fundamentals haven't been this bad since the 1930s.

The financial media is abuzz with talk of a recovery as equities inch their way higher every week. CNBC's Jim Cramer, the hyperventilating ringleader of "Fast Money", announced last week, "I am pronouncing the depression is over." Cramer and his clatter of media cheerleaders ignore the fact that every sector of the financial system is now propped up with Fed loans and T-Bills without which the fictive free market would collapse in a heap. For 19 months, Bernanke has kept a steady stream of liquidity flowing from the vault at the US Treasury to the NYSE in downtown Manhattan. The Fed has recapitalized financial institutions via its low interest rates, its multi-trillion dollar lending facilities, and its direct purchase of US sovereign debt and Fannie Mae mortgage-backed securities. (Monetization) The Fed's balance sheet has become a dumping ground for all manner of toxic waste and putrid debt-instruments for which there is no active market. When foreign central banks and investors realize that US currency is backed by dodgy subprime collateral; there will be a run on the dollar followed by a stampede out of US equities. Even so, Bernanke assures his critics that "the foundations of our economy are strong".

As for the recovery, market analyst Edward Harrison sums it up like this:

"This is a fake recovery because the underlying systemic issues in the financial sector are being papered over through various mechanisms designed to surreptitiously recapitalize banks while monetary and fiscal stimulus induces a rebound before many banks' inherent insolvency becomes a problem. This means the banking system will remain weak even after recovery takes hold. The likely result of the weak system will be a relapse into a depression-like circumstances once the temporary salve of stimulus has worn off. Note that this does not preclude stocks from large rallies or a new bull market from forming because as unsustainable as the recovery may be, it will be a recovery nonetheless." (Edward Harrison, "The Fake Recovery", Credit Writedowns)

The rally in the stock market will not fix the banking system, slow the crash in housing, patch-together tattered household balance sheets, repair failing industries or reverse the precipitous decline in consumer confidence. The rising stock market merely indicates that profit-driven speculators are back in business taking advantage of the Fed's lavish capital injections which are propelling equities into the stratosphere. Meanwhile, the unemployment lines continue to swell, the food banks continue to run dry and the homeless shelters continue to burst at the seams. So far, $12 trillion has been pumped into the financial system while less than $450 billion fiscal stimulus has gone to the "real" economy where workers are struggling just to keep food on the table. The Fed's priorities are directed at the investor class not the average working Joe. Bernanke is trying to keep Wall Street happy by goosing asset values with cheap capital, but the increases to the money supply are putting more downward pressure on the dollar. The Fed chief has also begun purchasing US Treasuries, which is the equivalent of writing a check to oneself to cover an overdraft in one's own account. This is the kind of gibberish that passes as sound economic policy. The Fed is incapable if fixing the problem because the Fed is the problem.


Last week, the market shot up on news that Wells Fargo's first quarter net income rose 50 percent to $3 billion pushing the stock up 30 percent in one session. The financial media celebrated the triumph in typical manner by congratulating everyone on set and announcing that a market "bottom" had been reached . The news on Wells Fargo was repeated ad nauseam for two days even though everyone knows that the big banks are holding hundreds of billions in mortgage-backed assets which are marked way above their true value and that gigantic losses are forthcoming. Naturally, the skeptics were kept off-camera or lambasted by toothy anchors as doomsayers and Cassandras. Regretably, creative accounting and media spin can only work for so long. Eventually the banks will have to write down their losses and raise more capital. Wells Fargo slipped the noose this time, but next time might not be so lucky. Here's how Bloomberg sums up wells situation:

"Wells Fargo & Co., the second biggest U.S. home lender, may need $50 billion to pay back the federal government and cover loan losses as the economic slump deepens, according to KBW Inc.’s Frederick Cannon.

KBW expects $120 billion of “stress” losses at Wells Fargo, assuming the recession continues through the first quarter of 2010 and unemployment reaches 12 percent, Cannon wrote today in a report. The San Francisco-based bank may need to raise $25 billion on top of the $25 billion it owes the U.S. Treasury for the industry bailout plan, he wrote.


“Details were scarce and we believe that much of the positive news in the preliminary results had to do with merger accounting, revised accounting standards and mortgage default moratoriums, rather than underlying trends,” wrote Cannon, who downgraded the shares to “underperform” from “market perform.” “We expect earnings and capital to be under pressure due to continued economic weakness.”


What happened to all those nonperforming loans and garbage MBS? Did they simply vanish into the New York ether? Could Wells sudden good fortune have something to do with the recent FASB changes to accounting guidelines on "mark to market" which allow banks greater flexibility in assigning a value to their assets? Also, Judging by the charts on the Internet, Wells appears to have the smallest "ratio of loan loss reserves" of the four biggest banks. That's hardly reassuring.

http://www.housingwire.com/2009/04/09/credit-cost-smoke-at-mirrors-at-wells-fargo/


Paul Krugman takes an equally skeptical view of the Wells report:

"About those great numbers from Wells Fargo....remember, reported profits aren’t a hard number; they involve a lot of assumptions. And at least some analysts are saying that the Wells assumptions about loan losses look, um, odd. Maybe, maybe not; but you do have to say that it would be awfully convenient for banks to sound the all clear right now, just when the question of how tough the Obama administration will really get is hanging in the balance."

The banks are all playing the same game of hide-n-seek, trying to hoodwink the public into thinking they are in a stronger capital position than they really are. It's just more Wall Street chicanery papered over with vapid media propaganda. The giant brokerage houses and the financial media are two spokes on the same wheel gliding along in perfect harmony. Unfortunately, media fanfare and massaging the numbers won't pull the economy out of its downward spiral or bring about a long-term recovery. That will take fiscal policy, jobs programs, debt relief, mortgage writedowns and a progressive plan to rebuild the nation's economy on a solid foundation of productivity and regular wage increases. So far, the Obama administration has focused all its attention and resources on the financial system rather than working people. That won't fix the problem.

Deflation has latched on to the economy like a pitbull on a porkchop. Food and fuel prices fell in March by 0.1 percent while unemployment continued its slide towards 10 percent. Wholesale prices fell by the most in the last 12 months since 1950. According to MarketWatch, "Industrial production is down 13.3% since the recession began in December 2007, the largest percentage decline since the end of World War II"....The capacity utilization rate for total industry fell further to 69.3 percent, a historical low for this series, which begins in 1967." (Federal Reserve) The persistent fall in housing prices (30 percent) and losses in home equity only add to deflationary pressures. The wind is exiting the humongous credit bubble in one great gust.


Obama's $787 billion stimulus is too small to take up the slack in a $14 trillion per year economy where manufacturing and industrial capacity have slipped to record lows and unemployment is rising at 650,000 per month. High unemployment is lethal to an economy where consumer spending is 72 percent of GDP. Without debt relief and mortgage cram-downs, consumption will sputter and corporate profits will continue to shrink. S&P 500 companies have already seen a 37 percent drop in corporate profits. Unless the underlying issues of debt relief and wages are dealt with, the present trends will persist. Growth is impossible when workers are broke and can't afford to buy the things the make.

The stimulus must be increased to a size where it can do boost economic activity and create enough jobs to get over the hump. Yale economics professor Robert Schiller makes the case for more stimulus in his Bloomberg commentary on Tuesday:


"In the Great Depression ... the U.S. government had a great deal of trouble maintaining its commitment to economic stimulus. 'Pump- priming' was talked about and tried, but not consistently. The Depression could have been mostly prevented, but wasn’t.... In the face of a similar Depression-era psychology today, we are in need of massive pump-priming again.

It would be a shame if we are so overwhelmed by anger at the unfairness of it all that we do not take the positive measures needed to restore us to full employment. That would not just be unfair to the U.S. taxpayer. That would be unfair to those who are living in Hoovervilles...; it would be unfair to those who are being evicted from their homes, and can’t find new ones because they can’t find jobs. That would be unfair to those who have to drop out of school because they, or their parents, can’t find jobs.

It is time to face up to what needs to be done. The sticker shock involved will be large, but the costs in terms of lost output of not meeting either the credit target or the aggregate demand target will be yet larger." (Robert Schiller, Depression Lurks unless there's more Stimulus, Bloomberg)

Even though industrial production, manufacturing, retail and housing are in freefall, the talk on Wall Street still focuses on the elusive recovery. The S&P 500 touched bottom at 666 on March 6 and has since retraced its steps to 852. Clearly, Bernanke's market-distorting capital injections have played a major role in the turnabout. Former Secretary of Labor under Bill Clinton and economics professor at University of Cal. Berekley, Robert Reich, explains it like this on his blog-site:

"All of these pieces of upbeat news are connected by one fact: the flood of money the Fed has been releasing into the economy. ... So much money is sloshing around the economy that its price is bound to drop. And cheap money is bound to induce some borrowing. The real question is whether this means an economic turnaround. The answer is it doesn't.

Cheap money, you may remember, got us into this mess. Six years ago, the Fed (Alan Greenspan et al) lowered interest rates to 1 percent.... The large lenders did exactly what they could be expected to do with free money -- get as much of it as possible and then lent it out to anyone who could stand up straight (and many who couldn't). With no regulators looking over their shoulders, they got away with the financial equivalent of murder.

The only economic fundamental that's changed since then is that so many people got so badly burned that the trust necessary for consumers, investors, and businesses to repeat what they did then has vanished.... yes, some consumers will refinance and use the extra money they extract from their homes to spend again. But most will use the extra money to pay off debt and start saving again, as they did years ago....

I admire cockeyed optimism, and I understand why Wall Street and its spokespeople want to see a return of the bull market. Hell, everyone with a stock portfolio wants to see it grow again. But wishing for something is different from getting it. And cockeyed optimism can wreak enormous damage on an economy. Haven't we already learned this? (Robert Reich's Blog, "Why We're Not at the Beginning of the End, and Probably Not Even At the End of the Beginning")

If the purpose of Bernanke's grand economics experiment was to create uneven inflation in the equities markets and, thus, widen the chasm between the financials and the real economy; he seems to have succeeded. But for how long? How long will it be before foreign banks and investors realize that the Fed's innocuous-sounding "lending facilities" have released a wave of low interest speculative liquidity into the capital markets? How else does one explain soaring stocks when industrial capacity, manufacturing, exports, corporate profits, retail and every other sector have been pounded into rubble? Liquidity is never inert. It navigates the financial system like mercury in water darting elusively to the area which offers the greatest opportunity for profit. That's why the surge popped up first in the stock market. (so far) When it spills into commodities--and oil and food prices rise--Bernanke will realize his plan has backfired..

Bernanke's financial rescue plan is a disaster. He should have spent a little less time with Milton Friedman and a little more with Karl Marx. It was Marx who uncovered the root of all financial crises. He summed it up like this:

"The ultimate reason for all real crises always remains the poverty and restricted consumption of the masses as opposed to the drive of capitalist production to develop the productive forces as though only the absolute consuming power of society constituted their limit." (Karl Marx, Capital, vol. 3, New York International publishers, 1967; Thanks to Monthly Review, John Bellamy Foster)

Bingo. Message to Bernanke: Workers need debt-relief and a raise in pay not bigger bailouts for chiseling fatcat banksters.
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