À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

16/04/2011

Geografia do (des)emprego

Quatro realidades no país do desemprego e das empresas que resistem em zonas de difícil implantação. Fazendo os cálculos, com a população activa e o número de inscritos nos centros de emprego, a partir dos dados disponíveis em Fevereiro do INE e do IEFP, a Grande Reportagem visitou os concelhos com maior e menor taxa de desemprego. 

Oleiros e Melgaço, ambos com uma taxa de 2,8%, são os concelhos com menos desemprego. No topo da lista estão Espinho, com 24,6%, e Albufeira, com 22,2%, valores próximos do dobro da taxa de desemprego nacional.

Em Espinho, o mais pequeno concelho do país em área, o desemprego explica-se também pelo fenómeno da "importação". Residem em Espinho e ali são registadas as vítimas do encerramento de importantes unidades industriais dos concelhos vizinhos de Gaia, Ovar e Santa Maria da Feira.
No caso de Albufeira é a sazonalidade que dita os números. Este concelho tem cerca de 40% da oferta hoteleira do Algarve. Com a crise na construção civil e a menor procura internacional do sol algarvio durante a época baixa, o inverno em Albufeira é cada vez mais cinzento. A autarquia viu-se obrigada a abrir uma Cantina Social para atenuar a escassez alimentar de muitas famílias vítimas do desemprego.

O cenário nos concelhos com menos desemprego não é tão risonho como os números parecem indicar. O contrabando e as remessas dos emigrantes já não marcam o ritmo da economia do concelho de Melgaço. Vão valendo os investimentos nos produtos da terra e na beleza natural, como o vinho Alvarinho ou o turismo rural. Captar investimentos é a prioridade. Do outro lado do Rio Minho, que é como quem diz, do lado de lá da fronteira, a Galiza é um forte concorrente, mas é também uma terra de oportunidades. Apesar de Espanha apresentar uma das mais elevadas taxas de desemprego da Europa, dezenas de trabalhadores de Melgaço garantem o sustento no país vizinho.

Oleiros, no distrito de Castelo Branco, depende de meia dúzia de empresas e dos serviços públicos. Para incentivar o investimento, a câmara reduziu ou deixou de cobrar taxas e emolumentos às empresas, mas o pouco desemprego explica-se também pela população. Quem não arranja emprego, sai. Emigra ou foge para o litoral.

Quatro concelhos, quatro retratos da GEOGRAFIA DO (DES)EMPREGO em Portugal. 

http://sic.sapo.pt/online/noticias/programas/reportagem+sic/Artigos/Geografia+do+desemprego.htm

Zone euro : les défauts sont inévitables

Jacques Sapir

1.- Le montant total des dettes des pays en danger du « sud » de la zone euro est bien plus élevé qu’on ne le croit
Jusqu’à présent, la discussion s’est focalisée sur la seule dette publique des pays du « sud » de la zone euro. Cette approche ignore le fait qu’il y a un mécanisme de vases communicants entre la dette publique (souveraine) et les dettes privées. Le total de l’endettement apparaît comme extrêmement élevé, en particulier en Espagne.
Tableau 1
État total de l’endettement de l’Espagne, de la Grèce et du Portugal à la fin 2009 (en milliards d’euros)

Source : C. Lapavitsas et alii, «  The Eurozone between austerity and default », RMF Occasional Report, SOAS, Londres, septembre 2010.
Si l’on exclut l’endettement des institutions financières, on arrive toujours à des chiffres impressionnants. Il est donc clair que l’État devra reprendre à son compte une partie de ces dettes privées qui ne sont pas soutenables.
Tableau 2
Structure de la dette privée (en milliards d’euros)

Source : la même que pour le tableau 1
De plus ces tableaux ont été calculés à la fin de 2009. Depuis, l’endettement public a continué de progresser et ne cessera de la faire.
2.- La part de cette dette détenue par l’étranger est aussi très importante
La part de cette dette détenue par les non-résidents varie du tiers (soit 168,6% du PIB) pour l’Espagne à un peu plus de la moitié (soit 151% du PIB) pour la Grèce. La majeure partie de cette dette est détenue dans la zone euro, dont 66% par 5 pays (Allemagne, France, Pays-Bas, Irlande, Belgique) pour l’Espagne ; 66% pour le Portugal et 58% pour la Grèce.
Tableau 3
Dette détenue par les non-résidents (en milliards d’euros)
La part détenue par la France et L’Allemagne varie de 48% à 41%
3.- Un ajustement impossible
Ces pays ont entamé, avec l’Irlande, des plans d’ajustement budgétaire excessivement ambitieux. La montée des désordres sociaux (Grèce) et politiques (Portugal, mais aussi Irlande) en témoigne. On peut constater, sur le tableau suivant, l’ampleur de cet ajustement nécessaire uniquement pour que la dette exprimée en pourcentage du PIB cesse d’augmenter.
Tableau 4
Montant de l’ajustement budgétaire nécessaire à une stabilisation de la part des dettes publiques en pourcentage du PIB

Source : BNP-Paribas et CEMI-EHESS
Le choc budgétaire exigé pour que la dette se stabilise à son niveau de 2010 est compris entre 17 et 14 points de PIB pour la Grèce, 10 et 12 points pour le Portugal et l’Espagne. Il atteint de 20 à 22 points de PIB pour l’Irlande.
L’Irlande et la Grèce sont ici typiquement des cas extrêmes, dont on ne voit pas de solution cohérente avec le maintien dans la zone euro. Le défaut, assorti de la sortie de la zone et d’une forte dévaluation, apparaît aujourd’hui comme l’issue inévitable à la crise.
Dans le cas de l’Espagne, dont le PIB et le montant de la dette sont largement supérieurs aux trois pays (Grèce, Irlande et Portugal) cumulés, il faut savoir :
- Que le taux des défauts sur l’immobilier atteint 11% pour les dettes des promoteurs et 7% pour celles des crédits immobiliers commerciaux. Le stock de logements invendus est passé de 394 700 au 31 décembre 2006 à 1 202 848 au 31 décembre 2010.
- Qu’en dépit de provisions plus importantes que dans bien des pays, les banques espagnoles devront être recapitalisées pour une somme oscillant entre 80 et 100 milliards d’euros en 2011, et ceci sans préjudice de recapitalisations ultérieures.
- Que les projections de croissance faites par le gouvernement, et sur lesquelles il a fondé sa politique de réduction des déficits, sont beaucoup trop optimistes.
- Que les projections de dépenses faites dans le cadre de la politique de réduction des déficits sont, elles aussi, bien trop optimistes. Face au problème de la recapitalisation nécessaire des banques, elles sont en fait irréalistes.
Dans ces conditions, ce plan de stabilisation du déficit public est condamné à l’échec et il est probable que l’Espagne soit obligée de demander à bénéficier du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ce qui, en l’état, et devant les réticences fortes de certains pays d’en accroître le volume, conduirait à l’explosion de ce dispositif.
Il faut noter que, même pour la France et l’Italie, le choc d’ajustement est élevé et rend improbable une stabilisation de la dette à son niveau de 2010. En admettant que de tels chocs soient socialement supportables, leur impact cumulés sur une partie de la zone euro plongerait cette dernière dans une profonde dépression. Or, si la croissance s’effondre à la fin de 2011 et en 2012, les objectifs de stabilisation du poids de la dette ne pourront pas être tenus en dépit des efforts consentis.
4.- Un défaut inévitable ?
Le défaut semble donc la seule option possible pour au moins 4 pays : la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne. La question désormais n’est plus de savoir si ce défaut aura lieu, mais quand il aura lieu.
De ce point de vue, les deux pays les plus fragiles sont la Grèce et l’Irlande. Les spreads sur la dette publique pour ces deux pays convergent, et ils se situent à des niveaux particulièrement élevés. Mais il faut savoir que l’Espagne constitue aussi un risque fort en raison de l’immense endettement de ses agents privés et de la nécessité de transférer une partie de leurs dettes à la puissance publique (en particulier celle des établissements bancaires dont 30 ont vu leur note dégradée le 24 mars dernier).
Graphique 1

Source : Agence France-Trésor
Le scénario le plus probable est la combinaison de problèmes économiques et sociaux insolubles pour la Grèce et l’Irlande, et d’une dégradation des conditions d’emprunt de l’Espagne forçant ce dernier pays à demander à bénéficier du FESF, avec les conséquences probables que ceci entraînerait. La possibilité d’un défaut de un ou deux pays pour l’hiver 2011-2012 apparaît donc comme forte.
Les taux d’intérêt auxquels sont soumis actuellement ces pays rendent la dette naturellement explosive : la dette engendre la dette. Seul l’effacement d’une partie de la dette publique (accrue d’une partie de la dette privée dans le cas de l’Espagne) leur permettrait de retrouver une solvabilité. Le défaut ou la restructuration (défaut partiel) est donc pour eux l’unique solution à terme.
Mais si le défaut à lieu dans la zone euro, cela obligerait les autres membres de cette zone à financer directement ces quatre pays pour le déficit budgétaire nouveau, dans la mesure où ils se verraient, pour un temps, exclus des marchés financiers.
5.- Défaut et sortie de l’euro
Techniquement, le défaut n’implique pas la sortie de l’euro. S’il pose de redoutables problèmes aux banques (en Allemagne, France, Pays-bas et Belgique en particulier), il reste envisageable. Notons cependant que le choc sur les banques serait tel qu’il poserait le problème du financement conjoint tant de la nouvelle dette que des mesures destinées à retrouver la compétitivité dans un pays comme la France. On ne voit guère de solution sans une monétisation importante de cette dette et sans un contrôle public sur ces établissements (banques et assurances) afin d’éviter toute panique.
Tableau 5
Montant des créances détenues par certains pays sur les 4 pays en difficulté

Source : NATIXIS, Flash Economie, n°212, 22 mars 2011
Mais, en ce cas, il faudrait pérenniser une structure de transferts budgétaires des pays « excédentaires » de la zone (Allemagne, Finlande, Pays-Bas) au profit de ces 4 pays. Or on voit bien, avec les récentes évolutions politiques outre-Rhin, que cela n’est pas possible. L’Allemagne n’est pas prête à assumer le transfert de l’équivalent de 2 points de PIB par an vers les pays du « sud » de la zone euro. Or, sans de tels transferts, il est impossible de compenser les écarts de productivité, et il est inévitable que l’endettement – public ou privé - reprenne dans ces pays une fois que le défaut sur la dette sera accompli. Seule une importante dévaluation est à même de leur permettre de retrouver la compétitivité perdue face à l’Allemagne.
Par ailleurs, cette dévaluation leur permettrait aussi de retrouver leur compétitivité face au reste du monde où l’euro, à son cours actuel, les pénalise très durablement.
Graphique 2

Source : OCDE
Tableau 6
Part du commerce extérieur libellé en euros (données de 2009)

Source : Base statistique de l’OCDE
Il faut ici signaler que la somme des élasticités sur les importations et les exportations montre que si l’Espagne n’a guère d’intérêt à une sortie de l’euro (ni à un euro faible), il n’en va pas de même pour la Grèce, la France, l’Irlande et le Portugal qui sont largement bénéficiaires dans une telle situation [1]. Ceci traduit tant la structure des appareils productifs de ces pays que leur exposition aux coûts de l’énergie importée, très faible dans le cas de la France.
Ceci accrédite l’idée qu’une sortie de l’euro (cumulée à un défaut) est une solution qui s’impose pour la Grèce et l’Irlande. Elle pourrait l’être pour le Portugal. Mais, dans ce cas, l’intérêt de la France serait aussi de faire défection de la zone euro.
Il convient donc de regarder la réalité en face. Un ou deux défauts sur la dette souveraine se produiront d’ici un an dans la zone euro, accompagnés de la sortie en catastrophe de ces pays de la monnaie unique. D’autres pays (le Portugal et surtout l’Espagne) demanderont à bénéficier du FESF, rendant intenable ce dispositif. Les conséquences politiques et psychologiques seront énormes.
Plutôt que de subir, il faut choisir. La France doit se poser la question de savoir si le maintien en l’état de la zone euro a pour elle encore un sens, compte tenu de ces défauts et de leurs conséquences. Une catastrophe pleinement anticipée peut être réduite, mais une catastrophe subie est toujours mortelle.

P.-S.

Jacques Sapir est Directeur d’études à l’EHESS et directeur du CEMI-EHESS

http://www.cadtm.org/Zone-euro-les-defauts-sont

Pic pétrolier : quel plan B avant la catastrophe ?

Cette fois c’est officiel, le pic pétrolier a déjà eu lieu. Reconnu par le président Obama, confirmé par l’AIEA et évoqué mardi dernier devant les députés par François Fillon, le pic pétrolier est entré dans l’Histoire avec un grand H. Une querelle d’experts sans intérêt fait varier sa survenue entre 2006 et 2009 alors que la véritable question est : Quelle préparation nos gouvernants ont-ils prévu à cette crise prévue de longue date et qui fait peser un risque majeur à notre civilisation.
C’est un secret de Polichinelle que le premier ministre a laissé échapper mardi 5 avril 2011 lors de la séance des questions au gouvernement en répondant au député François Brottes (PS) sur  le prix du gaz  ceci : http://www.assemblee-nationale.fr/1...
« Nous avons, en 2009, atteint le pic de production en matière de pétrole. La production ne peut maintenant que décroître, alors même que la croissance de l’économie mondiale a retrouvé un train de 4,5 %. La catastrophe de Fukushima aura forcément des conséquences sur les investissements dans le monde en matière nucléaire. »
Une phrase qui résume plus qu’on ne peut l’imaginer le désarrois du gouvernement devant la situation nouvelle et l’impréparation irresponsable qui est la nôtre devant une crise pourtant prévue de longue date.
Le pic pétrolier a été prédit dans les années 60 par le géologue King Hubert et ses conséquences sur la civilisation de la productivité ont été modélisés après le Club de 1968 par le Massachussetts Institute of Technology. Ses conclusions sont rendues publiques en 1970 dans le rapport Meadows & al., intitulé "The limits to growth", "Les limites de la croissance".
Les simulations du MIT prédisent l’effondrement du système productiviste, quelles que soient d’ailleurs les hypothèses de départ en ressources de matières premières (à l’époque les réserves connues ne couvraient que 30 années de croissance).
En effet, si le système ne s’effondre par leur épuisement, la  dévastation de l’environnement ou l’explosion démographique conduisent à des scénarios tout autant catastrophistes.
Au début des années 1970, les USA ont une première preuve de la validité du modèle de Hubbert quand ils constatent que leur production nationale de pétrole atteint effectivement un pic.
Les gouvernants US comprennent alors que dans 30 ou 40 ans l’humanité rencontrera un problème majeur quand la production de ressources fossiles ne parviendra plus à satisfaire la demande.
Des bureaux d’étude stratégiques sont alors mis à contribution pour imaginer les conséquences et les phases de cette crise et les moyens de s’y préparer. Voici un lien illustrant  celui de Balfour et Associates : http://www.treehugger.com/balfour-h...
Les scénarios varient sur les dates mais convergents sur les principales étapes à venir :
1) Phase de gaspillage exponentiel
2) Peak Oil atteint (production maximale historique)
3) Plafonnement de  la production de pétrole (plateau oscillant).
4) Déplétion (Chute de plus en plus rapide de la production).
5) Epuisement des stocks de pétrole.
Contrairement aux métaux, il n’y a pas de recyclage possible du pétrole consommé. Les seules alternatives sont des carburants de synthèse.
Quelle seront les conséquences géostratégiques et sociales de ces étapes ?
Les prévisionnistes prévoient en gros les étapes suivantes (au début les  phases historiques passées) :
A) 1970 à 2001 : la croissance de la production de pétrole permet le maintien du productivisme avec une croissance faible. Règne du pétro-dollar.
B) 2001 à 2009 : Anticipation de la désindustrialisation par les marchés (dérégulation). Délocalisation, chômage. Tensions géostratégiques, guerres de positionnement. Remise en cause du dollar. Envolée des dettes publiques. Mise en place de l’état d’urgence aux USA au prétexte d’antiterrorisme. Intégration européenne à marche forcée.
C) 2009 à 2015-20 : Production de pétrole en plateau oscillant : le prix du pétrole flambe, inflation généralisée.  Stagnation économique et désindustrialisation accélérée. Tensions géopolitiques et monétaires. Flambée des prix, famines dans les pays du sud, faillites d’états. Crise du dollar (chute). Instauration de mesures d’exception : gouvernance mondiale (fusion UE + NAU), monnaie mondiale rejetée par la Chine, la Russie, l’Inde qui forment un Block Asiatique dissident.
D) 2015-2020 à 2030-2040 : Chaos dans les pays industrialisés. Activation de l’état d’urgence mondial, répression politique. Rationnement des denrées, marché noir, famines. Suspension des institutions démocratiques et des droits individuels. Identification par puce des individus. Guerre larvées entre l’Alliance Atlantique et le Block Asiatique. Hausse de la mortalité, politique de réduction forcée des naissance.
E) 2030-2040 à 2100 : Epuisement du pétrole. Limitation des moyens de guerre. Lente réorganisation sociale sur un modèle local économe en énergie. Stabilisation de la population mondiale.
 
Si les gouvernants ont eu ses informations depuis 40 ans on peut se dire qu’ils ont préparé un plan B, non ?
Et bien oui, mais en pratique ce n’est pas forcément celui qu’on aimerait entendre, nous autres citoyens naïfs et confiants.
Si on cherche un peu on trouve des préparatifs mais point de voitures écolos, nulle trace de virage technologique vert, pas de recherches massives dans les énergies de substitution.
 
En France nous avons eu droit à la course au nucléaire et aux incitation à l’achat de véhicules neufs à coup de jupettes. Quelques tramways, des bus au gaz. Et c’est tout.
Et dans les autres pays ? Rien de très optimiste.
L’armée allemande s’affole : Spiegel online publie un rapport de l’armée allemande catastrophiste. http://www.spiegel.de/international/germany/0,1518,715138,00.html
Les USA laissent faire le marché qui dépèce l’industrie et instaure des mesures d’urgence pour palier aux chaos social.
Les anglais vendent leurs fleurons industriels aux Indiens ou aux Chinois et se concentrent sur la finance.
Partout on liquide l’état providence qui seul permettrait d’amortir le choc.
La réponse des gouvernants européens est pathétique : « seuls nous ne pouvons rien faire, débarrassons-nous du problème auprès d’un gouvernement européen ou mondial . »
Mais le gouvernement mondial est une illusion, il ne poura rien faire de plus que rationner.
Il ne sera pas mondial, ce sera au mieux un gouvernement de l’occident face à la Chine, la Russie et l’Inde.
Et en tout cas ce ne sera pas une démocratie.
Comment disait Churchill ?
"Vous vouliez sacrifier l’Honneur pour avoir la Paix, vous aurez la guerre et le déshonneur."
Il se pourrait que nos dirigeants aient sacrifié la souveraineté populaire dans l'espoir de conserver la paix et la prospérité.
Nous avons déjà plusieurs guerres et il est à redouter que nous ayons en plus la tyrannie et la misère.
 
 Photo : REUTERS/ US Coast Guard

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pic-petrolier-quel-plan-b-avant-la-92366

Crimes et Barbarie des soldats U.S en Afghanistan

Un article du Rolling Stone Magazine revient sur les atrocités commises par des soldats américains en Afghanistan, suite à la parution des premières photos des exactions dans le journal allemand Der Spiegel le 21 Mars.
De nouveaux détails très choquants ont émergé aujourd'hui sur la façon dont des soldats américains ont formé un « escadron de la mort » pour assassiner des civils afghans au hasard et mutiler leurs cadavres.

Une enquête menée par le magazine Rolling Stone magazine détaille comment les officiers supérieurs ont échoué à empêcher leurs troupes de tuer des Afghans et conserver des parties de leurs corps comme des trophées.

Dans un épisode horrible, le magazine affirme que des soldats ont coupé le doigt d'un enfant afghan mort et l’on a ensuite utilisé comme « jeton » dans un jeu de cartes.

Ce petit détail montre qu’un nouveau seuil de dépravation a été franchi par les forces américaines et est susceptible d'être un désastre médiatique pour l’armée U.S.

L'enquête menée par le magazine Rolling Stone a aussi révélé comment :
• Les troupes ont tué par balles des civils et tenté de camoufler leurs crimes ;
• Les soldats américains ont découpé une partie du crâne d'un mort ;
• Les soldats ont applaudi en filmant un raid aérien américain faisant sauter deux civils afghans ;
• Une vidéo montre deux civils afghans sur une moto être abattu.

Le magazine prétend que les soldats découpaient des morceaux de crâne de leurs victimes et les conservaient comme des trophées de leurs crimes. Les soldats sont également accusés d'ouvrir le feu sur des civils sans aucune raison et se de se couvrir en déposant des armes et chargeurs sur leurs victimes pour invoquer la légitime défense.

Le magazine affirme que pour les accusés, la « mise à mort d'innocents civils afghans est devenue moins un motif de préoccupation qu'un motif de célébration ».

La semaine dernière, le soldat Jeremy Morlock, 23 ans, a admis son rôle dans ce système criminel et a été condamné à 24 ans d’emprisonnement. Quatre autres soldats de la 5e brigade de combat Stryker, 2e division d'infanterie, seront jugés devant une cour martiale : le sergent Gibbs Calvin (qui est accusé d'être le leader), Adam C. Winfield, Michael S. Wagnon II et Andrew H. Holmes.

L'article du Rolling Stone décrit en détail comment les troupes américaines auraient tué un garçon afghan avant de mutiler son cadavre :
« Les soldats Jeremy Morlock et Andrew Holmes avait repéré un jeune agriculteur au travail , le 15 janvier 2010, dans le village afghan de La Mohammed Kalay.
Gul Mudin, 15 ans (seulement quatre ans plus jeune que Holmes), était le seul Afghan en vue. Il n'avait pas d'arme sur lui et les a accueilli par un sourire. Personne d'autre n’était là. Gul se dirigea vers eux quand ils l’appelèrent et s’est arrêté lorsqu’ils lui ont demandé. Morlock a lancé une grenade sur lui, en utilisant un muret pour se couvrir, puis les soldats ont ouvert le feu. Gul tomba face contre terre dans le sol et il y eut bientôt une mare de sang qui sortait de sa tête. Morlock a crié à la radio qu'il était attaqué. Posté sur une colline avoisinante, Adam Winfield (qui connaissait bien ses camarades) a dit à son compagnon d'armes Ashton Moore qu'il était plus probable qu’il s’agisse d’une mise en scène de meurtre.

Morlock et Holmes ont dit à leur sergent que « Gul avait été sur le point de les attaquer avec une grenade et ils avaient donc tiré sur lui », a rapporté le magazine Rolling Stone.

L'histoire d'un combattant taliban solitaire, qui tente avec une grenade de tendre une embuscade à un peloton en plein jour semblait peu crédible pour le capitaine Patrick Mitchell. Mais il a dit au sergent-chef Kris Sprague de « s'assurer » que Gul était mort. Sprague a donc tiré à deux reprises sur l'enfant mort.

Un adulte qui travaillait plus loin dans les champs est arrivé et a accusé Morlock et Holmes d’avoir assassiné l’enfant, mais il a été ignoré par les soldats. Les soldats ont demandé à l’homme d’identifier l’enfant, et il s’est avéré qu’il s’agissait de son père. « L’homme était submergé par le chagrin », comme l’explique un rapport officiel de l’armée.

Les soldats ont suivi le protocole qui consiste à couper les vêtements du mort et le déshabiller pour vérifier la présence de tatouages, avant de numériser son iris et ses empreintes digitales. Mais ensuite, ils ont commencé à prendre des photos d'eux célébrant le meurtre, avec Holmes posant pour la caméra en saisissant la tête de M. Gul par les cheveux, comme s'il s’agissait d’un cerf. Le sergent Calvin Gibbs a alors commencé à « déconner avec le gosse », lui remuant les bras et la bouche comme un pantin, avant de couper un doigt à l'enfant mort et de le donner à Holmes. Holmes a mis le doigt dans une sacoche à la ceinture. « Il comptait garder le doigt pour toujours et voulait le faire sécher » a raconté un de ses amis. « Il était fier de son doigt. »

Quelques heures après le meurtre, Holmes et Morlock jouaient aux cartes lorqu’ils ont dit qu'ils pariaient un doigt dans un jeu de pique, avant de jeter le doigt de Gul sur le tas de jetons.

Au cours d’un autre incident en Novembre 2009, Gibbs a commencé à jouer avec une paire de ciseaux à proximité de la main d'un insurgé mort, tué par un hélicoptère, après que le corps ait été été poignardé avec un couteau par un autre soldat. « Je me demande si ces ciseaux peuvent couper un doigt ? » demanda Gibbs.

Plus tard, lors d'une nuit en Janvier 2010, le peloton a été conduite à proximité de leur base d'opérations avancée et a repéré la signature thermique d’un homme sur la route grâce à leur matériel d'imagerie thermique. Les soldats se sont arrêté à proximité de l'homme, qui tenait son bras devant sa poitrine, ce qui signifia pour eux soit qu'il avait froid ou bien qu’il cachait une bombe. Il allait et venait, en ignorant leurs appels, et a eu ce comportement « étrange » jusqu'à ce que les soldats aient tiré des coups de semonce autour de lui. Il a ensuite commencé à marcher vers eux. Quelqu'un a crié « au feu » et les soldats ont tiré environ 40 rafales en quelques secondes. L'homme s'est avéré être désarmé mais il était sourd ou handicapé mental, selon les déclarations officielles.

Le soldat Michael Wagnon a récupéré un morceau de son crâne et l'a gardé comme un trophée, mais le commandant Matthew Quiggle était « fermement convaincu » qu'ils avaient illégalement tué un ressortissant du pays.

Le peloton a ensuite tenté de dissimuler le crime en faisant semblant de trouver une arme - qui était en fait un chargeur de AK-47 qui avait été rangé dans une boîte en métal par le sergent Calvin Gibbs. « Au fond, ce que nous faisions était une recherche désespérée de justifier le meurtre de cet homme », a rapporté le soldat Justin Stoner aux enquêteurs. « Mais en réalité, c’était juste un vieux type, sourd et retardé. Clairement, nous avons exécuté cet homme. " Cependant l'armée américaine considèra que l'homme était seul responsable de sa mort parce qu'il avait ignoré les avertissements du peloton et a marché dans leur direction.

...

L’article du Rolling Stone magazine explique en détail le sentiment de toute puissance et d’impunité des soldats dû à l’absence de maintien de l'ordre par leurs supérieurs.
http://www.rollingstone.com/politics/news/the-kill-team-20110327?page=1

Mark Boal, l'auteur de l’article, est un journaliste bien connu et plusieurs fois récompensé pour son travail. Il a pu consulter des vidéos et des images choquantes de victimes, prises par les soldats : l'un montre une main avec un doigt manquant, un autre représente une tête coupée sur un bâton et d'autres montrent des jambes mutilées par des déflagrations de grenades. Dans certains cas, les soldats posent sur les corps de leurs victimes comme sur des trophées de chasse. Bien que cela soit totalement interdit par le règlement, les soldats emmènent dans leurs patrouilles des appareils photos et mini caméras. Ils se font ensuite circuler les vidéos entre eux sur clé usb ou disques durs.
 
Photo : www.rollingstone.com - Cpl. Jeremy Morlock with Staff Sgt. David Bram
 
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/crimes-et-barbarie-des-soldats-u-s-91439

o tempo das cerejas*: Uma iniciativa a saudar

 Vítor Dias

Um manifesto para outro rumo


Num tempo em que vai alta, desavergonhada e agressiva a enxurrada de ideias e palavras para aprisionar a consciência dos portugueses nas fatalidades que convêm aos responsáveis pelas políticas que conduziram o país à situação actual, merece ser saudado o manifesto intitulado «Convergência nacional em tormo do emprego e da coesão social» hoje dado à estampa no Público por um vasto conjunto de personalidades. O texto subscrito por, entre muitos outros, Manuela Silva, Mário Ruivo, Manuel Carvalho da Silva , António Manuel Hespanha, Octávio Teixeira, Mário Murteira, Isabel Allegro e Ricardo Pais Mamede, salienta ser útil «que se reconheça a importância do trabalho, dos salários e dos apoios sociais na sociedade portuguesa, se admita a presença de carências profundas, sob a forma de pobreza e de desigualdades crescentes, e se considere que os progressos alcançados na nossa sociedade são o resultado da presença de mecanismos de negociação colectiva e de solidariedade cujo desmantelamento pode significar uma regressão socioeconómica ue debilitará o país por muito tempo» e sustenta ser necessário « garantir que em todas as decisões económicas e financeiras se coloca o objectivo de promoção exigente do crescimento e do emprego, reconhecendo que a sociedade portuguesa não comporta níveis de desemprego que outras sociedades registam, dada a fragilidade da estrutura de rendimentos e a insuficiência dos mecanismos de protecção social.». A ler na íntegra aqui.

CONTÁGIO: Contribuição para a Epistemologia e a Ética da Saúde Pública

Manuel Silvério MARQUES, Carlos Miguel FERREIRA

Maquete 2

Stay Human: Freedom Flotilla Renames Voyage in Honor of Vittorio Arrigoni

Steering Committee of Freedom Flotilla 2

The murder of human rights activist, Vittorio Arrigoni, is a tragedy for his family, for those of us who knew him, and for the Palestinians who loved and admired him.  The Steering Committee of Freedom Flotilla 2 condemns this senseless murder and the people who are behind it.  They took the life of one of the most passionate supporters of justice for Palestine.  This murder is damaging to the Palestinian struggle for freedom and justice as well as our work in support of that struggle.

In his honor, we are naming our next voyage, FREEDOM FLOTILLA -- STAY HUMAN.

Nothing that we write can capture the man who was so full of the joy of life, a man with the pipe in his mouth and the captain's hat always tilted at an angle on his head.  The man with the big smile and gentle nature, someone who used his physical strength to hold small children in his arms, sometimes several at a time.  His laughter and his last comments every time we saw him will ring in all of our ears as we board the boats to return to Gaza at the end of May.

"Stay Human," he would say, then grin and clench his pipe in his teeth.

Vittorio had sailed with us from Greece on the first small fishing boat to enter Gaza in the summer of 2008, one of 44 activists sailing to protest the illegal blockade imposed by Israel against the 1.5 million Palestinians living in Gaza.  We will do our best, Vik, to carry on the work you have done.  The flotilla will return to Gaza in your honor.


http://mrzine.monthlyreview.org/2011/gaza150411.html

Travail le dimanche: la France sur le banc des accusés

Kathleen Plaisantin (Paris), Catherine Cornet (Rome), Louise Delépine (Dublin), Gaëlle Lucas (Madrid), Tristan de Bourbon (Londres), Marie-Line Darcy (Lisbonne), Jean-Sébastien Lefebvre (Bruxelles), Dorothée Fraleux (Berlin)

MEIGNEUX/SIPA
  
L'Organisation internationale du travail rappelle la France à l'ordre au sujet du travail dominical, pays où, comparé à bon nombre de ses voisins européens, les dérogations au repos dominical sont particulièrement nombreuses. Les contentieux se multiplient.

L’Organisation internationale du travail (OIT) a lancé un avertissement à la France. Elle néglige les conséquences sociales du travail dominical, estiment les auteurs d'un rapport, publié le 5 avril.
L’ouverture des commerces le dimanche répond à des préoccupations économiques, liées à la concurrence, et aux souhaits des consommateurs. Les considérations sociales, quant à elles, à savoir l’impact de cette dérogation sur les travailleurs concernés et leurs familles, ne paraissent pas avoir été prises en compte ou en tout cas pas au même titre que les considérations économiques.
Deux lois sont particulièrement visées. Celle du 3 janvier 2008 permet aux magasins d’ameublement de déroger au repos dominical. Une dérogation qui ne "paraît pas répondre à une nécessité telle que l’application du régime normal de repos hebdomadaire se révèle impossible" soulignent les auteurs de l’étude.
La loi du 10 août 2009 élargit, elle, l’autorisation aux "zones touristiques d’affluence exceptionnelle", "d’animation culturelle permanente" ou aux stations thermales. Des "périmètres d’usage de consommation exceptionnel" (PUCE) peuvent être créés par le préfet, à l’initiative du conseil municipal, dans les villes de plus d’un million d’habitants. Seules conditions à cette extension de l’activité commerciale le dimanche: le travail doit être volontaire, un repos compensateur est obligatoire et la rémunération est au moins deux fois supérieure au salaire habituel.

Légalisation des pratiques illégales

"Depuis l’entrée en vigueur de ces lois, les contentieux se multiplient. Le volontariat n’est pas toujours respecté: certains, qui ne souhaitent pas travailler ce jour-là, ne sont pas embauchés, ou pire licenciés sous d’autres prétextes. De même, la rémunération n’est parfois augmentée que de 25%. La recommandation de l’OIT est donc parfaitement logique", s’indigne Jean Dionnot. Le président du Collectif des amis du dimanche (CAD) milite pour un jour commun de repos pour tous. Un espace pour rétablir le lien social, familial, se cultiver.
"Le résultat de la loi a été de légaliser des pratiques illégales", ironise-t-il. Comme Plan de campagne, cette zone commerciale dans les Bouches-du-Rhône, ouverte le dimanche depuis 1966. Les PUCE et zones touristiques ne sont pas toujours clairement définis et délimités dans le texte législatif, assure Jean Dionnot.

Les coiffeurs n'y coupent pas

La nouvelle législation a parfois compliqué la situation de certains commerçants. Les salons de coiffure n’ont pas le droit d’ouvrir le dimanche dans la majorité des départements à cause d’arrêtés préfectoraux. Problème: quand ils sont installés dans un centre commercial, ils sont tenus de travailler par le bail commercial si la galerie accueille les consommateurs ce jour-là.
"S’ils restent grille baissée, le gestionnaire du centre peut les assigner ou leur donner une amende. Dans le cas contraire, ils peuvent être condamnés par l’inspection du travail à payer jusqu’à 750 euros par salarié présent. En décembre dernier, un contrôleur a demandé aux clientes et aux employés d’un salon à Lyon de partir", explique Michelle Duval, secrétaire générale du Conseil national des entreprises de coiffure.
L’OIT demande donc "au gouvernement français de poursuivre l’examen avec les partenaires sociaux" des deux nouvelles lois "sur le plan pratique, en tenant compte des considérations tant sociales qu’économiques". Si la législation est remise en cause en France, peu de débats agitent les autres pays du continent. L’Union européenne ayant laissé la décision à l’appréciation des Etats, chacun possède sa règlementation. Des plus libéraux comme la Suède, la Hongrie, la Roumanie ou la République tchèque au plus restrictifs, tels que l’Autriche.

Les îles britanniques très permissives

L’Irlande est l'une des plus permissives. Le travail dominical est parfaitement légal. Certains services publics, comme la Poste, sont ouverts. Les employés négocient au cas par cas, directement avec l’employeur, leurs avantages: paye plus importante ou congés payés le reste de la semaine. La question des contrôles n’est pas vraiment abordée dans la loi. Le Labour Relations Commission a rendu un rapport en 2006 mais il se contente de recommandations.
Au Royaume-Uni, le Sunday Trading Act, adopté en 1994, autorise le travail du dimanche si le contrat de travail le mentionne. Seule restriction: les magasins de plus de 280m2 ne peuvent ouvrir que de 10 heures à 18 heures. Alors que le salaire était doublé avant cette loi, aucune compensation n’est obligatoire depuis. Le dimanche est devenu le deuxième jour le plus prisé pour le shopping après le samedi.

Assouplissements au Portugal et en Espagne

En Espagne les petits magasins peuvent ouvrir tous les dimanches. Madrid est la seule ville à autoriser le travail dominical pour tous les commerces, quelle que soit leur taille. Le Premier ministre José Luis Zapatero souhaite un assouplissement des horaires dans les zones touristiques.
Dans certains secteurs comme le commerce, l’hôtellerie, le tourisme et le jeu, l'entreprise doit verser 15 euros par mois aux salariés susceptibles d’être présents le dimanche. Après six dimanches ou jours fériés travaillés depuis le 1er janvier, le salarié reçoit une prime de 33 euros à chaque fois. Celle-ci grimpe à 36 euros à partir de treize.
Au Portugal, le repos dominical a été institué en 1910. Mais le code du travail prévoit depuis 2009 que le travailleur a droit à au moins un jour de repos hebdomadaire. Il peut être pris dans la semaine si l’entreprise a obtenu une dérogation pour continuer son activité le dimanche. Sont ainsi dispensés ceux qui font le ménage ou qui surveillent, ceux qui travaillent dans les foires et sur des expositions.
La législation autorisait également le commerce tous les jours de la semaine dans les grandes et moyennes surfaces. En juillet 2010, un décret-loi du conseil des ministres a permis aux hypermarchés d’ouvrir entre 6 heures et 24 heures, contre 8 et 13 auparavant. Les municipalités décident pour les grandes surfaces de leur circonscription. Assez favorables au départ, elles sont de plus en plus nombreuses à faire demi-tour, sous la pression du commerce de proximité et de la tradition très respectée du repos le dimanche.

Dimanche sacré en Allemagne et en Italie

En Allemagne, le respect du repos dominical est sacré, que ce soit pour des questions religieuses, ou pour défendre les droits des travailleurs. En 2009, la cour constitutionnelle de Karlsruhe a même examiné un recours déposé par les églises catholiques et protestantes, pour faire interdire le travail du dimanche à Berlin.
Depuis 2006, la capitale allemande bénéficie, en effet, une autorisation spéciale permettant d'ouvrir les grands magasins dix dimanches par an: les quatre précédant les fêtes de Noël, ainsi que quatre autres week-ends choisis arbitrairement par la ville-État de Berlin. L'ouverture est autorisée uniquement de 13 heures à 20 heures, afin de ne pas nuire à la fréquentation des services religieux. Dans les petites et moyennes agglomérations, certains commerces ferment dès le vendredi après-midi pour ne rouvrir que le lundi.
En Italie, le pays le plus catholique, le pape a également insisté sur le caractère sacré du dimanche le 19 mars dernier. A l'occasion du pèlerinage dans la diocèse de terni, Benoît XVI a rappelé que le travail "est un moyen de valoriser la dignité de la personne. Dans notre société, le rythme de la consommation risque de nous voler le sens de la fête et du jour du Seigneur."

La Belgique libéralise officieusement

En Belgique l'interdit est de plus en plus théorique. Certaines activités autorisées le dernier jour de la semaine lorsque l'exploitation normale de l'entreprise ne permet pas de les exercer un autre jour de la semaine. Mais aussi dans les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, ainsi que dans établissements et services dispensant des soins de santé. La liste des autres dérogations s’est tellement allongée que presque tout devient possible. Les commerces des zones touristiques peuvent ouvrir du 1er mai au 30 septembre, durant les vacances de Pâques et de Noël, ainsi qu’une dizaine de dimanches.

http://fr.myeurop.info/2011/04/12/travail-le-dimanche-la-france-sur-le-banc-des-accuses-2087

VITTORIO ARRIGONI: L’ELIMINAZIONE “ESEMPLARE” DI UN TESTIMONE

Lucio Manisco

Giustificato nutrire non poche riserve sulle presunte motivazioni e sulle circostanze di un’esecuzione che tutto è stata fuorché un rapimento mirato ad ottenere la liberazione di “esponenti salafiti”. Vittorio Arrigoni non era un dirigente o un militante di Hamas, ma il testimone obiettivo e eloquente delle repressioni e degli eccidi israeliani nella Striscia di Gaza prima, durante e dopo l’operazione Piombo Fuso.
     Prima facie, in attesa dell’esito degli interrogatori degli assassini e delle indagini, non è azzardato ipotizzare che si sia trattato dell’eliminazione esemplare e pilotata tramite terzi – balordi o estremisti fanatici – di un testimone unico e indipendente  nell’imminenza di altre iniziative a favore del popolo palestinese, quali la partenza a maggio di una seconda flottiglia internazionale della pace diretta a Gaza.
     Fuori dal contesto di questa barbarica esecuzione, e anche se irrilevante come ogni altra iniziativa della politica estera italiana, va ricordato che il presidente del Consiglio Silvio Berlusconi è stato il solo capo di Governo Europeo ad accogliere la richiesta israeliana di ostacolare la nostra partecipazione alla flottiglia della pace e ad impegnarsi a bloccare la partenza della nave “Stefano Chiarini” con il suo carico di aiuti umanitari destinati al popolo martoriato della striscia di Gaza.

http://www.luciomanisco.com/ultime/ultime_1.htm

Concentrações esta tarde: Utentes em protesto contra falta de médicos em Almeirim, Constância e Torres Novas

Populações, autarcas e representantes das várias comissões de utentes de saúde do distrito de Santarém participam em concentrações de protesto contra a falta de médicos em Almeirim, Constância e Torres Novas.

As concentrações vão realizar-se a partir das 15h30, junto às sedes de três dos quatro Agrupamentos de Centros de Saúde (ACES) existentes no distrito, aqueles que são identificados como os que apresentam situações mais dramáticas de carência na assistência aos utentes.

Manuel José Soares, coordenador da Comissão de Utentes da Saúde do Médio Tejo, disse à agência Lusa que a experiência na região mostra que quando as populações e os autarcas “se movimentam pelos seus direitos, há êxito absoluto”, sobretudo na colocação de médicos e no não encerramento de serviços.

Além da necessidade de mais médicos e enfermeiros, num distrito em que “dezenas de milhar” de pessoas (muitas delas idosas, com baixas reformas e sem meios de deslocação) estão sem acompanhamento médico, as povoações foram convidadas a “protestar contra o crescente aumento do custo dos medicamentos, os cortes nos transportes e o encerramento de serviços”, disse.

A Comissão de Utentes da Saúde de Sardoal prometeu levar para a sede do ACES do Zêzere, em Constância, um “autocarro de protesto” que visa simbolizar “os milhares de utentes que esperam por uma consulta num concelho que tem sido um dos mais afectados com a falta de médicos de família.
 
http://www.publico.pt/Local/utentes-em-protesto-contra-falta-de-medicos-em-almeirim-constancia-e-torres-novas_1490091

Associações das Forças Armadas criam rede solidária

Estas associações pretendem servir de intermediários e protegerem a dignidade dos militares que venham a solicitar ajuda. 

As associações profissionais das Forças Armadas criaram uma rede solidária para socorrer os militares que se confrontem com dificuldades e abriram um endereço electrónico para receber pedidos de ajuda.
Ouvido pela TSF, o presidente da Associação Nacional de Sargentos explicou que a ideia destas associações é servirem de intermediário e protegerem o anonimato e a dignidade dos militares que venham a solicitar auxílio.
Recebido o pedido, adianta António Lima Coelho, «verificamos a melhor forma de o conduzir para as instituições de carácter social ou para os Estados-maiores ou para entidades que tenham efectivamente que tratar do assunto».
«Temos a noção de que se para um cidadão comum é difícil aceitar a perda de condições, mais o é para um cidadão que tem como obrigação o cumprimento das leis e como juramento a defesa e o cumprimento das leis da Constituição», adiantou.
De acordo com Lima Coelho, «esta situação pode ser traumática e pode levar a situações extremas que não gostaríamos de ver materializar».
Para além da Associação Nacional de Sargentos, esta iniciativa junta ainda a Associação dos Oficiais das Forças Armadas e a Associação de Praças.


http://www.tsf.pt/PaginaInicial/Vida/Interior.aspx?content_id=1831720&page=-1

Cáritas com quebras de receita nos 50%

Os pedidos de ajuda para comer ou comprar medicamentos são cada vez mais. Mais 40% em seis meses, segundo a Cáritas, mais 24% em 2010, diz a AMI. O drama está agora do outro lado, o dos donativos: começam a cair. E já falta dinheiro para creches e lares.
Os donativos para a Cáritas na Diocese do Porto estão em metade do que eram. É apenas um exemplo de um sítio onde há números para apresentar. Há outros casos, garantiu ao JN o presidente da Cáritas, que descreve o outro lado da balança: os pedidos de ajuda aumentaram 40% desde Novembro. As contas disponíveis (em oito das 20 dioceses) apontam pedidos de ajuda social e económica por parte de 25 mil famílias nesses mesmos cinco meses.

http://www.jn.pt/PaginaInicial/Sociedade/Interior.aspx?content_id=1831765

Organizing Against the Debt: Iceland's Message to Portugal

Nick Dearden

This week has witnessed two very different reactions to European debt. At one end of Europe, Iceland's voters decided once again not to accept the payment terms of their 'creditors', the British and Dutch governments, following the collapse of Icelandic banks in 2008. At the other, Portugal is being pushed down the path of shock therapy by the European Union, with the people of that country cut out of a process which will change their lives dramatically.

Neither Iceland not Portugal will have it easy in the years ahead. But there is a world of difference between the refusal of the people of Iceland "to pay for failed banks" in the words of their President, and the pain being imposed on Portugal from the outside. The European Central Bank's head Jean-Claude Trichet has made it perfectly clear that the negotiations on Portugal's future are "certainly not for public" debate.

Iceland's people have not made a knee-jerk reaction. They are well aware that refusal to pay is the less easy short-term route to take. An impending court case by the UK and the Netherlands, the negative reaction of credit markets and the threatened block to their EU membership will all take a toll.

But for the people of Iceland the orthodoxy as to how countries are supposed to deal with debt is not simply economically flawed, it is deeply unjust, unfairly distributing power and wealth within and between societies. 28-year-old voter Thorgerdun Ásgeirsdóttir said "I know this will probably hurt us internationally, but it is worth taking a stance."

If the people of a country which truly bought into free market ideology, deregulated capital markets and cheap lending can refuse to pay for the crimes of the banks, then those that did less well from the decades of financial boom can be expected to feel even more impassioned.

In Greece such anger is starting to turn into a constructive challenge to the power of finance. A debt audit commission has been called for by hundreds of academics, politicians and activists. Such a commission would throw open Greece's debts for public examination – directly confronting the way that the IMF and European Union work behind closed doors to force their often disastrous medicine on member countries.

As Greek activists have said, "the people who are called upon to bear the costs of EU programmes have a democratic right to receive full information on public debt. An Audit Commission can begin to redress this deficiency."

Their resolve is currently being bolstered by a website phenomena – a short viral film called debtocracy (government by debt) – sweeping Greece's online population and convincing them they have been taken for a ride. Early next month activists from across Europe and the developing world will gather in Athens to put together a programme which will challenge the IMF's policies in Greece.

Portugal's deal is just beginning to be hammered out. As in Greece and Ireland, a 'bail-out' package will primarily benefit Western European banks, with €216 billion of outstanding loans to Portugal, while ordinary people endure a programme of deep spending cuts, reduced workers' rights and widespread privatisation. The head of Portugal's Banco Carregosa told the FT: "It's not an exaggeration to call it shock therapy."

The comparisons with developing world countries are obvious and the mistakes there are already being repeated. Time and again banks were bailed out and the poorest people in the world were pushed even deeper into poverty. Today countries from Sierra Leone to Jamaica are racking up ever more debts, once again, to weather the banker's storm.

This is why a line must be drawn in Europe. Pouring more debt on top of Portugal's woes will do nothing to resuscitate the economy. Portugal's debt is totally unsustainable – largely the result of reckless private lending over the last decade. Those responsible are being bailed out, those that aren't are suffering the pain. This is what Iceland has refused to do.

The people of Iceland have stood up for their sovereignty. Their future looks considerably brighter than those of Ireland or Portugal. The people of Greece are just beginning their struggle. The outcomes will have a monumental impact on the fight against poverty and inequality across the world.

http://www.counterpunch.org/dearden04152011.html

15/04/2011

Crece número de alumnos pobres en Gran Bretaña

Cada vez son más los alumnos que viven en la pobreza y van a la escuela con hambre, cansados y con indumentaria inadecuada para el bienestar, según un informe elaborado por el sindicato de maestros británicos ATL, conocido hoy.

De acuerdo al estudio, la mayoría de los maestros en 627 escuelas primarias y secundarias en Inglaterra, Gales e Irlanda del Norte, considera que hay más alumnos pobres en el país.

Un 40% de los consultados afirmó que el problema se incrementó a raíz de la recesión económica en el Reino Unido.

Más del 85% de los maestros entrevistados dijo que la pobreza está teniendo un impacto muy negativo en el bienestar de los alumnos.

Del total de los educadores consultados, 80% dijo que los alumnos van a clase cansados y 73% que llegan con hambre, en tanto que 67% declaró que los pupilos asisten a la escuela con ropas andrajosas o sin el uniforme completo.

Para 71% de los maestros, los alumnos que padecen pobreza carecen de confianza y falta de concentración en el aula, tienden a retrasarse en las tareas y faltan a actividades extracurriculares como música, deportes o cine.



http://www.argenpress.info/2011/04/crece-numero-de-alumnos-pobres-en-gran.html

Casino Royale – starring Jean-Charles Naouri



 [1]

Il est à l’aise, Jean-Charles Naouri. Droit dans ses escarpins. On sent le parfait technocrate, tacticien froid qui jamais ne se laisse embarquer dans un débat risquant de tourner aigre. Pas le temps pour les bavardages, les coupages de cheveu en quatre – seuls les chiffres comptent. De son pupitre de la salle Wagram – dorures et lustres –, il domine la mêlée, regard perçant vers les importuns, dédain affiché. César contemplant la plèbe, royal. S’il ne se donne même pas la peine de répondre aux accusations formulées par notre petite troupe, de croiser le fer, c’est qu’il est par définition le gagnant, le winner absolu : le groupe dont il est PDG, Casino, ne pèse-t-il pas 29 milliards de chiffre d’affaire ? Qu’on cesse de l’importuner avec des détails, des histoires de « débâcle social  » ou de « détresse humaine » : il est au-dessus de tout ça.
Dans la salle, les petits actionnaires de Casino, environ 150 pékins grisonnants, prennent son parti, crient au scandale, huent à qui mieux-mieux. Le lynchage par grabataires interposés n’est pas loin. Et quand une armée de vigiles évacue de force les importuns, les petits actionnaires manifestent bruyamment leur contentement : force reste à la finance, ils vont pouvoir courir au buffet gratos et s’y battre pour les petits fours. Humanité au rabais – c’est Balzac qu’on ressuscite. Triste.

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Pourtant, la démarche, initiée par le journal Fakir et soutenue par l’émission radio Là-bas si j’y suis, semblait prometteuse, possiblement joyeuse : profiter de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Casino pour demander des comptes à son PDG, le business killer Jean-Charles Naouri. Au menu des doléances : le traitement réservé par le groupe aux gérants de Petit Casino, non-salariés essorés par des impératifs comptables inhumains et une intense pression (selon L’Express, « au moins 5 % des ex-gérants de Petit Casino sont en procès avec le groupe  ») ; l’énorme plus-value (50 millions d’euros [2]) empochée par Naouri quand il liquida purement et simplement Moulinex en 1994 – des milliers d’ouvriers pour victimes ; la politique du même Naouri, menée de 1984 à 1986, quand il était directeur de cabinet au ministère de l’Économie, co-inspirateur avec Béregovoy d’un « big-bang » de la finance qui précipita tout droit l’Hexagone dans le règne du néo-libéralisme et du fric fou, tout ça en douce [3]. Bref, il y avait matière à protester. D’autant que des gérants de Petit Casino et des anciens de Moulinex accompagnaient la troupe, remontés comme des coucous. Serrage de coude et motivation, dans la plus pure tradition Fakir – « À la fin, c’est nous qu’on va gagner [4 ».
L’année dernière déjà, une petite troupe s’était invitée à l’Assemblée générale de Casino. Épisode croquignolet, raconté notamment dans un double reportage de Là-bas si j’y suis (épisode 1 / épisode 2). Bombardé de questions, le PDG, 63e fortune du pays, avait alors fini par fuir l’Assemblée, déconfit. Fakir avait enfoncé le clou (uhuh) en publiant un bon article de fond sur Naouri – « Jean-Charles Naouri, l’économie Casino » – à la suite duquel des poursuites judiciaires furent engagées par le groupe contre l’émission de France Inter et contre le canard dissident (75000 euros demandés, plus d’infos ici).
Pour ce deuxième round, l’équipe de Fakir, facétieuse, a choisi un joli slogan : «  Ne fuyez plus, Monsieur Naouri !  » Problème : cette fois, les importuns sont attendus. Un nombre ahurissant de vigiles à l’entrée, dans la salle, dans les coulisses, au balcon... Certains filmant la petite troupe bigarrée à laquelle ils ne peuvent refuser l’accès (pour entrer, il suffit de posséder une action du groupe), d’autres zieutant d’un air méchant, regards bovins en goguette. Atmosphère.
Comme la petite troupe est bien élevée, elle attend la séance de questions, en fin d’assemblée, pour passer à l’attaque rhétorique. Deux heures d’attente qui en paraissent dix. On pense à Malcolm Lowry, écrivant dans Au-dessous du volcan : « Il releva de nouveau la tête ; non là où il était, il n’y avait nulle part où voler. Et ce fut comme si un chien noir s’était installé sur son dos, le pressant sur sa chaise. » Long, très long... Deux heures à parcourir des bilans comptables aux côtés de petits actionnaires gaga, pour beaucoup endormis dans leur fauteuil, sonotones et grognements d’aise quand un chiffre est particulièrement impressionnant. La grande fête du power-point à rallonge, avec slogans débiles à répétition - « Casino, nourrir un monde de diversité  » ; « Être commerçant c’est aimer les gens ». Pour réveiller les présents, quelques pubs à la gloire du groupe sont diffusées par un écran géant : on y voit des gens sains et beaux courir dans des rues propres, des Vietnamiens heureux de découvrir les filiales Casino, des Colombiens sauvés de la faim par le mécénat Casino, tout ce beau monde arborant des joues roses, des yeux pétillants et la banane des grands jours - oui, la vie est belle avec Casino. D’autant que, cerise sur le jackpot, les résultats sont satisfaisants, avec notamment une croissance à l’internationale qui balance du steak. Moment d’anthologie, les auto-congratulations sur les RSE (responsabilité sociale d’entreprise) ne dépareraient pas dans la grande encyclopédie de l’enfumage généralisé : Naouri explique comment Casino fait du développement durable, booste son éthique, blabla. Et puis, rebelote, encore des visages heureux, des chiffres abscons, c’est interminable, on gigote dans les fauteuils, au supplice, alors que Naouri est placide - on dirait une machine. À côté de lui, ses lieutenants prennent la relève par moments, tellement artificiels et dénués de vie qu’on songe à la possibilité d’automates concoctés pour l’occase.
Puis - Alléluia - arrive la séance de questions. Normalement, la loi prévoit que n’importe quel actionnaire peut prendre la parole. Règle de base. Là : non. Les hôtesses qui distribuent les micros ont été briefées, elles ignorent les mains levées en masse de notre côté, refusent de nous laisser la parole. Conciliabules, regards en coin, tension sous-jacente – le temps passe. Finalement, décision est prise – au vote – de passer au forcing : on remonte l’allée centrale sous les regards suspicieux pour aller buter sur une haie de vigiles, et François Ruffin apostrophe Naouri : « Pourquoi on ne peut pas poser de questions ? C’est notre droit, on est actionnaires ! » Pagaille, un temps, avant que Naouri, fin stratège, ne lâche du mou : « Allez-y, posez votre question ». Impressionné (ambiance über-hostile), le premier gérant de Petit Casino à prendre la parole bafouille un peu. Les premiers cris d’hostilités fusent. Les cinq minutes qui suivent sont glauques. Autour de la petite troupe debout dans l’allée, les gens conspuent, en appellent à l’autorité suprême – «  M. Naouri, faites quelque chose !  » –, râlent en chœur, reprennent les micros pour des questions de la plus haute importance - « M. Naouri, je m’interroge, les bons d’achat offerts, ils sont utilisables dans tous les magasins du groupe ? »... La représentante de Moulinex, qui tente d’évoquer le désastre humain provoqué par un PDG empochant des millions, se fait même expédier d’un « Vous avez fait perdre de l’argent aux actionnaires !  », aboyé par un actionnaire. Ambiance. Naouri, quand il consent à répondre aux questions, se focalise sur François Ruffin et son blog, explique que c’est la croisade d’un homme seul, évoque même de possibles intérêts cachés ( ???), souligne que la CGT renierait cette action (faux : la CGT Petit Casino a dit son plein soutien)...
Avant que les vigiles ne nous mettent dehors, dans la bousculade, petit plaisir rescapé, on a quand même le temps de chanter un refrain spécialement composé pour l’occasion, sur l’air de l’Internationale :
« Debout les petits actionnaires
Debout les gérants d’magasins,
Ici résonne notre colère
Aux financiers mordons la main !
C’est la lutte à Jean-Charles
Groupons-nous et demain
L’assemblée générale
Sera dans le pétrin
 »
Succès limité dans les travées... Une fois dehors, on discute. Une ancienne de Moulinex, qui m’avait gentiment fait entrer dans les lieux en me faisant passer pour son fils, ne cache pas sa colère : « Ces gens, ces petits actionnaires, ils se croient investis d’un pouvoir parce qu’ils possèdent quelques actions, et ils craignent qu’on le leur retire. C’est vraiment triste. Oser dire que Moulinex a fait perdre de l’argent aux actionnaires... ils n’ont vraiment peur de rien. »
En partant, un petit goût de défaite colle aux baskets. Pas de débat constructif, rejet total de l’action par les petits actionnaires, Naouri serein... Malgré tout, pas question de remettre en question la démarche. Après tout, si ce genre d’actions se généralisait, si davantage de lésés venaient demander des comptes aux dirigeants sans scrupules, la pression changerait de camp. La peur aussi. De Casino Royale à Battle Royale [5]...

Notes

[1] Photo datant de la précédente assemblée générale, millésime 2010.
[2] Seulement 25 millions selon lui.
[3] Christine Rimbaud cite Naouri dans sa biographie de Bérégovoy : «  On ne voulait pas donner l’idée qu’il y avait un grand mouvement, parce qu’on aurait fait peur. Au contraire, on a fait cela très éparpillé, très morcelé, pour qu’il ne se constitue pas une opposition unie contre nous  ».
[4]
[5]

http://www.article11.info/spip/Casino-Royale-starring-Jean

GEAB N°54: Automne 2011 – Budget/T-Bonds/Dollar, les trois crises américaines qui vont provoquer la Très Grande Panne du système économique, financier et monétaire mondial

Le 15 Septembre 2010, le GEAB N°47 titrait « Printemps 2011 : Welcome to the United States of Austerity / Vers la très grande panne du système économique et financier mondial ». Pourtant, à la fin de l'été 2010, la plupart des experts estimait, d'une part, que le débat sur le déficit budgétaire US resterait un simple sujet de discussions théoriques au sein de la Beltway (1) ; d'autre part, qu'il était impensable d'imaginer les Etats-Unis se lancer dans une politique d'austérité puisqu'il suffisait à la Fed de continuer à imprimer des Dollars. Or, comme chacun peut le constater depuis plusieurs semaines, le Printemps 2011 a bien apporté l'austérité aux Etats-Unis (2), une grande première depuis la Seconde Guerre Mondiale et la mise en place d'un système global fondé sur l'aptitude du moteur américain à générer toujours plus de richesse (réelle dans les années 1950-1970, puis de plus en plus virtuelle à partir de cette date).

A ce stade, LEAP/E2020 est donc en mesure de confirmer que la prochaine étape de la crise sera bien la « Très Grande Panne du système économique, financier et monétaire mondial » ; et que cette panne historique surviendra à l'Automne 2011 (3). Les conséquences monétaires, financières, économiques et géopolitiques de cette « Très Grande Panne » seront d'une ampleur historique et feront paraître la crise de l'Automne 2008 comme ce qu'elle était réellement : un simple détonateur.

La crise au Japon (4), les décisions chinoises et la crise des dettes en Europe joueront certainement un rôle dans cette panne historique. En revanche nous considérons que la question des dettes publiques des pays périphériques de l'Euroland n'est plus le facteur de risque européen dominant en la matière, mais que c'est le Royaume-Uni qui retrouve sa position d' « homme malade de l'Europe » (5). La zone Euro a en effet mis en place et continue à améliorer tous les dispositifs nécessaires pour régler ces problèmes (6). La gestion des problèmes grec, portugais, irlandais, … se fera donc de manière organisée. Que des investisseurs privés doivent en partie en faire les frais (comme anticipé par LEAP/E2020 avant l'été 2010) (7) n'appartient pas à la catégorie des risques systémiques, n'en déplaisent au Financial Times, au Wall Street Journal et aux experts de Wall Street et de la City qui essayent tous les trois mois de refaire le « coup » de la crise de la zone Euro du début 2010 (8).

En revanche, le Royaume-Uni a complètement raté sa tentative d' « amputation budgétaire préventive» (9). En effet, sous la pression de la rue et notamment des plus de 400.000 Britanniques qui arpentaient les rues de Londres le 26/03/2011 (10), David Cameron est obligé de revoir à la baisse son objectif de réduction des dépenses de santé (un point clé de ses réformes) (11). Parallèlement, l'aventure militaire libyenne l'oblige à revoir également ses objectifs de coupes budgétaires du ministère de la Défense. Nous avions déjà indiqué dans le dernier GEAB que les besoins de financement public britannique continuaient à augmenter, signe de l'inefficacité des mesures annoncées dont la mise en œuvre se révèle très décevante dans la réalité (12). Le seul résultat de la politique du tandem Cameron/Clegg (13) est pour l'instant la rechute de l'économie britannique en récession (14) et l'évident risque d'implosion de la coalition au pouvoir suite au prochain référendum sur la réforme électorale.

Dans ce GEAB N°54, notre équipe s'attache donc à décrire les trois facteurs-clés qui déterminent cette Très Grande Panne globale de l'Automne 2011 et ses conséquences. Parallèlement, nos chercheurs ont entrepris d'anticiper l'évolution de l'opération militaire franco-anglo-américaine en Libye dont nous estimons qu'elle est un puissant accélérateur de la dislocation géopolitique mondiale et qu'elle éclaire utilement certains des changements tectoniques en cours dans les rapports entre grandes puissances mondiales. Outre le GEAB $ Index, nous développons nos recommandations pour faire face aux dangereux trimestres à venir.

Fondamentalement, le processus qui se déroule sous nos yeux, et dont l'entrée des Etats-Unis dans une ère d'austérité (15) est une simple expression budgétaire, n'est que la poursuite de l'apurement des 30.000 milliards d'actifs-fantômes qui avaient envahi le système économique et financier mondial à la fin 2007 (16). Si environ la moitié d'entre eux avaient disparu courant 2009, ils ont été en partie ressuscité depuis cette date par la volonté des grandes banques centrales mondiales et en particulier par la Réserve fédérale US et ses « Quantitative Easings 1 et 2 ». Or, notre équipe estime donc que ce sont 20.000 Milliards de ces actifs-fantômes qui vont s'envoler en fumée à partir de l'Automne 2011, et ce d'une manière très brutale sous l'effet conjugué des trois méga-crises US en gestation accélérée :

. la crise budgétaire, ou comment les Etats-Unis plongent de gré ou de force dans cette austérité sans précédent et vont y entraîner des pans entiers de l'économie et de la finance mondiale
. la crise des Bons du Trésor US, ou comment la Réserve fédérale US atteint le « bout du chemin » entamé en 1913 et doit faire face à sa faillite quel que soit le camouflage comptable choisi
. la crise du Dollar américain, ou comment les soubresauts de la devise US qui vont caractériser l'arrêt du Quantative Easing 2 au second trimestre 2011 seront les prémisses d'une dévaluation massive (de l'ordre de 30% en quelques semaines).

Banques centrales, système bancaire mondial, fonds de pension, multinationales, matières premières, population américaine, économies de la zone Dollar et/ou dépendantes de leurs échanges avec les Etats-Unis (17), … c'est l'ensemble des opérateurs structurellement dépendants de l'économie US (dont le gouvernement, la Fed et le budget fédéral sont devenus les composantes centrales), des actifs libellés en Dollars ou des transactions commerciales en Dollars qui vont subir le choc frontal de 20.000 milliards d'actifs-fantômes disparaissant purement et simplement de leur bilan, de leurs placements ou générant une baisse majeure de leurs revenus réels.

Evolution des transferts d'argent de la part des travailleurs émigrés aux Etats-Unis vers leurs pays d'origine (2009-2011) (premier chiffre : valeur en monnaie nationale au taux du Dollar de fin 2008 / second chiffre : idem au taux du Dollar US fin 2010
Evolution des transferts d'argent de la part des travailleurs émigrés aux Etats-Unis vers leurs pays d'origine (2009-2011) (premier chiffre : valeur en monnaie nationale au taux du Dollar de fin 2008 / second chiffre : idem au taux du Dollar US fin 2010
Autour de ce choc historique de l'Automne 2011, qui marquera l'affirmation définitive des tendances lourdes anticipées par notre équipe dans les précédents GEAB, les grandes catégories d'actifs vont connaître des turbulences majeures exigeant une vigilance accrue de tous les opérateurs soucieux de leurs investissements et placements. En effet, cette triple crise US marquera la vraie sortie du « monde d'après 1945 » qui a vu les Etats-Unis jouer le rôle d'Atlas et sera donc marquée par des chocs et des répliques multiples au cours des trimestres qui suivront.

Par exemple, le Dollar peut connaître à court terme des effets renforçant sa valeur par rapport aux principales devises mondiales (notamment si les taux d'intérêts US s'élèvent très rapidement suite à la fin du Quantitative Easing 2), même si, au-delà de six mois, sa perte de valeur de 30% (par rapport à sa valeur actuelle) est inéluctable. Nous ne pouvons donc que répéter le conseil qui figure en tête de nos recommandations depuis le début de nos travaux sur la crise : dans le cadre d'une crise globale d'ampleur historique comme celle que nous traversons, le seul objectif rationnel pour les investisseurs et les épargnants n'est pas de gagner plus, mais d'essayer de perdre le moins possible.

Cela va être particulièrement vrai pour les trimestres à venir où l'environnement spéculatif va devenir hautement imprévisible sur le court terme. Cette imprévisibilité à court terme tient notamment au fait que les trois crises américaines qui déclencheront la Très Grande Panne mondiale de l'Automne ne sont pas synchrones. Elles sont très étroitement corrélées mais pas de manière linéaire. Et l'une d'entre elles, la crise budgétaire, est directement dépendante de facteurs humains très influents sur le calendrier de son déroulement ; alors que les deux autres (quoi qu'en pensent ceux qui voient dans les responsables de la Fed des dieux ou des diables (18)) sont pour l'essentiel désormais inscrites dans des tendances lourdes où l'action des dirigeants américains est devenue marginale (19).

La crise budgétaire, ou comment les Etats-Unis plongent de gré ou de force dans cette austérité sans précédent et vont y entraîner des pans entiers de l'économie et de la finance mondiale

Les chiffres peuvent donner le tournis : « 6.000 milliards de coupes budgétaires sur dix ans » (20), dit le Républicain Ryan, « 4.000 milliards en douze ans » réplique le déjà-candidat pour 2012 Barack Obama (21), « tout cela est loin de suffire » renchérit l'une des références des Tea Parties, Ron Paul (22). Et de toute façon, sanctionne le FMI, « les Etats-Unis ne sont pas crédibles quand ils parlent de réduire leurs déficits » (23). Cette remarque inhabituellement brutale du FMI, traditionnellement très prudent dans ses critiques concernant les Etats-Unis, est en tous cas particulièrement justifiée au regard du psychodrame qui, pour une poignée de dizaines de milliards de Dollars, a failli faire fermer l'état fédéral faute d'accord entre les deux grands partis. Un scénario qui va d'ailleurs se reproduire prochainement à propos du plafond d'endettement fédéral.

Le FMI ne fait donc qu'exprimer une opinion largement partagée par les créanciers des Etats-Unis : si pour quelques dizaines de milliards USD de réduction des déficits, le système politique américain atteint un tel degré de paralysie, que va-t-il se passer quand dans les mois à venir vont s'imposer des réductions de plusieurs centaines de milliards USD par an ? La guerre civile ? C'est l'opinion en tout cas du nouveau gouverneur de Californie, Jerry Brown (24), qui estime que les Etats-Unis font face une crise de régime identique à celle qui conduisit à la Guerre de Sécession (25).

Evolution comparée des besoins de financement du secteur public aux Etats-Unis (1979 - 2010) (en rouge : public / en bleu : privé) - Source : Agorafinancial, 04/2011
Evolution comparée des besoins de financement du secteur public aux Etats-Unis (1979 - 2010) (en rouge : public / en bleu : privé) - Source : Agorafinancial, 04/2011
Le contexte n'est donc plus à la simple paralysie mais bien à une confrontation tous azimuts entre deux visions de l'avenir du pays. Plus la date des prochaines élections présidentielles va s'approcher (Novembre 2012), plus la confrontation entre les deux camps va s'intensifier et se dérouler au mépris de toute règle de bonne conduite, y compris pour sauvegarder l'intérêt général du pays : « Les dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre » dit Ulysse dans l'Odyssée. La scène politique washingtonienne va de plus en plus ressembler à un hôpital psychiatrique (26) dans les mois à venir, rendant de plus en plus probable « la décision aberrante ».

Si, pour se rassurer à propos du Dollar et des Bons du Trésor, les experts occidentaux se répètent en boucle que les Chinois seraient fous de se débarrasser de ces actifs dont ils ne feraient ainsi que précipiter la chute de valeur, c'est qu'ils n'ont pas encore compris que c'est de Washington et de ses errements politiques que peut venir la décision qui précipite cette chute. Et Octobre 2012, avec son traditionnel vote du budget annuel, va offrir le moment idéal pour cette tragédie grecque qui, selon notre équipe, n'aura cependant pas de happy ending car ce n'est pas Hollywood mais bien le reste du monde qui va écrire la suite du scénario.

Quoiqu'il en soit, par décision politique choisie, par fermeture du gouvernement fédéral ou par pressions extérieures irrésistibles (27) (taux d'intérêts, FMI + Euroland + BRIC (28)), c'est bien à l'Automne 2011 que le budget fédéral US va se contracter massivement pour la première fois. La poursuite de la récession conjuguée à la fin du Quantative Easing 2 va faire monter les taux d'intérêts et donc accroître considérablement le service de la dette fédérale, sur fond de recettes fiscales en baisse (29) pour cause de rechute dans une forte récession. L'insolvabilité fédérale est désormais au coin de la rue d'après Richard Fisher, le président de la Réserve fédérale de Dallas (30).

La suite dans le GEAB :
. la crise des Bons du Trésor US, ou comment la Réserve fédérale US atteint le « bout du chemin » entamé en 1913 et doit faire face à sa faillite quel que soit le camouflage comptable choisi
. la crise du Dollar américain, ou comment les soubresauts de la devise US qui vont caractériser l'arrêt du Quantative Easing 2 au second trimestre 2011 seront les prémisses d'une dévaluation massive (de l'ordre de 30% en quelques semaines).

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Notes:

(1) Expression américaine désignant le cœur politico-administratif de Washington, situé au sein du périphérique local, la Beltway.

(2) Des coupes sombres dans les budgets de l'action internationale des Etats-Unis aux réductions des programmes sociaux, des organisations publiques et des catégories entières de la population américaine (latinos, pauvres, étudiants, retraités, …) vont être désormais durement affectées par ce qui n'est encore qu'une goutte d'eau dans les ajustements nécessaires. Les protestations populaires commencent avec les étudiants en-tête. Sources : House of Representatives, 13/04/2011 ; Devex, 11/04/2011 ; HuffingtonPost, 13/04/2011 ; Foxnews, 14/04/2011 ; Foxbusiness, 12/04/2011

(3) Le système bancaire mondial (Europe comprise), toujours sous-capitalisé et largement insolvable, est également l'un des éléments de cette Très Grande Panne de l'Automne 2011.

(4) Dans le GEAB N°55, notre équipe présentera ses anticipations sur la question du nucléaire dans le monde, incluant l'utilisation de la méthode d'anticipation politique comme outil d'aide à la décision en la matière.

(5) L'ampleur de la crise budgétaire du Royaume-Uni est infiniment plus grave que ce que racontent les actuels dirigeants britanniques qui se targuent pourtant d'avoir tenu un discours de vérité. Il y a en effet deux moyens de mentir à un peuple : nier l'existence d'un problème (la position du Labour de Gordon Brown) ou bien n'avouer qu'une partie de la vérité (visiblement le choix du tandem Cameron/Clegg). Dans les deux cas, le problème n'est pas résolu. Source : Telegraph, 26/03/2011

(6) Et, à partir de maintenant et de la mise en place définitive de l'Euroland comme principal moteur européen lors du sommet du 11 Mars dernier, les quatre pays qui ne participent pas au pacte « Euroland+ » de stabilisation financière, c'est-à-dire, le Royaume-Uni, la Suède, la Hongrie et la République tchèque seront invités à quitter la salle des sommets lors des discussions sur les questions financières et budgétaires liés au pacte. EUObserver du 29/03/2011 décrit la panique qui a alors saisi les délégations de ces quatre pays dont les dirigeants jouent les fiers à bras devant les médias et dans les discours destinés à leurs opinions publiques respectives, mais qui savent très bien qu'ils sont désormais cantonnés dans un rôle européen de seconde zone.

(7) Source : Irish Times, 22/03/2011

(8) Il faut lire à ce sujet l'article très pertinent et très amusant de Silvi Wadhwa, correspondante Europe de CNBC, qui se moque du discours anti-Euroland et anti-Allemand caricatural de ses collègues des autres médias anglo-saxons ; et qui rappelle fort justement que les différences de situations économiques sont encore plus importantes entre états américains qu'au sein de l'Euroland et que les problèmes d'endettement de la Grèce ou du Portugal ne sont rien comparés à ceux d'un état comme la Californie. Source : CNBC, 12/04/2011

(9) Nous reviendrons plus spécifiquement sur le cas britannique dans le GEAB N°55, tout juste un an après la victoire de la coalition Conservateur/LibDem.

(10) Cette protestation contre les coupes budgétaires constitue la plus importante manifestation à Londres depuis plus de vingt ans et elle a été accompagnée de graves violences « anti-riches » via des attaques contre HSBC, l'hôtel Ritz ou le magasin Fortnum & Mason par exemple. Comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises dans le GEAB, il est tout-à-fait significatif de constater que cette manifestation historique au Royaume-Uni n'a pratiquement pas fait la une des médias où elle était devenue invisible 48 heures après son déroulement. Lorsque quelques milliers de citoyens grecs ou portugais manifestent à Athènes ou Lisbonne en revanche, nous avons droit à une avalanche d'images-chocs et de commentaires décrivant des pays au bord du chaos. Ce « deux poids et deux mesures » ne doivent pas tromper l'observateur lucide. D'un côté, il y a de graves difficultés qui sont désormais gérées au sein d'un ensemble puissant, l'Euroland ; de l'autre il y a des difficultés majeures qui ne parviennent plus à être gérées par un pays complètement isolé. Croyez les médias ou bien réfléchissez par vous-même pour deviner la suite ! Source : Guardian, 26/03/2011

(11) Source : Independent, 03/04/2011

(12) D'ailleurs les marchés financiers s'en rendent compte et ne croient plus vraiment au message martial d'austérité du gouvernement britannique, entraînant à nouveau la Livre sterling dans une spirale descendante. Source : CNBC, 12/04/2011

(13) Nick Clegg est devenu le politicien le plus haï du Royaume-Uni pour avoir trahi un à un presque tous ses engagements électoraux. Source : Independent, 10/04/2011

(14) Et de pousser les ménages britanniques dans une perte de pouvoir d'achat similaire uniquement à celle de la crise de l'après-première guerre mondiale en 1921. Source : Telegraph, 11/04/2011

(15) Comme l'ont fait les Européens dès 2010.

(16) Estimation moyenne faite par LEAP/E2020 en 2007/2008.

(17) Au-delà du commerce extérieur traditionnel, le graphique ci-dessous montre l'ampleur de la réduction des transferts dans leurs pays d'origine de la part des travailleurs émigrés aux Etats-Unis, du fait de la baisse du Dollar US. Cette réduction va encore s'amplifier à partir de l'Automne 2011.

(18) Aux Etats-Unis, c'est aujourd'hui la vision diabolique s'est largement imposée dans l'opinion publique, à la différence de 2008 où, au contraire, les responsables de la Fed semblaient être les derniers recours. Ce changement psychologique, comme nous l'avons souligné, n'est pas un détail et contribue fortement à limiter la marge de manœuvre des dirigeants de la Fed. Et ce n'est pas la défaite judiciaire historique de la Banque centrale US, qui a été obligée de dévoiler les destinataires des centaines de milliards de Dollars d'aide distribuées après la crise de Wall Street de 2008, qui va améliorer cette situation, bien au contraire. Une simple anecdote, révélée par le magazine Rollingstone, illustre l'aggravation des griefs du peuple américain contre ses banquiers centraux : au titre des bénéficiaires de ces aides de la Fed, on trouve les femmes de deux grandes figures de Wall Street qui ont créé un instrument sur mesure leur permettant de recevoir 200 millions USD de la Fed pour racheter des créances pourries… les bénéfices leur revenant et les pertes allant à la Fed ! C'est hélas un exemple parmi beaucoup d'autres qui circulent actuellement sur le Net et qui ont brisé, désormais définitivement, le respect du peuple américain pour son institution monétaire de référence. Une situation explosive dans le contexte de la crise actuelle. Source : Rollingstone, 12/04/2011

(19) Le destin du Dollar, comme celui des Bons du Trésor US, est désormais pour l'essentiel dans les mains des opérateurs du reste du monde qui examineront de manière très « clinique » la sortie du Quantitative Easing 2 qui s'impose à la Fed au cours du second trimestre 2011. C'est leur opinion collective (déjà très critique), et non pas la « communication » de la Fed, qui sera décisive.

(20) Source : Politico, 04/04/2011

(21) Source : Boston Herald, 13/04/2011

(22) Source : Huffington Post, 11/04/2011

(23) Et ce d'autant plus qu'ils continuent à battre des records de besoins de financement pour leurs déficits, et que le déficit prévu sur une décennie par les engagements d'Obama se monte à 9.500 milliards USD. D'un côté, il conçoit des politiques qui augmentent le déficit, de l'autre il annonce des objectifs de réduction. Peu crédible en effet. Sources : CNBC, 13/04/2011 ; Washington Post, 18/03/2011

(24) Brown est une personnalité américaine originale qui a une longue expérience politique puisqu'il a déjà été gouverneur de Californie de 1975 à 1983, et deux fois candidats à l'investiture démocrate pour le poste de président des Etats-Unis. Son opinion sur l'état de délabrement du système politique des Etats-Unis n'est donc pas à prendre à la légère. Source : CBS, 10/04/2010

(25) A ceux qui trouvent l'image osée, notre équipe rappelle que l'une des principales causes de la Guerre de Sécession fut la vision irréconciliable de ce que devait être l'état fédéral et son rôle. Aujourd'hui, autour des questions budgétaires, du rôle de la Fed, des dépenses militaires et des dépenses sociales, on voit à nouveau émerger deux visions diamétralement opposées de ce que doit être et faire l'état fédéral, avec son cortège de blocages institutionnels croissants et une ambiance de haine entre forces politiques. Nous en avons déjà donné de nombreuses illustrations dans les GEAB précédents. Source : Americanhistory

(26) Comment qualifier autrement des gens qui, parvenant à peine et à force de crises répétées à couper quelques dizaines de milliards d'un budget, se mettent à annoncer urbi et orbi qu'ils vont couper demain des milliers de milliards de Dollars de ces mêmes budgets ? Des fous ou des menteurs ? Dans tous les cas des inconscients car les contraintes s'accumulent qui exigent dans tous les cas ces réductions de déficits.

(27) Les dettes publiques mondiales sont au plus haut depuis 1945 et, avec 10,8% du PNB, les Etats-Unis sont devenus le premier grand pays en termes de déficit public. Sources : Figaro, 12/04/2011 ; Bloomberg, 12/04/2011

(28) A propos des BRIC (désormais BRICS avec l'Afrique du Sud), il est très intéressant de noter que leur troisième sommet, réuni dans l'île tropicale chinoise de Hainan, bénéficie enfin d'une couverture médiatique significative de la part des médias occidentaux. Nous avons fait partie des premières et des rares publications occidentales à mentionner le premier sommet (à Ekaterinebourg) et à souligner l'importance de l'évènement il y a trois ans mais, jusqu'à présent, la grande presse internationale persistait à considérer les BRICS comme un simple acronyme sans portée géopolitique sérieuse. Visiblement les choses ont changé. D'ailleurs de la Libye au Dollar, le sommet de Hainan s'est clairement positionné en contre-poids aux Etats-Unis et à ses affidés (en l'occurrence de moins en moins nombreux au regard de ce qui se passe en Libye). Concernant le Dollar, les BRICS ont décidé d'accélérer le processus leur permettant d'utiliser leurs propres devises dans leurs échanges : un autre signe que nous nous approchons très rapidement d'un violent choc monétaire. Source : CNBC, 14/04/2011

(29) Ceux qui croient encore à une amélioration de la situation économique américaine, au-delà de l'effet « dopage » du Quantitative Easing 2, devraient s'attarder sur le moral des PME aux Etats-Unis qui recommence à se dégrader fortement et sur la fiction de l'embellie sur l'emploi qui sera brutalement corrigée (même dans les statistiques officielles) à partir de l'été 2011. Et nous renvoyons aux GEAB précédents pour ce qui est de la crise fiscale des états fédérés. Sources : MarketWatch, 12/04/2012 ; New York Post, 12/04/2011

(30) Source : CNBC, 22/03/2011

Vendredi 15 Avril 2011
 
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-54-est-disponible-Crise-systemique-globale-Automne-2011-Budget-T-Bonds-Dollar-les-trois-crises-americaines-qui_a6328.html
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