À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

24/10/2009

The Networked City : Réseaux, espace, société.

Manuel Castells

L’objet de cet article est de traiter de la transition vers de nouvelles formes d’organisation économiques et culturelles, impliquant des transformations spatiales, et liées à un changement technologique profond, au cours des vingt dernières années. Je le ferai dans une perspective comparée et dans une dimension globale, car cette transformation est à la fois locale et globale. Nous observons des spécificités de situations dans chaque culture, chaque société et chaque espace, et dans un même temps, certains traits communs peuvent être identifiés et considérés comme les fondements sur lesquels s’opèrent ces variations culturelles et institutionnelles. Le rapport entre certains invariants de la transformation techno-socio-spatiale et la spécificité culturelle et géographique de chaque ville, ou chaque région, sont au cœur de la problématique urbaine actuelle.

Au cours des deux dernières décennies, nous avons assisté à une transformation fondamentale des villes qui n’est pas seulement due à la technologie mais que l’on ne peut pas comprendre sans la révolution technologique au plan de l’information et des communications. Et, comme les villes et les formes spatiales représentent toujours une dimension fondamentale de la société, elles sont la société, nous ne pouvons penser l’espace sans penser la société et réciproquement. L’analyse de la transformation de la ville doit être placée dans une perspective globale, car dans une société dont l’organisation est fondée sur des réseaux de toutes sortes, sur un système de technologies de communication en réseau, nous ne pouvons nous arrêter aux frontières. En effet, les réseaux s’organisent, par nature, autour des interactions, des échanges et ne s’arrêtent pas aux frontières d’un État-nation ou aux frontières institutionnelles. Ils constituent l’infrastructure des sociétés dans une interdépendance globale marquée à la fois par l’inclusion et l’exclusion. Les réseaux organisent simultanément l’interaction constante de ce qui est articulé, en fonction de la programmation du réseau, et excluent ce qui n’est pas intégré au programme. Nous nous devons ainsi de souligner que l’ensemble de la planète est interdépendante et que simultanément la majorité des territoires et des personnes sont exclues de cette organisation. Notons par exemple que l’influence des réseaux de communication, de production, d’organisation politique ou d’économie criminelle parvient jusqu’aux confins de la planète, mais que dans un même temps, une large partie de cette population est exclue. Cette dynamique des réseaux fonde une géographie du développement inégale formée d’inclusion et d’exclusion qui apparaît fondamentale pour comprendre l’évolution des formes spatiales.

En me fondant sur les travaux de recherches internationaux, j’étudierai quelle est la dynamique spatiale de la société en réseau. Puis j’essaierai de tirer quelques conclusions pour la pratique de l’urbanisme, ou la planification urbaine, ainsi que pour le design et l’architecture, afin d’identifier les conséquences de cette analyse dans la pratique.

Une nouvelle forme urbaine : la région métropolitaine.

Quel est le rapport direct ou indirect entre technologie de l’information et communication digitale et formes et processus spatiaux ? Soulignons tout d’abord que toutes les prédictions faites par des futurologues depuis vingt ans ont été démenties. Par exemple, la fin de la ville a été annoncée mille fois en considérant qu’à partir des technologies de communication, ou d’Internet, la ville perd de sa nécessité, car les individus peuvent habiter au sommet d’une montagne suisse ou au milieu d’une prairie américaine et rester connectés. Dès lors les personnes n’auraient plus besoin de se déplacer ou seulement lorsqu’elles le désirent, ce qui réduit les problèmes de trafic. Des chercheurs sérieux ont proposé il y a vingt, dix ou cinq ans des scénarios annonçant ainsi la fin de la ville. Mais, simultanément, nous avons assisté et assistons toujours à la plus forte vague d’urbanisation de l’histoire de l’humanité. Nous venons d’atteindre le taux de plus de 50% de la population de la planète vivant en zone urbaine et les projections démographiques pour les vingt prochaines années prédisent qu’en 2025 les deux tiers de la population de planète vivront en zone urbaine et les trois quarts à l’horizon 2050. Dès lors, nous pouvons imaginer une planète complètement urbanisée avec quelques zones qui seront soit complètement déconnectées, soit placées sous l’influence de grandes régions métropolitaines. Cette tendance nous éclaire aussi sur la question du surpeuplement. Par sa densité, la Belgique est surpeuplée mais l’Afrique centrale dispose quant à elle d’une faible densité de population. La Sibérie, une région une fois et demi plus grande que les États-Unis, est aussi largement dépeuplée et se dépeuple de plus en plus, passant de 32 millions d’habitants en 1990 à moins de 26 millions en 2006. Aux États-Unis, par ailleurs, nous pouvons observer d’importantes concentrations métropolitaines en Californie ou sur la côte est, mais la majorité du territoire américain est très peu peuplé. Le mouvement simultané de concentration et de dispersion est tout à fait fondamental. Nous n’assistons donc pas à la fin des villes, mais, au contraire, à une transformation profonde des villes et de l’espace.

Au cours des années 1980-1990, Peter Hall et moi-même avons dirigé à l’Institut d’étude urbaine et régionale de Berkeley une série d’études empiriques sur le rapport entre technologies d’information et communication et organisation spatiale, non seulement aux États-Unis mais aussi dans une perspective mondiale. Les résultats de ces travaux tiennent en une phrase : nous n’assistons ni à un pur mouvement de concentration urbaine, ni à un pur mouvement de déconcentration mais aux deux mouvements à la fois. Ce double mouvement reflète la double capacité de connexion et déconnexion : une capacité technologique à concentrer les fonctions et les activités et une capacité à décentraliser. Cependant, l’essentiel est de distinguer quelles sont les activités et les fonctions qui se concentrent et celles qui se décentralisent, ainsi que le rapport entre les deux, en particulier au plan spatial.

En règle générale, cette répartition s’opère de la façon suivante. D’une part, nous observons un vaste processus de concentration démographique et économique au sein des grandes régions métropolitaines, qui constituent une nouvelle forme urbaine, la forme urbaine de l’ère de l’information. Les régions métropolitaines peuvent parfois comprendre plusieurs aires métropolitaines mises en relations. D’autre part, à l’intérieur de ces régions métropolitaines, nous pouvons discerner une importante décentralisation des fonctions qui ne s’opère pas simplement autour de la dynamique centre-périphérie, mais selon une structure polycentrique. Les régions métropolitaines s’organisent autour d’une série de noyaux, connectés par des transports rapides, par des télécommunications, par Internet, ou par des communications mobiles. À l’échelle européenne, Peter Hall et Kathy Pain dans leur livre The polycentric metropolis (2006) proposent la première analyse systématique des grandes régions métropolitaines européennes. Ce travail de recherche montre clairement les modalités de constitution des régions métropolitaines et d’articulation interne des différents centres et pôles d’activités qui ne sont plus caractérisés par leur spécificité fonctionnelle. On ne peut plus distinguer un centre urbain d’un côté et un pôle industriel de l’autre, ou un espace naturel d’une part et un espace agricole de l’autre ; à l’inverse ces différentes fonctions tendent à se mélanger et s’articuler autour de centralités nouvelles qui se développent en fonction de stratégies fondamentalement immobilières. Cette organisation n’est pas planifiée mais façonnée et réappropriée par les marchés en fonction d’opportunités. L’aménagement flexible à l’intérieur de l’aire métropolitaine — qui se connecte elle-même à d’autres aires métropolitaines pour former une région métropolitaine — dépend de la capacité des technologies de transport et de télécommunications à relier des acteurs, des entreprises au sein d’un espace de grande dimension. C’est ainsi qu’en Europe, des macro régions se constituent : celles de Paris, Lille, Bruxelles ; le Rhur-Westfalia en Allemagne ; le nord de l’Italie ; les régions de Lyon, Grenoble, Turin ; le Randstaadt hollandais ; la Catalogne des deux cotés de la frontière franco-espagnole, etc. Des projections pensent au renforcement des connexions entre Paris et Londres, grâce au train à grande vitesse qui connecte ces deux villes en une heure et demie. De façon intéressante, les relations ne sont pas renforcées, alors que Londres se situe à la même distance-temps de Paris que Bruxelles. Ces dans ce cas que les facteurs institutionnels et culturels fonctionnent et qui structurent plus rapidement l’Europe continentale que l’Angleterre. Alors le continent continue à être isolé, comme disent les Anglais.

Les régions métropolitaines explosent dans l’ensemble du monde, avec d’énormes régions qui articulent populations et activités de toutes sortes. La plus grande région urbaine au monde actuellement va de Hong-Kong à Canton à travers le delta de la rivière de Perles, intégrant Shenzen, Xiamen et même Macau et Zuhai. Il s’agit d’une région qui fonctionne déjà comme une unité économique, articulée spatialement, et au sein de laquelle on ne peut comprendre le fonctionnement d’une aire urbaine sans celui de sa voisine. Cette région regroupe près de soixante millions d’habitants. On assiste à des phénomènes semblables à Tokyo-Yokohama-Nagoya avec environ trente millions d’habitants ; en Chine autour des grandes villes telles que le Grand Shanghai avec trente millions d’habitants ; en Amérique Latine, la région de Sao Paulo, la région de Buenos Aires, le région de Mexico ; aux États-Unis bien sûr, Los Angeles est le centre d’une méga-région qui va de Santa Barbara a Tijuana (traversant la frontière) avec près de vingt millions d’habitants ; San Francisco-Oakland-San Jose-Sacramento, New York-New Jersey, Chicago ou Atlanta, fonctionnent désormais comme des régions métropolitaines. Si, en Russie, la Sibérie se vide, Moscou à l’inverse continue de croître, la région métropolitaine de Moscou représente quatorze millions d’habitants et intègre d’importants secteurs périphériques, par exemple, Zelenograd, la Silicon Valley russe qui se situe à trente kilomètres de Moscou.

Ces grandes régions métropolitaines s’organisent comme des éléments d’un système urbain global qui s’articule en réseau mondial. L’essentiel des échanges économiques, technologiques, culturels, politiques, de communication s’établissent entre ces régions. L’architecture spatiale de notre planète est donc constituée de méga-régions métropolitaines qui absorbent populations, activités, capital, connaissances, etc. et qui s’articulent entre elles en profitant des réseaux de télécommunications et de transports rapides. La croissance des villes moyennes résulte souvent de la décentralisation des fonctions dominantes autour de ces régions. Les campagnes en tant que telles commencent à cesser d’exister, les vieux rêves de Staline d’arriver au socialisme par l’élimination des paysans sont en train d’être réalisés par les capitalistes, puisqu’il devient beaucoup plus rentable aujourd’hui en Europe d’être employé comme gardien de l’environnement par la Commission européenne que de continuer à cultiver la terre à des prix protégés et non soutenables. Ainsi, les méga-mondes métropolitains s’articulent dans des réseaux mondiaux et forment la ville globale. Saskia Sassen n’a jamais dit dans son livre (1991) que les villes globales étaient Londres, New York et Tokyo et que les autres étaient moins globales, non. Son livre The Global City montre que certaines villes bénéficient de plus de fonctions globales mais cela ne signifie pas que tout New York est global. Le district du Queens à proximité de l’aéroport Kennedy est tout à fait local, avec une vie locale de quartier, très peu de relations avec les fonctions globales de New York. Il convient de différencier analytiquement le phénomène décrit ci-dessus d’une vieille typologie des villes proposée par John Friedman, avec un classement hiérarchique des world cities, qui ne fait qu’appliquer à l’échelle mondiale les vieilles notions françaises d’armature urbaine et de hiérarchie des villes proposées par Pierre George. Dans ce cas, on peut parler d’une structure de hiérarchie, de dépendance et de domination des fonctions urbaines, et non d’une structure de réseau, alors que le concept de ville globale fait référence à l’interaction de diverses fonctions urbaines et métropolitaines. Toutes les grandes villes du monde sont des villes globales. Abidjan a un secteur qui est global, avec une connexion à l’économie globale, une inscription dans la communication globale, dans les échanges scientifiques globaux. Toute région urbaine a une portion de global, une de local et une de déconnecté. La part de ces différentes dimensions dans chacune des villes marque les relations dominantes qu’entretiennent les villes au sein de leur aire d’influence. Les villes qui sont connectées au réseau global sont les villes qui font l’intermédiaire entre les fonctions localisées au sein de leur hinterland et les réseaux globaux, à partir desquels s’organisent l’ensemble de l’économie et des sociétés de notre planète. À l’intérieur d’une ville, certaines zones sont articulées à des fonctions globales, financières, politiques, culturelles. Il ne s’agit pas toujours de relations financières, qui concernent plus spécifiquement New York, Frankfort ou Londres, mais aussi de liens technologiques, institutionnels, religieux. Nous observons donc différents réseaux mondiaux de fonctions qui organisent des noyaux de réseaux variés dans chaque ville. Plus une région rassemble une série de noyaux de différents réseaux, plus les possibilités d’interconnexion des réseaux sur un espace sont importantes, et plus cette région disposera d’un rôle d’entraînement dans le système mondial. Par exemple, si nous prenons le cas de l’économie criminelle qui représente environ 5% du produit brut mondial, à travers l’argent blanchi dans les marchés financiers, le système inter-métropolitain d’échange rassemblera des villes comme Miami, qui sont beaucoup plus importantes que Paris dans ce réseau spécifique. Je voudrais écarter l’idée que les réseaux sont simplement les réseaux financiers, technologiques ou culturels. Les réseaux peuvent concerner toutes sortes d’activités globales ayant des nœuds différents dans chaque ville et structurant différemment les réseaux mondiaux au plan spatial.

Dans chaque ville, les investisseurs privés et les pouvoirs publics doivent choisir et ajuster constamment les rapports entre les investissements leur permettant d’être compétitifs dans les réseaux globaux et les investissements liés à la qualité de vie des habitants. Les finances publiques ou privées dont nous disposons sont-elles destinées aux aéroports, aux hôtels internationaux, aux services aux entreprises ou à l’inverse au logement des jeunes, à la protection de l’environnement ? Ces différents objectifs peuvent aussi entrer en conflits, tels que le développement des aéroports ou les trains à grande vitesse et la protection de l’environnement.

En général, à l’exception des aires résidentielles maîtrisées par le marché immobilier, les arbitrages s’opèrent en faveur des investissements permettant une plus grande compétitivité au sein des réseaux mondiaux, ainsi que l’accumulation et la circulation des richesses. Les villes doivent être avant tout capables de répondre à la concurrence mondiale, de gagner des parts de marché, avant de redistribuer. Cette tension entre la participation à des réseaux globaux d’accumulation et la participation à la redistribution locale est la tension principale à laquelle les planificateurs urbains, les urbanistes, les architectes sont confrontés.

Je voudrais ajouter que le développement de la communication sans fil, de la communication mobile, est en train d’accentuer cette logique de concentration et de décentralisation. Du point de vue de la concentration, la capacité d’accès aux réseaux de communication mobile est très inégalement distribuée sur la planète, tant du point de vue de l’accès que de la qualité. Simultanément, la communication mobile permet une diffusion extraordinaire des activités. Actuellement, il y a trois milliards d’abonnés de téléphone mobile, ce qui veut dire (en appliquant un facteur multiplicateur) que près des deux tiers de la population mondiale peuvent communiquer grâce aux téléphones portables. Même dans des endroits où il n’y a pas d’électricité, en Afrique par exemple, les antennes sont fabriquées avec des pièces de métal et des marchands à vélo parcourent les villages afin de recharger les batteries des téléphones. À l’heure actuelle, la communication mobile est la valeur la plus importante car elle permet l’accès au réseau, y compris mondial, de la communication.

La capacité de diffusion de la communication ajoutée au développement des censeurs urbains et à la technologie des télécommunications distribuées est en train de transformer les services urbains et la capacité de créer un espace hybride entre technologie et formes urbaines. Bill Mitchell vient de créer un nouveau laboratoire au Mit, le Mit Design lab’ et illustre dans ses derniers livres la transformation des rapports culturels à partir de l’émergence de nouveaux réseaux de diffusion. Il est par exemple possible de réaliser une série d’expérimentations dans des villes qui consistent à introduire des censeurs et des programmes dans différents bâtiments de la ville et d’avoir des interfaces avec les téléphones portables qui permettent de parler, d’échanger des informations, des images et d’établir des dialogues avec l’environnement construit. Vous pouvez interagir avec la ville, avec son histoire, et cela fonde un espace signifiant dans le réseau de communication qui se distingue d’un espace des flux abstrait.

Trois modèles contrastés de régions métropolitaines.

Le modèle générique d’émergence des régions métropolitaines présente des différences considérables selon les caractéristiques culturelles, institutionnelles de chaque lieu. Nous pouvons par exemple comparer trois modèles totalement différents du point de vue des contextes institutionnels et spatiaux : les cas de Los Angeles, de Mexico et de la Catalogne.

Los Angeles est tout d’abord caractérisée par le fait qu’il ne s’agit plus de Los Angeles. Les habitants de la région de Los Angeles n’habitent pas vraiment Los Angeles. La ville de Los Angeles représente trois millions et demi d’habitants, au sein d’un espace de quelques vingt millions d’habitants. Les médias appellent cette région autour de Los Angeles « The South Land ». Le South Land s’étend de Santa Barbara au nord de Los Angeles jusqu’à Tijuana au-delà de la frontière mexicaine et de San Diego. Cette région est caractérisée par la décentralisation des différentes activités économiques, par la combinaison de hautes technologies de pointe et d’industries, tant dans l’aéronautique que dans les médias. Cette région est caractérisée en même temps par une économie semi-formelle de manufactures légères, de meubles, de textiles etc. qui fonctionne grâce à une énorme immigration et à une composition multiethnique et multiculturelle, et par une puissante ségrégation sociale et ethnique. La nouvelle forme de ségrégation sociale la plus puissante dans la plupart du monde n’est pas la mise à l’écart des pauvres, mais des catégories riches ou aisées. Douglas Massey a montré il y a quelques temps que l’augmentation de l’indice de ségrégation urbaine et spatiale, c’est-à-dire des différenciations sociales de l’espace dans le monde entier, concernent avant tout les populations les plus riches qui essaient de se dissocier du reste de l’espace urbain et construisent des ghettos de riches, des espaces protégés et sélectifs, grâce aux mécanismes du marché. Il y a aussi un décalage considérable entre l’espace métropolitain fonctionnel et les institutions de gouvernement. Los Angeles est caractérisée par l’absence de contrôle politique, avec une différenciation croissante entre la capacité institutionnelle de gérer la région et la réalité morphologique de la région qui est en train de croître dans le désert, entre Los Angeles et Las Vegas, générant d’importants problèmes environnementaux et d’accès à l’eau potable.

Le modèle de la ville de Mexico n’est pas tellement différent de celui de Los Angeles, qui s’est diffusé dans le monde entier. La région de Mexico ne se limite bien sûr plus à la seule ville de Mexico mais regroupe une importante agglomération avec des frontières institutionnelles vagues et complexes, entre l’État du Mexique, les districts et les municipalités. Mexico est avant tout caractérisée par un processus historique de construction informelle de la ville dans la période 1960-80. L’ensemble de Mexico-City n’est pas informel, mais l’origine de l’expansion urbaine de l’agglomération l’est. Cette croissance se fonde sur l’occupation de terres puis sur une régularisation de ces occupations en fonction de logiques politiques clientélistes. La forme urbaine de la région de Mexico est totalement incohérente d’un point de vue fonctionnel et reste contrôlée par des intérêts particuliers et des réseaux informels qui influencent le gouvernement local, y compris aux cours des dix dernières années. Les influences du secteur informel ont touché la distribution et l’accès aux services urbains et ont structuré les inégalités socio-spatiales. Le processus de ségrégation, qui est traditionnel au Mexique, s’est transformé en processus de fragmentation à tel point que les urbanistes-spécialistes de Mexico parlent d’une ville « incommuniquée » (disconnected city), marquée par l’absence de communications autres que celles indispensables à l’organisation de la vie des individus. Le centre historique s’est détérioré, mis à part quelques programmes symboliques mis en œuvre par le Gouvernement et des fondations privées, et le fondement de la centralité traditionnelle de la ville de Mexico a disparu. En parallèle, nous avons assisté à une hausse de la criminalité qui a envahi les institutions de l’État à tous les niveaux, des juges à la police, en passant par le Gouvernement.

Troisièmement, je souhaiterais faire référence au cas de la Catalogne, pour des raisons analytiques : la diffusion du nouveau modèle métropolitain dans un contexte de ville historique européenne. Barcelone est apparemment l’opposé des deux exemples que je viens de citer. Toutefois, je considère que Barcelone présente certaines similitudes avec Los Angeles, une affirmation qui déplaît souvent en Catalogne. Si l’agglomération de Barcelone a un million et demi d’habitants, la Catalogne en a 7,4 millions et l’unité fonctionnelle réelle est la Catalogne, y compris ce que les Catalans appellent le nord de la Catalogne, qui n’est autre que les Pyrénées orientales françaises. Cette région est complètement intégrée fonctionnellement, du point de vue des transports, des communications et des activités. Les actifs travaillent à Barcelone, mais aussi dans une série de villes alentours, tout en ne résidant pas à Barcelone. Cette région sera raccordée au réseau Tgv Madrid-Saragosse-Barcelone — frontière en 2008, situant l’ensemble des noyaux urbains de la Catalogne à moins de trente minutes du centre de Barcelone. Les réseaux de communication sont extrêmement développés : le taux de pénétration des téléphones portables est de 103% et plus de la moitié des foyers Catalans ont une connexion Internet. La région est de plus en plus intégrée par les transports rapides, par le réseau d’autoroutes et cette nouvelle structure fait de la Catalogne une région polycentrique avec des échanges dans tous les sens qui fonctionnent en système.

De vieux textes de géographes catalans parlaient depuis le début du 20e siècle d’une Catalogne-ville, et de l’idée d’intégrer l’ensemble de la Catalogne dans un réseau urbain, ce qui est devenu réalité. Certes, le centre historique existe toujours mais les fameuses Ramblas de Barcelone sont devenues un parc thématique, et ne représentent plus un centre urbain. Peu de Barcelonais vont dans les Ramblas. C’est surtout un espace pour des touristes, Francais, Néerlandais, Allemands, Japonais, Chinois. Les Ramblas sont un parc thématique comme d’ailleurs la plupart des centres historiques des grandes villes européennes. Ils deviennent des lieux exemplaires, ce que l’on appelle des visitor-city dans la littérature internationale. La ville des visiteurs n’est pas la ville réelle, la ville des résidents avec des espaces publics partagés et pratiqués au quotidien, mais une ville construite pour le tourisme par les municipalités, à la manière de Disney World.

Cependant, nous observons des différences importantes entre le modèle catalan et le modèle angeleno ou mexicain. La plus importante tient à la place qu’occupe l’espace public dans la ville. En Catalogne, l’espace public représente un élément essentiel de l’articulation culturelle et sociale de la ville. De plus, l’existence de réseaux de transports publics permet de ne pas utiliser la voiture à Barcelone et de diminuer l’usage de la voiture dans l’ensemble de la Catalogne. Troisièmement, notons la présence d’une vie urbaine très active, une forte urbanité relayée par le modèle européen de la forte densité. Cette haute densité urbaine permet d’organiser des services, d’accentuer la capacité des interactions entre les individus et de favoriser la vie urbaine. Donc, dans un espace métropolitain diffus, la capacité de préserver ou construire un espace public d’interaction sociale marque la différence entre la métropole fonctionnelle et la renaissance d’une culture urbaine adaptée au 21e siècle.

Trois enjeux et trois priorités pour l’urbanisme et l’architecture.

À partir de ces exemples, je souhaiterais mettre en exergue trois problèmes essentiels actuellement discutés dans l’ensemble des grandes régions métropolitaines, et qui impliquent trois lignes d’intervention dans le champ de l’urbanisme et du design.

Le premier enjeu porte tout d’abord sur l’établissement d’un système de communication multimodal qui permet d’intégrer les transports publics, la marche, le vélo et l’automobile. Cette intégration au plan multimodal se doit de prendre en compte les transports mais aussi les communications. Il s’agit également de comprendre comment le téléphone mobile permet d’organiser les transports, comment les moyens électroniques des systèmes de communication peuvent être aménagés de manière différente grâce à la capacité de distribuer l’information auprès des usagers. Ces informations vous permettent de gérer vos déplacements et votre vie quotidienne, mais aussi de gérer les flux de déplacement et un aménagement renouvelé.

Le deuxième enjeu concerne la préservation de l’espace public afin que celui-ci devienne l’espace d’articulation de la vie sociale. Dans ce cadre, la première difficulté à résoudre est la limitation du processus de privatisation de l’espace public. L’espace public représente de plus en plus l’espace des grands magasins, l’espace des surfaces commerciales, qui ne sont pas selon moi des espaces publics. Cet espace peut être fermé à clef, il est privé et il faut y suivre des règles déterminées par les intérêts commerciaux. La seconde difficulté réside dans la diffusion des espaces publics à l’échelle de la région urbaine et non plus seulement au sein de la ville centre. Puisque les régions urbaines se développent selon une structure polycentrique, les espaces publics doivent eux aussi être organisés sur un mode polycentrique.

Le troisième enjeu est institutionnel. La coordination institutionnelle mérite d’être organisée à l’échelle métropolitaine. Or, les institutions locales actuelles ne sont pas adaptées à la dimension des régions métropolitaines. De nombreuses tentatives ont été initiées, comme par exemple les gouvernements métropolitains, et ces solutions n’en sont pas car le gouvernement métropolitain représente une structure centralisée dans une ville décentralisée. Des accords intercommunaux ont aussi tenté mais ils sont le plus souvent structurés autour de rapports de dépendance centre-périphérie. Des districts pour l’organisation des services urbains ont été créés mais ont souvent été confrontés aux problèmes des périmètres institutionnels des réseaux et à la connexion entre ces différents réseaux à l’échelle métropolitaine.

Ces enjeux me conduisent à proposer trois grandes lignes d’action au plan de l’urbanisme et de la planification urbaine.

Il s’agit tout d’abord de la planification de la mobilité et de la connectivité. À ce propos, il convient de proposer la transition de politiques centrées sur les instruments, c’est-à-dire sur les moyens de transport, à une focalisation sur les systèmes de production des flux et des échanges dans la région métropolitaine. Il convient de noter que c’est l’usage du sol qui détermine les flux ; il faut donc se concentrer en priorité sur l’usage du sol, c’est-à-dire sur la distribution des activités à grande échelle. Il faut aussi réfléchir à la façon dont télécommunications et transports peuvent être rendus complémentaires, et non pas mis en concurrence. La capacité de planifier l’usage du sol de manière à ce que les flux de transport générés soient décentralisés, et ne soient pas concentrés dans le temps et dans l’espace, est un enjeu essentiel pour la planification de la mobilité urbaine.

Un deuxième problème considéré comme urgent dans la plupart des grandes régions métropolitaines est la gestion de l’environnement. Dans de nombreuses régions urbaines, les personnes vivent à la limite de la catastrophe écologique, tant du point de vue de la distribution d’eau, que du point de vue du traitement des eaux, des risques d’épidémies, de la pollution. Los Angeles par exemple a un problème réel d’épidémie respiratoire ; le taux de maladie respiratoire des enfants à Los Angeles est trois fois plus haut que la moyenne des États-Unis et se situe au même niveau que la ville de Mexico. Ou encore, l’urbanisation spéculative des forêts dans la région métropolitaine devient la cause essentielle d’incendies aussi fréquents que dévastateurs.

Enfin, les villes doivent prendre en compte la nouvelle frontière du design urbain et traiter de la place de l’architecture dans la ville. Une des difficultés des grandes régions métropolitaines est la diffusion de sens dans la ville en l’absence d’un marquage culturel et symbolique de l’espace. Progressivement les villes deviennent des espaces sans histoire, y compris en Europe. Les grands espaces résidentiels et d’activités qui s’étendent dans les régions métropolitaines européennes ne disposent pas de marquage physique, culturel, historique. Les citadins n’ont pas d’espace symbolique intermédiaire entre leur habitat et le Monde, la ville ne représente souvent plus cet intermédiaire. Dans ce sens, au cours des dernières années, d’importants monuments architecturaux et symboliques ont été construits dans les grandes métropoles. C’est une architecture de signature. La tendance a été lancée avec le Musée Guggenheim de Bilbao ou avec le parc urbain du Millenium à Chicago, réalisés par Frank Gehry. Mais ce sont le plus souvent des espaces dont le marquage symbolique et architectural a été réalisé au centre, pour s’opposer à l’idée que la ville était dans une phase de décadence et pour montrer, grâce à une signature architecturale, que telle ou telle ville revenait au devant de la scène mondiale.

Toutefois, ces projets ne traitent pas du problème de la perte de sens de l’espace d’habitation et de la vie quotidienne. C’est dans ce contexte, par exemple, que Barcelone a innové à la fin des années 1980, en profitant de la venue des jeux olympiques pour rénover et transformer les places de Barcelone et de l’aire métropolitaine. À travers les places, l’idée était d’ouvrir des espaces publics de façon décentralisée dans l’aire métropolitaine, avec des interventions d’architecture urbaine, des sculptures, des petits monuments. Il s’est agi de décentraliser la monumentalité à l’échelle de la région dans son ensemble. Quelle que soit la relation affective à cette architecture, ces espaces sont marqués de sens. La capacité à diffuser le marquage de l’espace à travers divers systèmes de repères symboliques devient une préoccupation fondamentale de l’aménagement de l’espace. Or, toute tentative d’innovation dans le marquage de l’espace, toute tentative d’articulation des besoins des personnes à l’échelle de la région métropolitaine demandent une condition préalable : la volonté politique d’innover et de servir cet intérêt général. Mais nous assistons à une fracture entre le citoyen et les gouvernements qui impose de reconstruire une alliance entre les professionnels et les mouvements sociaux urbains seule à même de provoquer des changements sociaux fondant une politique d’aménagement urbain à partir d’innovations culturelles profondes.

Bibliographie

Manuel Castells, Mobile Communication and Society, Cambridge, Ma, Mit Press, 2006.

Mike Davis, Planet of Slums, London, Routledge, 2005.

Peter Hall, Kathy Pain, The Polycentric Metropolis. Learning from the Mega-City Regions in Europe, London, Earthscan, 2006.

Douglas S. Massey, Strangers in a Strange Land : Humans in an Urbanizing World, New York, Norton Publishers, 2005.

William Mitchell, E-topia, Cambridge, Ma, Mit Press, 1999.

Saskia Sassen, The Global City. New York, London, Tokyo. Princeton, Princeton University Press, 1991.

Manuel Castells, "The Networked City : Réseaux, espace, société. ", EspacesTemps.net,
http://espacestemps.net/document7443.html Textuel, 20.01.2009

Des révoltes de l'Europe à l'Amérique au temps de la Révolution française (1773-1802)

chrhc.revues.org - 94, 95 - 2005

DELIVERED: One big bag of trouble

Post workers have intensified the resistance with a second mass strike against bosses' attacks on their jobs and their union.

Almost 80,000 postmen and women defied threats from bullying Royal Mail managers and refused to work, shutting down mail services across Britain to prevent a colossal 135 million letters and parcels from being delivered.

The strike follows Thursday's solid industrial action by more than 40,000 of their colleagues who stopped work at mail sorting centres and truck depots in a stand against job cuts and longer working hours.

The workers will strike for a further three days next week, unless Royal Mail executives concede to talks with the CWU union.

CWU deputy general secretary Dave Ward offered to negotiate "without preconditions" and told management there are "six days before any further strike action will take place - this should be enough time to reach an agreement."

But on Friday night, hard-line Royal Mail bosses seemed to prefer to wage total war against their own staff, as the recruitment of illegal strikebreakers in advance of the Christmas season continued.

Employment agencies Manpower and Reed have been exposed providing casual workers paid at minimum wage to Royal Mail to sort letters at a huge temporary warehouse in Dartford, near London.

But as CWU leader Billy Hayes declared that Royal Mail was intent on using scab labour to "try to break the power of the union and its influence in the workplace," a union spokesman revealed that a legal challenge could soon be made to foil the plan.

"We have sought legal advice on a High Court injunction from labour lawyer John Hendy QC, and we are compiling evidence," he warned.

Post workers remained defiant on dawn picket lines on Friday, confident that the strike was proving to be 100 per cent solid.

Aberdeen CWU rep George Ross said that although postmen and women were "losing about £70 each day to go on strike, we are determined to see it through."

Scottish Highlands union rep Donnie Smith agreed that "we are in this for the long haul - until Royal Mail management learn to negotiate, not dictate."

Leeds postwoman Pauline Bell pointed out that workers were fighting over "much more than pay."

"This strike is about management harassment and intimidation caused by having less staff and more and more work," she insisted.

CWU rep Roger Charles, speaking on the picket line at London's huge Mount Pleasant sorting office, explained that "everyone feels very strongly about the way they've been mistreated by management."

But he stressed that although "this strike is about worker exploitation, we are also striking in order to save the postal service for the public."

www.morningstaronline.co.uk - 23.10.09

RMT 'will strike to save 2,500 jobs'

Transport union RMT has threatened industrial action against Network Rail after exposing the company's intention to sack its entire maintenance workforce of 13,000 and re-employ a reduced number on inferior contracts.

The union said that the decision was aimed at "bulldozing" through a multibillion-pound cuts package.

It added that the threat to sack the workforce, who carry out the essential day-to-day maintenance of track, signals and overhead lines, was thrown at RMT representatives during reorganisation talks.

Union officials revealed that Network Rail (NR) was already planning to get rid of 2,500 jobs, including 1,800 permanent staff and 700 contractors, which amounts to nearly 20 per cent of the maintenance workforce.

They expressed concern that the company might now renege on its pledge to Transport Secretary Lord Adonis that there would be no compulsory redundancies.

In a letter to NR chief executive Iain Coucher, RMT general secretary Bob Crow demanded that the "mass dismissal" threat be withdrawn or face the prospect of industrial action.

"RMT takes this threat deadly seriously. The rail maintenance workforce have got a gun pointed at their heads," he stormed.

Mr Crow stressed that the union "will not negotiate in an atmosphere of threats and intimidation designed to bully our members into signing up to job losses and attacks on their terms and conditions."

The union leader demanded "a clear assurance that NR will stick to the promises it has given Transport Secretary Lord Adonis on no compulsory redundancies, an assurance that has been relayed by the minister to the RMT group of MPs.

"If we cannot get those assurances, then RMT will have no hesitation in considering a ballot for action to protect our members' jobs and their livelihoods."

Transport union Unite, which also has members in the NR maintenance workforce, has said that it had been in negotiation with the company for two days.

The union's regional officer Mick Stevens told the Morning Star: "We are extremely frustrated that NR are not consulting with us meaningfully with a view to reaching an agreement."

An NR spokesman defended the cuts, claiming: "With new technology and modern ways of working, we simply need less people to maintain a railway that's in the best condition it's ever been in."

www.morningstaronline.co.uk - 23.10.09

INTRODUCING AIDNOGRAPHY

Jeremy Gould

INTRODUCING AIDNOGRAPHY

mrzine.monthlyreview.org

Why No Government Jobs Program?

Rick Wolff

From the official beginning of the current economic crisis in December 2007 to the present, the number of unemployed workers has risen roughly from 7 to 15 million members of the US labor force. But there is no government program directly to hire these millions of the unemployed. The Bush and Obama administrations quickly and boldly addressed the crisis by socializing a major part of the credit system, replacing or guaranteeing private debts with a ballooning US government debt. While aggressively becoming the lender or guarantor of last resort in many credit markets, the federal government has been inactive about unemployment in the labor market. The private sector provides ever fewer jobs, yet the government refuses to become the employer of last resort.

To understand why government employment is not used to deal with mass private unemployment, we can benefit from examining US history's last experience of a major capitalist breakdown, the Great Depression of the 1930s. Consider below the official record of unemployment in the Statistical Abstract of the United States: 1950: Table 209 on page 175.

Table 209

The stunning rise in unemployment after the crash hit in 1929 peaked in 1933 at almost a quarter of the labor force. FDR's efforts at anti-depression measures were inconsistent and ineffective in terms of their employment effects. Unemployment stayed at 20-25 per cent of the labor force from 1932 through 1935. While it fell in 1936 and 1937 -- although not much below 15 per cent -- it rose again in 1938 to almost 20 per cent.

From 1929 to 1940, the total US labor force grew by almost 7 million workers, but the total number of people employed in 1940 was still less than the number employed in 1929. The unemployed numbered over 8 million in 1940 as against 1.5 million in 1929. The huge and long-term social costs of unemployment piled up across those 11 years of economic depression.

Yet the table above also shows what a serious government employment program can do. What finally ended unemployment was NOT an effective anti-depression economic policy or program. Leaders then never produced that. Instead, what "solved" the economic problem of unemployment was rather a military policy, namely US entry into World War 2. What brought the number of unemployed people back down to the 1929 level was (1) inducting over 11 million US citizens into the military and (2) simultaneously providing another 5 million jobs in the civilian, private sector to provision the armed forces. All this happened even as the US labor force grew dramatically. Under certain economic and political conditions, the government can function very effectively as the employer of last resort.

Yet it so rarely does so. The capitalist economic system, always unstable in its recurring business downturns/cycles/busts, periodically produces deep and long depressions. Today's is the second of these in 25 years, and between these two there were a dozen business cycles. Economic policies other than massive government jobs programs, under both Democrats and Republicans, have been insufficient to cope with the unemployment in most of these downturns and especially in the deep and long ones. So it is today.

Capitalist instability and crises are always political as well as economic problems. Their solution has always required particular combinations of economic and political conditions and movements. Absent those, government policies tend to be inconsistent and ineffective. Across the 1930s, economic policies lacked the accompanying political policies and conditions to succeed in overcoming mass unemployment. So far in the current capitalist crisis, economic policies have once again lacked the political conditions needed to succeed.

Today, as in the 1930s, the political problem is not lack of mass popular support on the subjective level. Then and now, most people want massive government activity to end unemployment, foreclosures, reduced public services, and so on. Then and now, the opposition to such massive government intervention comes chiefly from capitalists (corporate boards of directors and major shareholders) who do not want to pay additional taxes for a larger government that might control or regulate or compete with them. The corporate boards that receive the bulk of the profits produced by US workers can and do use them to block the government from becoming employer of last resort. Their strategy today aims to keep that issue off the agendas of legislative bodies or even of public discussion.

The private sector generates massive unemployment and then prevents the state from ending it with the kinds of massive programs needed to do that. The exception to this rule occurs when powerful political forces arise that push in the direction of massive government employment. Adversaries who became enemies in World War 2 provided the political conditions enabling the US government to undertake the mobilization that ended the 11-year mass unemployment of the Great Depression. But war need not be the only means for the political mobilization needed to enact a government employment program (even though that has been the norm in many capitalist crises).

Obama today, like Bush and FDR before him, faces a basically similar situation. He has the political space and support to help banks, securities dealers, insurance companies, etc. to revive collapsed private credit markets and to rescue firms that his administration designates as "too big to fail." However, he seems unable or unwilling to mobilize the mass political support needed to make the US government become the employer of last resort. And there is plenty of corporate opposition. Absent such active political support for a government jobs program, Obama will continue to be at least as ineffective in solving today's unemployment problem as FDR was in the 1930s. Indeed, Obama's record may well be worse, since we lack today the strong labor union, socialist, and communist movements that pressured FDR.

A serious government jobs program was never a matter of economics and economic policy alone; it was always a matter of political economy.

mrzine.monthlyreview.org - 24.10.09

Los planes militares de Estados Unidos en Latinoamérica

Decio Machado Caracas

La estrategia de EE UU en Latinoamérica encuentra en Colombia un fuerte aliado. Las siete nuevas bases asegurarían al Ejército estadounidense total operatividad militar en la región.

El pasado 18 de agosto, el Departamento de Estado de Estados Unidos enviaba una hoja informativa al conjunto de cancilleres de la UNASUR: “El 14 de agosto de 2009, los gobiernos de Estados Unidos y Colombia llegaron a un acuerdo provisional ad referendum sobre el Acuerdo de Cooperación en Materia de Defensa (DCA). El acuerdo se encuentra ahora bajo revisión final para su posterior firma”.

Dicho episodio despertó en toda América Latina muchas voces críticas provenientes tanto desde espacios institucionales como desde la sociedad civil y su tejido asociativo. Dicha cuestión conllevó a que se organizara a finales de agosto la Cumbre Extraordinaria de Jefes de Estado de la UNASUR en la turística ciudad de Bariloche (Argentina), así como la posterior Cumbre de Cancilleres y Ministros de Defensa en Quito a mediados de septiembre. En ambas citas, el Gobierno colombiano se quedó solo ante el resto de países miembros, defendiendo una posición de secretismo y falta de compromiso para asumir las medidas de confianza que le requieren el resto de Estados miembros de la UNASUR, presidida en este momento de forma temporal por el presidente ecuatoriano Rafael Correa.

Nueva doctrina militar
Según el informe Un Continente bajo amenaza, emitido en agosto por el Observatorio Latinoamericano de Geopolítica, la política militar estadounidense ha pasado de preparar “escenarios entre bloques relativamente similares o equilibrados a guerras asimétricas en dos sentidos: a) Guerras entre Estados con enormes diferencias de potencialidad bélica, de movilidad y de manejo de otro conjunto de mecanismos de presión económicos y políticos; b) Guerras contra no-Estados, con reglas de juego inciertas que no se circunscriben a las establecidas en los códigos internacionales y sin restricciones fronterizas equivalentes a las de los Estados”.

Un funcionario de Defensa brasileño, el comandante de fragata Nelson Morantes, desde similar visión, indica: “La lógica militar estadounidense desarrollada tras el 11-S plantea la posibilidad de conflicto bélico por parte de los EE UU con los llamados ‘Estados fallidos’. Nuestro ejemplo en el continente sería Haití, si bien en la actualidad los norteamericanos lo enfocan más a Venezuela y Bolivia e incluso Ecuador; así como la posibilidad de conflictos con organizaciones tipo al-Qaeda, lo que en nuestro continente se traduciría en organizaciones populares, ecologistas o indígenas. Por hacer una correlación, la al-Qaeda de Afganistán serían las organizaciones mapuches del Sur de Chile”.

En contraposición a los riesgos indicados, la política militar de los EE UU para América Latina ha pasado a contemplar cuatro modelos de posicionamiento militar diferenciados en el continente.

El primero son las bases grandes, modelo Guantánamo, con instalaciones militares completas, equipo y un cuerpo de efectivos militares acompañados de familia y larga permanencia.

El segundo modelo son las bases de carácter mediano, modelo Soto Cano (Palmerola) en Honduras, con instalaciones que permitan misiones largas, pero con personal que se renueva cada seis meses.

El tercero son las bases pequeñas, las llamadas FOL (Foreign Operating Locations), rebautizadas políticamente como Cooperative Security Locations (CSL). Se trata de bases como Manta, Curaçao o Comalapa, con muy poco personal pero con mucho desarrollo en materia de comunicaciones tanto para monitoreo como para garantizar las conexiones y el envío de información a los centros de acopio y procesamiento que hay en territorio estadounidense (Network, Centric Warfare). Son bases de respuesta rápida y articulación regional, sobre todo dirigida al entramado de las bases micro.

Y, por último, las bases micro: posiciones que permiten posarse para despegar (lily pads), a la manera de los saltos de rana –saltando para avituallarse y tener mayor radio de acción–, permitiendo que con una secuencia bien planeada de estas bases se pueda abarcar un área muy amplia, a manera de nodo para operaciones de respuesta rápida, y con mucho menos costo que las anteriores. Un ejemplo sería la base Iquitos en Perú.

Para los analistas Ana Esther Ceceña y Rodrigo Yedra, “el cambio en las características de las bases en América Latina se pone en marcha en 1999 con la instalación de las tres FOL (Manta, Curaçao y Comalapa) que sustituyen a la base de Howard en Panamá”. Y prosiguen: “No se trata de bases de EE UU, sino de bases de los países en cuestión en las que se aprueba el uso de las instalaciones por el personal estadounidense. Pero, por encima de la figura jurídica con la que se legaliza la ocupación, son bases supuestamente administradas por el personal local, que no conoce lo que ocurre dentro ni las operaciones que hace el personal situado en la base en los territorios de alrededor”.

En este sentido, el propio presidente Correa advirtió públicamente en varias ocasiones de la posibilidad de que algún avión estadounidense que operaba desde el FOL de Manta formase parte de la operación de ataque a Angostura, el 1 de marzo del año pasado, donde murió el entonces número dos de las FARC, Raúl Reyes, todo ello bajo el total y absoluto desconocimiento de las autoridades locales ecuatorianas.

Bases en Colombia
Según la hoja informativa emitida por los EE UU, el Acuerdo de Cooperación en Materia de Defensa con Colombia profundizará la cooperación bilateral en asuntos de seguridad en los temas de producción y tráfico de drogas ilícitas, terrorismo, contrabando de todo tipo, desastres humanitarios y naturales.

Sin embargo, según fuentes de rio coordinador de la Seguridad Interna y Externa de Ecuador, esto es una falacia: “Bases de las características de las que se quieren articular en Colombia carecen de efectividad para los objetivos que se indican. Antes de que Ecuador recuperase la soberanía de la Base de Manta, suceso que se dio el mes pasado, en los últimos cinco años de control estadounidense se produjo un incremento del tráfico de drogas en el Pacífico, a pesar del patrullaje que diariamente se realizaba desde allí”.

El analista y profesor universitario argentino Gilberto Bermú0 dez explica a DIAGONAL: “Las naves, aeronaves y equipos superan largamente las verdaderas necesidades de control a grupos ilegales armados y narcotraficantes. Sobre los objetivos reales de estas bases hay varias interpretaciones. La mía es que, a pesar de que el presidente Uribe lo niegue, existen veladas intenciones de constituirse en bases para un control extraterritorial”.

“El problema real es Palanquero, madre de las bases colombianas, ya que es el centro operativo de las Fuerzas Armadas colombianas y pasará a ser el eje del control estadounidense en Sudamérica”, indica a este periódico Armando Acosta, miembro del Polo Democrático Alternativo y militante de los movimientos por la paz en Colombia.

Según Acosta, “Palanquero tiene una pista de más de tres kilómetros de longitud, desde ella pueden despegar tres aviones de combate al mismo tiempo cada dos minutos, tiene una infraestructura de hangares para centenar y medio de aviones y puede albergar a 2.000 efectivos militares”.

Para los expertos militares de los 12 países que componen la UNASUR, con excepción de Colombia, Palanquero es una “base expedicionaria, tiene la capacidad de albergar C-17, aviones de transportes, y para 2025 se prevé que esta base tenga la capacidad de movilizar a 175.000 militares con sus pertrechos en apenas 72 horas”. Es decir, una base para movilizar ejércitos enteros a cualquier punto del continente. Para Emilio Lopetegui, militante social chileno integrado en las redes antimilitaristas del continente, la situación es la siguiente: “Asistimos a una fuerte escala del gasto militar en la región. Brasil ha comprado en 2007 y 2008 un número importante de aviones caza, barcos y helicópteros, su presupuesto militar este año es de 24.000 millones de dólares, aproximadamente un 1,47% de su PIB. En este momento los brasileños desarrollan un programa importante en materia militar con los franceses. El programa incluye la fabricación de un submarino de propulsión nuclear y cuatro convencionales. De igual manera, los demás países de la zona, a su escala, incrementan su gasto militar. Colombia es cuatro o cinco veces más pequeño que Brasil, pero tiene un presupuesto este año de 10.000 millones de dólares, un 2,82% de su PIB, inigualable por ningún otro país latinoamericano”.

Lopetegui nos indica que el año pasado en Suramérica se gastaron 34.100 millones de dólares en adquisición de equipos militares, y concluye: “Este año será peor”.

El profesor Bermúdez explica: “Colombia es un Israel en nuestro continente. Con las siete nuevas bases, más los operativos ya existentes en la actualidad por parte de las fuerzas militares gringas en ese territorio, estamos hablando de que en pocos años Colombia puede tener una capacidad operativa similar o incluso mayor a la de Israel en Oriente Medio”.


LAS BASES DEL ACUERDO

El acuerdo militar entre EE UU y Colombia asegura el acceso continuado de EE UU a instalaciones colombianas específicamente acordadas: tres bases de la Fuerza Aérea (Palanquero, Apiay y Malambo), dos bases navales (Cartagena y Málaga), y dos instalaciones del Ejército (Tolemaida y Larandia). De igual manera, el acuerdo contempla la utilización de otras instalaciones militares colombianas previo común acuerdo.


Escalada militar en la región

Según el informe Military Balance 2009 del Instituto Internacional de Estudios Estratégicos de Londres, el gasto total en defensa de Latinoamérica aumentó 91% en los últimos cinco años. Todas las previsiones indican que 2009 cerrará con un gasto sustancialmente mayor. Uno de los países con mayores gastos es Brasil. El gigante latinoamericano mantiene una línea geopolítica orientada a consolidar su posición de primera potencia regional. Esto, sumado a su voluntad de formar parte de los miembros del Consejo de Seguridad de la ONU, así como su papel protagónico en la misión de Cascos Azules en la isla de Haití, explican este incremento en su gasto militar. Otro país de enorme potencial militar es Chile. Recientemente, la presidenta Michelle Bachelet envió un pro yecto al Congreso para modificar la Ley Reservada del Cobre, que destina el 10% del ingreso por las ventas de cobre a las Fuerzas Armadas, lo que les ha permitido durante años una fuerte inversión tecnológica y renovación permanente de armamento. Este mismo año, Chile confirmó la compra de aviones antisubmarinos y ocho helicópteros de fabricación francesa, además de la adquisición de 18 aviones F-16 a Holanda, por un monto de 270 millones de dólares. De igual manera, el presidente de Venezuela, Hugo Chávez, anunció la compra de tanques rusos para contrarrestar la presencia estadounidense en Colombia. Entre 2007 y 2008, Venezuela compró armas por valor de 1.531 millones de dólares a Rusia.

51.000 MILLONES DE DÓLARES EN ARMAS En 1994, América Latina gastó 17.600 millones de dólares. En 2003, la cifra había ascendido a 21.800 millones de dólares, en concordancia con el clima bélico post 11-S. Según el informe publicado por el centro de estudios argentino Nueva Mayoría, esta cifra se ha elevado en 2008 a 51.100 millones de dólares.

CHILE LIDERA EL GASTO PER CÁPITA Chile lidera el gasto militar por habitante, que ascendió a 290 dólares per cápita en 2008, mientras Colombia gastó 115, Ecuador 89 y Brasil 80. Los militares chilenos se financian con un impuesto del 10% sobre las ventas brutas de la estatal Corporación del Cobre, establecido por la dictadura militar (1972-1990) en la llamada Ley Reservada del Cobre.

EL RÁNKING LATINOAMERICANO EN GASTO MILITAR Brasil se dejó el año pasado 27.540 millones de dólares en gasto militar (55%), seguido por Colombia, con 6.746 millones (14%), y Chile, con 5.395 millones (6,5%). Venezuela, por su parte, es el cuarto país sudamericano en gasto militar y el segundo en inversión, con unos 5.000 millones de dólares en compras el último año, que consistieron en aviones caza Sukhoi, de origen ruso, helicópteros, sistemas de defensa aérea y fusiles de asalto.

Diagonal - 23.10.09

Appel pour la marche de la Liberté pour Gaza, 1er janvier 2010

Appel pour la marche de la Liberté pour Gaza, 1er janvier 2010

Gaza Freedom March

Le 1er janvier 2010, nous marcherons aux côtés du peuple de Gaza en une manifestation non violente qui brisera le blocus illégal.

Déclaration de Principes et Objectifs

Amnesty International a appelé le blocus de Gaza « forme de punition collective de la population de Gaza entière, violation flagrante des obligations d’Israël selon la Quatrième Convention de Genève ».

Human Rights Watch a qualifié le blocus de Gaza de « violation grave du droit international ».

L’ancien président US Jimmy Carter a dit que la population de Gaza était traitée « comme des animaux » et a appelé à « la fin du siège de Gaza, » qui prive « un million et demi de personnes des besoins vitaux. »

Une des sommités mondiales sur Gaza, Sara Roy, de l’Université d’Harvard, a dit que la conséquence du siège « est indéniablement une souffrance massive, créée en grande partie par Israël, mais avec la complicité de la communauté internationale, en particulier celle des USA et de l’Union Européenne. »

La loi est claire. La conscience de l’humanité est choquée.

Pourtant, le siège de Gaza continue.

La population de Gaza a exhorté la communauté internationale à aller au-delà des paroles de condamnation.

Il est temps pour nous d’agir !

LA LONGUE MARCHE VERS LA LIBERTE

Pour marquer l’anniversaire des 22 jours d’attaque d’Israël sur Gaza, la Coalition Internationale pour mettre fin au siège illégal de Gaza enverra des contingents des quatre coins du monde à Gaza. Le 1er janvier 2010, nous marcherons aux côtés du peuple de Gaza pour une manifestation non violente qui brisera le blocus illégal.

La marche s’inspire de décennies de résistance palestinienne non violente issue du soulèvement populaire de masse de la première Intifada aux villageois de Cisjordanie qui résiste actuellement au mur d’annexion israélien voleur de terres.

Elle s’inspire des volontaires internationaux qui se sont tenus aux côtés des agriculteurs palestiniens lors de leurs récoltes, des équipages des navires qui ont défié le blocus de Gaza par la mer, et des chauffeurs des convois qui ont livré l’aide humanitaire à Gaza.

Elle s’inspire du Mahatma Gandhi.

Gandhi avait appelé son mouvement « Satyagraha – Étreinte de la vérité ». Nous nous accrochons à la vérité que le siège d’Israël sur Gaza est illégal et inhumain.

Gandhi a dit que la non violence exigeait plus de courage et qu’elle était plus efficace que la violence. Nous voulons prouver la véracité de la conviction de Gandhi par nos actes.

Nous n’avons pas peur, nous ne reviendrons pas en arrière, nous ne laisserons pas mourir Gaza.

Gandhi a dit que la finalité de l’action non violente était d’ « accélérer » la conscience de l’humanité. Nous voulons amener l’humanité à ne pas se contenter de déplorer la brutalité israélienne, mais à agir activement pour l’arrêter.

Ceux d’entre nous qui habitent aux États-Unis s’inspirent également de notre Mouvement pour les Droits Civils.

Si Israël dévalue la vie des Palestiniens, alors - exactement comme les blancs nordistes sont descendus vers le sud pendant l’été de la Liberté – nous devons tant servir de boucliers humains pour protéger les Palestiniens de la brutalité israélienne que porter personnellement témoignage de l’inhumanité à laquelle les Palestiniens sont confrontés quotidiennement.

Si Israël défie le droit international, alors – exactement comme les commissaires fédéraux furent envoyés pour faire appliquer la loi de la terre contre les shérifs sudistes racistes – nous devons envoyer des commissaires non violents des quatre coins du monde pour faire appliquer la loi de la communauté internationale à Gaza.

Nous ne prenons pas partie dans la politique intérieure palestinienne. Nous sommes du côté du droit international et de la décence humaine fondamentale.

Nous concevons cette marche comme un autre maillon de la chaine de résistance non violente au mépris flagrant du droit international par Israël.

Le siège est illégal.

Le mur est illégal.

Les colonies et les démolitions de maison sont illégales.

Les bouclages et les couvre-feux sont illégaux.

Les barrages routiers et les checkpoints sont illégaux.

La détention et la torture sont illégales.

La vérité est que si le droit international était appliqué, l’occupation ne serait pas viable.

Cette marche ne peut réussir que si elle éveille la conscience de l’humanité.

Si nos rangs rejoignent la population de Gaza dans la marche pour la liberté, et que des millions d’autres, partout dans le monde, suivent la marche sur Internet, nous pouvons briser le siège sans qu’une goutte de sang ne soit versée.

Si le monde entier nous regarde, Israël ne pourra pas nous arrêter. S’il vous plaît, rejoignez-nous.

Pour plus d’information et pour vous inscrire : afps@france-palestine.org

ou

Contact : info@gazafreedommarch.org

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