Une centaine de militants syndicaux azuréens se déplacent aujourd’hui sur Paris afin de participer à la manifestation nationale pour la défense de l’emploi industriel organisée par la CGT. Dix métallurgistes vont symboliquement représenter des entreprises où, de Cannes à la technopole Sophia-Antipolis, d’Antibes à la zone industrielle de la plaine du Var, sont imposés sans vergogne des plans de licenciements. Le dernier en date est tombé sur la tête des salariés de Wipro.
Quelques jours après avoir bénéficié de plus de 5 millions d’euros de crédit impôt recherche, la direction du géant indien de l’électronique annonçait la fermeture de son site sophipolitain. Bonne fille, la région va remettre au pot pour tenter d’aider ces licenciés boursiers en pleine force de l’âge à repartir. Et depuis le 8 octobre une soixantaine d’ingénieurs et cadres pointent à Pôle emploi. Ils s’ajoutent, en cette fin de saison estivale où l’on vire à tour de bras les saisonniers et autres CDD dans l’industrie touristique, aux centaines de travailleurs remerciés ces derniers mois alors que leurs « boîtes » sont florissantes et perçoivent ou ont bénéficié de fonds publics (crédit impôt recherche, plan de relance, exonération de charges…).
FUSION, DÉMÉNAGEMENT ET PERTES D’EMPLOIS
Les salariés de Texas Instruments, firme américaine implantée à Villeneuve-Loubet, s’apprêtent à subir une deuxième vague de licenciements, la première ayant emporté, en mai dernier, plus de 300 emplois. À Cannes, des centaines de sous-traitants, prestataires de service d’Alenia Space Thales (fabrication de satellites civils et militaires) ont été mis sur la paille alors que la municipalité participe, à hauteur de 20 millions d’euros, à la construction de nouveaux locaux.
« Christian Estrosi est le seul à croire que 600 emplois seront créés là ainsi qu’il l’a prophétisé récemment », ironise Gérard Ré, le secrétaire général de l’Union syndicale CGT de la métallurgie, en faisant remarquer que dans la technopole voisine, Sophia-Antipolis, portée à bout de bras par l’État et le conseil général des Alpes-Maritimes, l’heure est au « dégraissage » dans la R&D et les start-up puisque, dans ce secteur, quelque 700 emplois sont en passe d’être détruits. À la STP de Cannes-La Bocca (réparation ferroviaire pour la RATP), ce sont 130 emplois sur 300 qui vont disparaître.
Autre menace sur l’emploi industriel : la fusion d’établissements, telle que veut la pratiquer la direction de Schneider Electric à Sophia-Antipolis, qui entend regrouper son personnel dans ses locaux de Carros, commune pivot de l’Opération d’intérêt national (OIN) de la plaine du Var impulsée par… Christian Estrosi.
Combien d’emplois « égarés » durant ce déménagement ? Et combien encore chez IBM, prochainement, qui ne déménage pas mais qui « remembre » les milliers de mètres carrés de ses onze sites en France pour les mettre aux normes… américaines ? Son siège de La Défense serait abandonné et à La Gaude, près de Nice, la multinationale qui croule sous les bénéfices ne conserverait, selon la CGT, que la façade de son site historique. « Une situation vécue de façon anxiogène par le personnel », s’alarme le syndicat de Big Blue qui ne sera pas le dernier à battre le pavé.
L'Humanité - 22.10.09
Sem comentários:
Enviar um comentário