À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

04/06/2011

La vie quotidienne, toujours plus chère

Danièle Licata et Béatrice Mathieu

Logement, santé, transports, fiscalité... Jamais les dépenses contraintes des ménages n'ont autant augmenté. Et ce n'est qu'un début, selon les calculs exclusifs réalisés par "L'Expansion" sur le pouvoir d'achat.

L'escalade des dépenses n'est pas finie. Factures mensuelles pour un ménage de 4 personnes au revenu moyen. Sources : Automobiles Clubs, Unis, Ufip, EDF, GDF Suez, Snui, Arcep, SymphonyIRI Group. (1) Pour un patient trentenaire : cotisation à une mutuelle de santé gamme 2 + dépenses restant à sa charge après remboursement de sa mutuelle pour une couronne dentaire, une paire de lunettes de vue à 150 euros, une consultation de généraliste, trois consultations de spécialistes à dépassement d'honoraires moyen et les franchises médicales sur 12 boîtes de médicaments. Source : Mutuelles.com. (2) Pour une Renault Clio à essence. (3) Pour un appartement moyen de 83mètres carrés.
Pour la deuxième année consécutive, le pouvoir d'achat des ménages risque de subir un sérieux coup de rabot en 2011. Du jamais-vu depuis la conversion de la gauche à la rigueur en 1983 et 1984. Mais si la baisse de 2010 (- 0,2 % selon l'Insee) s'expliquait avant tout par la crise, celle qui se profile en 2011 sera due surtout à l'accélération de l'inflation. De fait, jamais autant de factures n'ont grimpé simultanément. "Toutes les charges auxquelles un ménage ne peut échapper - logement, transports, alimentation, santé - augmentent bien plus vite que les revenus, et ce n'est pas fini", confirme Elisabeth Waelbroeck-Rocha, directrice générale du Bipe. La faute d'abord aux matières premières, qui flambent pratiquement toutes. Globalement, elles valent deux fois plus cher que fin 2008, et une baisse paraît peu probable. Avec de multiples effets en aval sur l'alimentation, le textile, les carburants, etc. A cela s'ajoutent les hausses de tarifs publics déjà dans les tuyaux, comme l'électricité, et les augmentations d'impôts, qu'il faudra bien supporter pour réduire les déficits publics. Toutes ces dépenses incompressibles pourraient s'envoler d'au moins 10 % environ d'ici à la fin de 2013, presque deux fois plus vite que les revenus. Résultat : leur part dans le budget des ménages va encore croître, alors qu'elles en représentent déjà la moitié pour les familles les plus modestes. Si bien que la consommation ne sera plus un moteur, mais un frein à la croissance.
Logement : + 7 % hausse minimale attendue d'ici à 2013Une note énergétique qui fait exploser le budgetLa crise du logement est un mal français dont les symptômes sont de plus en plus visibles dans le budget des ménages. D'après les calculs du Crédoc, les charges liées à l'habitat (loyer ou remboursement de crédit, énergie, assurances...) engloutissent chaque mois presque le quart du revenu des ménages, loin devant les transports et l'alimentation. Pour les 30 % de Français les plus modestes, ce poste absorbe désormais la moitié des revenus ! Paradoxalement, ce n'est pas la flambée du prix de la pierre qui a fait le plus mal. Avec la baisse des taux d'intérêt et l'allongement de la durée des prêts, les mensualités des crédits sont restées relativement stables. Parallèlement, la relance de la construction neuve par le dispositif Robien a soulagé les pressions haussières sur les loyers, notamment dans la périphérie des grandes villes. Deux facteurs qui devraient encore jouer dans les années qui viennent.
Pour les Français les plus modestes, le loyer absorbe la moitié des revenus.
En revanche, toutes les factures liées à l'habitation ont grimpé en moyenne de près de 10 % depuis 2007, d'après nos calculs. Et une inflexion de tendance est peu probable. La note énergétique va continuer d'enfler, alors que près de 3,3 millions de ménages brûlent déjà plus de 10 % de leurs revenus pour se chauffer. Les tarifs réglementés du gaz et de l'électricité, gelés jusqu'à l'élection présidentielle de 2012, devraient à nouveau flamber. Les investissements nécessaires pour moderniser le parc nucléaire et les réseaux de transport du courant ainsi que le coût du développement des énergies renouvelables vont embraser les prix. A EDF, on parle d'une hausse de 30 % d'ici à 2015 ! Le prix du gaz va également grimper, dans le sillage du cours du pétrole. Même si le prix du mètre cube s'est effondré sur les marchés au comptant, le tarif payé par les particuliers dépend des contrats de livraison à long terme signés entre GDF Suez et ses fournisseurs, qui sont indexés sur le prix du brut. Et aujourd'hui la barre des 100 dollars le baril semble un solide pivot.
Transports : + 10 % hausse minimale attendue d'ici à 2013Prix de l'essence et frais d'entretien s'emballentTrès chère voiture... Même s'ils ont mis un coup de frein à leurs déplacements, depuis quatre ans les Français ont vu s'accroître les dépenses consacrées à l'automobile. Le propriétaire d'une Renault Clio à essence neuve qui parcourt un peu moins de 10 000 kilomètres par an a été obligé de débourser presque 210 euros par mois en 2010, contre 160 en 2007. Résultat : cette année encore, les automobilistes ont dépensé plus d'argent pour se déplacer que pour se nourrir. "Le transport représente désormais 14 % du budget total des ménages, soit le deuxième poste le plus lourd après le logement", calcule Elisabeth Waelbroeck-Rocha.
La vie quotidienne, toujours plus chère
En 2011, les dépenses de transport ont dépassé celles de l'alimentation
REUTERS/Pichi Chuang

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/pouvoir-d-achat-plus-chere-la-vie_256497.html

Durão Barroso gastou 28 mil euros em quatro noites em Nova Iorque - Enquanto exige cortes a torto e a direito, Bruxelas não abdica dos luxos que oferece aos comissários e famílias

A Comissão Europeia gastou mais de 9 milhões de euros entre 2006 e 2010 em limusinas, viagens de jacto privado - quase 7 milhões de euros - e em férias em resorts de luxo para comissários e respectivas famílias. A denúncia surgiu ontem pela mão do "Daily Telegraph", que cita uma investigação do Bureau of Investigative Journalism (BIJ), iniciativa sem fins lucrativos que se dedica a promover a investigação jornalística. Este relatório sobre gastos de luxo que saiu poucos dias após a Comissão Europeia ter requisitado um aumento de 4,9% do seu orçamento.

"O que fica bem claro é que a Comissão pode cortar nos gastos em vez de andar a pedir mais dinheiro aos governos nacionais", atirou David Lidington, ministro para a Europa do Reino Unido, ouvido pelo "Telegraph". "Os contribuintes por toda a Europa enfrentam decisões duras sobre os seus próprios orçamentos familiares e acho que chegou a altura de alguém na Comissão olhar com atenção para as suas prioridades na despesa", concluiu.

Livin'' la vida loca Papua Nova Guiné, Gana ou Vietname foram alguns dos destinos de férias eleitos por comissários europeus e respectivas famílias durante 2009, tendo as contas destas estadas de luxo sido apresentadas em Bruxelas, segundo relata o BIJ. Noutro apontamento, o Bureau conta que Durão Barroso, presidente da Comissão Europeia, precisou de gastar 28 mil euros em Setembro de 2009 numa estada de quatro noites em Nova Iorque, onde se deslocou com uma equipa de oito assistentes.

A suíte do hotel eleito pelo ex--primeiro-ministro português custou 780 euros por noite, isto apesar do limite de 275 euros/noite imposto pelo regulamento da própria Comissão. Questionada pelo Bureau of Investigative Journalism, a CE culpou a inflação pontual de preços nos hotéis naquela cidade - a estada foi durante a Cimeira das Alterações Climáticas da Organização das Nações Unidas.

O relatório continua. Só em "cocktail parties" com o selo da Comissão Europeia foram gastos 300 mil euros durante 2009, 75 mil dos quais em Amesterdão e numa noite "cheia de maravilhas como nenhuma outra, tecnologia state-of-the-art, arte desafiante, cocktails trendy, performances surpreendentes e DJ de topo". Na lista de festas patrocinadas pela Comissão encontra-se também uma realizada em Lisboa: um cocktail de 6,3 mil euros no Dia da Europa. No preço está incluído o aluguer do Teatro D. Maria (1500 euros), o serviço de catering da Casa da Comida (1186 euros) e o recurso à empresa de restauração Simebeca (4884 euros).

Outro tipo de despesa analisado pelo BIJ foram as ofertas aos oradores de eventos da Comissão Europeia, que muitas vezes passavam por jóias da Tiffany. Também o recurso a limusinas por parte dos comissários de Bruxelas - um custo de 110 mil euros -, surgem na compilação.

Bruxelas contra-ataca A CE reagiu à divulgação dos valores afirmando que "os dados foram totalmente retirados do contexto", sublinhando que "a Comissão não desbarata dinheiro em jactos", já que o uso dos mesmos, diz, "é fortemente regulado e só é aceite quando não há alternativas". "É difícil falar de todas as incorrecções na investigação do Bureau", concluiu um porta-voz de Bruxelas.

http://www.ionline.pt/conteudo/127902-durao-barroso-gastou-28-mil-euros-em-quatro-noites-em-nova-iorque-

Emigrar é mesmo a solução para arquitectos, dizem alunos e professores

Emigrar parece mesmo ser a solução para a arquitectura em Portugal. Disse-o Souto Moura quando recebeu o Prémio Pritzker 2011 e afirmaram-no finalistas e professores daquele curso da Universidade Técnica de Lisboa.
"Só há duas soluções: ou emigrar ou aguardar que esta crise aguce a imaginação e obrigue a repensar o conceito de construção desenfreada, em voga nos anos 1980, mas nesse caso temos que ficar um pouco à espera para ver o que vai acontecer", disse à Lusa Ivo Covaneiro, estudante do 3.º ano de arquitectura daquela universidade, que já trabalhou no estrangeiro como designer de interiores, mas que decidiu regressar ao país para concluir o curso.
"Portugal forma muito bons arquitectos mas depois se querem trabalho decente tem que ir para o estrangeiro, porque o país não tem mercado suficiente para a quantidade de profissionais que forma", acrescentou.
Porque acredita que esta crise vai "se valorizar o que se tem" e servirá de "motivação" para redefinir conceitos urbanísticos, revitalizar e requalificar o centro das cidades e os edifícios devolutos.
A mesma esperança tem Francisco Alves, estudante do 5.º e último ano do curso e já a colaborar com um atelier. Apesar de só ter lido o "cabeçalho" da notícia sobre o Pritzker, afirmou concordar "plenamente" com as declarações do premiado por "o panorama da construção se encontrar um pouco estagnado".
Ciente de que aos arquitectos portugueses não resta senão "emigrar ou aproveitar o lado positivo da crise", acredita igualmente ser esta uma altura ideal para acabar com o paradigma de construção que caracterizou os anos 1980.
E alega que a crise deve servir para repensar a arquitectura de uma perspectiva "mais sustentável", sobretudo ao nível da revitalização e requalificação do centro das cidades e do património.
E apesar de preferir continuar a trabalhar em Portugal, não exclui a possibilidade de ir para o Brasil caso o atelier com que colabora levar por diante a intenção de se mudar para o país onde decorrerá o Mundial de Futebol 2014, os Jogos Olímpicos 2016 e "para onde se perspectiva uma exposição universal", afirmou.
Luísa Sol, doutoranda em arquitectura, também concorda que o futuro dos arquitectos portugueses passa pela emigração.
Depois de entre 2005 e 2007 ter trabalhado no Brasil e de em 2009 ter trabalhado num gabinete conceituado, trabalhar 16 horas por dia e receber 1000 euros brutos, decidiu voltar à FA/UTL para fazer o doutoramento.
"Neste momento não pretendo emigrar porque estou a fazer um investimento, mas não o ponho de parte", observou, nomeando Brasil, Inglaterra e Índia como alguns países onde gostava de trabalhar.
Também os catedráticos Maria Dulce Loução e Pedro Janeiro, o mais jovem catedrático da FA/UTL, não hesitam em admitir que o futuro dos arquitectos portugueses é a emigração. Uma opinião corroborada pelo presidente do conselho científico daquela faculdade, o arquitecto Rui Barreiros Duarte, para quem o futuro passa também por uma "mudança de mentalidade, de estratégias de gestão e definição de prioridades".
"Mas não será nos tempos mais próximos que tal acontecerá, concluiu.

http://www.jn.pt/PaginaInicial/Sociedade/Interior.aspx?content_id=1869763&page=-1

Boeing vai despedir 510 trabalhadores

Boeing vai despedir 510 trabalhadores
O fabricante aeronáutico norte americana Boeing anunciou sexta-feira o despedimento de 510 trabalhadores da divisão aeroespacial nos Estados Unidos, justificando a decisão com o fim do programa de veículos espaciais, noticia a AP.
"A Boeing quer manter o maior número possível de trabalhadores qualificados e tomou medidas para limitar o impacto que a paragem do programa de vaivéns espaciais poderia ter, nomeadamente [com] a redistribuição de pessoal para outros programas", explicou a empresa em comunicado.
O lançamento do último veículo espacial, o Atlantis, está programado para 8 de Julho.

http://www.dn.pt/inicio/economia/interior.aspx?content_id=1869942

Apenas um terço dos bebés tem lugar nas creches legais


A taxa de cobertura das unidades públicas, privadas e do sector social é de somente 33%. Pais sem alternativa para colocarem os filhos são empurrados para creches ilegais, como a encerrada quinta-feira.

Dois terços das crianças até aos três anos de idade não têm lugar nas amas nem em qualquer das creches dos sectores público, privado e social do País.
Em 2009, a taxa de cobertura destes equipamentos era de apenas 33%, o que leva muitos pais sem outra alternativa a recorrer a amas ilegais, como aquela filmada a esbofetear bebés num apartamento de Lisboa, fechado quinta-feira pela polícia.
A lei só exige licença para amas que cuidam de mais de três bebés e o Estado não fiscaliza. Mas este ano a Segurança Social apertou o cerco. Já fechou sete creches ilegais. No ano passado foi apenas uma. 

http://www.dn.pt/inicio/portugal/interior.aspx?content_id=1869926

Grécia: Novas medidas de austeridade recebidas com greves e manifestações

Os trabalhadores gregos vão receber o novo pacote de medidas de austeridade com uma nova onda de greves e de protestos de rua cujo início está marcado para sábado com uma manifestação convocada pelas duas centrais sindicais.

A Confederação Geral dos Trabalhadores Gregos (GSEE), onde estão filiados os sindicatos do setor privado, e a União dos Trabalhadores do Setor público (ADEDY), onde estão filiados os sindicatos do setor público, já marcaram duas greves e duas manifestações para o mês de junho em protesto contra as novas medidas de austeridade que o Governo grego pretende impor.
Para dia 9 está marcada uma greve dos trabalhadores de todas as empresas públicas, ou com capital do Estado, para denunciar a intenção governamental de privatizar ou fundir empresas públicas.
Para dia 15 está prevista uma greve geral contra as medidas de austeridade que, segundo os cálculos do governo grego, vão permitir poupança e aumento das receitas no valor de 78.000 milhões de euros até 2015.
A GSEE e a ADEDY chamaram ainda os trabalhadores gregos para mostrarem o seu descontentamento na rua, integrando as manifestações de sábado e de dia 21.
A manifestação de dia 21 realiza-se no âmbito de uma jornada de luta europeia, convocada pela Confederação Europeia de Sindicatos (CES) em defesa do emprego e contra as medidas de austeridade que estão a ser impostas por toda a Europa.
O primeiro-ministro grego, Yorgos Papandréu, reuniu-se hoje no Luxemburgo com o presidente do Eurogrupo, Jean-claude Juncker, para discutir o apoio financeiro da Europa à Grécia, tendo as reuniões sido concluídas de forma "positiva", abrindo a porta à libertação da quinta tranche do empréstimo acordado em 2010, anunciou o ministério das Finanças grego em comunicado.
A Grécia deverá, assim, receber em breve, a quinta tranche do empréstimo, no valor de 12 mil milhões de euros.
Em contrapartida, a Grécia deverá comprometer-se a aplicar novas medidas de austeridade para cumprir as metas do défice, que poderão incluir um limite inferior aos impostos sobre o rendimento e o aumento dos impostos sobre o tabaco, o combustível e os refrigerantes.
Neste período de tempo em que as instituições têm estado a analisar a situação na Grécia, os trabalhadores fizeram 14 greves gerais e sucessivas manifestações que têm enchido a praça Sintagama, em Atenas, onde se situa o parlamento grego, que se tornou o palco de todos os protestos contra o endurecimento das medidas de austeridade no país.

http://www.destak.pt/artigo/97353-novas-medidas-de-austeridade-recebidas-com-greves-e-manifestacoes

03/06/2011

La guerre secrète au Portugal

Daniele Ganser

Le Gladio disposait d’une base efficace dans le Portugal de Salazar. Bien qu’on n’en connaisse qu’indirectement le fonctionnement, via les enquêtes italiennes, l’historien Daniele Ganser a pu établir son rôle au Portugal même et dans ses colonies africaines. Grâce à ce dispositif, l’OTAN ne s’est pas contenté d’assassiner des opposants à Salazar, mais aussi des leaders révolutionnaires africains de premier plan comme Amílcar Cabral.


En mai 1926, le général Gomes da Costa prit le pouvoir au Portugal par un coup d’État, abolit la Constitution et le Parlement et instaura la dictature. Quelques années plus tard, le dictateur Salazar prit les rênes du pays. Pendant la guerre civile espagnole, il soutint le général Franco à qui il fournit des troupes et du matériel. Les deux hommes s’allièrent pour garantir à Hitler et à Mussolini la neutralité de toute la péninsule Ibérique, facilitant ainsi considérablement leur tâche sur le front ouest. Les quatre dictateurs s’accordaient sur la nécessité de combattre et d’anéantir le communisme en Union soviétique et dans leurs pays respectifs.
Mais l’URSS étant sortie victorieuse de la seconde guerre mondiale et Hitler et Mussolini ayant été défaits, Salazar et Franco se trouvèrent dans une position délicate en 1945. Cependant, les États-Unis du Président Truman étant engagés dans une guerre mondiale contre le communisme, les deux dictateurs de la péninsule purent bénéficier de l’appui silencieux de Washington et de Londres. Malgré le soutien de Salazar au putsch de Franco et son alliance avec les puissances de l’Axe, le Portugal fut autorisé à figurer, à la surprise de beaucoup, au nombre des membres fondateurs de l’OTAN en 1949. S’en suivit un règne quasiment sans partage de près de 40 ans jusqu’à ce que la mort de Salazar en 1970 permette enfin au Portugal d’amorcer une transition démocratique et d’intégrer l’Union Européenne.
À l’image de ce que l’on a pu observer dans les dictatures d’extrême droite d’Amérique Latine et sous le régime autoritaire de Franco, le peuple portugais était lui aussi surveillé en permanence par un appareil sécuritaire opérant dans l’ombre et en dehors de tout cadre légal défini par le Parlement. Les coups tordus visant l’opposition politique et les communistes se multiplièrent sous le régime de Salazar. Ces opérations étaient menées par des services et organes divers dont la tristement célèbre Policia Internacional e de Defensa do Estado ou PIDE, les services secrets militaire portugais.
Aucune enquête approfondie n’ayant été menée sur les organisations d’extrême droite et les opérations spéciales qui eurent cours sous la dictature de Salazar, les liens avec le réseau stay-behind anticommuniste de l’OTAN demeurent incertains. L’existence au Portugal d’armées secrètes proches de la CIA et de l’OTAN fut révélée pour la première fois en 1990, suite à la découverte du Gladio italien. « Au Portugal, une radio lisbonnaise a rapporté que des cellules d’un réseau associé à l’Opération Gladio avaient été employées durant les années cinquante pour soutenir la dictature d’extrême droite du Dr Salazar », put-on lire dans la presse internationale. [1] Cinq ans plus tard, l’auteur américain Michael Parenti écrivit, sans toutefois nommer ses sources, que des agents de Gladio avaient « aidé à consolider le régime fasciste du Portugal ». [2]
Plus précisément, la presse locale révéla en 1990 que l’armée secrète du Portugal existait sous le nom de code « Aginter Press ». Sous le titre « "Gladio" opérait au Portugal », le quotidien portugais O Jornal annonça à une population abasourdie que : « Le réseau secret, conçu au sein même de l’OTAN et financé par la CIA dont l’existence vient d’être révélée par Giulio Andreotti, disposait d’une branche au Portugal, active dans les années soixante et soixante-dix. Elle portait le nom d’"Aginter Press" » et fut vraisemblablement impliquée dans des assassinats sur le territoire national ainsi que dans les colonies portugaises en Afrique. [3]
Aginter Press n’avait strictement rien à voir avec la presse. Cette agence n’imprimait ni livres ni brochures de propagande anticommuniste, mais entraînait des terroristes d’extrême droite et donnait dans les coups tordus et les opérations clandestines à l’intérieur et à l’extérieur des frontières du Portugal. Cette organisation, aussi mystérieuse que violente, était soutenue par la CIA et commandée par des cadres de l’extrême droite européenne qui, avec l’aide de la PIDE, enrôlaient des militants fascistes. L’enquête menée par le Sénat italien sur Gladio et le terrorisme permit d’établir que certains extrémistes italiens avaient été formés par Aginter Press. Alors que l’on apprenait au Portugal qu’une sous-division d’Aginter Press baptisée « Organisation Armée contre le Communisme International » avait également opéré en Italie, les sénateurs italiens découvrirent que l’organisation Aginter Press avait reçu l’appui de la CIA et qu’elle était dirigée par le capitaine Yves Guillon, plus connu sous le pseudonyme d’Yves Guérain-Sérac, un spécialiste des opérations de guerre clandestine à qui les États-Unis avaient décerné plusieurs médailles militaires dont l’American Bronze Star pour s’être distingué lors de la guerre de Corée. « D’après ce qu’indiquent les résultats de l’enquête criminelle », concluait le rapport d’enquête italien, « Aginter Press était une centrale de renseignement proche de la CIA et des services secrets portugais et spécialisée dans les opérations de provocation. » [4]
Tandis que le gouvernement portugais répugnait à ouvrir une enquête sur l’histoire sombre d’Aginter Press et de la guerre secrète, la Commission sénatoriale italienne poursuivait, elle, ses recherches et, en 1997, elle entendit le juge Guido Salvini. Véritable expert en matière de terrorisme d’extrême droite, le magistrat avait examiné en détail les documents disponibles sur Aginter Press. Le sénateur Manca l’interrogea : « La CIA américaine est-elle, selon vous, directement responsable des opérations menées par Aginter Press ? », ce à quoi le juge répondit : « Sénateur Manca, vous posez là une question très importante », et demanda, compte tenu de la nature délicate de sa réponse, à pouvoir y répondre en privé. On le lui accorda et tous les documents furent dès lors classés confidentiels. [5]
En public, le juge Salvini expliqua qu’il est « difficile de donner une définition exacte de ce qu’est Aginter Press », mais se livra tout de même à une tentative de description : « C’est une organisation qui, dans de nombreux pays, en Italie notamment, inspire et soutient les plans de groupes soigneusement choisis qui agissent selon des protocoles définis contre une situation qu’ils ont décidée de combattre. » L’armée anticommuniste secrète de la CIA Aginter Press opère, poursuivit-il, « en fonction de ses buts et de ses valeurs, qui sont essentiellement la défense de l’Occident contre une probable et imminente invasion de l’Europe par les troupes de l’URSS et des pays communistes ». [6] Toujours selon le juge italien, l’armée secrète portugaise assurait, comme la plupart des autres réseaux d’Europe de l’Ouest, une double fonction. Le réseau stay-behind s’entraînait secrètement pour une éventuelle invasion soviétique et, dans l’attente de cette invasion, s’en prenait aux mouvements politiques de gauche, suivant des stratégies de guerre clandestine pratiquées dans plusieurs pays d’Europe occidentale.
Si bon nombre de ses membres avaient déjà servi dans différents groupuscules anticommunistes au cours des années précédentes, Aginter Press ne fut officiellement fondée à Lisbonne qu’en septembre 1966. Il semble que ses fondateurs et la CIA aient été guidés moins par la crainte d’une invasion soviétique que par les possibilités d’action interne. En effet, cette période était marquée par les manifestations de la gauche dénonçant la guerre au Vietnam et le soutien apporté par les États-Unis aux dictatures d’extrême droite en Amérique Latine et en Europe, au Portugal notamment. Le dictateur Salazar et sa police, la PIDE, redoutaient particulièrement les conséquences d’un tel mouvement social susceptible de déstabiliser le régime, ils firent donc appel à Aginter Press afin de l’enrayer.
La plupart des soldats de l’ombre qui furent recrutés par la CIA pour aller grossir les rangs de cette armée secrète avaient déjà combattu en Afrique et en Asie du Sud-Est où ils avaient en vain tenté d’empêcher l’accession à l’indépendance des anciennes colonies européennes. Le directeur d’Aginter Press, le capitaine Yves Guérain-Sérac lui-même, catholique fervent et ardent anticommuniste recruté par la CIA, était un ancien officier de l’armée française qui avait assisté à la défaite de la France face au Reich au cours de la seconde guerre mondiale. Il avait également combattu pendant la guerre d’Indochine (1946-1954), la guerre de Corée (1950-1953) et la Guerre d’Algérie (1954-1962). Il avait servi dans la fameuse 11e Demi-Brigade Parachutiste de Choc, l’unité chargée des coups tordus placée sous les ordres du SDECE, le service de renseignement extérieur français, lui-même proche du réseau stay-behind Rose des Vents. En 1961, Guérain-Sérac avait fondé, avec d’autres officiers aguerris du 11e Choc, l’Organisation de l’Armée Secrète, ou OAS, qui lutta pour l’Algérie française et tenta de renverser le gouvernement du général de Gaulle pour instaurer un régime autoritaire anticommuniste.
Après que l’Algérie eut accédé à l’indépendance en 1962 et que de Gaulle eut dissous l’OAS, les anciens officiers de l’armée secrète, dont Guérain-Sérac, couraient toujours un grand danger. Ils fuirent l’Algérie et offrirent aux dictateurs d’Amérique Latine et d’Europe leur grande expérience de la guerre secrète, des opérations clandestines, du terrorisme et du contre-terrorisme en échange du droit d’asile. [7] Cette diaspora de l’OAS vint renforcer les organisations d’activistes d’extrême droite de nombreux pays. En juin 1962, Franco fit appel aux talents d’Yves Guérain-Sérac afin qu’il rejoigne le combat de l’armée secrète espagnole contre l’opposition. D’Espagne, Guérain-Sérac gagna ensuite le Portugal, qui était à ses yeux le dernier empire colonial et surtout le dernier rempart contre le communisme et l’athéisme. En parfait soldat de la guerre froide, il offrit ses services à Salazar : « Les autres ont déposé les armes, moi non. Après l’OAS, j’ai fui au Portugal pour continuer le combat et le mener à sa véritable échelle - c’est-à-dire à l’échelle planétaire ». [8]
Au Portugal, Guérain-Sérac s’associa à des extrémistes français et à des renégats de l’OAS. L’ancien pétainiste Jacques Ploncard d’Assac le présenta aux milieux fascistes et aux membres de la PIDE. En raison de sa grande expérience, Guérain-Sérac fut recruté comme instructeur au sein de la Legiao Portuguesa et des unités de contre-guérilla de l’armée portugaise. C’est dans ce contexte qu’il créa, avec l’aide de la PIDE et de la CIA, Aginter Press, une armée anticommuniste ultra-secrète. L’organisation mit en place ses propres camps d’entraînement dans lesquels mercenaires et terroristes suivaient un programme de trois semaines de formation aux opérations secrètes comprenant notamment les techniques d’attentat à la bombe, d’assassinat silencieux, les méthodes de subversion, de communication clandestine, d’infiltration et de guerre coloniale.
Aux côtés de Guérain-Sérac, le terroriste d’extrême droite Stefano Delle Chiaie participa lui aussi à la fondation d’Aginter Press. « Nous agissions contre les communistes, contre la bourgeoisie établie et contre la démocratie qui nous avait privé de notre liberté. Nous étions donc forcés de recourir à la violence », expliqua plus tard Delle Chiaie. « On nous considérait comme des criminels mais en réalité nous étions les victimes d’un mouvement libéral antifasciste. Nous voulions répandre nos idées, nous voulions être entendus dans le monde entier. » Vers le milieu des années soixante, Delle Chiaie, alors âgé de 30 ans, fonda avec Guérain-Sérac, et avec le soutien de la CIA, l’armée secrète Aginter. « Avec un de mes amis français [Guérain-Sérac], j’ai alors décidé [en 1965] de fonder l’agence de presse Aginter Press afin de nous donner les moyens de défendre nos opinions politiques. » [9] Au cours des années qui suivirent, Delle Chiaie devint peut-être le combattant le plus sanguinaire de la guerre secrète. En Italie, il prit part à des coups d’État et à des attentats, dont celui de la Piazza Fontana en 1969, et, avec le nazi Klaus Barbie, dit le « Boucher de Lyon », il contribua à consolider le pouvoir de dictateurs sud-américains. [10]
« Nos effectifs se composent de deux types d’hommes : (1) des officiers qui nous ont rejoints après avoir combattu en Indochine et en Algérie et même certains qui se sont engagés après la bataille de Corée », expliqua le directeur d’Aginter Guérain-Sérac en personne, « (2) des intellectuels qui pendant cette même période se sont intéressés à l’étude des techniques de subversion marxiste ». Ces intellectuels, comme il le fit observer, avaient formé des groupes d’étude et partageaient leurs expériences « pour tenter de disséquer les techniques de subversion marxiste et de jeter les bases d’une contre-technique ». La bataille, cela ne faisait aucun doute pour lui, devait être menée dans de nombreux pays : « Au cours de cette période, nous avons établi des contacts systématiques avec des groupes aux idées proches des nôtres qui ont émergé en Italie, en Belgique, en Allemagne, en Espagne et au Portugal, dans l’optique de constituer le noyau d’une véritable Ligue Occidentale de Lutte contre le Marxisme ». [11]
Débarquant directement de théâtres d’opérations, de nombreux combattants de l’ombre, et surtout leurs instructeurs, dont Guérain-Sérac, n’avaient que peu d’estime ou de connaissance des méthodes de résolution pacifique de conflits. Le directeur d’Aginter lui-même était convaincu, comme beaucoup d’autres, que la lutte contre le communisme en Europe de l’Ouest impliquait nécessairement le recours au terrorisme : « Dans la première phase de notre activité politique, nous devons instaurer le chaos dans toutes les structures du régime », déclara-t-il sans préciser à quel pays il faisait allusion. « Deux formes de terrorisme permettent d’obtenir un tel résultat : le terrorisme aveugle (par des attentats visant un grand nombre de civils) et le terrorisme sélectif (par l’élimination de personnalités ciblées). » Dans un cas comme dans l’autre, l’attentat secrètement perpétré par l’extrême droite devait être imputé à la gauche, comme le souligna le champion et idéologue du terrorisme anticommuniste : « Ces attaques contre l’État doivent autant que possible passer pour des “activités communistes” ». Les attentats terroristes des armées secrètes étaient conçus comme un moyen de discréditer le régime en place et de le contraindre à basculer à droite : « Ensuite, nous devons intervenir au cœur de l’appareil militaire, du pouvoir judiciaire et de l’Église, afin d’influencer l’opinion publique, de proposer une solution et de démontrer clairement la faiblesse de l’arsenal juridique actuel (...) L’opinion publique doit être polarisée de telle manière que nous apparaissions comme le seul instrument capable de sauver la nation. Il semble évident que nous aurons besoin de moyens financiers considérables pour mener à bien de telles opérations. » [12]

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Humberto Delgado, le « général sans peur », se présente à l’élection présidentielle portugaise de 1958. Il est battu grâce à une gigantesque fraude électorale et doit s’enfuir en Algérie. Il est assassiné en 1965 par un commando de la PIDE préparé par le Gladio, sous le commandement de Rosa Casaco.
La CIA et la PIDE, les services secrets militaires de Salazar, se chargèrent de fournir les fonds nécessaires à l’entreprise terroriste du capitaine Guérain-Sérac. C’est dans un document interne d’Aginter intitulé « Notre Activité Politique » et daté de novembre 1969 et qui fut découvert fin 1974 que celui-ci décrit comment un pays peut être la cible d’une guerre secrète : « Notre conviction est que la première phase de l’activité politique doit consister à créer les conditions favorables à l’instauration du chaos dans toutes les structures du régime ». Élément essentiel de cette stratégie, les violences perpétrées devaient être mises à l’actif des communistes et chaque indice devait, bien entendu, mener à cette conclusion. « Nous pensons qu’il faut, dans un premier temps, détruire la structure même de l’État démocratique sous couvert d’activités communistes ou pro-chinoises. » Le document insistait ensuite sur la nécessité d’infiltrer les groupes de militants de gauche afin de mieux les manipuler : « En outre, nous disposons d’hommes infiltrés dans ces groupes et qui nous permettront d’agir sur l’idéologie même du milieu - par des actions de propagande et autres, menées de telle manière qu’elles sembleront être l’œuvre de nos adversaires communistes ». De telles opérations menées sous fausse bannière, concluait ce plan d’action, « créeront un sentiment d’hostilité à l’égard de ceux qui menacent la paix de chacune de nos nations », comprenez les communistes. [13]
Au cours de la première phase de leur plan, les officiers, mercenaires et terroristes d’Aginter Press s’employèrent à affaiblir et à anéantir les factions de guérilleros luttant pour l’indépendance des colonies portugaises. Vers le milieu des années soixante, le premier théâtre d’opérations de l’organisation ne fut donc pas l’Europe mais l’Afrique où l’armée portugaise était aux prises avec des mouvements indépendantistes. Aginter déploya ses responsables d’opérations dans les pays limitrophes de l’Afrique portugaise. « Leurs objectifs comportaient l’élimination des leaders des mouvements de libération, l’infiltration, l’établissement de réseaux d’informateurs et d’agents provocateurs et l’utilisation de faux mouvements de libération. » [14] Ces guerres secrètes étaient menées en coordination avec la PIDE et d’autres services du gouvernement portugais. « Aginter correspondait par écrit avec la PIDE dans le cadre de ses opérations spéciales et de ses missions d’espionnage. ». [15]

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Amílcar Cabral, le leader du Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde (PAIGC), rêvait de libérer la Guinée et le Cap Vert du colonialisme portugais, et de les fusionner au sein d’un seul Etat souverain et socialiste. Il a été assassiné en 1973 par le Gladio.
Parmi les plus importantes personnalités qui furent victimes des assassinats orchestrés par Aginter au Portugal et dans les colonies figurent vraisemblablement Humberto Delgado, leader de l’opposition portugaise, Amilcar Cabral, l’une des figures emblématiques de la révolution africaine, et Eduardo Mondlane, leader et président du parti de libération du Mozambique, le FRELIMO (Frente de Liberaçao de Moçambique), qui fut tué en février 1969. [16] Malgré la violence des méthodes employées, le Portugal ne parvint à empêcher ses colonies d’accéder à l’indépendance. Goa fut rattachée à l’Inde en 1961. La Guinée-Bissau devint indépendante en 1974, l’Angola et le Mozambique en 1975 tandis que, la même année, le Timor Oriental était envahi par l’Indonésie.
Parallèlement à ces guerres coloniales, Aginter Press joua également un rôle majeur dans les guerres secrètes menées contre les communistes d’Europe occidentale. Les documents disponibles sur les armées stay-behind de l’OTAN et la guerre clandestine semblent indiquer que l’organisation lisbonnaise fut responsable de plus de violences et de meurtres qu’aucune autre armée secrète du vieux continent. Ses soldats de l’ombre agissaient avec une mentalité à part. Contrairement à leurs homologues du P26 suisse ou du ROC norvégien, ils prenaient part à de véritables guerres ouvertes dans les colonies et tuaient à la chaîne, sous le commandement d’un capitaine qui, fort d’une expérience acquise en Indochine, en Corée et en Algérie, ne concevait aucun autre moyen d’action que la violence.
L’exaction commise par les combattants de l’ombre au nom de la lutte contre le communisme sur laquelle nous sommes le mieux renseignés est probablement l’attentat de la Piazza Fontana qui frappa les capitales politiques et industrielles de l’Italie, Rome et Milan, peu avant Noël, le 12 décembre 1969. Ce jour-là, 4 bombes explosèrent dans les deux villes, tuant aveuglément 16 civils, pour la plupart des paysans qui se rendaient à la Banca Nazionale Dell’Agricultura de Milan pour y déposer les modestes revenus d’une journée de marché. Quatre-vingts autres personnes furent blessées et mutilées. L’une des bombes posées sur la Piazza Fontana n’explosa pas à cause d’un dysfonctionnement de la minuterie, mais quand les agents du SID et la police arrivèrent sur les lieux, ils s’empressèrent de détruire les indices compromettants en faisant exploser la bombe. L’exécution de cet attentat obéissait strictement aux stratégies de guerre secrète définies par Guérain-Sérac. Les services secrets militaires italiens attribuèrent cet acte à l’extrême gauche, allant pour ce faire jusqu’à placer les composants d’un engin explosif dans la villa de l’éditeur Giangiacomo Feltrinelli, connu pour ses idées de gauche, et raflèrent dans la foulée de nombreux communistes. [17]
Un rapport interne du SID classé confidentiel et daté du 16 décembre 1969 soupçonnait déjà que les attentats de Rome et Milan aient pu être le fait de l’extrême droite avec l’appui de la CIA. [18] Toutefois l’opinion publique italienne fut confortée dans l’idée que les communistes italiens, alors très influents, avaient décidé de recourir à la violence pour conquérir le pouvoir. En réalité, la paternité de ces actes revenait vraisemblablement aux organisations fascistes Ordine Nuovo et Avanguardia Nazionale qui agissaient en étroite collaboration avec les armées stay-behind. Le militant d’extrême droite Guido Giannettini, qui fut directement impliqué dans les attentats, était un proche collaborateur de l’organisation portugaise Aginter Press. « L’enquête a confirmé que des liens ont bien existé entre Aginter Press, Ordine Nuovo et Avanguardia Nazionale », annonça le juge Salvini aux membres de la commission d’enquête sénatoriale. « Il ressort clairement que Guido Giannettini était en contact avec Guérain-Sérac au Portugal depuis 1964. Il est établi que des instructeurs d’Aginter Press (...) se sont rendus à Rome entre 1967 et 1968 et y ont entraîné les membres d’Avanguardia Nazionale au maniement des explosifs. » Le juge Salvini conclut, sur la base des documents disponibles et des témoignages recueillis, qu’Aginter Press, une façade de la CIA, avait joué un rôle décisif dans les opérations de guerre clandestines menées en Europe de l’Ouest et avait entrepris une série d’attentats très meurtriers en vue de discréditer les communistes italiens. [19]
Ces faits furent confirmés en mars 2001 par le général Giandelio Maletti, ancien patron du contre-espionnage italien, qui témoigna dans le cadre du procès de militants d’extrême droite accusés d’avoir provoqué la mort de 16 personnes lors des attentats de la Piazza Fontana. Devant le tribunal de Milan, Maletti déclara que : « La CIA, suivant les directives de son gouvernement, voulait faire naître un nationalisme italien capable d’enrayer le basculement à gauche du pays et, dans cette optique, il n’est pas impossible qu’elle ait fait appel à des terroristes d’extrême droite ». Ce témoignage capital assimilait la CIA à une organisation terroriste. « N’oubliez pas que c’est Nixon qui était alors aux affaires », rappela le général, « et Nixon n’était pas un type ordinaire, un très fin politicien mais un homme aux méthodes peu orthodoxes ». [20] Le juge italien Guido Salvini confirma que tous les pistes conduisaient à « un service de renseignement étranger ». « Par “service de renseignement étranger”, vous entendez la CIA ? », insistèrent les journalistes italiens à qui Salvini fit cette réponse prudente : « Nous sommes en mesure d’affirmer que nous savons pertinemment qui a participé à la préparation des attentats et qui était assis à la table lorsque les ordres ont été donnés. C’est incontestable. » [21]
Non content de lutter contre le communisme en Italie, le capitaine Guérain-Sérac était fermement résolu à mener le combat à l’échelle mondiale. Dans ce but, des agents d’Aginter, dont l’Américain Jay Sablonsky, participèrent aux côtés de la CIA et des Bérets Verts à la tristement célèbre contre-guérilla au Guatemala qui fit, entre 1968 et 1971, environ 50000 morts, des civils pour la plupart. Les hommes d’Aginter étaient également présents au Chili en 1973 où ils participèrent au coup d’État par lequel la CIA remplaça le Président socialiste démocratiquement élu Salvador Allende par le dictateur Augusto Pinochet. [22] Depuis le refuge que constituait la dictature d’extrême droite de Salazar, Aginter Press pouvait ainsi envoyer ses soldats de l’ombre combattre dans de nombreux pays du monde entier.
Cette situation perdura jusqu’à la « Révolution des œillets » de mai 1974 qui mit un terme à la dictature et ouvrit la voie au rétablissement de la démocratie au Portugal. Les combattants de l’ombre savaient que la survie de leur organisation était étroitement liée à celle du régime totalitaire. En apprenant que des officiers de gauche de l’armée portugaise préparaient un putsch qui devait initier la Révolution des œillets, les agents d’Aginter complotèrent avec le général Spinola en vue d’éliminer les centristes portugais. Ils prévoyaient d’envahir l’archipel des Açores afin d’en faire un territoire indépendant et de l’utiliser comme une base arrière pour lancer leurs opérations sur le continent.
Le projet ayant échoué, Aginter fut balayée en même temps que la dictature quand le 1er mai 1974 les officiers gauchisants prirent le pouvoir mettant ainsi un terme à près de 50 ans de totalitarisme. Trois semaines plus tard, le 22 mai, sur ordre des nouveaux dirigeants du pays, des unités spéciales de la police portugaise investirent le quartier général d’Aginter Press de la Rua das Pracas à Lisbonne afin de fermer la sinistre agence et de saisir tout le matériel. Mais quand elles arrivèrent sur place, les locaux avaient déjà été vidés. Grâce à leurs contacts au sein des services de renseignement, les agents de l’organisation avaient pu être prévenus à temps et disparaître dans la nature, aucun d’entre eux ne fut arrêté. Dans leur précipitation, ils oublièrent cependant quelques documents. Les forces de police parvinrent à recueillir un grand nombre de preuves établissant la responsabilité de la filiale de la CIA Aginter Press dans de nombreux actes de terrorisme.
Comme la jeune démocratie tentait d’en finir avec l’ancien appareil sécuritaire hérité de la dictature, la PIDE, les services secrets militaires et la Legiao Portuguesa furent dissous. La « Commission pour le démantèlement de la PIDE et de la Légion Portugaise » (Comissao de Extinçao da PIDE e da Legiao) découvrit bientôt que la PIDE avait, avec le concours de la CIA, dirigé une armée secrète baptisée Aginter Press ; elle demanda à consulter les dossiers réunis sur l’Agence suite à la perquisition de ses locaux et qui renfermaient toutes les preuves nécessaires. Pour la première fois, l’histoire de l’armée secrète portugaise allait faire l’objet d’une enquête. Mais soudain tous les dossiers se volatilisèrent. « Le dossier “Aginter Press” fut dérobé à la Commission pour le démantèlement de la PIDE et de la Légion Portugaise et disparut définitivement », déplora le quotidien portugais O Jornal quelques années plus tard dans un article consacré au réseau Gladio. [23]
Comment cela a-t-il pu se produire ? Pourquoi la commission s’est-elle montrée aussi négligente face à des informations aussi essentielles ? L’Italien Barbachetto qui travaille pour le magazine politique milanais L’Europeo écrivit par la suite : « Trois de mes collègues étaient présents lors de la saisie des archives d’Aginter. Ils n’ont pu photographier que quelques fragments de la quantité considérable de données recueillies ce jour-là. » Sous les titres « Mafia » ou « Contributeurs financiers allemands », les documents saisis révélaient les noms de codes des partenaires d’Aginter. « Les documents ont été détruits par l’armée portugaise », indiquait Barbachetto, « elle cherchait visiblement à éviter des incidents diplomatiques avec les gouvernements italien, français et allemand, incidents qui n’auraient pas manqué de survenir si les activités d’Aginter dans ces pays avaient été dévoilées ». [24]
La PIDE fut remplacée par un nouveau service de renseignement portugais, le SDCI, qui enquêta sur Aginter et conclut que la sinistre organisation avait eu 4 missions. Tout d’abord, elle avait servi de « bureau d’espionnage dirigé par la police portugaise et, à travers elle, par la CIA, le BND ouest-allemand ou “Organisation Gehlen”, la Direccion General de Seguridad espagnole, le BOSS sud-africain et, plus tard, le KYP grec ». Parallèlement à cette fonction de collecte de renseignement, Aginter Press avait également fait office de « centre de recrutement et d’entraînement de mercenaires et de terroristes spécialisés dans le sabotage et l’assassinat ». Selon le rapport du SDCI, l’Agence avait aussi été un « centre stratégique pour des opérations d’endoctrinement d’extrême droite et néo-fasciste en Afrique sub-saharienne, en Amérique du Sud et en Europe menées en collaboration avec des régimes fascistes ou assimilés, des figures bien connues de l’extrême droite et des groupes néo-fascistes actifs au niveau international ». Enfin, Aginter était la couverture d’une armée secrète anticommuniste, une « organisation fasciste internationale baptisée “Ordre et Tradition” avec son aile paramilitaire, l’OACI, “Organisation Armée contre le Communisme International” ». [25]
Après la chute de la dictature, Guérain-Sérac et ses activistes anticommunistes fuirent le Portugal pour l’Espagne voisine où, sous la protection de Franco, ils établirent leur nouveau quartier général à Madrid. En échange de l’asile politique, les combattants d’Aginter, fidèles à leur engagement, se mirent à la disposition des services secrets espagnols pour traquer et éliminer les dirigeants du mouvement séparatiste basque ETA. Ils poursuivirent leurs opérations clandestines à l’étranger et œuvrèrent notamment à discréditer le Front de Libération National algérien. « Je peux vous citer un autre exemple particulièrement intéressant », déclara le juge Salvini aux sénateurs italiens et il leur révéla comment en 1975, depuis leur base espagnole, les hommes de Guérain-Sérac assistés de l’Américain Salby et d’extrémistes français, italiens et espagnols, avaient organisé une série d’attentats qu’ils signaient SOA afin de compromettre les Soldats de l’Opposition Algérienne.
« Les bombes furent placées dans les ambassades algériennes en France, en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne » et détériorèrent l’image de l’opposition algérienne alors qu’en réalité « les attentats étaient l’œuvre du groupe de Guérain-Sérac, ce qui donne une idée de ses capacités de dissimulation et d’infiltration ». La bombe posée devant l’ambassade algérienne à Francfort n’explosa pas et fut soigneusement examinée par la police allemande. « Pour comprendre les liens unissant Guérain-Sérac et Aginter Press, il suffit d’observer la complexité de l’engin explosif », souligna le juge Salvini. « Il contenait du C4, un explosif utilisé exclusivement par l’armée américaine dont on ne retrouve la trace dans aucun attentat commis par des anarchistes. Je le répète, c’était une bombe très sophistiquée. Or Aginter disposait de C4, on peut donc aisément en déduire les appuis dont elle a pu bénéficier. ». [26]
Quand le régime dictatorial s’effondra à la mort de Franco le 20 novembre 1975, Guérain-Sérac et son armée secrète furent une fois de plus contraints de prendre la fuite. La police espagnole prit tout son temps pour enquêter sur les traces qu’Aginter laissa derrière elle et ce n’est qu’en février 1977 qu’elle perquisitionna au 39 de la rue Pelayo, le quartier général de l’organisation, et découvrit un véritable arsenal composé de fusils et d’explosifs. Mais Delle Chiaie, Guérain-Sérac et leurs soldats avaient depuis longtemps fui l’Espagne pour l’Amérique latine où beaucoup d’entre eux choisirent le Chili comme nouvelle base pour leurs opérations. Guérain-Sérac fut aperçu pour la dernière fois en Espagne en 1997. [27]
L’armée secrète anticommuniste portugaise fit une nouvelle fois parler d’elle en 1990, quand le Premier ministre Giulio Andreotti révéla que des armées stay-behind bâties par l’OTAN existaient en Italie et dans d’autres pays. Le 17 novembre 1990, la vague atteignit Lisbonne où le quotidien Expresso rapporta sous le titre « Gladio. Les Soldats de la guerre froide » que « le scandale a franchi les frontières de l’Italie puisque l’existence de réseaux secrets Gladio a été confirmée officiellement en Belgique, en France, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Allemagne et semi-officiellement en Suède, en Norvège, au Danemark, en Autriche, en Suisse, en Grèce, en Turquie, en Espagne, au Royaume-Uni et au Portugal ». [28]
Très préoccupé, le ministre de la Défense portugais Fernando Nogueira déclara publiquement le 16 novembre 1990 qu’il n’avait pas connaissance de l’existence d’une branche du réseau stay-behind au Portugal et prétendit que ni son ministère ni l’État-major des armées portugaises ne disposaient « d’informations quelles qu’elles soient concernant l’existence ou l’activité d’un “structure Gladio” au Portugal ». [29] Le journal portugais Diario De Noticias regretta que : « Les déclarations laconiques de Fernando Nogueira soient corroborées, d’une manière ou d’une autre, par d’anciens ministres de la Défense, tels que Eurico de Melo et Rui Machete, ainsi que par [l’ancien ministre des Affaires étrangères] Franco Nogueira et le maréchal Costa Gomes, qui nous ont confirmé qu’ils ne savaient absolument rien de cette affaire. La même position a été adoptée par des parlementaires de l’opposition membres de la Commission parlementaire de la Défense. » [30].
Costa Gomes, qui avait été officier de liaison auprès de l’OTAN, soutint qu’il n’avait jamais eu connaissance d’un réseau clandestin bien qu’il eût « assisté entre 1953 et 1959 à toutes les réunions de l’Alliance ». Dans le même temps, il reconnut qu’il n’était pas impossible qu’un Gladio portugais ait existé avec le soutien de la PIDE et de certaines personnes étrangères au gouvernement. « De telles connexions », expliqua Costa Gomes, « si elles ont vraiment existé, n’auraient pu fonctionner que parallèlement aux structures officielles » et lui auraient donc été totalement inconnues. Sur le même mode, Franco Nogueira, qui avait été ministre des Affaires étrangères sous Salazar, déclara : « Je n’ai jamais soupçonné l’existence de cette organisation. Ni lorsque j’étais aux Affaires étrangères et que je côtoyais des responsables de l’OTAN ni plus tard.  » Il précisa que si Gladio avait opéré au Portugal, « cette activité aurait certainement été connue du Dr Salazar ». Comme le sous-entendait Nogueira, Salazar aurait certainement communiqué cette information au chef de sa diplomatie : « J’ai beaucoup de mal à imaginer que ce réseau ait entretenu des liens avec la PIDE ou la Legiao Portuguesa. C’est pourquoi je suis convaincu que ce Gladio n’a jamais existé dans notre pays même si, bien sûr, dans la vie, rien n’est impossible. » [31].
Tandis que les représentants du gouvernement se refusaient à divulguer toute information sur la guerre secrète, la presse portugaise ne pouvait que constater l’évidence et déplorer que « visiblement, plusieurs gouvernements européens [avaient] perdu le contrôle de leurs services secrets » tout en dénonçant la « doctrine de confiance limitée » adoptée par l’OTAN. « Une telle doctrine implique que certains gouvernements n’en auraient pas suffisamment fait pour combattre le communisme et qu’il n’était donc pas nécessaire de les tenir informés des activités de l’armée secrète de l’OTAN. » [32] Seul un haut gradé de l’armée portugaise consentit à révéler certains pans du secret sous couvert de l’anonymat. Un général, qui avait commandé l’État-major portugais, confirma à un journaliste d’O Jornal qu’un « service d’information parallèle avait bel et bien existé au Portugal et dans les colonies, dont le financement et le contrôle n’étaient pas du ressort des forces armées mais dépendaient du ministère de la Défense, du ministère de l’Intérieur et du ministère des Affaires coloniales. En outre, ce service parallèle était directement lié à la PIDE et à la Legiao Portuguesa. » [33] Il n’y eut aucune enquête officielle sur le sujet, à peine un simple rapport parlementaire. Le mystère soulevé par ces vagues confirmations demeure par conséquent entier.

[1] John Palmer, « Undercover NATO Group ‘may have had terror links’ » dans le quotidien britannique The Guardian du 10 novembre 1990.
[2] Michael Parenti, Against Empire (City Light Books, San Francisco, 1995), p.143.
[3] Joao Paulo Guerra, « ‘Gladio’ actuou em Portugal » dans le quotidien portugais O Jornal du 16 novembre 1990.
[4] Senato della Repubblica. Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabiliy delle stragi : Il terrorismo, le stragi ed il contesto storico politico. Redatta dal presidente della Commissione, sénateur Giovanni Pellegrino. Rome 1995, p.204 and 241.
[5] Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabili delle stragi. 12e session, 20 mars 1997
[6] Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabili delle stragi. 9e session, 12 février 1997
[7] Jeffrey M. Bale, « Right wing Terrorists and the Extraparliamentary Left in Post World War 2 Europe : Collusion or Manipulation ? » Dans le périodique britannique Lobster Magazine, n°2, octobre 1989, p.6.
[8] Hebdomadaire français Paris Match, novembre 1974. Cité dans Stuart Christie, Stefano delle Chiaie (Anarchy Publications, Londres, 1984), p.27.
[9] Egmont Koch et Oliver Schröm, Deckname Aginter. Die Geschichte einer faschistischen Terror Organisation, p.4. (Essai non publié de 17 pages. Non daté, vers 1998).
[10] Voir Christie, delle Chiaie, passim.
[11] Ibid., p.29.
[12] Ce document a apparemment été découvert dans l’ancien bureau de Guérain-Sérac après la révolution portugaise. Il figure dans le dictionnaire du terrorisme en Belgique de Manuel Abramowicz.
[13] Extrait de Christie, delle Chiaie, p.32. Également dans Lobster, octobre 1989, p.18.
[14] Ibid., p.30.
[15] Joao Paulo Guerra, « ‘Gladio’ actuou em Portugal » dans le quotidien portugais O Jornal du 16 novembre 1990.
[16] Ibid. Et Christie, delle Chiaie, p.30.
[17] Senato della Repubblica. Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabiliy delle stragi : Il terrorismo, le stragi ed il contesto storico politico. Redatta dal presidente della Commissione, sénateur Giovanni Pellegrino. Rome 1995, p.157.
[18] Les chercheurs Fabrizio Calvi et Frédéric Laurent, spécialistes des services secrets, ont probablement réalisé le meilleur documentaire sur l’attentat de la Piazza Fontana : Piazza Fontana : Storia di un Complotto diffusé le 11 décembre 1997 à 20 h 50 sur la chaîne publique Rai Due. Une adaptation en français intitulée : L’Orchestre Noir : La Stratégie de la tension fut diffusée en deux partie sur la chaîne franco-allemande Arte les mardi 13 et mercredi 14 janvier 1998 à 20 h 45. Dans leur film, ils interrogent un grand nombre de témoins y compris des juges ayant enquêté pendant des années sur l’affaire, Guido Salvini et Gerardo D’Ambrosio, des activistes fascistes comme Stefano Delle Chiaie, Amos Spiazzi, Guido Giannettini, Vincenzo Vinciguerra et le capitaine Labruna, l’ancien Premier ministre Giulio Andreotti ainsi que Victor Marchetti et Marc Wyatt de la CIA.
[19] Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabili delle stragi. 9e session, 12 février 1997
[20] Philip Willan, « Terrorists ‘helped by CIA’ to Stop Rise of Left in Italy » dans le quotidien britannique The Guardian du 26 mars 2001. Willan est un spécialiste des interventions secrètes états-uniennes en Italie. Il a signé le très intéressant Puppetmasters. The Political Use of Terrorism in Italy (Constable, Londres, 1991).
[21] Quotidien italien La Stampa du 22 juin 1996.
[22] Peter Dale Scott, « Transnational Repression : Parafascism and the US » dans le périodique britannique Lobster Magazine, n°12, 1986, p.16.
[23] Joao Paulo Guerra, « ‘Gladio’ actuou em Portugal » dans le quotidien portugais O Jornal du 16 novembre 1990.
[24] Koch et Schröm, Aginter, p.8.
[25] Extrait de Christie, delle Chiaie, p.28.
[26] Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabili delle stragi. 9e session, 12 février 1997.
[27] Koch et Schröm, Aginter, p.11–12.
[28] Quotidien portugais Expresso du 17 novembre 1990.
[29] Quotidien portugais Diario de Noticias du 17 novembre 1990.
[30] Aucun auteur spécifié, « Ministro nega conhecimento da rede Gladio. Franco Nogueira disse ao DN que nem Salazar saberia da organizacao » dans le quotidien portugais Diario de Noticias, du 17 novembre 1990.
[31] Ibid.
[32] Aucun auteur spécifié, « Manfred Woerner explica Gladio. Investigadas ligacoes a extrema-direita » dans le quotidien portugais Expresso du 24 novembre 1990.
[33] Joao Paulo Guerra, « ‘Gladio’ actuou em Portugal » dans le quotidien portugais O Jornal du 16 novembre 1990.

http://www.voltairenet.org/article169872.html

"Fin de concession"

Pierre Charles


Le film de PIERRE CARLES " fin de concession " por cocobrownlasectedupal

Secretário de Estado dos Assuntos Fiscais fez 13 viagens em 18 meses para assinar acordos

João Ramos de Almeida

Pouco dias depois de a troika ter divulgado o programa de austeridade e com o Governo em gestão, o secretário de Estado dos Assuntos Fiscais partiu para África numa viagem de duas semanas.
Sérgio Vasques regressou no final de Maio passado com vários "compromissos de celebração" de convenções de dupla tributação e um acordo de troca de informação com Moçambique, mas não respondeu ao PÚBLICO sobre quantos membros do seu gabinete foram e qual o custo para as contas públicas. Em ano e meio, Vasques realizou 13 viagens, especialmente para destinos que funcionam como paraísos fiscais (offshores).

Estas questões têm sido postas, ao longo de meses, sobre viagens realizadas com o mesmo fim por Sérgio Vasques. Sem resposta. Ficam aqui as que foram reportadas oficialmente.

O esforço de assinatura de acordos parece ter-se iniciado em 2009. Assinou-se em Lisboa, com Gibraltar (pelo anterior secretário de Estado) e com Andorra (por José Sócrates).

Sérgio Vasques entrou para o Governo em Outubro de 2009. A 10 de Maio de 2010, esteve nas Bermudas, no distrito de Paget, para assinar o acordo sobre troca de informações de matéria fiscal (ATI). Três dias depois, foi a Georgetown, ilhas Caimã, para outro ATI. Os acordos - reza a nota oficial de 17 de Maio - "habilitarão as autoridades portuguesas a solicitar (...) elementos relevantes ao combate à fraude e evasão fiscal" e limpam os territórios da lista negra de 83 paraísos fiscais, fixada na portaria 150/2004.

A 9 de Julho, sexta-feira, o secretário de Estado foi a Londres para assinar os ATI com os paraísos de Guernsey, Jersey e ilha de Man. Passados uns dias, a 14 de Julho, o embaixador Moraes Cabral assinou em Nova Iorque o ATI com o território de Santa Lúcia. A 29 de Julho, uma quinta-feira, Sérgio Vasques deslocou-se às ilhas caribenhas de S. Cristóvão e Nevis. A 27 de Agosto, sexta-feira, Sérgio Vasques esteve na Cidade do Panamá para assinar a convenção para evitar a dupla tributação (CEVT) e, na segunda-feira seguinte, esteve em Bogotá, na Colômbia. A 14 de Setembro, foi a Londres assinar os ATI com Antígua e Barbados. E voltou lá, a 5 de Outubro, para assinar com Dominica e ilhas Virgens britânicas.

Estas viagens motivaram algum desconforto na administração fiscal. Ao PÚBLICO, foi fornecida a lista daquelas viagens, mas nada sobre a equipa mobilizada e custo de viagens. "As viagens foram feitas em classe económica", foi a única resposta.

A 22 de Outubro, sexta-feira, nova ida a Londres (ATI com Belize e CEDT com os Barbados). Em Novembro, ida a Luanda para dar "o arranque com as autoridades angolanas ao processo de negociação" de CEDT. Cinco pessoas terão ido de Lisboa, segundo informação recolhida pelo PÚBLICO e não desmentida. Em Dezembro, novos rumores sobre viagens e o PÚBLICO voltou a questionar as Finanças. Silêncio.

A 14 de Janeiro de 2011, sexta-feira, Sérgio Vasques assinou um ATI em Monróvia, na Libéria. A 10 de Março, é assinada a CEDT com a Noruega, mas em Lisboa. E, finalmente, as duas semanas deste mês em África.

A embaixada angolana precisa que a viagem decorreu de 15 a 22 de Maio. As Finanças justificaram-na com a representação na 2.ª Cimeira de ministros das Finanças da CPLP, a 19 e 20 de Maio. Mas que o "secretário de Estado deslocou-se mais cedo para Luanda a fim de reunir com embaixadores de vários países africanos que não são membros da CPLP", para os "sensibilizar para a importância" dos acordos fiscais. A 17 de Maio, seguiu-se o seminário Promovendo oportunidades de financiamento do investimento organizado pela SOFID e, depois, "deslocou-se dois dias à Namíbia, a fim de reunir com o vice-ministro das Finanças para uma ronda política sobre as negociações do acordo para evitar a dupla tributação". O que conseguiu? "Conseguiu-se obter do Governo angolano um compromisso quanto à celebração do ADT". Obteve-se do Governo de Timor-Leste e S. Tomé "a concordância quanto à celebração" do ADT, e assinou-se um acordo ATI com Moçambique.

http://economia.publico.pt/Noticia/secretario-de-estado-dos-assuntos-fiscais-fez-13-viagens-em-18-meses-para-assinar-acordos_1497319

Barroso gastou 249 mil euros em voos privados

O dinheiro dos contribuintes da União Europeia tem pago mais do que os apoios financeiros para evitar a bancarrota de alguns Estados-membros. Também tem sido gasto em voos em jactos privados, quartos em hotéis de topo e joalharia de luxo por membros da Comissão Europeia, liderada por Durão Barroso.

Segundo o britânico "The Guardian", que cita o trabalho de uma organização dedicada ao jornalismo de investigação, o gabinete de Durão Barroso, presidente da Comissão Europeia (CE), acumulou uma factura 249 mil euros em jactos particulares na altura em que participou da convenção sobre alterações climáticas das Nações Unidas, em 2009.
Esta factura, que diz respeito a um período de nove meses, é uma pequena parte dos 7,5 milhões de euros gastos pela CE em viagens em jactos privados nos últimos cinco anos.
Além destes voos, o gabinete de Durão Barroso e de outros 35 comissários gastaram 28 mil euros no luxuoso Hotel Peninsula em Nova Iorque, durante a participação na convenção das Nações Unidas.
A investigação denuncia ainda 75 mil euros gastos na recepção (cocktail) de uma conferência sobre ciência ("Discovery 09"), além de 300 mil euros em outros eventos descritos na contabilidade da Comissão Europeia como festas (cocktail parties) no mesmo ano.
Vinte mil euros foram gastos em lembranças oferecidas aos oradores convidados pela Comissão desde 2008, incluindo joalharia da marca de luxo Tiffany.
Estas revelações aumentam ainda mais a tensão nas negociações sobre o pedido de Bruxelas para um aumento orçamental de 4,9% no próximo ano.


http://www.jn.pt/PaginaInicial/Mundo/Interior.aspx?content_id=1869195&page=-1

Salários portugueses caem mais do que gregos

Funcionários públicos vão perder até 2013 quase dois salários por ano.

Portugal é o país da Zona Euro onde os salários vão sofrer a maior queda real, mesmo superior à prevista para a Grécia. Os números são da Comissão Europeia e reflectem, em grande parte, as medidas aplicadas aos funcionários públicos. Em 2013, o funcionário público médio estará a receber quase menos dois salários - o equivalente ao subsídio de férias e 13º mês - do que em 2010. A quebra salarial variará entre 7% e 17%. 

http://www.jornaldenegocios.pt/home.php?template=SHOWNEWS_V2&id=488577

02/06/2011

Afinal o Governo admite subir as taxas do IVA



http://sicnoticias.sapo.pt/economia/;jsessionid=569E8D0C1794D59648A9EF7A3D31E00C.p2#poll_86_527458
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