À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
12/12/2009
Premier tableau de bord de la pauvreté
La pauvreté [1] a augmenté de 2 % en 2007 d’après le premier rapport du suivi de l’objectif de baisse d’un tiers de la pauvreté en 5 ans adressé au Parlement par Martin Hirsch, Haut-commissaire aux solidarités actives. Ce tableau fournit une vision plus large de la pauvreté que le simple taux de pauvreté habituellement employé et décline les objectifs du gouvernement pour chaque indicateur.
On constate que la proportion de personnes très pauvres (sous le seuil de 40 % du niveau de vie médian, soit 606 € par mois) est stable tandis que la pauvreté des jeunes de 18-25 ans progresse de 6 %. Le panorama s’étend aussi à plusieurs domaines capitaux pour l’insertion sociale : en matière de logement, un tiers des demandes de logement opposables ont été satisfaites ; le nombre de jeunes sans qualification qui sortent de l’école reste stable ; le nombre de bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU) qui renoncent à des soins pour des raisons financières a progressé de 8 % depuis 2004 ; le nombre de ménages surendettés atteignait quant à lui 160 000 personnes fin 2008.
Au final, ce tableau doit servir à apprécier l’action du Gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté en comparant les dernières statistiques avec les objectifs fixés. Toutefois, pour pallier les longs délais de publication des statistiques officielles, des prévisions de taux de pauvreté ont été effectuées sur les années 2008 et 2009 : elle devrait baisser de 5,5 %... Et le rapport conclut que "l’engagement du gouvernement pour réduire la pauvreté doit être maintenu", sans tenir compte de la crise économique et de tous les indicateurs déjà dans le rouge.
NL
[1] au seuil de 60 % du niveau de vie médian, soit 910 € par mois pour un célibataire
http://www.inegalites.fr/spip.php?page=la_breve&id_breve=639
Copenhague : le top 10 du marketing climatique
Rue89. 5 décembre 2009 par Sophie Verney-Caillat
Les associations déploient des moyens médiatiques démesurés pour le festival mondial de la planète. Décryptage.
« C'est un peu la société du spectacle au niveau mondial, mais l'enjeu est simple : à Copenhague, il y aura 15 000 membres d'ONG, 5000 journalistes, 500 blogueurs… et deux décisionnaires par Etat. » Le constat, c'est Jacques-Olivier Barthes, le directeur de la communication du WWF, qui le tire lui-même lors du lancement de l'opération « un new deal médiatique ».
1) Le plus global : faire « Tck Tck Tck » devant sa webcam
C'est l'histoire d'une expression qui se veut une forme de slogan espéranto : prononcez « tic tic tic », écrivez Tck Tck Tck et comprenez « tic tac », comme les secondes qui s'écoulent avant l'ouverture du sommet. Partie du Global humanitarian forum, l'ONG fondée par Kofi Annan, l'initiative a été conçue comme une publicité géante par l'agence Havas.
Isabelle Kurata, directrice d'ACT responsible a joué les entremetteuses entre l'ancien secrétaire général de l'ONU et Havas worldwide. Elle décrypte :
« Cette campagne couvre l'ensemble des outils de la pub : le slogan, l'horloge, la possibilité de télécharger sa vidéo… Elle est ultra-moderne et utilise tous les médias, les stars, peut impliquer les entreprises. Elle est très globale et transversale. »
C'est toute l'originalité de cet outil : comme Mélanie Laurent ou Lily Allen, vous pouvez devenir un « allié du climat », en :
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faisant un don en ligne. Comme le remarque Frédéric bardeau, publicitaire à l'agence Limite :
« Il se trouve que nous sommes en décembre, plus gros mois de collecte des ONG (en raison de Noël, et pour des motifs fiscaux), donc tout le monde s'est mis la pression, d'autant qu'avec des polémiques comme le téléthon ou la récente enquête sur le business des donateurs, le public a moins confiance. Et puis, si Copenhague échouait, les ONG ne veulent pas qu'on leur fasse porter le chapeau. »
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téléchargeant le logo et le kit de com pour les mettre dans sa signature. Une cinquantaine d'entreprises l'auraient déjà fait dans le monde
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faisant du lobbying sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter
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faisant soi-même « tic tic tic » devant la webcam, ce qui fera de vous un allié du climat, à l'image de Kofi Annan : (voir la vidéo)
Mais vous pouvez aussi le rendre moins grave et plus personnel, à la façon de José Cura, chanteur argentin. (Voir la vidéo)
10 millions de gens se seraient prêtés au jeu, mais bien moins que ceux qui ont entendu le clip « Beds Are Burning », reprise d'un titre de Midnight Oil.
2) Le plus fun : la pétition musicale
C'est LE tube de Copenhague, pas moins de 60 artistes (dont Lily Allen, Bob Geldof, Youssou N'Dour, Simon Le Bon de Duran Duran, Fergie…) entonnent le « Beds Are Burning » du groupe de rock australien Midnight Oil. Cette déclinaison chantée de la campagne Tck tck tck est une sorte de « We Are The World, USA For Africa » des années 2000. Mais surtout, c'est une pétition en ligne, puisqu'en téléchargeant la vidéo on devient aussi un « allié climatique ».
Outre que le clip est très bien fait et qu'il y a du beau monde, l'essentiel est d'écouter les paroles :
« How can we sleep/dance when our beds are burning… »
(Comment pouvons-nous dormir/danser quand nos lits brûlent ? )
« Time has come… it's for the earth, it's for our land. A fact's a fact, the heat is on. »
(L'heure est venue… c'est pour la terre, c'est pour notre terre. C'est un fait que le réchauffement est là.)
Efficace autant que simple, jeune et branché, cela permet de rentrer dans tous les esprits.
3) Le plus swing : le concert pour la planète
La recette est ancienne, Al Gore l'a usée jusqu'à la corde, mais tant qu'on a une bonne tête d'affiche, ça marche. Et tant pis si on dit ensuite que le public ne comptait que des militants convaincus de leur capacité à agir contre le réchauffement climatique. On se souvient qu'en 2007, il avait rassemblé 600 000 personnes sur la plage de Copacabana -et devant Lenny Kravitz. (Voir la vidéo)
A Paris le 22 novembre, toute la coalition de l'ultimatum climatique s'était donnée rendez-vous au Zénith pour écouter Tryo, Yannick Noah et Zazie et faire un maximum de bruit. (Voir la vidéo)
Un événement festif autant que militant, qui fut surtout l'occasion de faire connaître la coalition Ultimatum Climatique. Une alliance d'ONG qui a eu l'intelligence d'être hébergée sous l'adresse www.copenhague-2009.com et donc de remonter tout en haut des moteurs de recherche.
4) Le plus efficace : la coalition autour de l'ultimatum
Ul-ti-ma-tum, le mot est choc, mais à la hauteur des exigences de cette coalition de 11 ONG à la fois environnementales et de solidarité qui demandent, dans leur appel :
« Les pays industrialisés, dont la France, doivent s'engager collectivement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici à 2020 par rapport à 1990. »
Car « on ne négocie pas, on agit ». Le message est radical et anxiogène, y compris lorsqu'il est récité par une série de stars bien mises en scènes. En noir et blanc, tandis que l'horloge fait tic tac, Marion Cotillard comme Marc Jolivet sont ramenés au rang de simples citoyens qui ont peur pour leur avenir. (Voir la vidéo)
Plus gai, ce flashmob organisé à Paris 100 jours avant Copenhague :
Le but de tout cela ? Afficher le maximum de signatures sur le compteur en haut du site. 470 000 à l'heure où nous écrivons ce papier, c'est encore loin du million espéré.
Mais déjà, avoir réuni les 11 associations d'habitude concurrentes est une belle prouesse. Là encore, chacun peut devenir un militant qui relaie les messages sur ses réseaux sociaux grâce au « kit » qui lui est fourni clés en mains.
Toute la panoplie de communication est bien employée, notamment la fiction avec cette vidéo où l'on voit trois mâles en train de débattre autour d'une bière de leur mode de vie : il y a celui qui revient d'un safari en Namibie et celui qui est allé dans une ferme bio en Roumanie (et dont les autres se paient la gueule).
Morale de l'histoire ? « Qui paie l'addition ? », demande la serveuse. « Nos copains là-bas », répondent ces trois destructeurs de planète. (voir la vidéo)
5) Le plus simple : voter pour la planète
La marque WWF, spécialiste de notre planète, nous le dit :
« Votez planète sur earthhour.org, il est temps de faire entendre notre voix car le réchauffement climatique ne dépend pas du pays où vous habitez, mais de la planète où vous habitez. » (Voir la vidéo)
C'est une sorte de référendum dont la question est, comme toujours, assez simple sauf que là, il n'y a pas de oui ou non, on « vote planète » et c'est tout. Puis on le fait savoir à son réseau social.
Pas d'objectif de votants à atteindre, comme l'explique Jacques-Olicier Barthes, le directeur de la communication du WWF France : « C'est un gimmick fédérateur. Certes, c'est simplifié mais tant que 6 milliards de personnes n'auront pas “voté planète”, j'estime qu'il n'y aura pas assez de mobilisation. »
6) Le plus enfantin : les lanternes
La marque au Panda sait parler aux enfants et sait faire parler les enfants, comme le montre cette vidéo de sa branche américaine. (Voir la vidéo)
Avec sa propre chaîne de télé, Inside Cop15, l'association aura ses militants-blogueurs qui proposeront du contenu à tous les médias qui voudraient s'en servir. A côté de ce déploiement impressionnant, une campagne physique est organisée : les enfants du monde entier sont invités à fabriquer des lanternes qui seront mises en valeur le 16 décembre lors de la grande manifestation « éteignez la lumière », organisée habituellement en mars de chaque année.
7) Le plus imagé : le patchwork
Les Amis de la Terre, association petite en France mais forte d'un réseau de 77 pays, va déployer « peu d'argent mais beaucoup, beaucoup d'amour », assure Annah Mowat, chargée de mobilisation pour Copenhague.
Exemple : elle a affrêté un train subventionné jusqu'à Bruxelles et qui embarquera 400 militants le 11 décembre. Les journalistes qui n'auront pas la chance d'aller au Danemark en train sont chaleureusement invités « à faire des photos, car ce sera très visuel » :
« Tout le monde sera habillé en bleu et on montera dans le train comme une grande rivière humaine, ça montrera qu'ensemble on est plus forts que seuls, comme des gouttes d'eau dans l'océan. »
Mais surtout, les Amis de la Terre ont mis leurs militants à la couture : chacun a découpé un carré de tissu de 35 cm sur 35 cm qui seront assemblés. Le patchwork ainsi formé sera déployé pour la première fois ce samedi 5 décembre devant l'église Saint-Eustache à Paris à 12h18, à l'occasion d'un grand flashmob.
Comme dans ce clip, on verra des petits humains qui, tous ensemble, peuvent écrire leur futur, à condition que « les hommes en cravate » les écoutent. (Voir la vidéo)
Annah Mowat : « C'est une manière créative et ludique de s'exprimer pour nos nombreux groupes locaux. Le 12 décembre on déploiera notre patchwork mondial à Copenhague. »
8) Le plus glamour : se déclarer avec Cate Blanchett
« Vous parlez terre ? » Evidemment, en anglais, ça passe mieux : « Do you speak earth ? I speak earth »… surtout quand c'est l'actrice australienne Cate Blanchett qui vous le dit. (Voir la vidéo)
Pour le reste, rien de très original dans cette initiative fondée par un think tank scandinave, Copenhagen Climate Council, créé spécialement pour le sommet de Copenhague. On y trouve, au-delà du pack marketing habituel, beaucoup de ressources orientées business… et bien sûr la traditionnelle pétition en ligne.
9) Le plus dangereux : la prise de l'Assemblée
L'initiative solitaire de Greenpeace de prendre d'assaut l'Assemblée nationale a étonné les ONG alliées et provoqué une plainte du président de l'Assemblée nationale. (Voir la vidéo)
Karine Gavand, chargée de campagne climat, estimait très légitime cette action destinée à dire à Sarkozy :
« Il est temps de passer aux actes. L'idée, c'était pas d'être spectaculaire mais de prendre la parole… de pouvoir, à partir de ce temple de la démocratie, faire passer un message qui concerne les citoyens. »
Cette action fait partie d'une « palette d'outils » déployée par l'association, mais d'autres « actions directes non violentes qui sont la marque de Greenpeace » sont prévues, y compris dans la capitale danoise hautement sécurisée.
10) Tout ça pour quoi ?
Cette liste non exhaustive oublie :
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Hopenhagen, une opération de communication et de marketing mondiale lancée par les Nations unies, l'Association internationale de la publicité (AIP) et une coalition formée des plus grandes agences de presse, de marketing et de publicité au monde
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En ligne pour la planète, qui réunit pas mal de médias français et organise des tchats avec des personnalités du développement durable
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Et la viande ? , qui lance une grève de la viande pour le sommet, dans le but d'attirer l'attention sur l'importance de l'élevage dans les émissions de gaz à effet de serre
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Seal the deal, une autre campagne de communication des Nations unies
J'en passe et des meilleurs. A quoi toute cette agitation servira ? Les décideurs auront-ils suffisamment la pression pour signer des engagements contraignants ? Pour Jean-Marc Gancille, co-fondateur du collectif »Publicitaires éco-socio-innovants » :
« Le retour sur investissement en terme de mobilisation citoyenne de toute l'énergie consacrée par les associations et les militants est plutôt décevant.
Les outils sont de plus en plus sophistiqués, les événementiels originaux, les discours pertinents et corroborés par l'actualité, les moyens diversifiés (flyers, films, courts métrages, buzz…), mais on peine collectivement à drainer de l'engagement au-delà d'un cercle de convaincus. »
http://www.lelotenaction.org/rubrique,top-10-du-marketing-climatique,494450.html
" LES STATUES MEURENT AUSSI "
À travers l'art africain et plus spécialement les statues et les masques, Alain Resnais et Chris Marker filment une virulente diatribe contre les insoupçonnables méfaits du colonialisme des créations authentiques, liées à la spécificité de la culture panthéiste et magique de ces régions pour la remplacer, petit à petit, par une activité artistique commerciale mercantile et de série... Les statues meurent aussi fut interdit par la censure de 1953 à 1963."
Problemas Sociais e Desenvolvimento
"O processo de globalização econômica, permeado pela busca da competitividade e eficiência, tem contribuído para o aumento das situações de vulnerabilidade social. A dimensão da pobreza tomou proporções elevadas e ameaça a ordem e a coesão social. Com o avanço das concepções neoliberais, os problemas sociais têm se agravado, especialmente em função do recuo do Estado na regulamentação econômica do bem-estar social. É nesse contexto que a noção de responsabilidade assume crescente
importância nas questões sociais atuais. Em Portugal, a questão da RSE ganha relevância a partir do lançamento do Livro Verde. Cada vez mais, um número maior de empresas engajam em ações relacionadas com a RSE. Mas, a RSE no país ainda é bem modesta e tem muitos desafios a superar, especialmente de caráter ético. No entanto, para a uma maior adesão da RSE pelas empresas é preciso que haja intervenções e ações de fomento a mesma. Assim, esse estudo tenta abrir a discussão dos problemas enfrentados pelo país e os caminhos que se deve percorrer para um maior desenvolvimento da RSE, como forma de fomentar o desenvolvimento sustentável e promover a redução das desigualdades frente ao mundo globalizado." - Problemas Sociais e Desenvolvimento
POBREZA E SAÚDE: EVIDÊNCIAS DE CAUSALIDADE EM UM PAINEL DE DADOS PARA O BRASIL
"O objetivo do presente trabalho é analisar com o uso de um painel de dados a existência de causalidade entre indicadores de pobreza e saúde para os estados do Brasil. Alguns estudos evidenciam que a relação entre saúde e pobreza é bi-causal, isto é um baixo nível de renda causa saúde precária e, essa, por sua vez, tende a causar um baixo nível de renda, criando um círculo vicioso conhecido como a chamada armadilha saúde-pobreza. A metodologia utilizada faz uso dos testes sugeridos por Holtz-Eakin, Newey e Rose (1988) e Granger e Huang (1997). Os resultados dos testes de causalidade indicam que saúde causa pobreza no sentido de Granger e vice-versa, ou seja, há uma relação bi-causal entre as variáveis. São evidências que reforçam a necessidade de que as políticas públicas com intuito de reduzir a pobreza e melhorar a saúde da população devem ser implementadas de maneira simultânea."
- Pobreza e Saúde - Evidências de causalidade em um painel …
The Last Lesson
A short feature film about the prospective cultural impact of the debate over the cancellation of Arabic language from Arab schools in Israel
Entretien avec James Baldwin
■ Deuxième partie
■ Troisième partie
Six associations caritatives mises en examen pour escroqueries
Six associations caritatives, soupçonnées de détournements de dons, ont récemment été mises en examen en tant que personne morale pour escroqueries en bande organisée, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
L'Association internationale pour la recherche sur la Maladie d'Alzheimer (Aima), l'Association pour la Recherche sur le Diabète (ARD), Pain et Eau pour l'Afrique (PEA), Village du Monde pour Enfants (VMPE), Agir pour les Enfants du Monde (AEM) et Mission médicale internationale (MMI) ont été mises en examen entre lundi et vendredi par le juge financier Fabrice Naudé, selon cette source, confirmant une information du Parisien.
Elles se sont vu imposer un contrôle judiciaire comprenant le versement d'une caution de 50 000 à 150 000 euros. Les présidents de l'Aima, de l'ARD, de PEA et de VMPE ont également été mis en examen des mêmes chefs. Ressortissants américains, ils ont eu l'autorisation de regagner leur pays. Egalement convoqués, les dirigeants d'AEM et de MMI ne se sont en revanche pas présentés devant le juge, selon cette source.
Les enquêteurs de la Brigade de Répression de la Délinquance astucieuse (BRDA) s'intéressent à la destination réelle de millions d'euros de dons collectés par ces associations, dont la plupart ne disposent en France que d'une simple adresse de domiciliation d'entreprise. Seule une infime partie des dons aurait bénéficié aux causes défendues par ces associations, le reste étant notamment absorbé par des sociétés américaines de marketing direct, chargées de gérer les envois de courriers aux donateurs et de centraliser les dons, soupçonnent les enquêteurs.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/12/six-associations-caritatives-mises-en-examen-pour-escroqueries_1279929_3224.html
La crise du gouvernement allemand causée par le massacre de Kunduz
L’ancien ministre de la Défense, Franz Josef Jung (Union chrétienne-démocrate, CDU) a démissionné de son poste de ministre du Travail au sein de l’actuel gouvernement au cours du week-end. Il a de ce fait payé le prix pour les mensonges auxquels il avait recouru pour dissimuler le massacre de Kunduz de début septembre et qui avait coûté la vie à 142 personnes, y compris de nombreux civils. Pour les mêmes raisons, le chef d’état-major, le général Wolfgang Schneiderhan et le secrétaire d’Etat à la Défense, Peter Wichert, ont également été limogés la veille.
Ces démissions doivent être considérées dans un contexte politique plus vaste. Premièrement, le ministre de la Défense, le commandement militaire et les responsables ministériels n’étaient pas les seuls responsables de la propagation de fausses informations sur les circonstances du bombardement de deux camions citernes transportant du carburant et des victimes civiles qui en résultèrent. Le gouvernement dans son ensemble a tenté de berner la population allemande.
Deuxièmement, le gouvernement n'a été en mesure de le faire que parce que les partis d’opposition au parlement, en premier lieu le Parti social-démocrate (SPD) et les Verts ont soutenu sans réserve la participation de l’Allemagne à la guerre en Afghanistan. Et troisièmement, les événements ont servi à préparer et à justifier une extension massive de la guerre et une offensive militaire de grande envergure.
Partant de là, le tableau suivant se dessine : aux premières heures de la matinée du 4 septembre, à peine quelques heures après que le commandant de l’équipe de reconstruction provinciale à Kunduz, le colonel Georg Klein, eut ordonné une attaque aérienne contre deux camions-citernes remplis de carburant et qui avaient été détournés, il était déjà évident que la majorité des tués étaient des civils.
Le lendemain, une interview fut publiée avec un docteur afghan qui avait soigné les blessés dans un hôpital proche et qui avait confirmé que des enfants se trouvaient parmi les victimes. Deux jours plus tard, le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF), le général américain Stanley McChrystal, s’était rendu sur place. Un journaliste qui l’avait accompagné avait alors publié dans le Washington Post un article donnant de nombreux détails sur l’étendue du massacre.
Le 7 septembre, le premier rapport intermédiaire de l’OTAN sur l’incident mettant lourdement en cause la Bundeswehr (armée allemande) arrivait à Berlin. L’existence de ce rapport fut niée quatre jours durant par le ministère de la Défense allemand et les ministres du gouvernement.
Le 8 septembre, la chancelière Angela Merkel (CDU) présenta une déclaration gouvernementale au Bundestag (parlement). Elle n’exigea pas d’enquête minutieuse des circonstances de l’incident, mais accorda son soutien au ministre de la Défense. Elle défendit les agissements de l’armée avec une rigidité inconnue jusque-là en repoussant toutes critiques et toute « condamnation anticipée » de l’armée. Merkel émit ouvertement la menace : « Je ne tolérerai ceci de personne, ni à l’intérieur ni à l’extérieur. »
L’actuelle affirmation de la chancelière selon laquelle elle aurait été insuffisamment informée par le ministre de la Défense d’alors est tout aussi fausse que l’avait été sa déclaration d’alors selon laquelle aucune critique ne pouvait être faite des agissements de l’armée allemande. Sa déclaration gouvernementale visait les rapports des médias, dont la véracité a entre-temps été confirmée.
Le journal britannique The Guardian avait écrit à l’époque que l’ordre de bombardement avait eu pour conséquence « l’opération militaire la plus mortelle depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale » de l’Allemagne. La prestation agressive de Merkel au parlement était une tentative d'intimider tout reportage critique des médias sur la mission de guerre en Afghanistan et elle a eu un net arrière-goût de censure.
En démissionnant, Jung, Schneiderhan et Wichert jouent le rôle de victimes désignées. Leur départ sert à disculper la chancelière qui a défendu le plus grand crime commis par l’armée allemande depuis le régime nazi à Berlin.
La chancelière Merkel a pu et peut d’ailleurs encore compter sur le fait qu’aucun parti siégeant au parlement n’ose s'opposer à la politique de guerre. Lorsque le SPD et les Verts avaient formé le gouvernement (1998-2005), ils avaient considérablement élargi les missions internationales de l’armée allemande, en déployant l’armée en Afghanistan. Depuis, ils défendent avec véhémence le déploiement militaire au Hindu Kuch en critiquant Merkel par la droite.
C’est ainsi que, lors d’un débat la semaine passée, la présidente de la commission parlementaire de défense, Susanne Kastner (SPD) a déploré le fait que « l’affaire des attaques aériennes de septembre et des victimes civiles » avait mis en cause l’engagement des soldats allemands en Afghanistan. La présidente de la commission a dit, « C’est un poids supplémentaire pour les soldats et l’ensemble de la Bundeswehr. » Elle a dit que Jung et sa politique d’information déplorable avaient contribué au fait que « l’acceptation du déploiement avait chuté au sein de la population. »
Le parti La Gauche joue un rôle particulièrement sordide dans le débat actuel sur la guerre. Alors que ses députés parlementaires critiquent l’opération en Afghanistan, le parti signale en permanence qu’il ne fera rien qui mettrait en difficulté le gouvernement à ce sujet. Au lieu de cela, il a indiqué qu’en cas de participation au gouvernement, il pourrait lui aussi se rallier à la position du gouvernement sur cette question.
Le parti compte trois membres à la commission parlementaire de défense et qui avaient été informés mi-octobre sur la teneur du rapport confidentiel de l’OTAN concernant le massacre de Kunduz. Aucun des députés n'a été disposé à revenir sur les critiques contenues dans le rapport et à défier le ministère de la Défense et le gouvernement.
Ils ont laissé le soin au milieu droitier de faire parvenir cette information ainsi que d’autres informations au journal Bild-Zeitung. Le nouveau ministre de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, se sert maintenant de ces révélations pour pousser en avant des changements personnels en préparant le commandement militaire et le gouvernement à une extension drastique de la guerre en Afghanistan. Le chef d’état-major, le général Wolfgang Schneiderhan, avait rejoint son poste sous le gouvernement SPD/Verts en 2002. Sa démission permet à présent à Guttenberg d’offrir ce poste au plus haut niveau de l’armée à la personne de son choix.
Le ministre de la Défense Guttenberg ne laisse aucun doute sur le fait qu’il veut se servir de l’actuelle querelle pour renforcer l’influence de l’armée. Lors de sa visite inaugurale à Washington la semaine passée, il a exprimé au gouvernement américain son plein soutien pour une expansion de la guerre en Afghanistan. L’Allemagne est prête à porter une « part plus grande du fardeau » a-t-il dit à ses hôtes.
De plus, il a dit vouloir s’impliquer pour que la participation de l’Allemagne à la guerre soit mieux acceptée au sein de la population. L’armée allemande est pour l’heure mondialement engagée dans dix opérations avec ses propres unités. Elle est devenue une armée qui joue un rôle actif a-t-il souligné en ajoutant que la signification de ses missions à l’étranger augmenterait.
Guttenberg juge indispensable de mettre fin aux excuses antérieures et d’exposer sans détours les objectifs de guerre de Berlin. Il a résumé son point de vue en disant : « Ce qui est aujourd'hui un cas exceptionnel, doit devenir une évidence. »
Assassinat d’un leader indépendantiste à Porto-Rico
Des mois avant l’assassinat de son fils, le FBI était au courant de la conspiration pour assassiner le leader portoricain Juan Mari Bras, a affirmé il y a quelques jours la Commission pour la vérité et la justice de Porto Rico, en révélant l’existence d’une série de documents déclassifiés de la police fédérale nord-américaine.
Ces rapports internes du Bureau fédéral des enquêtes (FBI) confirment que, en janvier 1976, deux mois avant l’assassinat de Santiago Mari Pesquera, les enquêteurs savaient parfaitement que des terroristes cubano-américains allaient tenter de tuer le dirigeant indépendantiste Juan Mari Bras.
Mari Bras était alors le candidat au poste de gouverneur du Parti socialiste portoricain (PSP). En mars de cette même année, son fils Santiago Mari Pesquera a été assassiné.
Mari Bras n’ont jamais été prévenu par le corps policier - célèbre pour son activité au détriment de la souveraineté de l’île - de ce complot ni des menaces contre leurs vies.
De fait, le FBI a eu connaissance du complot pour exécuter Mari Bras au moins depuis novembre 1975, affirme la Commission. pour la vérité et la justice dans son communiqué.
Dans le document numêro 105-2478, portant la date du 29 mars 1976 et rédigé de Miami, en Floride, on informe la haute direction du FBI que, en novembre 1975: « Pérez Doreste a dit que Reinol Rodríguez, de San Juan, Porto Rico, a discuté dans le passé de l’assassinat possible de Juan Mari Bras, secrétaire général du PSP et qui est aussi très pro-Castro, et que Frank Castro a autorisé Rodriguez à concevoir un plan pour tuer Juan Mari Bras. On n’a pas mentionné d’autres détails sur le plan envisagé ».
Au sujet d’un autre rapport du FBI - le document numéro.105-21892 - sur des actions menées par le Front de libération national de Cuba (FLNC), la Commission portoricaine, indique que « en janvier 1976, on a envoyé des fusils et des mires télescopiques à Porto Rico pour assassiner le leader du PSP ».
« Avec l’apparition de ces documents, les questions que nous nous posons sont nombreuses» a commenté Rosa Mari Pesquera, porte-parole de la Commision.
« Que s’est-il passé entre janvier et mars 1976? Comment savait-on alors l’existence d’un complot pour tuer Mari Bras et que deux mois plus tard on exécutait son fils? Qui a donné l’ordre de changer de victime? Quelle relation y a-t-il entre les deux conspirations y quel rôle a joué le FBI dans chacune d’elles? ¿Pourquoi Reinol Rodríguez et Frank Castro conspiraient-ils avec l’accord du FBI? Pourquoi, 34 ans plus tard, les auteurs intellectuels du crime n’ont-ils toujours pas été arrêtés? D’un autre côté, pourquoi, si le FBI était au courant de cette conspiration pour exécuter Mari Bras, il ne l’a jamais dit, pas plus qu’il n’a proposé de mesures de sécurité pour celui qui était alors candidat au poste de gouverneur? La découverte de ces documents rappelle ce que nous avons toujours soutenu: que le FBI a, à tout le moins, offert une couverture ou a été le co-auteur de ce crime. Ce fut un assassinat politique sans le but de détruire Juan Mari Bras, sa famille et le mouvement indépendantiste ».
JUAN MARi BRAS: « CELA DOIT SERVIR DE LEÇON »
Pour sa part, le leader indépendantiste Juan Mari Bras, aujourd’hui âgé de 83 ans, a déclaré que « nous ne nous surprenons pas parce que nous sommes habitués à être victimes de la répression la plus ignoble et cruelle du gouvernement nord-américain. Cela doit servir de leçon au peuple portoricain au sujet de la nature du colonialisme et au sujet de comment les autorités étasuniennes, pour le simple fait d’être indépendantistes nous ont soumis aux méthodes et aux actions les plus condamnables comme le fut l’assassinat de mon fils Chagui ».
À partir de ces révélations de la Commission, le journal Claridad, représenté par son directeur, Gervasio Morales Rodríguez, a présenté une requête officielle au FBI et à neuf autres agences fédérales pour qu’ils remettent toute l’information et les documents reliés à ces conspirations.
« En sachant qu’il y a eu un complot d’assassinat, c’est notre responsabilité journalistique, politique et humanitaire de faire en sorte que l’on dise toute la vérité, toute l’information qui durant des décennies a été cachée au sujet des torts qu’ils ont causé, non seulement à lui, à son fils et à sa famille mais aussi à tout un mouvement de libération », a déclaré Morales Rodríguez.
Santiago Mari Pesquera a été assassiné le 24 mars 1976, quand il avait 23 ans.
Juan Mari Bras était alors et demeure aujourd’hui un personnage proéminent du mouvement indépendantiste boricua.
« Lui et sa famille ont été l’objet de multiples menaces et attentats, y compris la pose de bombes à leurs résidences et automobiles », signale la Commission.
Responsables du complot, le terroriste Reynol Rodríguez González réside à Miami et dirige le groupe paramilitaire de l’organisation terroriste cubano-américaine Alpha 66, tandis que Frank Eulalio Castro Paz vit en République dominicaine.
Le FLNC de Frank Castro a participé le 11 juin 1976, à Bonao, République dominicaine, à la création —sur l’ordre de la CIA— de la CORU. Cette organisation terroriste a réalisé des dizaines d’actions la référence 2-471 public antérieurement identifie à Reinol Rodríguez, lié Frank Castro et à Antonio Veciana, comme chef de la CORU à Porto Rico.
Malgré les dénonciations, les autorités nord-américaines et en particulier le FBI continuent à accorder impunité et protection aux deux terroristes comme cela se produit dans le cas de nombreux terroristes cubano-américains, parmi lesquels figurent Luis Posada Carriles et sa bande.Innovation dans la contre-révolution cubaine : La guerre cybernétique
Nous savons tous qu’Obama n’est pas George Bush junior. Obama prétend être un innovateur.
Il vous tape sur l’épaule en signe d’amitié et inspire confiance. Bien que nous nous rendions compte peu à peu que ce comportement affectueux cache quelque chose, la pratique nous rappelle que c’est à Washington que doit se décider le sort des pays situés au sud du Rio Bravo.
Avec Bush, c’était le fouet et le bâton, Obama choisit d’innover : avec lui, c’est le baiser et le bâton. Il en a fait une démonstration parfaite avec le coup d’état au Honduras, qu’il a condamné, tout en maintenant en sous main les putschistes au pouvoir. Et pour la forme, de temps en temps, il les réprimande.
Quant aux gouvernements du Venezuela, d’Equateur, de Bolivie et du Nicaragua, Bush les a déclarés hostiles aux intérêts de son pays. C’est-à-dire, des ennemis à écraser. Obama leur envoie des messages de conciliation tout en renforçant les plans visant à les déstabiliser.
Avec Cuba, l’ennemi depuis un demi siècle, il ne pouvait en aller autrement. La aussi il entreprit de rafraîchir les méthodes. Par exemple, ce 29 septembre dernier, la Section des Intérêts étasuniens à La Havane (SINA) prépara une grande réception. Des dizaines d’artistes et intellectuels cubains fidèles à la révolution furent invités. A la surprise générale, aucun contre-révolutionnaire ne fut convié, du jamais vu depuis dix ans.
C’est peut-être un aspect de la rénovation des méthodes. Peut-être pour attirer quelques unes des personnalités qui ont de l’influence sur la population.
C’est que pendant cinquante ans, la contre-révolution n’a pas réussi à atteindre son objectif maximal à savoir le démantèlement de la Révolution. La contre-révolution est restée un produit d’exportation destiné à nuire à l’image de Cuba. Car ses membres ne sont connus que de leurs voisins, et aussi par les correspondants de la presse étrangère qui transmettent presque exclusivement à leurs métropoles les versions de la réalité cubaine qu’ils leur offrent.
Cette contre-révolution est entachée de corruption et d’inefficacité.
Pour Washington, il était urgent d’innover. En plus d’ordonner l’ouverture des portes de la SINA aux révolutionnaires, Obama fit quelque chose qu’aucun autre président de cette nation n’avait réalisé : il répondit en un temps record, au questionnaire d’un membre de la contre-révolution, qui était précisément Yoani Sanchez.
C’est ce qui attira mon attention sur Madame Sanchez. D’un côté, elle cadre avec le style du président, de l’autre, elle entre dans la stratégie déstabilisatrice de Washington.
C’est grâce à la révolution si Yoani a obtenu le titre de Philologue. Il est dit sur Internet qu’ensuite elle quitta Cuba pour s’installer en Suisse et en Allemagne pendant onze mois. En avril 2007, de retour à Cuba, apparaît son blog « Generacion Y ».
Avec son ordinateur portable, et depuis les hôtels, elle commença à réaliser ce que peu de cubains, et pas tellement d’étrangers peuvent faire à Cuba : payer sa connexion à Internet. Elle le faisait des heures durant, malgré le coût élevé de ce service, coût qui correspond à ce que Cuba doit payer aux entreprises étrangères prestataires de ce service. L’une des conséquences du blocus imposé par las Etats-Unis.
S’il est un point sur lequel Yoani ressemble à la contre-révolution traditionnelle, c’est que dans ses écrits, il n’apparaît jamais quoi que ce soit de positif sur la Révolution. Elle parle de « malheurs » et de « l’absence de futur à Cuba »
Chacun de ses écrits est immédiatement traduit en 18 langues. Il est très possible qu’aucun blogueur au monde n’y arrive. Même les transnationales n’ont pas cette capacité avec leurs webs. Seules peut-être quelques rares entités de l’ONU et de l’Union Européenne.
En octobre 2007, six mois après la création du blog de Yoani, le correspondant de l’agence Reuters envoya un câble à son sujet. Il fut repris immédiatement par plusieurs medias dans le monde.
Deux mois après, The Wall Street Journal recommandait à la une de lire la page entière qu’il lui consacrait. Peu après, le 3 janvier 2008, le quotidien espagnol El País l’interviewait en quatrième de couverture. En avril, un certain nombre de gens apprirent avec surprise que Madame Yoani, une illustre inconnue avait reçu le prestigieux Prix Ortega y Gasset du journalisme digital. Ce dernier était assorti d’une somme de quinze mille euros. C’est le groupe Prisa, propriétaire de El Pais qui offre le prix. Groupe et journal sont tous deux des ennemis jurés de la Révolution cubaine.
D’autres prix et mentions tombèrent en cascade dans la presse mondiale.
En mai, Time Magazine la situa parmi les 100 personnes les plus influentes au monde. Seulement un an après avoir créé son blog et être devenue une personne publique, voilà déjà Yoani partageant une aussi remarquable distinction avec des gens tels que ……………Brad Pitt, acteur étasunien reconnu et Angelina Jolie, également actrice et Ambassadrice de Bonne Volonté de l’ONU, entre autres titres. Ainsi qu’avec des politiciens comme George W. Bush, Evo Morales, Hu Jintao et le Dalaî Lama…
Hallucinant !
En février 2009, Yoani fut choisie comme l’une des 10 intellectuelles les plus influentes d’Amérique latine par la Fondation Carnegie, dans sa revue Foreign Policy. Ils lui donnèrent la cinquième place, précédée de Gabriel Garcia Marquez, Vargas LLosa, Fidel Castro et José Saramago. Et chose incroyable, devant Eduardo Galeano, Carlos Fuentes et Fernando Savater.
Cela, même Garcia Marquez avec son imagination débordante, n’aurait pu le trouver !
Ce dernier mois d’octobre, elle reçut une mention au Prix Maria Moors Cabot, décernée par l’Université de Colombia. Ce prix est considéré comme le plus ancien prix de journalisme. Et il y avait quinze mille dollars à la clé.
La particularité de ces récompenses et nominations est qu’elles sont décidées et décernées par des jurys très restreints. Elles ne procèdent jamais de votes au sein de grands collectifs ou du public en général.
En effet, lorsque cela se passe ainsi, les choses changent. Il suffit de visiter la page web « lalistawip » pour constater que Yoani n’y figure pas, même comme blogueuse et qu’elle a cessé d’être une « personnalité ». Ce web est l’un des plus importants au monde dans sa catégorie. Et bien qu’il soit sponsorisé par le groupe Prisa et El Pais, entre autres, les statistiques se font à partir des opinions et du vote des visiteurs. De sorte qu’il ne peut y avoir de fraude, cela peut être vérifié dans les fichiers.
Bien que le site originel du blog de Yoani se trouve sur www.desdecuba.com, le serveur est hébergé en Allemagne et son propriétaire est un nommé Josef Biechele, ce qui peut être vérifié facilement. A son tour, ce site est hébergé sur le serveur européen « cronos AG regensburg », succursale de l’entreprise Strato, allemande également.
Un détail attire l’attention. Lorsqu’on visite ce fournisseur d’Internet, on peut constater qu’il ne peut pas y avoir de blogueur parmi ses clients. Ils n’indiquent pas de liste de prix, ni les démarches nécessaires pour être client ni les caractéristiques de leurs services. Les contrats se font par contact direct.
Encore un détail : le registre de domaine du blog se fait à travers GoDaddy, l’une des entreprises qu’utilise le Pentagone pour la « cyber-guerre ». Ceci explique peut-être pourquoi Madame Yoani a accès à la technologie étasunienne. Etant cubaine et vivant à Cuba, les dispositions du blocus devraient le lui interdire.
C’est ainsi que Yoani Sanchez est devenue une blogueuse reconnue. Les aides pour y arriver lui sont parvenues de nombreuses sources aussi puissantes que variées, nous en avons aperçu quelques unes. Les presque 700 blogueurs qui vivent à Cuba ne disposent pas de tels soutiens, ils discutent principalement des problèmes qui existent dans la nation, mais pas dans le but d’améliorer la Révolution. Tout le contraire de Yoani.
En mettant à son service la technologie de communication la plus moderne qui soit, les ennemis de Cuba l’ont transformée en une contre-révolutionnaire d’un genre nouveau. Ils ont innové.
Il ne faut pas négliger que sa qualité de femme « fragile », capable d’affronter ainsi cette « terrible dictature » a dû compter aussi au moment de la sélection…
« Il est révélateur - répondait le président Obama à Yoani qu’Internet vous ait offert à toi et à d’autres courageux blogueurs cubains un moyen d’expression aussi libre (…). Mon administration a pris des mesures importantes pour promouvoir la libre information provenant de et en direction du peuple cubain, en particulier grâce à ces nouvelles technologies… »
Même la contre-révolution la plus extrémiste de Miami a vu d’un bon œil le travail de Yoani. Le Conseil pour la Liberté de cuba (CLC) lui a décerné la Médaille « Héros pour la Liberté ».
L’un de ses dirigeants raconta au journal Diario Las Américas (19/11/09) qu’ils avaient consulté Yoani pour savoir si elle accepterait de recevoir la plus prestigieuse décoration du CLC. Et à leur surprise, elle répondit que oui, en qualifiant cela de « grand honneur ».
Et pour finir, il ajouta « On ne peut ignorer que la guerre est une confrontation cybernétique. Et ceci ne signifie pas le moins du monde que nous renoncions à une insurrection populaire pour renverser la dictature des Castro, mais simplement que nous soutenons n’importe quelle méthode qui se présente, pourvu qu’elle soit bonne ».
http://www.legrandsoir.info/Innovation-dans-la-contre-revolution-cubaine-La-guerre-cybernetique.html
La fin de la pauvreté, vraiment ?
La sortie en France du film « The end of poverty ? » de Philippe Diaz, le 6 décembre, est un évènement majeur pour qui veut mettre en perspective la crise économique et financière actuelle avec cinq siècles de mondialisation. Commencée en 1492 avec l’arrivée des Espagnols en Amérique, cette globalisation a vu au fil des ans l’appropriation mondiale des terres de manière illégitime par les empires européens (espagnol, hollandais, anglais, français…) et l’exploitation effrénée tant des êtres humains que des ressources naturelles du Sud. Le système capitaliste, qui commençait à se développer, a utilisé cette main d’œuvre quasi-gratuite et ces richesses volées aux peuples du Sud pour financer la révolution industrielle du 19e siècle. A partir des années 1850, les puissances dominantes (Europe, Amérique du Nord, Japon) ont imposé la monoculture à leurs colonies et ont brisé net toutes leurs industries, comme celle du textile en Indonésie ou en Inde, rendant toutes ces colonies complètement dépendantes de la métropole. Les produits bruts étaient exportés par les colonies qui devaient importer des produits transformés ailleurs, où la valeur ajoutée créait des profits colossaux. Aujourd’hui encore, le café et le thé produits au Kenya sont vendus à l’état brut pour une bouchée de pain à des transnationales de l’agrobusiness qui les transforment et les revendent partout dans le monde, y compris dans ces pays. Les indépendances officielles, dans les années 1950-1960 pour l’Asie et l’Afrique, n’ont pas apporté la moindre souveraineté économique.
Au contraire, la fin de la seconde guerre mondiale a vu l’instauration d’un ensemble institutionnel qui a réussi à imposer une nouvelle forme de colonialisme aux pays dits « en développement ». En fait, c’est plutôt le néolibéralisme qui y est en développement ! Au cœur de cet ensemble, figurent le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, renforcés en 1995 par la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Leur combat fut d’instaurer une forme plus subtile, mais tout aussi efficace, d’empire global. La dette en a été le ressort essentiel.
Nombre de pays ont hérité d’une dette coloniale au moment de leur indépendance. La Banque mondiale a notamment procédé à de telles manipulations complètement illégales. Cette dette les a poussés à rester connectés à l’économie mondiale et à servir les intérêts des puissances dominantes, dans un cadre de dépendance accrue. La corruption des élites locales a permis que cette transition s’effectue au mieux pour les grands créanciers. Loin d’orienter leur économie selon les besoins des populations, les pays du Sud se sont surendettés pour financer des mégaprojets, comme des grands barrages, destinés à faciliter l’extraction et l’exportation de leurs richesses. Tandis que les grandes entreprises du Nord bénéficient depuis lors de marchandises à très bas coût qui leur génèrent des profits gigantesques reversés à leurs actionnaires, le Sud subit une triple peine : ses richesses lui rapportent très peu alors que la dépendance se perpétue et que le remboursement de la dette provoque une véritable hémorragie de capitaux. La mondialisation néolibérale organise donc l’appauvrissement et la détérioration des conditions de vie du plus grand nombre pour parvenir à l’enrichissement démesuré d’une minorité. En 2008, les pouvoirs publics des pays en développement ont remboursé 182 milliards de dollars au titre de leur dette extérieure, soit 27 milliards de plus que ce qu’ils ont reçu en nouveaux prêts. Pendant ce temps, le nombre de millionnaires en dollars dans le monde s’élevait à 8,6 millions, pour un patrimoine cumulé de 32 800 milliards de dollars. Un prélèvement annuel de 0,25% sur ce patrimoine suffirait à trouver les 80 milliards de dollars nécessaires pour assurer en 10 ans à la totalité de la population les services sociaux essentiels (éducation primaire, santé, eau, assainissement).
Le FMI et la Banque mondiale sont parvenus à leurs fins en forçant les pays surendettés à signer des programmes d’ajustement structurel, comprenant la fin des subventions aux produits de base pour les rendre accessibles aux plus pauvres, la baisse des budgets sociaux, des politiques de recouvrement intégral des coûts dans le secteur de la santé et de l’éducation, la suppression des protections commerciales comme les barrières douanières, l’abandon du contrôle des mouvements de capitaux (ce qui crée une forte instabilité et renforce les paradis fiscaux), des privatisations massives (ce qui augmente les prix de biens essentiels et réduit l’accès aux services de base)… En Bolivie, à Cochabamba, la privatisation du secteur de l’eau en 2000 s’est accompagnée d’une forte hausse des prix et pour assurer les profits de l’opérateur privé, les sources, qui appartenaient jusque là aux communautés villageoises, ont été mises sous contrôle, tout comme les réserves contenant l’eau de pluie. Les populations se sont révoltées et, malgré la répression, ont réussi à obtenir l’expulsion de la multinationale Bechtel qui avait profité de cette privatisation. L’histoire s’est répétée en 2005 à El Alto, dans la banlieue de la capitale La Paz, avec l’expulsion de Suez.
Les dictatures des années 1970-1980, comme celle de Pinochet au Chili, ne sont plus la seule solution utilisée pour imposer le néolibéralisme à l’échelle de la planète. Les grandes puissances utilisent le levier de la dette et de la corruption pour imposer leurs volontés à ceux qui ont des velléités d’autonomie économique. En ultime recours, comme en Iran en 1953 ou en Irak récemment, une intervention militaire est programmée quand la persuasion habituelle a échoué : c’est l’armée qui vient ouvrir toutes grandes les portes permettant de faire entrer l’économie de marché. Les promoteurs de la mondialisation néolibérale, FMI et grandes puissances en tête, imposent donc de manière brutale un système économique antidémocratique, profondément inégalitaire, générateur de dette, de corruption et de pauvreté.
Depuis 1970, les pays en développement ont remboursé l’équivalent de 106 fois ce qu’ils devaient en 1970, mais entre temps leur dette a été multipliée par 52. A l’autre extrémité, les risques de plus en plus grands pris par les banques privées et les spéculateurs pour assurer des profits faramineux ont mené le monde à une crise aux multiples facettes d’une ampleur exceptionnelle. Cette crise a été rendue possible par les politiques de dérégulation de l’économie prônées partout par le FMI et la Banque mondiale, avec l’appui des dirigeants des pays riches. En 2009, le nombre de personnes sous-alimentées de manière chronique a franchi le cap du milliard : tout un symbole de l’échec du capitalisme imposé depuis cinq siècles. Une question doit être posée : qui doit à qui ?
Aujourd’hui, 25% des habitants de la planète utilisent 80% des ressources disponibles et génèrent 70% de la pollution mondiale. A l’heure du sommet de Copenhague sur le climat, il est nécessaire de comprendre que la logique du dieu Marché et de l’ajustement structurel fait partie du problème et non de la solution. L’aide apportée au Sud par les pays du Nord est d’un montant ridicule et orientée vers les pays qui présentent un intérêt géostratégique : ceux qui en profitent ne sont pas ceux qui en ont le plus besoin. Au contraire, l’annulation totale et immédiate de la dette du tiers-monde, l’abandon des politiques d’ajustement structurel, le remplacement du FMI et de la Banque mondiale par des institutions démocratiques centrées sur la garantie des droits humains fondamentaux et le respect de l’environnement, la réappropriation des ressources naturelles par les peuples, la réforme agraire radicale, une vaste redistribution des richesses à l’échelle mondiale sont les étapes fondamentales qui doivent permettre un changement complet de système dont l’urgence s’impose un peu plus chaque jour.
http://www.legrandsoir.info/La-fin-de-la-pauvrete-vraiment.html
Prohibido protestar a favor de Aminetu
El Gobierno marroquí anula a los partidarios de la independencia del Sáhara e impide cualquier muestra de solidaridad con la activista en huelga en España
En las afueras de El Aaiún existe un barrio habitado por gente marcada por la desgracia. Se llama El Retorno, y fue construido por las autoridades marroquíes para acoger a los saharauis que decidieron abandonar los campamentos del Frente Polisario en Tinduf (Argelia) y acatar la autoridad de Rabat. Pero en sus casitas bajas, distribuidas en torno a destartalados patios de arena, no solo viven los antiguos independentistas. En El Retorno también habitan la mayoría de los compañeros de lucha de Aminetu Haidar.Allí está el hogar de Djimi El Ghalia, que estuvo desaparecida en las cárceles de Hassan II -padre del actual rey Mohamed VI- entre 1987 y 1991. Es el centro de reunión de estos defensores de los derechos humanos. En una pequeña habitación bordeada por colchonetas con cojines, cinco antiguos presos de las cárceles secretas de Marruecos permanecen atentos a las noticias en árabe que emite un televisor de plasma. Entre ellos está Mohamed Dadach, que tiene el dudoso honor de haber cumplido la más larga condena política de África después de la de Nelson Mandela.
Los policías apostados en la plaza les han ordenado mantener abierta la puerta de la casa para que puedan observar todos sus movimientos. El ambiente en la habitación es de tristeza y de impotencia. "No podemos hacer nada por Aminetu", dice Ghalia. Bachir Azman, desaparecido entre 1976 y 1991, lo ratifica: "No tenemos libertad de expresión. Nos impiden incluso movernos dentro de nuestras propias casas, así que imagínese en la calle".
Hace diez días se produjo un intento de romper el bloqueo policial. Varias calles de El Aaiún amanecieron sembradas de panfletos a favor de la independencia del Sáhara. Un testigo declaró a la policía que habían sido lanzados desde un coche todo terreno. A la mañana siguiente, los agentes interrogaron a todos y cada uno de los propietarios de ese tipo de vehículos en la ciudad para averiguar qué habían hecho con sus automóviles por la noche.
El miedo se disfraza estos días de apatía en las calles. Frente a las movilizaciones de la sociedad civil española en apoyo de Haidar, no hay aquí una sola manifestación, ni siquiera una pintada hecha al abrigo de la noche. "De ese tema no hablamos ni con nuestros amigos, porque nunca se sabe quién puede ser un chivato", dice un saharaui. Otro, que momentos antes ha estado asintiendo ante las invectivas de un funcionario marroquí contra Haidar, musita apresuradamente: "Aminetu lo está haciendo muy bien, pero yo no puedo hablar".
Un funcionario internacional destinado en la ciudad desde hace varios años resume así la situación: "Haidar es una píldora concentrada del problema saharaui. Ella se alza por encima de las tribus, que le sirven a Marruecos para presionar a unos y a otros. Por eso las autoridades le tienen tanto miedo. Ahora mismo, El Aaiún es una olla a presión". Pero una olla a presión desactivada.
http://www.elpais.com/articulo/espana/Prohibido/protestar/favor/Aminetu/elpepuesp/20091212elpepinac_7/TesToxo asegura que la protesta de Madrid marcará "un antes y un después" para salir de la crisis
Los secretarios generales de CC.OO. y UGT, Ignacio Fernández Toxo y Cándido Méndez encabezan la marcha, que ha arrancado a las 12 de Atocha, junto a personalidades del mundo de la cultura y la enseñanza, así como portavoces de aquellos colectivos de ciudadanos con los que la crisis se ha cebado, los inmigrantes, los jóvenes y las mujeres. Toxo ha asegurado al comienzo de la movilización que se puede decir que hay un "antes y un después", porque las propuestas sindicales van a adquirir "mucha fuerza" y se pondrá en marcha el modelo para salir de la crisis. El secretario general de CC.OO. ha asegurado además que espera poder "sentarse a hablar seriamente" con la CEOE antes de que acabe el año para desbloquear los convenios de 2009 y firmar un acuerdo sobre la negociación colectiva de cara a los próximos tres años.
Por su parte, Méndez ha calificado de éxito contundente" la marcha basada en un mensaje de que "los sacrificios de la crisis se reparta equilibradamente" y con el fin de invertir el modelo económico de "desequiibrio". Además, ha culpado de la crisis "a las políticas gubernamentales del presente y pasado" y arremetió a su vez contra las entidades financieras por "priviegiar" créditos a la construcción de viviendas y por ser "poco proclives" a financiar el cambio tecnológico y desarrollo industrial de este país.
Durante el encuentro, que presenta el cómico José Miguel Monzón El Gran Wyoming, las actrices Pilar Bardem y Asunción Balaguer leerán un manifiesto e intervendrán los secretarios generales de Madrid de CC.OO. y UGT, Javier López y José Ricardo Martínez, respectivamente. Entre los manifestantes, la Federación de Industria de CCOO ha montado una especie de escenario portátil en la que aparecen las caras del presidente del Gobierno, José Luis Rodríguez Zapatero, del líder del PP, Mariano Rajoy, y del máximo dirigente de la CEOE, Gerardo Díaz Ferrán. Los sindicalistas regalan huevos para que sean lanzados contra la cara del que se prefiera y con el siguiente motivo: "échale huevos a la crisis".
La clausura correrá a cargo de los secretarios generales confederales de los mismos sindicatos, Ignacio Fernández Toxo y Cándido Méndez, y del secretario general de la CSI, Guy Ryder. El acto finalizará con la actuación del grupo musical El desván del duende.
http://www.elpais.com/articulo/economia/Toxo/asegura/protesta/Madrid/marcara/despues/salir/crisis/elpepueco/20091212elpepueco_1/TesGuardas privados al servicio de la CIA
"Las operaciones secretas muestran una relación mucho más profunda entre la agencia de espionaje y la contratista que la que han reconocido los representantes del Gobierno", denuncia el rotativo neoyorquino.
Los lazos entre la CIA y Blackwater se estrecharon, según la información, después de que algunos de los altos cargos de la agencia pasaran a la nómina de la compañía.
Las operaciones, que incluían el controvertido traslado de detenidos, tuvieron lugar entre 2004 y 2006. Eran los años más intensos de la insurgencia contra las tropas estadounidenses. Estas redadas conjuntas, al parecer, acabaron convirtiéndose en una "rutina". Según el rotativo, "se producían por la noche" y el personal de Blackwater desempeñaba un "papel central".
Es decir, los guardias de seguridad de Blackwater fueron supuestamente más allá de proporcionar a la CIA los servicios de seguridad contratados. Eso provocó, según el rotativo, que desapareciera "la supuesta línea que separa a la CIA, los militares y Blackwater". Estas revelaciones elevan aún más las dudas sobre la implicación legal de involucrar a contratistas civiles en operaciones ofensivas y de inteligencia ejecutadas por el Gobierno de EE UU.
"Existía el sentimiento de que Blackwater era eventualmente una extensión de la agencia", afirma el diario. La firma de seguridad, que ahora es conocida como Xe Services, y el servicio de inteligencia negaron la mayor sobre la participación conjunta en las operaciones clandestinas. La CIA se limita a decir que la contratista actuó como un "refuerzo", y precisa en este sentido que es algo permitido por la legislación de EE UU.
"La agencia, al igual que muchas otras, utiliza contratistas en funciones que complementan y mejoran las capacidades de nuestra propia fuerza de trabajo", precisó un portavoz de la CIA. Por su parte, Xe Services responde al artículo diciendo que su contrato no le permitía participar en operaciones como las que relata el rotativo neoyorquino, ni con la CIA ni con ningún otro departamento de EE UU.
"Toda afirmación sobre lo contrario, que haga cualquier organización noticiosa, es falsa", reiteró ayer un portavoz de la compañía. Ante la controversia que rodea a las operaciones de Blackwater, el director de la CIA, Leon Panetta, ordenó el pasado verano que se revisaran los contratos con la firma. La revelación del Times coincide con la investigación lanzada por la Comisión del Inteligencia de la Cámara de Representantes.
http://www.elpais.com/articulo/internacional/Guardas/privados/servicio/CIA/elpepuint/20091212elpepiint_7/Tes
Nos dirigeants mettent en scène une arnaque à Copenhague
Chaque délégué au Sommet de Copenhague est accueilli par le spectacle d’une grosse et fausse planète, dominant la place centrale de la ville. Ce globe tourbillonnant est couvert de logos d’entreprises - la marque Coca-Cola est apposée sur l’Afrique, tandis que Carlsberg semble s’être approprié l’Asie ; McDonald’s annonce juste au-dessus "I’m loving it !" en grandes lettres rouges. Cette mappemonde pleure « Bienvenue à Hopenhagen ! » (NdT : Hope, espoir en anglais). Elle caracole dans le ciel, maintenue par des explosions sans fin d’air chaud.
Cette planète en plastique est le symbole parfait de ce sommet. On raconte à tout le monde qu’il s’agit d’une réunion d’urgence pour résoudre la crise climatique, mais ici - à l’intérieur du Bella Centre où se réunissent nos dirigeants, ce n’est qu’un méli-mélo corrompu de mots, crées afin de permettre aux pays de se soustraire au strict minimum nécessaire pour empêcher la dégradation de la biosphère.
C’est renversant de voir comment les personnes venant de pays qui jouent leur survie dans ces délibérations se retrouvent en marge du sommet. Leah Wickham, une jeune femme de Fidji, s’est effondrée lors de la conférence en disant qu’elle verra son pays disparaître sous les flots si nous n’agissons pas maintenant. « Tous les espoirs de ma génération reposent sur Copenhague », a-t-elle plaidé. Des ONG chinoises et indiennes expliquent, un peu sonnées, comment la glace de l’Himalaya fond si rapidement qu’elle aura disparu d’ici 2035 – et donc que les grands fleuves d’Asie qui y trouvent leur source vont dépérir et disparaître. Ils fournissent de l’eau à un quart de l’humanité.
Mohamed Nasheed, le président des îles Maldives qui sont en passe d’être englouties, dit simplement : « La dernière génération d’êtres humains est allée sur la Lune. Cette génération-ci doit décider si elle veut rester en vie sur la planète Terre. »
Nous savons ce qui doit être fait si nous voulons nous donner une chance d’éviter la catastrophe. Nous avons besoin d’une réduction des émissions de carbone dans les pays riches de 40 pour cent par rapport à leur niveau de 1990 - d’ici à 2020. Nous pouvons marchander sur la façon d’y arriver, mais nous ne pouvons pas chicaner avec la physique atmosphérique sur l’objectif final : l’atmosphère terrestre impose cette limite à ce qu’elle peut absorber, et nous pouvons le respecter, sous peine de souffrir.
Et pourtant, la première semaine de ce sommet est largement dominée par les représentants des pays riches. Ils tentent de ficeler l’accord avec des subterfuges comptables du plus pur style Enron qui donneront l’impression de réductions, sans conséquences réelles. Il est essentiel de comprendre les manigances de cette semaine afin de bien saisir la réalité de l’accord qui sera annoncé à grand tralala la semaine prochaine.
L’astuce repose principalement sur une bizarrerie du système : un pays riche peut réduire ses émissions sans effectivement émettre moins de gaz à effet de serre. Comment est-ce possible ? Il peut tout simplement payer un pays pauvre pour émettre moins qu’il ne l’aurait fait autrement. En théorie, cela semble correct : nous avons tous la même atmosphère, donc pourquoi se soucier de savoir d’où viennent les réductions ?
Toutefois, le fait que les réductions d’émissions puissent être vendues entre pays introduit une extrême complexité dans le système. Tout devient rapidement (et volontairement) tellement technique que personne ne peut plus suivre les négociations en cours- aucun citoyen concerné, aucun journaliste, et même les groupes environnementaux qui bûchent à temps plein sur le sujet ont du mal. Il est facile de voir si votre gouvernement construit de nouvelles centrales au charbon, des aéroports ou des autoroutes. Mais vous ne pouvez pas voir si les réductions qu’ils ont "acheté" à l’autre bout de la terre se réalisent vraiment - en particulier lorsqu’elles reposent sur des projections d’augmentations qui auraient en théorie eu lieu si votre gouvernement n’avait pas casqué.
Une étude réalisée par l’Université de Stanford a montré que la plupart des projets qui sont financés au titre de ces « réductions » n’existent pas, ne fonctionnent pas ou auraient eu lieu de toute façon. Et pourtant, il ne s’agit pas là de simples amuse-gueule au menu de l’accord attendu : c’est le plat principal ! Par exemple, si l’on en croit les propositions des États-Unis, pays qui possède de loin le niveau le plus élevé d’émissions par habitant dans le monde, ils n’auront même pas à se donner la peine de réduire leurs émissions de gaz d’un seul tuyau d’échappement jusqu’en 2026, puisqu’ils financeront tout simplement ces projets-fantômes en contrepartie.
Il y a pire encore. Ce système très complexe œuvrant dans le noir est un cadeau fait aux lobbyistes des grandes entreprises, qui peuvent exercer des pressions ou corrompre les gouvernements pour qu’ils truquent le système en leur faveur, plutôt qu’en celle de l’atmosphère. Cela vaut le coup de passer en revue certaines de ces escroqueries qui vident le système de toute signification. Elles peuvent sembler fastidieuses ou techniques - mais elles sont une question de vie ou de mort pour les pays comme celui de Leah.
Astuce n°1 : l’air chaud. Les nations du monde se sont vues attribuer des permis d’émettre des gaz à effet de serre en 1990, lorsque l’Union soviétique était encore une grande puissance industrielle - de sorte qu’elle a reçu une dotation énorme. Mais l’année suivante, l’URSS s’est effondrée, et le niveau de sa production industrielle est tombé en chute libre – tout comme ses émissions de carbone. Ces gaz ne seront en définitive jamais émis. Mais la Russie et les pays d’Europe orientale les considèrent dans toutes les négociations comme « les leurs ». Maintenant, ils les vendent à des pays riches qui veulent acheter des « réductions ». Dans le système actuel, les États-Unis peuvent en acheter à la Roumanie et dire ensuite qu’ils ont réduit leurs émissions - même si elles ne sont rien d’autre qu’une fiction juridique.
Nous ne parlons pas ici de petit changement climatique. Cet air chaud représente dix gigatonnes de CO2. Par comparaison, si les pays développés du monde entier réduisent leurs émissions de 40 pour cent d’ici 2020, cela ne fera que six gigatonnes en moins dans l’atmosphère.
Astuce n°2 : la double comptabilité. Prenons un exemple pour mieux illustrer ce point. Si la Grande-Bretagne paie la Chine pour qu’elle renonce à une centrale au charbon et qu’elle construise un barrage hydro-électrique à la place, elle se met alors en poche cette réduction des émissions de carbone dans le cadre des réductions globales par pays. En retour, nous sommes même autorisés à conserver une centrale au charbon chez nous. Et dans le même temps, la Chine tient aussi compte de ce changement dans le cadre de ses réductions d’ensemble. Donc, une tonne de réduction d’émissions de carbone est comptée deux fois. Cela signifie que le système entier est truffé d’exagérations - et le chiffre des réductions globales est une arnaque.
Astuce n°3 : les Forêts fictives - ou le processus que l’on surnomme de façon opaque le LULUCF (Land Use, Land-Use Change and Forestry : Utilisation des terres, changements d’affectation des terres et foresterie). Les forêts captent les gaz à effet de serre et les stockent hors de l’atmosphère ; aussi, de manière parfaitement judicieuse, les pays obtiennent-ils un crédit dans le cadre du nouveau système pour leur préservation. Il s’agit d’une mesure essentielle pour stopper le réchauffement planétaire. Mais les entreprises de l’exploitation forestière canadiennes, suédoises et finlandaises ont réussi à fait pression sur leurs gouvernements pour qu’ils insèrent une clause absurde dans les règles. Les nouvelles règles établissent que vous pouvez, au nom de la « gestion durable des forêts », couper presque tous les arbres – et ce, sans perdre de crédits. C’est kafkaïen : une forêt coupée n’augmente pas votre niveau officiel d’émissions ... même si elle augmente votre niveau réel d’émissions.
Astuce n°4 : Choisir de faux points de départ. Toutes les recommandations scientifiques prennent 1990 comme point de référence du niveau dangereusement élevé dont nous devons partir. Alors, quand nous parlons d’une réduction de 40 pour cent, nous voulons dire 40 pour cent de moins qu’en 1990. Mais les Américains ont - dans un éclair de génie publicitaire - décidé de prendre 2005 comme leur niveau de référence. Tout le monde parle des niveaux de 1990, sauf eux. Alors, quand les Etats-Unis promettent une réduction de 17 pour cent par rapport au niveau de 2005, ils sont en fait en train de proposer une réduction de 4 pour cent par rapport au niveau de 1990 - beaucoup moins que les autres pays riches.
Il existe des dizaines d’autres exemples de la sorte, mais vous et moi serions plongés dans le coma si je les répertoriais tous. Ce choix est délibéré. Ce système a été rendu volontairement incompréhensible parce que si nous, les citoyens ordinaires, le comprenions, nous en serions consternés. Si ces négociations étaient menées en toute bonne foi, ces échappatoires seraient balayées en quelques secondes. Et en plus, les pays riches refusent catégoriquement que ces maigres réductions soient juridiquement contraignantes. Vous pouvez les jeter à la poubelle en quittant le centre de conférence, et personne ne reviendra là-dessus. On nous arnaque sur la question la plus importante au monde, la stabilité de notre biosphère.
Nos dirigeants ne nous donnent pas du Hopenhagen - ils nous donnent du Cokenhagen (NdT : Coke, Coca-Cola), une potion douceâtre composée d’additifs maladifs et qui ne nourrit même pas. Leur comportement ici indique qu’ils sont plus effrayés par les lobbyistes des entreprises qui financent leurs campagnes ou par la ligne négationniste dans leur propre pays, que par la montée des eaux et la chute des civilisations. Le strict minimum décrit comme certain par les scientifiques n’est même pas pris en compte.
Mais il existe une raison pour laquelle je reste, malgré tout, plein d’un hardi espoir. Des milliers de citoyens ordinaires convergent actuellement vers cette ville et ils ne vont pas à se la laisser conter. Ils ne vont pas rester là à regarder passivement nos écosystèmes être vandalisés. Ils exigent que ce que la science pure et dure réclame : des réductions réelles et rapides, sous la contrainte d’un tribunal mondial de l’environnement qui punira toute nation qui nous met tous en danger. Ce mouvement ne va pas disparaître. Copenhague se révèle être une supercherie- mais il est possible que de cette épave émerge une demande plus forte pour une solution véritable.
Si nous n’élevons pas très rapidement la température politique, la température physique va, elle, augmenter - et nous pouvons alors dire adieu à Leah, et au seul climat sûr que nous n’ayons jamais connu.
(traduction par Morgane Iserte, révision Andrée Durand, dans le cadre du projet www.m-e-dium.net)