À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

21/11/2009

Suicides dans la police : un plan de réduction des effectifs ?

Vous pouvez ne pas être au courant, parce que peu d’écho est donné à ces morts-là, mais ces temps-ci, il semblerait qu’on dépasse le quota de minutes de silence dans les services de police.
Peut-être qu’un jour on les regroupera pour en faire des heures à décompter du temps de travail, allez savoir.

Le suicide dans la police, on en parle très peu. Même dans la police.
Hors période d'élections professionnelles, les syndicats ne semblent pas trouver en ces drames un sujet très porteur, préférant gérer leurs sempiternelles petites guerillas d’intérêts, et autres pousse-toi-de-là-que-je-m’y-mette, quand ce ne sont pas des indignations qu’on pourrait qualifier de comiques si la cotisation n’était pas si chère.

L’administration a mis en place il y a quelques années une structure, le SSPO (Service de Soutien Psychologique Opérationnel), composée de psychologues à qui les fonctionnaires de police peuvent faire appel. Mais ce système, même s’il part d’une intention louable, a ses limites. Un flic n’a pas forcément envie de confier ses difficultés à quelqu’un qui a une place trop proche de l’organigramme policier.

Les flics eux-mêmes ont du mal à parler, se retranchant derrière une obligation de réserve dont on ne sait plus trop ce qu’elle doit recouvrir, et dont la marge avec la liberté d’opinion ou simplement de s’exprimer est incertaine.

Quant au nombre de suicides, là encore c’est le flou. Et c’est dommage dans une administration qui sait à ce point jouer de précision sur les chiffres, que ce soit le nombre de délinquants recensés dans la nuit du 12 octobre au 28 juin, ou un objectif de gardes à vue à la décimale près pour la semaine dernière.
Pour le suicide, à part une estimation officieuse de un par semaine, pas moyen de savoir. Le chiffre selon la police n’est pas disponible.
Et l’autisme est bien partagé.

Mais il y a une raison à tous ces suicides, une seule et même raison invoquée : "les problèmes personnels"...
Quelle bonne blague, ces mots prétextes qui ne veulent absolument rien dire, et qu’on assène en urgence, avant les obsèques, comme un rempart contre une accusation qui ne manquerait pas de tomber.
Bien sûr qu’un suicidé a eu des problèmes personnels, un très gros problème même, un problème fatal dirigé contre sa personne pourrait-on dire.

D’ailleurs, on se suicide partout à cause de problèmes personnels, et les patrons sont des Pilate, la profession n’a rien à voir avec tout ça, même quand on se pend dans un atelier ou qu’on se tire une balle dans la tête dans un commissariat de police. Il ne faut surtout pas y voir de message subliminal, mettre fin à ses jours sur son lieu de travail n’est qu’un hasard de la vie…

Admettons pour les problèmes personnels. Mais dites-moi, pourquoi les flics en auraient-il plus que dans d’autres professions après tout ?
Et d’ailleurs qu’est-ce au juste qu’un problème personnel ?
Et s’il s’agissait dans la plupart des cas d’une perte de repères, de vies de famille ou vies de couple qui explosent en plein vol ? Si les fonctionnaires de police ne sont pas recrutés en fonction d’une sensibilité exacerbée, s’ils ne sont pas plus sentimentaux et sujets au bovarysme, plus vulnérables psychologiquement que la moyenne des Français, quel peut être le dénominateur commun de tous ces flics qui se suicident ?
Voyons voir… j’ai bien une idée : et si c’était leur métier ?

Si c’était leur métier qui contribuait plus que pour d’autres à dégrader leur vie privée au point qu’elle ne soit plus un refuge, au point qu’il n’y ait plus de vie après le boulot ?

Le métier de flic de terrain n’engendre pas tous les jours la joie de vivre. Par définition, là où il y a besoin de police, ça ne va pas fort.
La police doit gérer une gamme très large de dysfonctionnements humains et sociaux, et mettre les mains dedans. Dont la délinquance sous toutes ses formes.
C’est pourtant un métier qui pourrait être – et qui l’est dans certains contextes – très épanouissant et valorisant.
Les facteurs extrinsèques du métier de flic ne sont pas ceux qui changent le plus. La délinquance et la sécurité sont des préoccupations sociales permanentes dans le temps. Les délinquants n’ont jamais été d’aimables, respectueux et inoffensifs personnages. En outre, si la mutation de la délinquance est une chose, l’augmentation exponentielle qu’on nous annonce dans divers scenarios catastrophe éminemment politiques en est une autre. (l’écho fait par les médias donne l’illusion de l’émergence de certains crimes et délits dont la fréquence n’a pourtant pas varié depuis des décennies.)

En tout état de cause, la déprime policière est bien moins liée à la difficulté de lutter contre la délinquance et à tout ce que cela suppose de désamour, d’irrespect et d’impopularité, qu’aux conditions de travail ET une certaine façon de travailler.

On se suicide plus en Sécurité Publique qu’en Police Judiciaire.
Le risque, la fatigue, les horaires difficiles et leurs incidences sur la vie privée, les coups au moral, les insultes, les atteintes à l’intégrité physique, bref tout ce qui jour après jour abime le flic en uniforme, ne peut être ignoré d’une société pour qui il est indispensable, et surtout du système qui l’emploie.

Le policier se plaint de mésestime aussi bien de la part des citoyens qu’il sert (mais ça n’a jamais été au beau fixe), des médias qui ne font écho qu’aux incidents le mettant en cause (on ne parle que de ce qui est mal fait, ce qui est bien fait ne se remarque pas), que de sa propre administration (par le passé, il y a eu d’autres méthodes de management, quand on parlait de diriger du personnel et pas de gestion de ressources humaines… )

La pression liée à la culture du résultat est insupportable, d’autant plus que la preuve de son incidence sur la délinquance est loin d’être faite.
La hiérarchie est devenue comptable, gestionnaire de statistiques, elle se déshumanise alors même que le métier de flic est peut-être celui qui justifie le plus du besoin d’écoute et d’harmonie entre les grades.
La dérisoire prime au mérite a créé une forme de compétition chez certains, fragilisant ce qu’il y avait de plus sécurisant et confortable : l’esprit d’équipe et la solidarité.
Jamais le policier en tant qu’individu n’a été aussi insignifiant.
Jamais il n’a été soumis à une telle pression.
« Ceux qui sont fatigués, dehors ! » disait il y a peu le chef de l’État, s’adressant aux policiers et aux gendarmes, le même jour qu’était annoncée une baisse d’effectifs considérable, et la consigne de mettre le paquet sur le Chiffre.
Ita misa est.
Il lui faudra faire plus avec moins…
Et sans se plaindre. Et en sortant de scène discrètement.

Aujourd’hui, le réconfort moral souhaité par certains est loin d’être suffisant.
La meilleure cellule de crise psychologique est et restera toujours le huis clos de la voiture après une intervention difficile.
Parler des suicides dans la police, sortir de la conspiration du silence, ce que tous les flics réclament à corps et à cris, ce n’est pas assez non plus. Un temps de visibilité, quelques lignes dans la presse pour faire le jeu médiatique, ça défoule, ça ne console même pas, et ça s’arrête là.

Ce ne sont pas les métastases qu’il faut soigner quand le mal est fait, mais comme partout, comme pour tous, pour tout salarié, se demander comment on en est arrivé là. Et prendre parfois sa part de responsabilité, quand on a des fonctions de commandement. Ou de représentation des effectifs.
Et faire preuve de maturité, se dire que si certains – des syndicats ou de l’administration policière – sont défaillants, il appartient à chacun de revisiter le mot solidarité. Et de voir comment il peut le décliner.

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police.etc.over-blog.net - 18.11.09

O novo regime de acumulação capitalista e a violência nas escolas

O neoliberalismo evita os gastos com políticas sociais, contribui com a transformação na esfera da produção e exploração internacional e realiza uma política privatizante em benefício do capital. A sua máxima é um Estado mínimo e forte, isto é, um estado que intervém minimamente e que reprime maximamente.

O capitalismo contemporâneo vem sendo o palco de um conjunto de transformações que possui relação direta com o crescimento da violência nas escolas. Este conjunto de transformações tem sua fonte nas lutas sociais e na ofensiva do capital no sentido de aumentar a exploração, já que a partir dos anos 60 a taxa de lucro médio vem caindo. A revolta estudantil de maio de 68, juntamente com outros movimentos contestadores da época, representou um primeiro sintoma do novo período de lutas sociais e de transição para um novo regime de acumulação, marcado por uma ofensiva no sentido de retomar o padrão de acumulação capitalista. O novo regime de acumulação vai se esboçando e a partir da década de 80 ? com a ascensão e paulatina generalização do neoliberalismo, a chamada reestruturação produtiva e as novas relações internacionais constitutivas de um neoimperialismo ? temos sua materialização. Estes três elementos caracterizam o regime de acumulação integral, chamado por alguns de ?flexível?, e provocam diversas mudanças na sociedade civil, no mundo da cultura e da ideologia. O neoliberalismo evita os gastos com políticas sociais, contribui com a transformação na esfera da produção e exploração internacional e realiza uma política privatizante em benefício do capital. A sua máxima é um Estado mínimo e forte, isto é, um estado que intervém minimamente e que reprime maximamente. A política repressiva é, nos países de capitalismo subordinado, acompanhada de políticas paliativas (sistema de cotas, educação inclusiva, programas específicos de caráter assistencialista) que se revelam nada mais do uma forma de tentar impedir a total deslegitimação do Estado neoliberal sem sair de sua lógica, isto é, sem aumentar os gastos públicos, jogando a responsabilidade para a sociedade civil ou beneficiando uns em detrimento de outros, tal como na política de cotas. O aumento mundial da população carcerária é apenas uma expressão da face repressiva do neoliberalismo, atingindo todos os países do mundo (por exemplo, aumentou 240% na Holanda e 140% em Portugal). Nem é preciso citar a situação dos países mais pobres e os altos índices de fome, miséria, entre outros, para ver o novo quadro do capitalismo mundial contemporâneo. A chamada ?reestruturação produtiva?, expressa no toyotismo e modelos similares, aponta para um aumento da extração de mais-valor, tanto absoluto quanto relativo, e o neoimperialismo aponta para a intensificação da exploração internacional. A situação marcada pelo aumento da exploração, da miséria, dos conflitos, da deterioração das relações familiares e da saúde psíquica das pessoas, são elementos fundamentais para compreender a crescente violência no espaço escolar. As políticas paliativas ou ?compensatórias? acabam é realizando uma reprodução maquiada das condições de vida desfavoráveis da população ao invés de propor soluções reais. O aumento da violência e sua presença crescente nas escolas é uma conseqüência deste estado de coisas. O discurso conservador vem para pregar a moralização da escola e para apelar para a responsabilidade individual e desvincular as relações sociais e a pobreza da violência, reproduzindo as ideologias norte-americanas e reforçando a reprodução de toda esta situação deplorável e, por conseguinte, a violência nas escolas.

http://www.apagina.pt/?aba=7&cat=140&doc=10502&mid=2

La «réforme de Bologne» inspirée des Etats-Unis a 10 ans

Alfred Burger, chercheur en éducation, Zurich

Des dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté la dernière semaine d’octobre à Vienne et dans d’autres villes contre la réforme de Bologne. L’objet de ces manifestations était notamment l’introduction de frais d’inscription et d’un numerus clausus ainsi que la suppression de postes d’enseignants. Les manifestants demandaient le retrait des filières bachelor (licence) et master (maîtrise) et la réintroduction de cursus à caractère plus scientifique. Ailleurs en Europe également, l’insatisfaction augmente: les professeurs d’université se plaignent d’un énorme surcroît de travail, d’un manque de temps à consacrer aux étudiants et d’un excès de bureaucratie.

Les promesses et la réalité

La Déclaration de Bologne du 19 mai 1999 était assortie de grandes promesses. On prétendait qu’elle permettrait une plus grande perméabilité des universités et des cursus, une plus grande mobilité des étudiants et qu’elle favoriserait les échanges scientifiques entre les universités européennes. Pour augmenter la compétitivité des établissements et les chances des diplômés sur le marché de l’emploi, on imposa à toutes les universités un système de diplômes unique à trois niveaux (LMD: licence, maîtrise, doctorat) et de crédits (ECTS: European Credit Transfer System/Système européen de transfert et d’accumulation de crédits) transférables d’une université à l’autre qui devaient apporter la transparence, l’efficacité, la mobilité, la flexibilité et la compétitivité.
Cette réforme a complètement bouleversé les divers systèmes européens qui avaient évolué au cours des siècles et les a alignés sur le système américain, entreprise qui aurait dû rencontrer de nombreux obstacles en raison de l’histoire des structures universitaires en Europe. Mais ce ne fut pas le cas. Le système de Bologne a été mis en application au cours des dix dernières années sans débat démocratique, sans légitimité juridique et contre l’avis de la plupart des professeurs. Les promesses n’ont guère été tenues, elles se sont révélées être, comme c’est toujours le cas, des paroles en l’air destinées à dissimuler une stratégie prévue de longue date. Il en est résulté un désert universitaire standardisé et imposé d’en haut typique de l’économie dirigée.
Comment cela a-t-il été possible?

Stratégies classiques

Dès le début des années 1950, on a cherché à aligner les universités allemandes sur les américaines mais des mouvements de gauche ont réussi à empêcher cela dans les années qui ont suivi. 30 ans après, face à l’apparente réussite de l’économie américaine, l’opinion européenne était très bien disposée.1 A l’époque, peu de personnes savaient que ces «succès» reposaient sur une montagne de dettes et ne représentaient pas une véritable réussite économique. Aussi nombreux furent ceux qui jugèrent le moment venu de lancer une réforme: représentants néolibéraux de l’OMC et de la Banque mondiale, multinationales, administrateurs d’universités qui louchaient depuis longtemps vers le modèle américain (notamment Helga Novotny, ancien professeur d’économie à l’EPFZ et vice-présidente du Conseil européen de la recherche). Le capitalisme européen fondé sur les théories de Milton Friedmann conquérait le monde entier avec des slogans tels que globalisation, dérégulation, privatisations, efficacité accrue, etc. et abandonnait de plus en plus les structures de l’économie sociale de marché en Allemagne et dans d’autres Etats européens. Quasiment tous les partis européens, et notamment la gauche, montèrent avec enthousiasme dans le train de la globalisation.
«L’époque est favorable à une telle réforme: tout d’abord, l’examen des structures, des contenus et des procédures en vue d’une efficacité, d’une souplesse accrues et d’un allègement est une tendance que l’on observe dans le monde entier […] Deuxièmement, d’ici à 2005, environ 50% des actuels professeurs d’université […] partiront à la retraite. C’est l’occasion de mettre en place, dans un esprit de compétition et avec un personnel en grande partie renouvelé, de nouvelles struc­tures plus internationales»2, écrivait le ministre allemand de l’éducation de l’époque Jürgen Rüttgers qui a pris une part active aux travaux de la réforme de Bologne.
Cette réforme fut précédée, selon le schéma classique, d’une campagne de dénigrement dirigée contre les anciennes structures. En utilisant des termes comme «sclérose», «corps enseignant dépassé», on préparait le terrain pour une réforme profonde des universités européennes. Sachant que dans les différents Etats européens des systèmes scolaires très différents avaient été développés au cours des siècles, on procéda différemment dans chaque pays. En Allemagne, par exemple, on se référa au modèle hollandais. Il n’était certes guère différent du modèle anglo-saxon mais on savait que les Allemands n’auraient pas été favorables au système élitiste américain.

Que cache le système de Bologne?

Le processus de Bologne ne peut être dissocié de la stratégie économique de l’Union européenne déterminée en mars 2000 à Lisbonne. L’objectif formulé là-bas – faire de l’économie européenne «la plus compétitive et la plus dynamique du monde» – a considérablement influencé la réforme du système universitaire européen.3 L’Europe ne doit plus seulement être une Europe de l’économie mais une Europe du savoir. C’est pourquoi la réforme en cours repose avant tout sur des principes économiques imposés par les forces néolibérales d’organisations économiques comme l’OCDE, l’OMC et la Banque mondiale. Cela apparaît clairement dans le vocabulaire qui se répand depuis des années comme un cancer dans tout le domaine de l’enseignement supérieur: compétitivité, spécificité, amélioration de la qualité, évaluation, gestion des universités, orientation clientèle, autonomie financière, analyse comparative, etc. Les universités doivent devenir des entreprises privées produisant et vendant du savoir au sein de l’économie globalisée. Ce n’est plus la science qui pose les questions mais l’économie et la société qui disent à la science ce qu’elle doit chercher et faire.

Abandon de l’idéal humaniste de Humboldt

Au cours des siècles, les peuples européens ont acquis de haute lutte l’indépendance des universités par rapport aux forces religieuses et autres. Les professeurs pouvaient faire des recherches et enseigner à l’abri des pressions de l’économie de marché. Ils étaient rémunérés par les pouvoirs publics et les résultats de leurs recherches étaient publiés et appartenaient à la collectivité. Au cours des dix dernières années, la «main invisible du marché», sous couvert de «progrès» et de «modernisation» a mis la science et la recherche universitaires à son service et sapé durablement la relative autonomie de la recherche et de l’enseignement. Cela représente un abandon fondamental de l’idéal humaniste de Humboldt. L’université devient de plus en plus une prestataire de services à la carte et cesse d’être un lieu de recherches indépendantes. Elle doit se mettre au service de l’économie si elle ne veut pas mourir. «Si les universités ne s’adaptent pas, on se passera d’elles.»4

Des universités en compétition

Alors qu’avant, c’était la qualité de la recherche et de l’enseignement qui faisaient le renom des universités, ce sont aujourd’hui le nombre des brevets déposés et l’importance des moyens financiers apportés par des tiers. Pour que ces brevets puissent être commercialisés, les politiques de tous les pays européens modifient maintenant le droit des brevets, réduisent les budgets des universités et forcent ces dernières à commercialiser davantage leurs services.
Aujourd’hui, la réputation des universités et la place qu’elles occupent dans les classements sont déterminées par la nécessité de recherches de pointe lucratives. Le fait que l’Academic Ranking of World Universities 2003 mentionnait avant tout des universités américaines montre clairement selon quels critères seront évaluées les universités à l’avenir: sur ceux du modèle américain.

Universités à l’américaine

Le paysage universitaire américain est dominé par l’«Yvy-League». Il s’agit d’un groupe d’universités prestigieuses qui pratiquent une sélection sociale et assurent ainsi la pérennité de l’élite américaine. Chacune d’entre elles dispose d’un capital comparable à celui d’une multinationale. Il est donc naturel qu’elles puissent attirer les meilleurs scientifiques et professeurs du monde. De plus, il existe une série d’autres universités privées qui vivent des dons des familles aux enfants desquelles elles permettent d’accéder, après leurs études, aux postes les mieux rétribués de l’économie et de la politique. Souvent l’importance du don décide de l’admission dans l’université souhaitée. La plupart des universités d’Etat ont peu d’importance. Même celles, peu nombreuses, qui ont un nom, n’arrivent jamais au niveau des établissements privés. Ce système élitaire est constamment nié mais les faits parlent un autre langage: dans les 146 meilleures universités, seuls 3 % des étudiants sont issus de familles socialement défavorisées.

Un féodalisme qui renie les Lumières

On appelle ce système dans lequel les universités cherchent à obtenir la meilleure place dans les évaluations «système d’excellence». En théorie, il doit élever le niveau général des universités dans le monde entier. En pratique, une lutte commence à s’instaurer entre les universités pour savoir qui pourra jouer en première division en tant que global player et qui sera relégué en deuxième division. Les perdants sont les disciplines «non rentables» qui doivent disparaître. On «assainit» les universités. La simplification promise des séjours d’études à l’étranger se révèle être une escroquerie: seuls les étudiants issus de familles aisées peuvent se les offrir. Comme toutes les études sont soumises à la logique du marché, les étudiants sont constamment soumis à une course contre la montre. De plus, les frais d’inscription augmentent sans cesse si bien que, comme aux Etats-Unis, seuls les fils et les filles de familles aisées peuvent faire des études. La suppression des bourses relève de la même logique. A l’avenir, seule la licence sera tout au plus accessible au commun des mortels alors que la maîtrise et le doctorat seront réservées aux riches et à quelques spécialistes bornés. On peut de moins en moins nier que le système de Bologne vise à rabaisser les moins privilégiés au niveau qui, selon les élites, doit être le leur.
Alors que jusqu’ici, le paysage universitaire européen était d’une grande diversité culturelle et institutionnelle, il se voit uniformisé dans une perspective globale et géré par des bureaucrates. La tradition intellectuelle des universités européennes doit s’incliner devant une logique comptable qui ne peut que nuire non seulement aux établissements mais également aux autres secteurs de la société. Le nouveau système est autoritaire et antidémocratique. On le planifie au sommet et on l’impose au mépris de l’homme.
Faut-il répéter les erreurs de l’économie dirigée qui ont ruiné l’Union soviétique? La génération actuelle foule-t-elle aux pieds les Lumières européennes uniquement pour mettre au pouvoir une ploutocratie? •

1 cf. Wuggening, Ulf, in: Schultheis, Franz et al. (Hrsg.), Humboldts Albtraum. Der Bologna-Prozess und seine Folgen, Konstanz, 2008, pp. 123 sqq.
2 Rüttgers, Jürgen, Hochschulen für das 21. Jahrhundert, ibid., pp. 141 sqq.
3 Conclusions de la présidence du Conseil européen de Lisbonne, 23 et 24 mars 2000, p. 3
4 cf. Winkin, Yves, ibid. note p. 183

www.horizons-et-debats.ch - 16.11.09

Inflation – Qui paiera les dettes?

Quand les premières grandes banques (Leh­mann Brother, Hypo Real Estate) ont déposé leur bilan, en 2008, les gouvernements ont prié les contribuables de passer à la caisse. Cette attaque armée de la bourse des citoyens a été qualifiée médicalement d’«injection de liquidités». On a prétendu urgent de «répandre des liquidités sur le marché», afin d’assurer la survie des «banques indispensables au système». L’argent ne serait prêté que passagèrement et «l’on résorberait par la suite les liquidités excédentaires.» Le pistolet dans le dos, les parlements ont approuvé les programmes d’urgence des «experts» gouvernementaux ou ont été ignorés. Car il s’agissait d’un «cas d’urgence». Sa justification n’a plus fait l’objet de discussions.
A peine un an après, Goldman Sachs, la Deutsche Bank et de nombreuses autres grandes banques se félicitent d’avoir enregistré de nouveau des bénéfices trimestriels très élevés. On apprend aussi qu’il vaut de nouveau la peine d’effectuer un négoce de titres à haut risque.
De nombreuses personnes se croient sur une autre planète. En effet, le chômage a augmenté en Europe et aux Etats-Unis, et les recettes des communes et des villes s’effondrent, parallèlement aux dépêches du monde financier qui annoncent des «succès». On entend fréquemment que les banques n’ont pas transmis à l’économie l’argent qu’elles ont récolté. Visiblement, la crise économique ne fait que se dessiner, elle n’est pas encore là. Néanmoins, la presse fait constamment état de dépêches économiques positives, de sorte que le lecteur est convaincu qu’il voit l’horizon s’éclaircir. L’endettement des principaux Etats occidentaux est tel qu’aucun expert ne croit plus à un remboursement, à quelque moment que ce soit. Les analystes stratégiques des banques se demandent publiquement, à l’instar de Spyros Andreo­poulos de Morgan Stanley dans la «Neue Zürcher Zeitung» du 26 octobre, s’il ne conviendrait pas, à moyen terme et par l’intermédiaire des banques centrales, de mettre l’endettement public à l’arrière-plan en accroissant l’inflation.
Qu’est-ce à dire? La valeur de la monnaie doit diminuer pour que les Etats puissent s’endetter plus rapidement. On y parvient en mettant toujours davantage de monnaie en circulation, comme le fait actuellement le Royaume-Uni («quantitative easing»). Toutefois, l’Etat ne retire pas les liquidités excédentaires du marché comme il l’avait promis. Il en résulte que la croyance en la valeur de la monnaie fléchit et que chacun réclame davantage de monnaie pour ses produits. Les prix montent, mais non les salaires. Nous devrons donc travailler plus longtemps pour recevoir les mêmes prestations pour notre argent. Il s’agit donc d’une réduction indirecte des salaires. En bon français, on peut dire que l’argent est passé de notre porte-monnaie à celui de quelques autres personnes.
www.horizons-et-debats.ch - 16.11.09

CGTP diz que orçamento redistributivo revela dificuldades do país e acusa Governo de faltar à verdade

O líder da CGTP, Carvalho da Silva, considerou hoje que o orçamento redistributivo anunciado pelo Governo para 2009 mostra a situação "difícil" do país e acusou o Executivo de inventar "mecanismos de reacerto" que faltam à verdade.

"Os grandes meios de redistribuição de riqueza não são estes que o Governo agora adopta. O elemento estruturante mais decisivo para uma distribuição justa da riqueza que se produz é a contratação colectiva, assegurando direitos e deveres dos trabalhadores, esse é o grande elemento distribuidor", disse à agência Lusa Manuel Carvalho da Silva.

Falando à margem da Conferência sobre Imprensa Operária e Associativa, destinada a assinalar o 130.º aniversário do Jornal da Voz do Operário, o líder da Intersindical referiu que "este orçamento mostra uma situação muito difícil e o que é facto é que se distribuiu ao capital e, em particular, ao capital financeiro e a grande grupos económicos milhões e milhões de euros".

J.N. - 21.11.09

'Vinagre y rosas'

Joaquín Sabina

Consulta el especial sobre el álbum 'Vinagre y rosas'

El País - 21.11.09

Reacções à escolha do presidente da UE e da chefe da diplomacia: Surpresa, perplexidade e desilusão em toda a Europa

Teresa de Sousa

Consternação, perplexidade, desilusão, choque. Os títulos da imprensa europeia rivalizam entre si na busca das palavras mais fortes e exactas para descrever a escolha dos líderes europeus.
Quinta-feira à noite, em Bruxelas, num jantar que se previu prolongado e que acabou por ser um dos mais rápidos da história dos Conselhos Europeus, os chefes de Estado e de Governo da União Europeia tomaram uma decisão que aparentemente apenas agradou a eles próprios.

Cáustico, o "Financial Times" imagina uma frenética corrida à Wikipedia em todas as chancelarias mundiais para saber quem são o novo presidente da União Europeia, Herman Van Rompuy, e a nova chefe da diplomacia europeia, Catherine Ashton. "Dois desconhecidos", "duas figuras apagadas". "A UE encontrou dirigentes sem brilho, sem visão e, também, sem a experiências necessária", escreveu o alemão "Frankfurter Rundschau".

A revista "Der Spiegel" candidata-se ao título mais brutal: "A Europa elege zés-ninguéns". O "Independent" de Londres, ao mais irónico: "Equipa de sonho põe a Europa a dormir". O "El País", mais sóbrio, limita-se a destacar o contraste: "Nomes fracos para grandes desafios". O "Financial Times" consegue, porventura, a síntese mais política: "Ganhou a supremacia dos Estados". Alguns políticos reconhecidamente europeus ainda foram mais contundentes. "A Europa bateu no fundo", declarou o líder dos Verdes europeus, Daniel Cohen-Bendit. "Acabou a Europa política", acrescentou o socialista francês Michel Rocard.

Há um mundo de distância entre esta vaga de reacções negativas e a auto-satisfação exibida na véspera pelos líderes europeus. Entre eles, não se ouviu uma só voz discordante. Durão Barroso, o presidente da Comissão, foi o mais exultante: "Não poderia haver melhores escolhas do que estas duas personalidades". Angela Merkel, a chanceler alemã, fez o elogio do consenso "como o verdadeiro motor" da integração europeia. "Tenho plena confiança de que não dirão disparates", atribui-lhe o Monde. "Uma decisão sábia", acrescentou o seu homólogo francês, Nicolas Sarkozy. Para acrescentar: "[O presidente] vem de um país importante, embora não um dos mais importantes, de maneira a que ninguém se sinta excluído". Gordon Brown, o primeiro-ministro britânico e patrocinador da baronesa Ashton, congratulou-se com o facto de o seu país "continuar, desta forma, no coração da União Europeia."

Porquê estas escolhas?

Há duas conclusões que atravessam quase todas as análises da imprensa europeia. A primeira é que a escolha de duas figuras apagadas e quase desconhecidas pode matar o élan gerado pela aprovação do Tratado de Lisboa. A outra pode resumir-se assim: se a UE pretendia guindar-se à altura dos outros grandes actores mundiais, este não é o melhor caminho.

"Vai ser difícil explicar às pessoas por que é que havia tanta expectativa em relação ao Tratado de Lisboa, se tudo o que conseguimos foi nomear alguém de que ninguém ouviu falar", disse à Reuters um diplomata europeu. "Podem estas duas figuras encarnar o novo élan que nos foi prometido pelos nossos governantes?", pergunta o "Frankfurter Allgemeine Zeitung". E o "Guardian" remata em editorial: "Esta escolha reduz a nada a esperança da Europa de obrigar o mundo a prestar-lhe uma nova atenção. O Velho Continente afastou-se da mesa dos grandes, falhando a real oportunidade de se manter ao nível de um G2 dominado pelos pólos gémeos de Washington e de Pequim".

Porquê, então, estas escolhas - é a pergunta seguinte. Dominique Moisi, académico francês, diz que a UE "fez uma escolha baseada nas prioridades domésticas". "Não escolheram com base no mérito, não tomaram uma decisão verdadeiramente europeia, decidiram em função dos interesses britânicos, alemães e franceses".

O centrista francês François Bayrou considera que "o primeiro-ministro belga foi escolhido para não fazer sombra a ninguém". Passam também por aqui muitas das explicações para a decisão. "Os grandes Estados continuam no comando", analisa a Reuters. "Os chefes de Estado e de Governo europeus estão sobretudo preocupados com a sua própria presença nos palcos mundiais", acrescenta o "Financial Times Deutschland".

"É a vitória dos sindicatos", diz uma fonte diplomática em Lisboa. "Do sindicato dos chefes da diplomacia, que não querem tutelas. Dos chefes de Governo, que não querem sombra. Dos burocratas, que não querem perder o controlo." "Vai levar mais tempo a retirar todo o potencial do tratado."

Reacções mundiais

Ontem, Hillary Clinton declarou-se ansiosa por trabalhar com Van Rompuy e Ashton "para fortalecer e ampliar" a relação transatlântica. Mas não se esqueceu de enumerar a lista de assuntos que levará provavelmente para o primeiro encontro: Afeganistão, Irão, Médio Oriente. Os americanos falam de coisas concretas. Em Pequim, tomou-se nota "de mais um passo na integração europeia".

Em todo o mundo, "políticos e analistas vão tentar discernir qualquer coisa destas nomeações", escreve Richard Whitman da Chatham House de Londres. "Há muito pouco nas nomeações que leve alguém em Washington ou Pequim a acreditar que devem tomar a Europa mais a sério".

Caso encerrado? O "Monde" pede que "não se julgue depressa de mais". "Rampuy é um europeu convicto (...) e pode sempre contar-se com a capacidade de nos surpreender de uma trabalhista britânica aristocrática".
Público.pt - 21.11.09

Le "malaise enseignant". Réflexions sur la construction d'un problème journalistique

Louis Pinto - Politix - Année 1993 - Volume 6 - Numéro 23

PDF(9900 Ko)

Le consommateur : agent économique et acteur politique

Louis Pinto - Revue française de sociologie - Année 1990 - Volume 31 - Numéro 31-2

PDF(18000 Ko)

Contra o monopólio dos meios, documentário incita: “Levante sua voz”

Patrícia Benvenuti

Incentivar o debate sobre o direito à comunicação no país, partindo da denúncia sobre a concentração da mídia. Esse é o objetivo do vídeo "Levante Sua Voz", realizado pelo Intervozes Coletivo Brasil de Comunicação Social com apoio da Fundação Friedrich Ebert Stiftung.

De forma didática, o vídeo desmistifica o conceito de liberdade de expressão no Brasil, revelando que apenas 11 famílias controlam praticamente todas as concessões públicas para emissoras de rádio e televisão. Ao mesmo tempo, revela-se a perseguição às tentativas de furar esse bloqueio midiático, como é o caso das rádios comunitárias que, nos últimos anos, foram fechadas em número recorde.

Para o militante do Intervozes e responsável pelo roteiro, direção e edição de "Levante Sua Voz", Pedro Ekman, "o vídeo é uma tentativa de levar um tema com toda a sua profundidade e importância por meio de uma linguagem mais acessível a um público não acostumado aos textos geralmente complexos".

Em entrevista ao Brasil de Fato, Ekman comenta a produção do vídeo, os desafios para construir uma comunicação mais democrática e as expectativas para a 1ª Conferência Nacional de Comunicação, que acontecerá entre os dias 14 e 17 de dezembro, em Brasília.

Como surgiu a iniciativa de realizar esse vídeo?

Pedro Ekman: O Intervozes, estudando novas formas de se travar o debate sobre o direito à comunicação, entendeu que uma produção áudio visual cumpriria o papel de ampliar esse tema para um público menos especializado do que o que é atingido pelos textos, livros e estudos disponibilizados pela entidade. O vídeo é uma tentativa de levar um tema com toda a sua profundidade e importância por meio de uma linguagem mais acessível a um público não acostumado aos textos geralmente complexos.

Como se deu a produção?

Inicialmente é importante lembar que tivemos o suporte de muitos parceiros do movimento social que ajudaram com infraestrutura técnica sem os quais essa produção seria impossível. Como contávamos com pouco dinheiro, tínhamos que pensar um roteiro capaz de descrever a dramática situação da comunicação no Brasil em sua complexidade sem que fosse preciso uma produção dispendiosa. Optamos por um formato inspirado no curta "Ilha das Flores", de Jorge Furtado. Esse formato conta de uma forma bem humorada a dura situação da desigualdade social brasileira. A estrutura se resume a uma narrativa em off e uma sucessão de imagens que se repetem. A locução em off facilita tecnicamente as gravações nas locações e acaba barateando o processo; por outro lado, a televisão brasileira nos fornece um rico material dos contraexemplos de uma comunicação razoável. Assim, entendemos que o formato do "Ilha das Flores" resolvia a equação "baixo orçamento x conteúdo extenso".

Como está sendo a divulgação e a recepção desse material?

O vídeo foi lançado na internet pelo portal do Observatório do Direito à Comunicação e pode ser visto no YouTube também. Em breve o Intervozes disponibilizará o arquivo para ser baixado em sua página institucional. Importante lembrar que os direitos sobre a obra estão em Criative Commons, possibilitando sua livre reprodução, manipulação e distribuição em atividades não comerciais. Estamos tentando viabilizar cópias em DVD para distribuir para os movimentos sociais parceiros na luta pela democratização

do comunicação. A recepção do vídeo tem sido muito boa, em menos de uma semana mais de 1000 internautas assistiram ao vídeo e os comentários registrados no site do Observatório têm sido muito positivos.

Na sua avaliação, quais os desafios para conscientizar a população sobre a existência desses oligopólios de mídia?

O maior desafio talvez seja justamente encontrar meios para furar a muralha de informação que o próprio oligopólio levantou ao seu redor para impedir qualquer crítica ao seu funcionamento. Para isso, acredito que temos que multiplicar os instrumentos de fala contra-hegemônica e encontrar linguagens que dialoguem com o maior número de pessoas possível. Não vamos conseguir vencer um oligopólio que tem inúmeros veículos e que trabalha numa linguagem popular com poucos veículos que insistam em uma linguagem hermética. A multiplicação de meios de comunicação contra hegemônicos não é uma coisa simples por todos os motivos que o vídeo descreve, mas a opção por uma linguagem menos hermética é algo que podemos fazer e é algo que ainda encontra muita resistência, mesmo na esquerda brasileira. Eduardo Galeano escreve sobre isso de forma memorável. Ele diz: "A linguagem hermética nem sempre é o preço inevitável da profundidade". Em alguns casos pode estar simplesmente escondendo uma incapacidade de comunicação, elevando-a à categoria de virtude intelectual. Suspeito que o fastio serve, dessa forma, para bendizer a ordem estabelecida: confirma que o conhecimento é um privilégio das elites. Algo parecido costuma ocorrer, diga-se de passagem, com certa literatura militante dirigida a um público conivente. Parece-me conformista, apesar de toda a sua possível retórica revolucionária, uma linguagem que repete mecanicamente, para os mesmos ouvidos, as mesmas frases pré-fabricadas, os mesmos adjetivos, as mesmas fórmulas declamatórias. Talvez essa literatura de paróquia esteja tão longe da revolução como a pornografia está longe do erotismo."

O vídeo fala muito sobre os meios tradicionais de comunicação e sua influência sobre o imaginário coletivo. Você acredita que as novas ferramentas de comunicação, possibilitadas sobretudo pela internet, podem reverter um pouco desse quadro?

Optamos por nos ater aos veículos que ainda atingem as massas de forma mais concreta, como o rádio e a TV, pois eles, junto com os meios impressos, são o retrato da história de concentração da comunicação no Brasil. Mas sem dúvida a internet em um cenário de convergência tecnológica vai mexer com toda a estrutura do quadro. Principalmente no que diz respeito à oferta de canais para a veiculação de conteúdo, que são extremamente concentrados no rádio e na TV e na internet tendem ao infinito. Contudo, hoje o acesso à banda larga é muito restrito no Brasil. Sem a universalização do acesso de forma gratuita, a internet nunca se tornará a TV.

Qual sua expectativa para a Conferência Nacional de Comunicação? De que forma ela pode ajudar a construir uma comunicação mais democrática?

A Conferência possibilita, pela primeira vez, um debate público que nunca foi feito no Brasil. A comunicação é um tema historicamente inexistente para a sociedade brasileira, sendo percebida como algo natural e imutável. Mesmo os movimentos sociais mais combativos não têm a comunicação como uma de suas pautas centrais e a Conferência joga luz sobre esse assunto.

Por outro lado é uma pena que o processo esteja tão prejudicado pelas imposições feitas pelo oligopólio e incorporadas sem qualquer resistência pelo governo. A super representação do setor empresarial e a necessidade de quorum qualificado para a aprovação de qualquer proposta distorcem o sentido de uma conferência, que existe justamente para permitir que a sociedade civil tenha alguma voz, já que durante todo o ano ela permanece alijada da arena onde se travam os debates sobre a comunicação, da qual participam Poder Público e os proprietários dos grandes veículos. Além disso, a proibição de eleição de delegados e de votação de propostas nas etapas municipais as esvazia, remetendo toda a disputa para a etapa nacional, o que contraria importante princípio de uma conferência, que é justamente ampliar o debate na sociedade. Um reflexo disso pode ser visto na Conferência Municipal na cidade de São Paulo que aconteceu neste final de semana. Apesar do importante debate realizado, empresários e poder público estiveram ausentes e a conversa circulou apenas entre a sociedade civil sem que o confronto necessário das idéias e dos interesses se desse na prática. Em todo caso, se o processo entorno da Confecom servir para esquentar a pauta e mobilizar o povo em torno desse tema, ela já terá cumprido um grande papel.

Assista aqui ao vídeo.

www.brasildefato.com.br - 16.11.09

Morbid Symptoms: Current Healthcare Struggles

Colin Leys Interviewed by Greg Albo

Leo Panitch and Colin Leys have just brought out the 2010 annual volume of the Socialist Register, Morbid Symptoms: Health under Capitalism, published by Merlin Press in London, Monthly Review Press in the US, and Fernwood Books in Canada. The book provides a path-breaking assessment of health under capitalism, providing a systematic account of the antagonistic relationship between capitalism and human bodies, of how modern healthcare has been deeply penetrated by neoliberal capitalism, and the ways in which healthcare workers, activists, and socialists are struggling and pursuing alternatives paths of solidarity in human health.

Colin, the latest Socialist Register, Morbid Symptoms: Health under Capitalism, is gaining great accolades from health activists and practitioners, and from sections of the Left that have not traditionally been focussed on health. How did you and Leo come to focus on this issue as important for a Register audience? And how does it fit within your personal evolution as a Left intellectual in terms of your long-standing concerns with states and development in the 'third world', especially Africa, on the one hand and states and parties in the advanced capitalist world, especially Britain, on the other?

Given the crucial importance of health in people's lives it struck us that there was a major lack of critical left thinking about it -- about how neoliberalism was undermining the health gains of the postwar years, about what was happening to health care as a field of employment, and above all how health care was becoming a massive new field of capital accumulation, with dire implications for population health -- and for democracy -- everywhere. The best contribution the Register could make, we felt, was to help develop a historical materialist analysis of health under capitalism. Over the last 30 years a handful of progressive health experts, such as Vicente Navarro in the US, and Lesley Doyal and Julian Tudor Hart in the UK, have laid the groundwork for this, but the left in general has not taken it on board as much as we should have. And the extent to which the mainstream health policy literature fails to confront the neoliberal agenda is frankly shocking. Dependence on government funding for research plays an obvious role there. With some honourable exceptions everything is presented as if the political-economic determinants of ill health are a (regrettable) given. We wanted to break decisively with this pattern, foregrounding the centrality of the capitalist health industry in policy-making, and showing how ruling-class interests are served by it.

And yes, my own previous work in Africa and on development did give me a special interest in the theme. The routine normality of painful illness and early death in the global 'south' is so shameful, when we know that it is largely preventable; we also know that no amount of 'aid' is going to prevent it under the existing power relations of global capitalism. The determinants of poverty and ill-health, and of the lack of health care for all in the 'south', are the same ones that are now driving the restoration of inequality and the dismantling of social protection in the 'north'. My work on British political economy under Thatcher and Blair took health policy as a test case of the way global market forces were driving domestic policy. What this revealed was a process that has ended in an amazing phenomenon -- the British Labour Party, which 60 years ago set an example of universal and comprehensive health care that was followed all over the world -- including in Canada -- is now busy dismantling the integrated National Health Service and recreating a healthcare market -- relying heavily on US advisers and US health multinationals to make it happen.

What are some of the key themes of the new Register?

There are really two core issues. One is the need to focus on the militant campaign that is now being waged by capital -- the health insurance industry, the pharmaceutical and biotechnology industry, and big healthcare provider companies -- to break up state-funded and provided healthcare systems in every country that has them, and turn them into fields of accumulation. In middle- and high-income countries we are talking of potential markets worth from 7 to 12% of national income or even more. The power of the corporations moving in on public health services is huge, and growing. In Canada and the UK and other advanced capitalist countries they are major actors in the restructuring of states on neoliberal lines that has been pushed through to a greater or lesser extent in all countries over the past 30 years. They are increasingly installed at the heart of government policy-making. Health ministries and departments have been downsized and policy development has been handed over to private sector personnel as consultants, or appointed to government posts, while ministers and career civil servants leave to take lucrative jobs in the private health sector. The boundary between public and private interests is increasingly blurred, especially in relation to health. This is not nearly as well understood as it needs to be.

The second core issue is the fact that health care, important as it is, is not the most important thing: the crucial determinants of health, wherever you live -- India, Canada, South Africa, the US, it makes no difference -- are good food, good shelter, safety at work and protection against infections, so whether you and your family are healthy or not is above all a matter of equality. The poorest countries have the worst health, and so do the poorest people in all countries, including rich ones. Unless public policy is geared towards equality, even in rich countries most people's health will remain a lot worse than it should be. But the more neoliberal a government is, the less policy is concerned with equality. In the US and the UK, where inequality has been dramatically increased, it is condemning growing numbers of people to pain, disability and early death. The same is true internationally. As Meri Koivusalo shows in her essay in the volume, effective control over international health policy has been steadily transferred from the World Health Organisation to commercially-oriented and unaccountable organisations such as the Gates Foundation and the Global Fund to fight AIDS, tuberculosis and malaria. Even the WHO depends on 'voluntary' contributions from a range of sources for over four-fifths of its budget, as opposed to its core funding through UN member states. The bulk of health aid is thus increasingly controlled by agencies with links to corporate interests, especially those of big pharma. The WHO's 1978 commitment to promoting 'health for all' via comprehensive primary care has given way to aid targeted at specific diseases largely chosen by these other agencies. The aim of improving people's health is compromised by the aim of making money.

How have health care and all its associated activities and sectors become integrated into neoliberal capitalism and its global dynamics? Are there any particular contradictions that this volume of the Register reveals?

There is an objective contradiction between capital's need for a workforce capable of providing reliable labour-power, and therefore being healthy enough to do so, and the compulsion on individual capitals -- on companies -- to constantly seek to pay less for it, well below what is needed to keep workers healthy. But this contradiction is less in evidence at present because of the huge pool of labour that is now available in China and India and other countries of the 'south'; so far global capital has not found itself obliged to help keep this labour force healthy, and it has not.

But there is also an immediate contradiction between health care's role in making capitalism acceptable to workers -- its legitimation function -- and healthcare capital's drive for profits. An important essay in the volume by Shaoguang Wang shows that in order to maintain political stability the Chinese government has felt obliged, for the sake of social stability, to give up its market approach to health care and at least aim to restore universal access to health care. Whether western electorates who have come to take universal access to health care for granted will accept seeing it converted back into a commodity, very unequally available, is a question that the left needs to focus on as a matter of urgency. Will people be ready to accept the idea that it is no longer the responsibility of governments to keep everyone well?

It is striking that the volume is coming out in the midst of the U.S. healthcare struggle. Even as a Bill passes the House it seems it will be blocked and transformed in the Senate. What is your assessment of this struggle and what insights does the new volume bring to it?

Contributions from the Health Sector to Congress
Contributions from the Health Sector to Congress
Source: Center for Responsible Politics
Yes, the struggle over healthcare reform in the US shows just how deeply access to health care goes to the heart of politics today. But it's also very significant that Obama and many Democrats in Congress felt unable to win what they had previously supported -- a 'single-payer' (i.e. tax-funded) system, doing away with the grossly inefficient and rapacious health insurance industry. On top of that they then even proved unable to secure their alternative, extremely weak, market-friendly option -- a public insurance plan that would compete with the private ones. Only a taxpayer-subsidised adjustment to the existing private sector oligopoly will -- perhaps -- be allowed to pass. What the story shows above all is just how far the private healthcare industry controls senators and congressmen by funding their campaigns. The health industry also devotes enormous resources to influencing public opinion against any form of 'state medicine'. In spite of that, in this instance public opinion supported a single payer system -- but congressmen have again proved more answerable to capital than to voters. The book had to go to press before this story had run very far, and we are still waiting to see the outcome; it's a measure of the quality of Marie Gottschalk's analysis of the US situation that her essay stressed the severe limitations of the 'public plan' and assessed what was likely to happen very accurately. The lack of an anti-capitalist movement in the US that could mobilise a powerful response has again denied the American working class what it voted for. It should and could prove to be a catalyst for change in this regard, as the consequences become clear.

Colin, another big issue right now is the H1N1 pandemic. This is being portrayed in the most narrow of terms as a public health issue to be managed by cleanliness, on the one hand, and mass vaccines, on the other, with other dimensions going unmentioned. One wonders whether we might see similar dynamic to that of a few years ago with respect to AIDS, which began as a technical issue seen as a minority problem but led to great struggles about social inequalities, sexuality and big pharma. Is it any more rational to treat swine flu as simply technical issue separate from the inequalities, institutions and dynamics of capitalism, or should we be looking at the linkages between the two?

If it does develop as a serious killer disease like AIDS we will surely quickly become aware of those linkages. It spreads easily and affects everyone more or less equally and so can't be attributed to 'lifestyle choices' the way sexually transmitted diseases or lung cancer often are. But given that those most liable to become seriously ill and even die from it are those whose health is already compromised, and that these are typically poorer people than the average, the class dimension of it will be there to see if it becomes more lethal. The issue of who gets the vaccine first has already revealed class privileges in Canada and elsewhere. A related question is whether the price charged by the big pharmaceutical companies such as GlaxoSmithKline who are supplying the vaccine to governments is right: how far should collective protection against a collective threat yield windfall profits for capital?

The IMF has now called for a decade of austerity in the public sector and in wages and benefits for workers. This comes on top of a long period of struggles against healthcare privatization and the working conditions of healthcare workers. You have been engaged in a lot of these struggles with the NHS in Britain and, of course, and no doubt kept up with some of the struggles in Canada given your frequent visits and continuing close contacts here. What do you expect might be coming in the way of confrontations?

This is a very important issue. In OECD countries other than the USA (where health is still treated as a commodity) people have been resisting -- with varying degrees of success, depending on circumstances -- the privatisation of the publicly-funded and managed healthcare systems that were established after WWII. In Canada, for example, the reality of the American healthcare market is there to be seen just across the border. Many Canadians have relatives there and know all about it. They didn't need to see Michael Moore's film Sicko. Many Canadians are also relatively recent immigrants who are keenly aware of the 'freedom from fear' of illness or accidents that the universal healthcare system in their adopted country gives them. On top of this the labour unions have put resources into the fight to defend Canadian health care: the Canada Health Coalition has a high media profile and widespread support. The result is as near unanimity as you can ever get on anything in a free and democratic country -- a recent poll found 89.9% of Canadians support or somewhat support universal health care.

In spite of this massive public endorsement, the Canadian healthcare system has also been subjected to the application of neo-Taylorism in hospitals, to contracting out of the 'ancillary' work of hospital cleaning, laundry and cooking, and to the offloading of health care to the unpaid labour of families, and especially women. This comes across clearly in the essay by Pat and Hugh Armstrong on struggles for control in the Canadian healthcare workplace. The call for more public sector cutbacks and assaults on the rights of public sector workers will undoubtedly worsen these trends, but as the Armstrongs also show, there is a growing potential for alliances among ancillary workers, nurses and even doctors to confront further attacks.

In England, where the assault on the public system has gone much further, campaigners against it are handicapped by the fact that it has been pushed through not by the Conservatives (who of course are happy to see it happen), but by a Labour government -- and the trade unions are affiliated to the Labour Party. Even UNISON, the main health service workers' union, is unwilling to attack Labour's marketisation of the National Health Service publicly, even though its members are overwhelmingly opposed to it. As a result, while the NHS remains the most popular institution in the country there is limited understanding of how far and fast it is being broken up and privatised. Now that all the main political parties have signed up to the idea that everyone must just put their hands up and pay for the bankers' greed by accepting a decade of cuts in public services, it will be interesting to see what happens when the cuts start to make a major impact on health services. There is an urgent need -- and a major opportunity -- for the left to make the connections clear. The impact of austerity on health services could and should force the unions to finally detach themselves from their subservience to the neo-Thatcherite Labour elite, and encourage new political forces to coalesce around the need to reassert the right to health care as a basic political right, a component of equal citizenship.

Do you see the book as a handbook for healthcare activists?

We certainly hope it will be, and the essay by Sanjay Basu on what activists can learn from HIV/AIDS mobilizations to build a comprehensive public health movement is very important in this respect. But the book is aimed at a wider readership as well. One of the problems to be overcome is that what is happening to health and health care is so poorly reported and analysed in the media. The owners of most newspapers, magazines, TV channels and radio stations are part of the neoliberal order. This means that health features in just two ways: amazing stories about medical 'breakthroughs' in individual treatments, usually in surgery; and failures and scandals -- and never the successes -- of publicly-funded and managed healthcare systems. On the other hand editors working for public-service broadcasting or more critical newspapers tend to see health policy as too complex for most viewers and readers. Even medical students get shockingly little exposure to issues of health policy. Most medical training pays scant attention to the social and economic context of disease and its treatment, or to what forces are determining health policy, or how far current health policies fall short of reflecting what medical science tells us. You don't need to be a socialist to see that this is wrong. You just need to have a concern for scientific evidence and the welfare of the society you live in. Morbid Symptoms should be read by medical students and doctors and nurses and everyone in the caring professions -- in fact by everyone who thinks health matters.

The Socialist Register has always tried to have a vision of practical utopias for socialist struggles. This is something we have encountered as a problem in Canada in relation to health care -- the need to go beyond just blocking any further erosion of public health. What contribution does the new Register add to practical utopias today and a programme for the Left in terms of health?

The principles that a socialist health programme should rest on come across clearly enough from the volume. In general, a socialist health policy would aim at making economic policy serve the goal of making everyone as healthy as possible, rather than making a few people as rich as possible. As Hans-Ulrich Deppe, an eminent German professor of medicine, says in his essay on the nature of health care, health is a universal need that should be a universal right, and this means that every aspect of health policy must be grounded in the principle of social solidarity. What this means in practice will vary widely, depending on the health system that already exists, public attitudes to health and medicine, country-specific variations in need, etc. And it can only be worked out in practice; blueprints made in advance are not going to help much. But a more democratic health policy, which must be the starting point, will always imply some striking changes. For instance Julian Tudor Hart's powerful closing essay in the volume points out that in advanced capitalist countries an amazing third of all adults experience a mental health problem of one kind or another, but only a tiny fraction of the misery that this represents is even acknowledged, let alone treated -- even in health systems that are supposedly equally accessible by all. A socialist health policy must obviously confront this, implying some major shifts of attitudes and resources, and a radical change in the social conditions that cause so much of the problem. It would aim to bring medical priorities into line with the findings of medical science -- a very different thing from the priority now assigned to high-tech medical care for conditions that represent a tiny fraction of the burden of disease among the population at large (not to mention the populations of the global 'south').

Thinking through what a socialist health policy would look like in any given society in fact opens up several extremely exciting vistas. It also opens up the possibility of new alliances in the struggle for socialism generally. For example, once it is recognised that good health depends more on social and economic equality than on health care -- crucially important though health care is -- healthcare activists thinking about the kind of politics needed to secure good health for all find they have natural allies in a whole range of movements struggling for equality -- for labour, for women, for the unemployed, for undocumented people, and for minorities of many kinds. In the same way, envisaging the kind of state, and the kinds of democratic accountability, that could ensure that maximising people's health became and remained a core commitment of society, is a powerful way of focusing on the kind of state needed for achieving other solidaristic goals.

Health is a deeply emotive matter, and the left has every reason to make it a core issue of its own. And not just in defending publicly-provided, universal-access health care, but in a more radical sense too, as Leo and I suggest in the Preface to the book: the contradiction between capitalism and health should become a pivotal dimension of a revitalised socialist strategy.

mrzine.monthlyreview.org - 21.11.09

Le renversement de la place de la victime : un paradigme de la modernité

Jean-Claude Paye, Tülay Umay

Dans la modernité, l’idéologie victimaire présente une structure particulière : le bourreau se présente systématiquement comme la victime. On peut penser immédiatement au sionisme, mais il ne s’agit là que d’un exemple, bien qu’il occupe une place fondamentale dans ce renversement général de l’ordre symbolique. Les troupes états-uniennes ne sont-elles pas des victimes des populations qu’elles bombardent ? Les patrons ne sont-ils pas victimes des grévistes qui prennent « les populations en otage » ? Les porteurs de l’idéologie coloniale ne se présentent ils pas comme stigmatisés par le racisme anti-blanc ? Le nombre d’exemples est infini. Notre vie sociale est entièrement structurée par ce déplacement pervers.

La puissance de l’image

Cette idéologie victimaire prend cependant toute sa puissance à travers les attentats du 11 septembre 2001. L’image, ainsi exhibée, crée une virtualité, un nouveau réel destiné à nous enfermer dans l’effroi. Il s’agit d’une image parfaite, d’une icône débarrassée de toute toute réalité matérielle, de tout sensible-concret. Dégagée de tout rapport aux faits, elle est aussi libérée de toute relation avec ce qui organise la conscience : la raison. Elle suppose la foi, l’adhésion sans faille au regard du pouvoir, qui se pose en lieu et place de l’observation. Il s’agit donc d’une foi particulière, non celle qui donnerait accès à un invisible, à un inconnu distinct de ce qui est visible, mais celle qui opère un déni de ce dernier et se substitue à lui en installant une pure virtualité.

L’image de la destruction des tours est une construction iconophile Cette icône pose les autorités US comme des victimes et les introduit ainsi dans le sacré. Ce qui les placent non seulement au delà du droit, mais leur permet aussi de renverser l’ordre symbolique. Elles constituent une pure anomie. Elles ne peuvent être nommées. Guantánamo est une vitrine du pouvoir qu’elles se sont données : de violer l’ensemble des lois, de nier ce qui fait de nous des hommes et d’être reconnu dans ce droit..

Grâce à cet enfermement psychotique, toute tentative de développer une parole, de nommer les choses ou même, plus simplement de faire référence aux faits, engendre le délire. Tout rappel de la nécessité de l’observation est immédiatement diabolisé, stigmatisé comme « théorie du complot ».

S’inscrivant dans une forme sociale psychotique, l’image des attentats du 11 septembre a pour objet de nous enfermer dans la phase du délire et de supprimer toute possibilité de confronter le regard, le sens donné par le pouvoir. Toute offensive de ce dernier, contre nos libertés et notre existence, s’inscrit dans cette structure. La vague d’islamophobie qui se développe actuellement en est un exemple parmi d’autres.

Péril « islamo-gauchiste » en Belgique ?

S’alignant sur les actions françaises, les médias belges ont d’abord lancé une campagne contre le voile dit « islamique ». Depuis deux mois, à travers les opinions exprimées par un « intellectuel de gauche » et un sénateur libéral, se font le relais d’une campagne destinée à nous prévenir des dangers imminents du fondamentalisme musulman, ainsi que du « terrorisme intellectuel qui cherche à faire taire ceux qui refusent le politiquement correct islamo-gauchiste » .

La manière particulièrement caricaturale dont les choses sont présentées peut susciter un rejet immédiat. Cependant, il faut dépasser cette première réaction et voir qu’il s’agit en fait d’un condensé de la façon dont certaines informations nous sont régulièrement présentées.

Le discours se réduit à des pulsions. Il s’agit de soumettre le langage aux images et ainsi d’enfermer le lecteur dans l’émotion, dans une mécanique qui marche toute seule. Les « barbus », les « filles voilées » et les « gauchistes » sont des fétiches. Ces images deviennent leur propre base matérielle. Elles ne se rapportent plus qu’à elles-mêmes, elles volent de leurs propres ailes.

Les faits ne sont plus que le support du regard, du sens qui leur est attribué. Ce sont les images, ces abstractions qui créent un nouveau réel. Elles nous font abandonner le domaine de la raison, du pensable, pour établir le règne de la foi. Ainsi, le signifié devient parfaitement autonome. Il ne se confronte plus au réel, il tourne sur lui-même.

L’islamisme radical, le port du voile, le racisme anti-blanc, la police terrorisée par les bandes de jeunes arabo-musulmans, l’omniprésence des barbus semblent être devenus les principaux problèmes de notre pays. Surpuissants, grâce à leurs alliés gauchistes, les fondamentalistes musulmans contrôleraient les rouages de notre société. Ils auraient la capacité de faire taire toute critique à leur égard. Mais, le peuple belge possède deux chevaliers particulièrement courageux, Claude Demelenne et Alain Destexhe pour affronter cette emprise totalitaire.

Évidemment, le développement du discours fait immédiatement penser à la structure de la psychose paranoïaque que ce soit dans l’évaluation de la nature du danger, dans la surestimation de soi-même ou dans le caractère personnel de la mission que le sujet s’attribue. Toutefois, ce qui nous intéresse, ce n’est pas de nommer cette structure psychotique, mais de comprendre pourquoi, maintenant, ce discours, qui présente toutes les caractéristiques du délire, est mis en avant et valorisé par les médias.

Actuellement, ce qui existe est ce qui est regardé, exhibé. Montrée et ainsi reconnue, l’idéologie victimaire, dont se parent nos deux protagonistes, les intègre dans l’ordre symbolique de la société.

Un renversement de la place de la victime

La violence verbale qu’ils disent subir consiste, par exemple, à entendre que « les décrets et règlements qui empêchent les jeunes filles de porter le voile à l’école » sont « liberticides ». Cette qualification, pour un projet qu’ils promeuvent, est « d’une évidente violence verbale ». La violence ne consisterait plus dans le fait de subir une discrimination, mais dans la dénonciation de cette dernière. Toute critique leur étant adressée relève de la violence. Elle est donc inacceptable et qualifiée de terrorisme intellectuel. Bien que leur action puisse s’assimiler à une croisade, nos deux auteurs se mettent dans la position privilégiée de la victime, place particulièrement valorisée aujourd’hui. La parole de la personne reconnue comme telle est par essence authentique, elle ne peut être contestée. Leur innocence est ainsi légitimée. Cette procédure induit une restructuration du langage et modifie la capacité de représentation du réel.

La transformation du sens et du langage leur est d’autant plus nécessaire que, ici, la position revendiquée de la victime émissaire, consentante qui catalyserait la violence sur elle-même afin de sauver la société, n’a pas pour effet le sacrifice de la victime exhibée. Le lieu réel du sacrifice est bien celui des personnes désignées comme agresseurs. Ce qui est aussi sacrifié, c’est la Parole qui à pour fonction de mettre un cran d’arrêt à la violence, de permettre une reconnaissance réciproque et ainsi de rétablir le lien social. Au contraire, le renversement de la place de la victime a pour effet de néantiser celle-ci en tant qu’être. Il s’agit bien là d’un mécanisme propre à ce que la psychanalyse désigne comme structure perverse

Un premier exemple s’impose : il suffit de signer « intellectuel de gauche » pour être en mesure de faire passer une pensée réduite à des états compulsifs et qui, historiquement, relève de l’imagerie véhiculée par l’extrême droite.

Le renversement de l’ordre symbolique, afin d’alimenter une machine pulsionnelle, est constant. Alors que leurs propos relèvent de l’argument d’autorité, les auteurs se présentent comme les victimes d’un « terrorisme intellectuel ». Leur opposer une argumentation ferait qu’ils seraient « diabolisés », « lépénisés » « et « quasiment criminalisés ». Bien qu’ils se révèlent être de simples instruments d’une machine, d’un système stigmatisant omniprésent dans notre société, l’invocation de leur courage est permanente. Ainsi, le conformisme exalté deviendrait un acte de résistance, une position à contre courant.

Cette antinomie apparente entre un moi présenté comme fort et le fait de se faire simple instrument de la machine est caractéristique de la structure perverse. C’est parce qu’ils se posent en tant qu’objet de cette mécanique stigmatisante que nos auteurs prennent la place de la victime. Ils se sacrifient pour réaliser le « Bien suprême » : l’éradication du mal gaucho-intégriste.

Ainsi, le sujet pervers, le « sujet supposé-savoir », peut confisquer la parole et la place de la victime. Se prévaloir de celle-ci offre des avantages décisifs dans la structure sociale actuelle. En effet, le renversement de cette place permet d’opérer un renversement de l’ordre de droit et offre la possibilité de nous placer dans la violence pure.

www.voltairenet.org

80 por ciento de inmigrantes no reciben el pago que marca la ley por laborar horas extras Trabajadores latinos en Estados Unidos, principales víctimas

David Brooks

Para los trabajadores latinos la peor crisis desde la Gran Depresión no sólo implica una tasa de desempleo de tres puntos superior a la general, sino que son víctimas del robo de salarios por sus patrones, y esto es peor si uno es inmigrante latino hoy en este país. Las cosas están tan mal aquí que ahora hay casos en los que familiares en América Latina envían dinero a Estados Unidos para apoyar a sus seres queridos perdidos en la crisis del país más rico del mundo.

Sindicalistas latinos y varios gremios realizaron hoy un día de acción para denunciar que los trabajadores latinos, y sobre todo los inmigrantes, son las principales víctimas de robo de salario por patrones y anunciaron iniciativas para promover la defensa de los derechos laborales violados con estas prácticas.

Más de uno de cada tres trabajadores inmigrantes sufren violaciones a la ley de salario mínimo, y a ocho de cada diez no se les paga horas extras como marca la ley, según una extensa investigación laboral en Nueva York, Los Ángeles y Chicago realizada por tres centros de estudios. La misma detectó que los trabajadores en industrias de salario mínimo pierden 15 por ciento de sus salarios en general. Los trabajadores latinos, incluidos inmigrantes, son el sector laboral étnico que más sufre violaciones en el pago de salario mínimo y horas extras.

Poco más de 35 por ciento de inmigrantes sufren violación de las leyes de salario mínimo, (frente a 10 por ciento entre los blancos), y peor para las mujeres inmigrantes, con 40 por ciento. De los indocumentados, 37 por ciento padece estas violaciones. Y en torno al pago de horas extras, 80 por ciento de todo inmigrante, así como 79 por ciento de los latinos, no reciben el pago indicado por la ley.

Aunque los latinos e inmigrantes están más expuestos al robo salarial, todos los trabajadores están en riesgo de ser víctimas de abuso. Es importante aplicar las leyes laborales por igual para unir a los obreros y poder negociar colectivamente sus derechos, afirmó Milton Rosado, presidente del Consejo Laboral para el Avance del Trabajador Latinoamericano (LCLAA, por sus siglas en inglés), la principal organización nacional de sindicalistas latinos (suman más de 1.7 millones en el país).

El robo salarial y otras medidas que violentan las leyes laborales aumentarán si los trabajadores siguen desprotegidos. La aplicación de las leyes es clave para que puedan defender sus derechos en el lugar de trabajo, declaró Yanira Merino, directora de Inmigración del Sindicato Internacional de Obreros de Norteamérica (LiUNA por sus siglas en inglés) y miembro de la junta ejecutiva de LCLAA. Agregó: También necesitamos una reforma de nuestras leyes migratorias hasta crear un plan justo y humano que no permita que se sigan violando los derechos humanos y laborales de todo trabajador, como lo permite el sistema actual.

Mientras tanto, los latinos enfrentan una tasa de desempleo de 13.1 por ciento, según cifras oficiales, comparado con 10.2 por ciento para el resto de los trabajadores del país. Y para los inmigrantes las implicaciones son más devastadoras, particularmente porque la crisis ha afectado sectores como la construcción que concentra un gran número de trabajadores inmigrantes.

De hecho, no sólo se ven los efectos de la crisis en el desplome del volumen de remesas que se envían desde aquí a México y otros países del hemisferio registrado este año (una baja de 13.4 por ciento en remesas a México en los primeros tres trimestres de este año, según el Banco de México), sino que se ha detectado algo sorprendente. El New York Times reportó esta semana que el desempleo ha golpeado tan duro a comunidades migrantes en Estados Unidos que se ha detectado un asombroso y nuevo fenómeno: en lugar de recibir remesas de familiares en el país más rico del mundo, algunas familias pobres están juntando lo que pueden para apoyar a sus seres queridos, desempleados, en Estados Unidos.

El mundo patas arriba.

Rebelion - 21.11.09

Grandes movilizaciones estudiantiles en Austria: “Las universidades están ardiendo”

Gernot Trausmuth

Extender las ocupaciones a una huelga en las universidades sería la única manera de ganar la lucha por una educación gratuita que comenzó hace ya más de tres años

La crisis del capitalismo está sacudiendo cada rincón del mundo. Ahora Austria, considerado en el pasado como el país de la paz social y el "diálogo", ha sido golpeado por una inmensa protesta estudiantil que está atrayendo un apoyo cada vez más amplio entre los trabajadores, que también están mostrando signos de radicalización.

Después de una primavera caliente con masivas huelgas estudiantiles y protestas sindicales por mayores salarios, este otoño comenzó con ocupaciones de universidades y manifestaciones masivas de estudiantes. Austria ha alcanzado un punto de inflexión.

En los últimos años hemos visto una total reestructuración del sistema universitario austriaco siguiendo los principios de la llamada ideología "neoliberal". En 2001 la entonces coalición de gobierno de derechas introdujo las tasas universitarias, en varias facultades cupos de admisión (incluidas las pruebas de selectividad). En términos reales el presupuesto universitario cayó hasta un nivel que hace imposible garantizar a todos los estudiantes el acceso a clases y seminarios importantes, las aulas están saturadas y no hay suficientes profesores universitarios para supervisar a todos los estudiantes. Además el gobierno ha aplicado el proceso Bolonia a las universidades austriacas. Esto ha representado una enorme presión para muchos estudiantes que se han visto obligados a conseguir su licenciatura lo más pronto posible. Especialmente para los estudiantes que tienen que trabajar (y eso significa la mayoría absoluta) y con hijos, que ahora padecen problemas severos.

Durante la última campaña electoral, hace un año, el Partido Socialdemócrata (SPÖ) consiguió una mayoría en el parlamento que le permitía eliminar las tasas universitarias para la mayoría de los estudiantes. El sistema educativo gratuito fue una de las mayores conquistas del SPÖ en los años setenta. El hecho de que la dirección del partido de que renunciara a eliminar las tasas cuando reentró en la coalición de gobierno en 2007 con el conservador Partido Popular (ÖVP) ha llevado a una severa crisis dentro del partido y también a los primeros intentos de organizar en su seno un ala de izquierdas.

La eliminación de las tasas fue vista como un gran éxito para todos aquellos que luchaban por un sistema educativo gratuito. Sin embargo, al mismo tiempo, el gobierno no aumentó el presupuesto de acuerdo con las necesidades de la universidad. Esto ha provocado un empeoramiento de la situación para los estudiantes porque la mayoría vio la oportunidad de poder ir a la universidad, pero sin el dinero extra necesario para poder hacer frente al incremento del número de estudiantes. Incluso la OCDE y la UE presionaron a Austria para que aumentara la parte del presupuesto federal destinada a educación del 1,2 por ciento al 2 por ciento del PIB. Eso habría significado destinar por lo menos otros mil millones de euros a las universidades, que es casi el 50 por ciento del actual presupuesto para universidad.

Todo esto ha conducido a una situación muy explosiva. Sin embargo, todos pensaban que los estudiantes continuarían aceptando esta contrarreforma. En realidad, después de la derrota de la lucha contra la introducción de las tasas en 2001 el movimiento estudiantil entró en reflujo. Muchos activistas se frustraron y simplemente se dedicaron a estudiar y sacar sus licenciaturas. Los universitarios buscaron una alternativa en "ideas autónomas" siguiendo el modelo de la "democracia en la base". En realidad se trataba de una reacción al papel de los representantes oficiales de los sindicatos que ignoraron el movimiento real y fueron responsables de las derrotas del pasado. La gran mayoría de estudiantes se acostumbraron a ver sus años en la universidad sólo como un paso necesario para encontrar más tarde un empleo, nada más. La vieja imagen de estudiantes como una fuerza de continua rebelión contra el orden existente, leyendo a Marx o con camisetas del Che Guevara, parecía muerta. Todo el mundo hablaba de la despolitización de las universidades.

Sin embargo, a finales de octubre de la noche a la mañana todo cambió. Comenzó como una protesta de los estudiantes de la Academia de Bellas Artes el 20 de octubre. Esta es la única universidad que aún no ha adoptado el proceso Bolonia y los estudiantes comenzaron a ocupar la universidad para evitar que esto sucediera. Al día siguiente los estudiantes de la Universidad de Viena organizaron una manifestación en solidaridad con ellos y ahí salió la idea de ocupar el Auditorioum Maximum. Fue un movimiento genuinamente espontáneo y ninguno de los allí presentes estaba seguro del resultado de este estallido repentino. Desde el principio esta ocupación recibió un apoyo masivo y se decidió continuar con ella "hasta que se cumplan todas nuestras reivindicaciones".

Al principio las autoridades universitarias querían detener esta protesta enviando a la policía. Pero había demasiados estudiantes así que retrocedieron. Desde entonces el movimiento se ha extendido a todas las universidades de Austria. En todas partes los estudiantes han ocupado las bibliotecas y las han transformado en el centro del movimiento. Los estudiantes han organizado grupos de trabajo que son responsables de la movilización, de la prensa, "comedores populares", solidaridad, etc., Los resultados de las discusiones en los grupos de trabajo se anuncian diariamente en asambleas.

Durante los primeros días era como una gran fiesta, atrayendo a muchos estudiantes y también a gente de fuera de las universidades. Según pasaba el tiempo, los estudiantes se han convertido en un punto de referencia para todos aquellos que buscan una alternativa política. Especialmente dentro de los sindicatos hay un apoyo masivo a los estudiantes y a su lucha por la educación gratuita. El sindicato metalúrgico y el de pintores, que también están implicados en conflictos duros por salarios, inmediatamente expresaron su solidaridad y ofrecieron su ayuda para organizar las protestas en las universidades. En respuesta, los estudiantes han declarado su solidaridad con los sindicatos. Esto tiene un gran significado y es un gran paso adelante, considerando que en el pasado los estudiantes no veían necesidad de unirse con los sindicatos e incluso cuando se aceptaba esta idea no se concreta una forma de llevarla a cabo. Ahora es diferente y puede ser una diferencia decisiva.

El miércoles 28 de octubre las movilizaciones estudiantiles culminaron en una primera manifestación de decenas de miles en Viena. La policía dio la cifra de 15.000 participantes, mientras que fuentes independientes la situaban en 30.000-40.000 personas bajo la consigna: "Dinero para educación y no para los bancos y grandes empresas". Y no fueron sólo los estudiantes, también había muchos trabajadores. Esta fue una muestra real de fuerza y ha demostrado el potencial para obligar al gobierno a hacer concesiones.

En realidad, al día siguiente el ministro conservador de ciencia, que está a cargo de universidades, ofreció 34 millones de euros para resolver los problemas más graves y ofreció conversaciones con los organismos representantes oficiales de los estudiantes, que en realidad no han jugado ningún papel hasta ahora. Era claramente un intento de dividir el movimiento con la esperanza de que las ocupaciones perdiesen apoyo. Pero los estudiantes se mantuvieron firmes en su demanda de por lo menos mil millones de euros para el sistema educativo.

Lo interesante es la reacción de la dirección del SPÖ con el conflicto. Después de la enorme manifestación, el canciller Werner Faymann (SPÖ) y otros ministros socialdemócratas, expresaron sus "simpatías" con las protestas estudiantiles. Pero después defendieron la "solución" de proponer reglas más estrictas para los cupos de admisión en la universidad. Esto va totalmente en contra de la idea socialdemócrata de un sistema educativo gratuito y también contra la política de apoyar a los jóvenes de las familias obreras para que puedan asistir a la universidad. Así que esta manera de mostrar "simpatía" de nuevo llevó a una intensificación de la rabia, especialmente entre muchos militantes de Juventudes Socialistas.

Este movimiento estudiantil tiene un gran potencial. Toda la rabia y frustración que ha dominado durante año ahora se ha transformado abiertamente en Resistencia. Miles de estudiantes están participando en asambleas, cientos en clases alternativas. Por ejemplo, esta semana un círculo de estudios marxistas organizado por Der Funke congregó a unos 30 estudiantes para discutir filosofía marxista.

Después también tenemos la enorme solidaridad fuera de las universidades, especialmente de los sindicatos. En el momento de escribir este artículo las Juventudes Socialistas de Vorarlberg han celebrado una manifestación con varios cientos de estudiantes de secundaria en solidaridad con las protestas universitarias.

El debate central ahora es cómo continuar la lucha y cómo organizar el movimiento. La idea de la "democracia por la base" es muy dominante en esta etapa del movimiento. Muchas de las aulas ocupadas (especialmente el AudiMax en Viena) se han convertido en verdaderos laboratorios de anarquismo y pensamiento autónomo. Para muchos activistas el "método" se ha convertido en el principal objetivo en sí mismo. La ocupación para ellos es principalmente una forma de crear Freiräume (un espacio libre). La lucha por un sistema educativo mejor y gratuito para estos activistas se ha convertido en algo secundario.

Por otro lado, es realmente impresionante ver cómo se han organizado los estudiantes. Existe una "cocina popular" que da tres comidas calientes diarias a todos los que participan en las ocupaciones. Otro grupo de trabajo ha instalado una sala para proyectar las asambleas, otros son responsables del trabajo de solidaridad, agitación y propaganda, etc. El último fin de semana los estudiantes limpiaron toda la universidad. En este microcosmos estudiantil se está manifestando el enorme potencial y creatividad que puede existir cuando no se nos obligue a trabajar en las condiciones de alienación impuestas por el capitalismo. Esta experiencia explica también por qué muchas personas han quedado profundamente impresionadas por esta protesta y están mostrando su solidaridad.

La concentración en la llamada "democracia de base" ha evitado que el movimiento desarrolle una perspectiva clara. Discusiones interminables y estructuras nada claras paralizan el movimiento. EL hecho de que no haya una acción huelguista en las universidades dificulta mucho el que los estudiantes participen en las discusiones. La mayoría de los estudiantes tienen que seguir con sus clases y al mismo tiempo ganar un salario para vivir. En los grupos de trabajo y asambleas plenarias dominan la escena una minoría de activistas a tiempo completo. En varias ocasiones un plenario ha tomado una decisión y al día siguiente la discusión ha tenido que comenzar otra vez porque participaban nuevas personas. Hay mucho escepticismo contra la dirección política elegida. Muchos estudiantes temen que después una dirección se haga cargo de este movimiento y entonces no les dejen participar en la toma de decisiones. Sin embargo, como en todos los "experimentos de base" podemos ver también en este movimiento la tendencia al desarrollo de estructuras y jerarquías informales. En realidad, la falta de democracia debilita al movimiento.

Los marxistas de Der Funke dentro del movimiento estudiantil han defendido desde el principio la elección de delegados en todas las universidades e institutos, la formación de un "consejo de huelga" que sea revocable en cualquier momento. Este consejo de huelga debe tener el derecho a hablar por el movimiento y el deber de desarrollar propuestas sobre cómo se debe construir el movimiento y mostrar una alternativa, todo esto se debe discutir y votar en asambleas.

Existe el gran peligro de que el movimiento muera porque no sea capaz de desarrollar una perspectiva y consignas claras, ni formas de protesta donde puedan participar realmente la masa de estudiantes. El 5 de noviembre el día nacional de acción demostró los primeros síntomas de cansancio.

La extensión de las ocupaciones a una huelga en las universidades sería la única manera de ganar la lucha por una educación gratuita que comenzó hace ya más de tres años. Esto sería perfectamente posible porque ahora la representación de los profesores universitarios ha declarado su solidaridad con las protestas estudiantiles. Sería una tarea fácil paralizar las universidades y hacer que el movimiento pasara a un nivel cualitativamente superior.

Además, la lucha de los sindicatos contra los recortes salariales también se está intensificando. El jueves habrá una manifestación en Inssbruck organizada por la confederación sindical local, el sindicato metalúrgico también ese mismo día celebra un mitin en Viena. En los próximos días habrá una conferencia nacional de delegados sindicales para discutir los siguientes pasos de esta lucha.

(...) La cuestión decisiva, sin embargo, es si el movimiento estudiantil será capaz de desarrollar una perspectiva clara, un método y una actividad de conjunto con los trabajadores.

Rebelion - 21.11.09

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