Le film "2012", montrant la fin du monde qui vient (à défaut d'insurrection), cartonne au box-office. Dans la même veine, le "scénario du pire pour la dette" concocté par le stratégiste financier de la Société Générale Daniel Fermon a peu de chances de faire autant d'entrées en salles... des marchés.
La Société Générale conseille à ses clients de se tenir prêts face au risque d'"effondrement de l'économie mondiale" au cours des deux prochaines années. Pour ce faire, elle dessine une stratégie d'investissements défensifs pour éviter la destruction de richesses.
45 000 milliards de dollars
Dans son rapport, la banque affirme que les différents plans de relance ont simplement eu pour effet de transférer du passif privé vers les finances publiques, créant de nouvelles bulles prêtes à exploser. Rien n'est réglé, donc. Pire, la crise continue de tirer les gouvernements vers le bas, constamment obligés de remettre la main à la poche. Même sans nouvelles dépenses, la dette publique devrait atteindre dans les deux années qui viennent des niveaux impressionnants : 105% du PIB au Royaume Uni, 125% aux États-Unis et dans la zone euro, et 270% au Japon. La dette mondiale des Etats grimperait ainsi à 45 000 milliards de dollars, multipliée par deux et demi en 10 ans.
Le "point de non retour"
La seconde guerre mondiale avait débouché sur une situation similaire. Le problème, c'est qu'aujourd'hui la population vieillit, et il sera très difficile de combler le trou de la dette grâce à la croissance. D'autant que l'endettement privé très important limite aussi les marges de manoeuvre. "L'importance de la dette publique semble tout à fait insoutenable à long terme. Nous avons presque atteint un point de non retour" a affirmé Daniel Fermon. Résultat : les Etats seraient contraints de laisser filer l'inflation, le dollar s'enfoncerait toujours plus, la Bourse et l'immobilier s'effondreraient à nouveau, et le baril de pétrole repasserait sous les 50 dollars dès 2010. Seules valeurs refuges contre cette catastrophe : l'or et les denrées alimentaires. Que du bonheur...
Vers un "effondrement économique mondial" ?
Le rapport note aussi que la situation actuelle affiche des "similitudes convaincantes" avec la récente crise nippone. Sauf que le Japon a pu se maintenir à flot en laissant couler le Yen et en favorisant ses exportations dans une économie mondiale solide... ce qui absolument impossible actuellement, la quasi totalité de l'économie mondiale étant touchée. "Pour l'instant, personne ne peut dire avec certitude que nous avons échappé à la perspective d'un effondrement économique mondial" dit le rapport, qui tempère tout de même : Il ne s'agit que d'une exploration des risques, et non d'une prévision. Ouf.
Si le pire n'est jamais certain, il a tout de même une fâcheuse tendance à devenir plus que probable, par les temps qui courent.
Voir notre dossier "Les doigts dans le crise"
www.lesmotsontunsens.com - 19.11.09
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