Un médecin écoute avec circonspection le récit d’une femme s’efforçant de justifier une demande, pressentie par l’un et l’autre comme tardive, de procréation médicalement assistée. Une commission administrative scrute avec soin la biographie et l’argumentaire d’un chômeur sollicitant, en raison de son état de santé, une aide financière. Des experts interrogés sur la légitimité du remboursement ou non d’un traitement de l’impuissance sont conduits, pour rendre leur avis, à décider si l’on a affaire à une molécule corrigeant une pathologie de l’érection, un médicament de confort améliorant la qualité de vie ou un simple aphrodisiaque.
Des juges aux affaires matrimoniales amenés à statuer sur des cas de divorce considèrent que l’infidélité homosexuelle constitue une circonstance aggravante de l’adultère dans un couple hétérosexuel. Mais aussi, un service hospitalier délègue la prise en charge, avec les normes médicales qu’elle suppose, d’un malade du sida à son entourage. Un détenu se substitue au personnel carcéral pour prodiguer des soins à son compagnon de cellule en état de manque. Des prostituées exigent des pouvoirs publics qu’ils reconnaissent leur activité comme une véritable profession avec les droits sociaux y afférant. Voici un inventaire en apparence digne d’un roman de Pérec. Pourtant, toutes ces situations ont en commun de mettre en oeuvre les multiples et changeantes modalités d’une relation à soi et aux autres dans un cadre défini par des codes et des règlements, des normes et des valeurs, des rapports d’autorité et de légitimité, des interactions avec l’État et avec la loi. Bref, ce que nous proposons d’appeler le gouvernement des corps.
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04/07/2008
03/07/2008
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