À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

23/05/2009

Le Cavaliere voit les ennuis judiciaires revenir au galop

Italie. Berlusconi a été désigné comme «corrupteur» par tribunal.

A peine revenu au pouvoir l’an dernier, il s’était offert une immunité sur mesure pour échapper aux foudres de la justice. Silvio Berlusconi se retrouve malgré tout, à nouveau, dans une violente tourmente judiciaire. Le tribunal de Milan n’a, pour l’instant, pas pu le juger mais après avoir condamné, en février, l’avocat anglais David Mills à quatre ans et six mois de prison pour «faux témoignage» en sa faveur, il est clairement désigné comme un «corrupteur». Concrètement David Mills aurait délibérément menti au milieu des années 90 à la justice italienne pour protéger le Cavaliere, impliqué dans deux scandales concernant la propriété d’une société offshore et la corruption d’officiers de la brigade financière.

En récompense de son silence et de ses semi-vérités, l’avocat britannique aurait indirectement touché, en l’an 2000, 600 000 dollars (430 000 euros) de la part de Silvio Berlusconi. Dans les attendus du jugement publiés mardi, les juges milanais affirment que David Mills (qui fut le mari d’une ministre de Tony Blair) aurait fourni un faux témoignage «pour offrir une impunité à Silvio Berlusconi et au groupe Fininvest».

Persécution. A l’abri de poursuites grâce à la loi qu’il a fait voter en 2008 (et qui est à l’examen de la Cour constitutionnelle), le chef du gouvernement italien se retrouve malgré tout aujourd’hui sur le banc des accusés face à l’opinion publique. A deux semaines des élections européennes, ses partisans dénoncent «une justice pilotée». Ses avocats soutiennent qu’il «n’y a pas de preuves», ses collaborateurs parlent de «scandale» et de «magistrats politisés». Le Cavaliere s’en est lui-même pris directement à la magistrate Nicoletta Gandus, qui a dirigé les audiences contre David Mills en l’accusant d’être une «militante d’extrême gauche», celle-ci ayant notamment publiquement protesté contre des précédentes lois du gouvernement Berlusconi visant à ralentir les procès en corruption contre lui et son entourage.

Vendredi, devant un parterre d’entrepreneurs, le chef du gouvernement a une nouvelle fois soutenu la thèse de la persécution. En réponse, l’opposition est montée au créneau pour lui demander de renoncer à «son immunité et à accepter de se faire juger comme tous les citoyens». «J’ai les épaules larges, plus ils m’attaquent, plus ils me renforcent», a lancé vendredi Berlusconi.

Reste que le nouveau parfum de scandales et les attaques contre la magistrature pourraient entamer l’image de rassembleur qu’il avait habilement réussi à construire depuis un an en évitant les polémiques excessives, en résolvant la question des ordures à Naples, en multipliant les interventions à L’Aquila après le tremblement de terre ou encore en allant, pour la première fois depuis son entrée en politique en 1994, aux commémorations du 25 avril, date de la libération du fascisme.

Divorce. Malgré la crise économique et la chute annoncée de 6 % du PIB en 2009, la cote de popularité de Silvio Berlusconi est encore très haute et avoisine les 60 %. Il y a trois semaines, la demande de divorce annoncée par son épouse, Veronica Lario, au motif entre autres qu’à 72 ans, son mari fréquenterait des «jeunes filles mineures» n’a semble-t-il pas eu d’effet spectaculaires auprès de l’opinion publique. «Huit Italiens sur dix considèrent qu’il s’agit d’une affaire privée», souligne le quotidien (progressiste) La Repubblica. «La lune de miel entre Silvio Berlusconi et le pays est terminée», considérait néanmoins dès la semaine dernière le quotidien de droite Il Foglio.

Même si, faute d’une alternative crédible à gauche, la droite reste très largement favorite pour les prochaines européennes, «la longue chevauchée solitaire et triomphante de Silvio Berlusconi est sur le point de finir», pronostiquait également vendredi Antonio Polito, le directeur du Riformista (centre gauche) qui évoquait, dans le sillage de l’affaire Mills, le retour de la figure oubliée du «Berlusconi-Caïman».

Libération - 22.05.09

Politique et vérité

Alain Badiou - un entretien - PDF version

Contretemps

La bourgeoisie sans solutions

Cédric Durand

La crise s'approfondit et le désarroi des classes dirigeantes est chaque jour plus patent. Le président Sarkozy se croit obligé de rappeler que se débarrasser du capitalisme n'est pas la solution, tandis qu'Amartya Sen, Prix Nobel d'économie, en est à citer Lénine dans le Financial Times1 pour assurer que même dans des situations désespérées le capitalisme peut trouver une issue. L'inquiétude est palpable.

Aux grandes manoeuvres destinées à colmater les brèches dans l'urgence succède la nécessité de ficeler un nouveau projet socio-économique susceptible d'offrir au capitalisme une trajectoire viable. Or la tâche est loin d'être aisée pour la bourgeoisie qui voit ses marges de manoeuvre se réduire au moment même où elle doit faire face à des défis considérables.

Côté contraintes, le durcissement des conditions économiques mais aussi les rigidités idéologiques et institutionnelles dans lesquelles la bourgeoisie s'est elle-même corsetée via le néolibéralisme ; côté défis, la montée des résistances sociales, la réduction de l'hégémonie des États-Unis mais aussi l'intensification des périls écologiques. En bref ça coince. Un tour d'horizon complet est difficile à entreprendre. Nous nous contenterons ici d'un aperçu. Endettement public, gouvernance supranationale, civilisation : autant d'obstacles sur lesquels le capitalisme aujourd'hui trébuche. - PDF version

Contretemps

La distribución sexual del trabajo reproductivo

María del Carmen Rodríguez Menéndez

La distribución sexual del trabajo reproductivo ha recibido gran atención por parte de la comunidad académica universitaria. Por ello, el artículo presenta una revisión de las investigaciones más recientes que analizan las diferencias de género en el reparto de estas tareas. Se estudia el tiempo que invierten mujeres y hombres en este trabajo, así como el tipo de labores que unas y otros realizan con mayor frecuencia. Asimismo, se estudian las variables que modulan las diferencias de género que existen en el tiempo dedicado a estas tareas. - Texto completo

Acciones e investigaciones sociales, ISSN 1132-192X, Nº 26, 2008

22/05/2009

Continental en Midi-Pyrénées (Toulouse, Foix et Boussens)

Dominique Escouboué

Alors que tout le monde est au courant de la lutte courageuse des salariés de Continental à Clairoix, qu’en est-il des trois sites de Continental en région Midi-Pyrénées – Toulouse, Foix et Boussens –, que le groupe a rachetés à Siemens il y a un an et demie ?

Ces trois sites forment un ensemble de 2500 salariés : 1860 à Toulouse, 423 à Foix et 217 à Boussens.

Ces salariés conçoivent et fabriquent des équipements électroniques pour l’industrie automobile. Malgré la crise, l’établissement Toulouse-Foix-Boussens a clôturé l’année 2008 avec 30 millions d’euros de bénéfices. Pourtant, début 2009, cette même direction a lancé un plan de « départs volontaires » (200), a imposé des mesures de chômage partiel et supprimé des primes et autres avantages. De quoi mettre le feu aux poudres. D’autant que d’ores et déjà, tous les intérimaires et salariés en sous-traitance ont été licenciés. Et dans le même temps, les conditions de travail se dégradent. La crise du secteur automobile est devenu un prétexte à toutes les régressions. Car les affaires continuent. Renault, par exemple, a besoin de pièces. Continental reçoit donc des commandes et demande aux salariés de venir travailler le week-end. Ainsi, la direction de Continental économise sur les intérimaires et sous-traitants, soumet les salariés à du chômage partiel – mais leur demande de venir travailler le week-end !

Des pressions fortes sont exercées, sur certains salariés, dans le but de les faire « craquer » et partir « de leur plein gré ».

Pour économiser sur des postes tels que l’entretien et le tri des déchets, chaque travailleur doit désormais assumer ces tâches, dans le même temps de travail. Le risque de fermeture est présent dans tous les esprits : « on vient travailler la peur au ventre », nous dit un salarié.

En réponse, les salariés ont entamé la lutte en débrayant à plusieurs reprises, depuis le mois de février. Leurs revendications portaient essentiellement sur le paiement des jours de chômage partiel à 100%, pour les bas salaires, ce qu’ils ont obtenu : « on se rend bien compte que seule la lutte paye ».

D’ailleurs, l’intensification de cette lutte paraît incontournable. Les Assemblées Générales réunissent de 300 à 500 salariés. Tous sont bien conscients que leur travail rapporte beaucoup d’argent, dont ils ne profitent pas. La direction les manœuvre à coup de graphiques prévisionnels sur 2 mois : « ils ne connaissent que la loi de la calculette à court terme ». Les bénéfices engrangés servent à rembourser l’emprunt de 12 milliards d’euros (contracté lors du rachat), à renflouer le site d’Asnières (déficitaire, selon la direction) – mais surtout à payer les actionnaires ! « Il est désormais clair qu’on se moque de nous », disent les salariés. « Nous nous préparons à des licenciements pour 2010 ».

Dans la région toulousaine, l’annonce de la fermeture de Freescale, la lutte en cours à Molex, la situation difficile d’Airbus et de toutes ses entreprises sous-traitantes, renforcent le sentiment d’inquiétude et la solidarité entre les travailleurs de la région. Les salariés comprennent de plus en plus que leur nécessaire union, au plan régional, doit se prolonger aux niveaux national et international.

La Riposte - 22.05.09

CGTP considera "vergonha e escândalo" comparar Autoeuropa com Opel da Azambuja

O secretário-geral da CGTP considerou "uma vergonha e um escândalo" comparar a situação da Autoeuropa com o fecho da Opel na Azambuja, recordando que a maior parte dos custos não se referem aos salários.

Falando na 5ª Conferência Sindical para a Igualdade entre Mulheres e Homens que decorre em Lisboa, Manuel Carvalho da Silva sustentou que a saída da Opel de Portugal não estava relacionado com as remunerações do trabalho já que o grupo foi instalar-se em Espanha com salários mais altos.

Na assembleia serão analisados e aprovados um estudo sobre "Mulheres Trabalhadoras em Portugal 2009: Contexto e Perspectivas", uma carta reivindicativa e uma moção com o título "Criar Emprego, Combater o desemprego, Vencer a crise com a participação das trabalhadoras em igualdade".

O sindicalista estranhou que não se fale de outros custos da produção da unidade da Autoeuropa, onde somente cerca de cinco por cento corresponde a salários dos trabalhadores.

Por outro lado, "é vergonhosa a posição do ministro da Economia [que] não tem um ponto de vista estratégico e social", salientou.

A propósito da Autoeuropa, onde Carvalho da Silva elogia o trabalho da comissão de trabalhadores, as criticas estendem-se aos empresários, tendo o secretário-geral da CGTP apontado o exemplo das declarações recentes de Belmiro de Azevedo.

O líder sindical frisou que só se fala do custo dos trabalhadores e nunca se refere o resto, ou seja, os custos com banca, telecomunicações ou energia.

"Não interessa reduzir custos em áreas como as telecomunicações ou energia porque eles [os empresários] também são accionistas destes sectores e ganham com isso", afirmou.

Por isso, "há que sacrificar os trabalhadores", conclui, acrescentando que "é difícil, mas é uma questão de persistência" da parte dos empregados, nomeadamente através dos sindicatos.

Entre os vários assuntos abordados, o secretário-geral da CGTP destacou a precaridade da situação de alguns grupos mais frágeis, como os jovens, sobre quem aumentam as pressões em situação de crise de aumento de desemprego.

"Há enormes pressões sobre os trabalhadores, que são maiores ainda sobre grupos mais frágeis", disse Carvalho da Silva, apontando a juventude como um dos grupos mais explorados nos últimos anos.

Para o dirigente sindical, "não há uma sociedade com justiça se à juventude se continuar a propor o que hoje se propõe".

Entre as situações salientadas por Carvalho da Silva de dificuldade entre os jovens estão os baixos salários e a defesa da tese de que "aquilo que os pais e avós tiveram já não é possível".

Esta atitude para os jovens, numa sociedade caracterizada por avanços tecnológicos e um nível de produção elevado equivale, para Carvalho da Silva, a negar o futuro.

O secretário-geral da CGTP fez questão de recordar que "o conjunto é feito de partes e não se pode secundarizar as especificidades", apelando à persistência de todos os trabalhadores para se juntarem e lutarem contra os problemas relacionados com a actual situação.

"É possível criar milhões de empregos se o emprego deixar de ser apenas um instrumento de acumulação de riqueza para alguns, num curto espaço de tempo", disse.

J.N. - 22.05.09

La crisis política en Gran Bretaña se profundiza

Rob Sewell

Gran Bretaña está experimentando una crisis profunda, no sólo en términos de una economía colapsada, sino también una crisis política y social que afecta a sus mismos cimientos. Las revelaciones diarias del Daily Telegraph sobre la malversación de fondos públicos y la absoluta corrupción de parlamentarios de todos los principales partidos han provocado un escándalo público en un momento de despidos de masas, reposesiones y recortes salariales. Estos asombrosos acontecimientos suponen un cambio radical en la sociedad británica.

El ambiente de la opinión pública ya estaba caldeado por los miles de millones del dinero de los contribuyentes destinados al rescate de los bancos. Ya la rabia había alcanzado niveles importantes contra personas como Sir Fred Goodwin, el jefe del Royal Bak of Scotland, que fue responsable del despido de miles de trabajadores mientras él se marchaba con un fondo de pensiones de 16 millones de libras.

Normalmente, esta corrupción en el parlamento está oculta por el miedo a socavar todo el sistema, aunque periódicamente vemos ejemplos que son un reflejo de la crisis subyacente del propio capitalismo.

Ahora tenemos un diluvio de revelaciones interminables sobre parlamentarios que exigían dinero para segundas hipotecas, mantenimiento de piscinas y todo tipo de lujos, mientras reprendían a los parados por vivir de gorra del Estado. Los ministros del gobierno también están implicados hasta el cuello, incluida la secretaria de comunidades Hazel Blears, el secretario de transporte Geoff Hoon y el ministro de economía Alistair Darling. Dos lores laboristas han sido suspendidos de la Cámara de los Lores por tomar dinero para este tipo de cuestiones. El ambiente se caldea más ante cada nueva sórdida revelación y ante la hipocresía del establishment y sus políticos, que están totalmente fuera de contacto con la forma de vida de los trabajadores corrientes.

Harriet Harman, líder de la Cámara de los Comunes, pidió a la población que no "pensara que todos los parlamentarios con corruptos y que el sistema está corrompido". Pero esa es la percepción más extendida. Ven ministros que viven en el lujo con segundas viviendas o utilizando el dinero de los contribuyentes para sacar beneficios del mercado inmobiliario, mientras miles de familias están perdiendo sus casas.

"El ambiente de la opinión pública en Gran Bretaña está semana está más allá de los extraordinario", afirma Matthew Engel en el Financial Times. "La única analogía que viene a la mente es la histeria que siguió a la muerte de Diana, la Princesa de Gales, hace doce años.

"Entonces, los británicos se volvieron contra la familia real por su negativa a unirse a la muestra de incontinencia emotiva que ellos pensaban que debía ser la característica. Las multitudes se reunieron fuera de la Abadía de Westminster para el funeral, si el hermano de Diana, Earl Spencer, hubiera terminado su encomio con un llamamiento a las armas, estoy convencido de que habrían marchado tras él para derrocar a la monarquía". (FT. 16-17 de mayo).

Durante el funeral de Diana hubo en el país un enorme ambiente que adquirió un carácter anti-establishment. Esto sirvió para socavar la monarquía como arma de reserva de la futura reacción. Hoy existe un ambiente similar, alimentado por los tabloides que está sirviendo para socavar el establishment político. La portada del Daily Mail del viernes parecía un posters de "se busca" del salvaje oeste, en él aparecían parlamentarios enfrentándose a los alegatos más perjudiciales: "¡Buscados por la justicia!" se podía leer. La semana pasada The Sun presentaba a los parlamentarios jugando al "Monopoly" teniendo que "devolver el dinero". El periódico The Sunday ofrecía a sus lectores una competición para "vivir libre como un parlamentario, ¡todas tus facturas pagadas durante un año!"

Igual que la prensa aullaba por la muerte de Diana para vender más periódicos, hoy azuzan con la situación actual para contrarrestar su caída de ventas. Pero están desatando unos sentimientos que pueden tener dificultades para controlar, sentimientos contra el establishment, que no sólo afectan a la clase obrera, sino también a la clase media.

Mientras los ricos lo son aún más con este gobierno del Nuevo Laborismo y la clase obrera se enfrenta al peso de esta crisis económica, nuestros representantes parlamentarios se han dado el gusto a costa de los contribuyentes. Debajo del aparente ambiente de calma bajo la superficie de la sociedad, existe una indignación y rabia ardientes, que ahora ha estallado con esta cuestión de los gastos parlamentarios.

El jueves pasado en el programa Question Time de la BBC, estalló el ambiente de rabia contra los parlamentarios, que fueron atacados ferozmente por la audiencia. Alguno debió pensar que iban a ser linchados.

Preocupados por todo lo que esto podría acarrear, el Financial Times avisaba que "la rabia general no se disipará con una especie de catarsis. En 1997 el funeral hizo su tarea, fue el final, no el principio". Hoy "el escándalo está en el corazón de la política británica" y no hay un final obvio a la vista.

No es casualidad que los tres pilares básicos del establishment capitalista: la monarquía, la Iglesia de Inglaterra y el parlamento, todos están actualmente en crisis.

Lo que preocupa a la clase dominante es el cambio en la conciencia de la opinión pública. La población está harta de las mentiras e hipocresía que han soportado durante años. Ha dicho que ya es suficiente. Esa es la materia de las revoluciones, donde pequeños cambios cuantitativos transforman cualitativamente la situación. Los políticos profesionales de hoy son despreciados por la gente corriente. La gente tiene una estima extremadamente baja del parlamento, como sucede con la monarquía. No confían en ellos. Como hemos explicado, hemos entrado en una situación nueva de cambios abruptos y profundos en la situación, donde estas revelaciones pueden convertirse en el catalizador del descontento general dentro de la sociedad.

Los políticos, así como los estrategas pensantes del capital, están asustados ante la posibilidad de que la situación se les pueda escapar peligrosamente de control. Intentaron primero culpar a los administradores por obligar a los parlamentarios a coger el dinero. Después intentaron reformar el sistema, pero fracasaron de manera miserable. Pero cualquier cosa que hagan no conseguirá recuperar la confianza de la opinión pública. Es demasiado poco y muy tarde. Refleja un mal mucho más profundo en la sociedad de clases.

Ya han comenzado a rodar cabezas de ministros. Es tan seria la situación que la policía metropolitana y la Fiscalía de la Colona han establecido un "panel de gastos" para examinar las quejas y si merecen más investigación. Esta historia podría continuar hasta las próximas elecciones generales de 2010.

Brown está atrapado en una situación fuera de control. Cameron también intenta desesperadamente tomar la iniciativa, pero también está salpicado por las acusaciones contra parlamentarios tories, uno de ellos, Douglas Hogg, parece que cogió dinero para limpiar su foso. Otros para partidas de tenis, piscinas, corrales, sirvientas y lámparas de araña, todo esto subraya el estilo de vida jerárquico de los tories. Algunos ahora se dan prisa en devolver el dinero, pero el daño está hecho. Otros, como el laborista Shahid Malik, obligado a dimitir del gabinete, protesta porque "no he hecho nada malo" y el dinero era "legítimamente mío", pero de mala gana aceptó dar el dinero público a la caridad.

Pero esa excusa ahora pertenece a otra época, que terminó de manera abrupta cuando se levantó la tapa del escándalo. La opinión pública valora a los parlamentarios menos que a la prensa amarilla.

El ambiente entre los parlamentarios es de conmoción y pánico. Temen que la población se vuelva contra ellos como individuos y contra los partidos establecidos. Una parlamentaria tory lloraba ante los correos electrónicos hostiles que estaba recibiendo. Uno de su distrito decía: "¿Por qué no te suicidas?"

Nadie sabe dónde está el final. Muchos parlamentarios se retirarán en las próximas elecciones ante el temor de la rabia del electorado. "¿Por qué molestarse?" decía un miembro del partido. "El abuso, los rudos comentarios de sus socios y familia, las bromas a sus hijos, la lluvia de críticas...".

"Esta es la mayor crisis constituciones desde la abdicación de Eduardo VIII" decía un parlamentario laborista. Pero es mucho más serio que eso. Todo el establishment político está en la picota.

El laborismo, el partido en el poder con más parlamentarios, probablemente será el que más sufra. Pero no es casualidad que el escándalo estallara en este momento cuando se inicia la campaña para las elecciones generales. La razón es minar el gobierno laborista y preparar el camino para una administración tory fuerte. Pero el plan puede salirles mal porque todos los parlamentarios están manchados, incluidos los del Partido Tory. Aún peor, ha provocado la rabia de la opinión pública contra el establishment político en general. Es muy peligroso desde el punto de vista de la clase dominante.

Los escándalos políticos en Italia a mediados de los años noventa provocaron el colapso de los Demócrata Cristianos, el principal partido burgués que gobernó el país desde la Segunda Guerra Mundial. La crisis en esa época fue muy peligrosa porque desató fuerzas incontrolables que amenazaron todo el edificio político. En Francia ocurrió algo similar con el asunto Dreyfus a finales del siglo XIX. El desenmascaramiento total del ejército provocó una amplia rabia contra el ejército y el establishment, provocando una crisis social. Sirvió para desenmascarar la podredumbre del régimen y poner un signo de interrogación sobre todo el sistema capitalista. Lenin explicó que con una dirección socialista audaz la situación podría haber llevado a la revolución.

También existe otro ángulo del actual escándalo británico. La crisis económica del capitalismo ha provocado un enorme endeudamiento del gobierno y déficits en todas partes, un dinero que deberá devolverse y una situación urgente de resolver. Eso significará en el futuro muy próximo masivos recortes del gasto público. En gran Bretaña ya hablan de un programa de austeridad que ¡durará más de veinte años! Los tories ya están defendiendo esta política. Para poder introducir estos recortes salvajes de los niveles de vida la clase capitalista británica necesitará un gobierno fuerte en las próximas elecciones. Para ellos eso significa un gobierno tory fuerte.

Este escándalo está dificultando la situación para la burguesía en un sentido clave. "La tormenta desencadenada por los medios de comunicación revelando los gastos de los parlamentarios provocará dificultades al próximo gobierno conservador para imponer los recortes necesarios en el gasto público", explicaba recientemente el Financial Times (12/5/09).

"El líder tory está preocupado", continuaba el artículo, "las revelaciones sobre el estilo de vida de los parlamentarios pagado por los contribuyentes hará más difícil para un gobierno conservador justificar las reformas propuestas, como frenar los demandantes de subsidios, ante una población cada vez más escéptica".

"Será más duro para los políticos tomar las decisiones difíciles sobre finanzas públicas que necesitamos adoptar", decía un ministro en la sombra del gabinete. "Eso significa que estamos trabajando en un ambiente más hostil".

Este es un problema importante para la clase dominante. Necesitan llevar a cabo los recortes más violentos desde los años treinta. Se necesitará un gobierno fuerte para hacer esta tarea con la oposición masiva que provocará. Pero este escándalo ha afectado tanto a tories como a laboristas. Las últimas encuestas mostraban un declive del apoyo a ambos partidos. Mientras que es probable que los tories ganen las próximas elecciones debido a la desilusión entre los seguidores laboristas, la autoridad del parlamento como institución está socavada. Este también será el caso con un nuevo gobierno tory, y Cameron es consciente. No tendrán la autoridad necesaria ante los ojos de la mayoría de la población, a pesar de ser elegidos para el gobierno.

Esto simplemente servirá para galvanizar toda la oposición que surgirá inevitablemente contra el gobierno tory. Hará su tarea aún más dura y son conscientes. Esto significa que el próximo gobierno tory será un gobierno de crisis. Cameron ya ha dejado claro que pasará a la ofensiva tan pronto como sea elegido. Ha afirmado que Thatcher cometió el error de retrasar sus medidas más duras hasta 1981, perdiendo dos años valiosos. Pero su margen de maniobra estará limitado debido a la erosión de la autoridad provocada por este escándalo.

Pero pasar rápidamente a sus recortes no les salvará. Empujará a la clase obrera al plano industrial y desatará una nueva etapa de la lucha de clases en Gran Bretaña. No se pude descartar, debido a la debilidad del próximo gobierno tory, que sea derribado como el gobierno Heath lo fue en 1974. Independientemente de lo que suceda, fomentará el odio de la clase obrera y provocará un período de batallas de clases como no hemos visto en décadas.

La clase dominante puede ver lo mismo que vemos los marxistas, es decir, la inevitabilidad de una explosion social en Gran Bretaña. La crisis actual es un presagio de lo que vendrá, aunque a un nivel superior. En este period turbulent que se ha abierto, la clase obrera pondrá firmemente en el orden del día la transformación socialista de la sociedad. Esa es la verdadera lección de estos acontecimientos sin precedentes.
Rebelion - 22.05.09

Influenza ou Crise?

Pedro Médez Suarez
Rebelion - 22.05.09

Blog irónico del enviado de The Guardian a la caza de la cábala más poderosa del mundo: Nuestro hombre en Bilderberg

Charlie Skelton - Rebelion 22.05.09

No sé exactamente por qué voy en un vuelo a Atenas, excepto que parece ser la mejor cosa que podía haber hecho. Voy volando en un capricho de último minuto para merodear alrededor de una conferencia que puede, o no, tener lugar y a la cual no he sido invitado. No han invitado a ninguno de vosotros.

No habréis leído al respecto. No habréis visto una lista de invitados, no veréis fotografías del evento. No sucede. No existe. Voy volando a Atenas sin motivo alguno. A pasar unas vacaciones que no me merezco y que en realidad no me puedo permitir. Tal vez a cogerme una insolación, a intoxicarme con comida, y volver a casa. No tiene sentido.

A menos, claro está, que los rumores sean verdad. A menos, como dice alguna gente, que este fin de semana tenga lugar la reunión del grupo Bilderberg . La alineación anual de las estrellas distantes que conforman nuestro destino. Un largo fin de semana en un hotel de lujo, donde la elite mundial se junta para darse las manos, brindar, ajustar en detalle su agenda global y reñir por quién obtiene las mejores tumbonas. Supongo que Henry Kissinger trae las suyas, las envía por helicóptero y las protege durante las veinticuatro horas un equipo especial de la CIA. Capitanes de compañías petroleras, magnates de los medios, la Reina de Holanda y Peter Mandelson. Probablemente Ben Bernanke, posiblemente David Cameron. Políticos y financistas de los cinco rincones del globo (no dejéis que os digan que son cuatro). Y yo.

Llegué anoche, al amparo de la oscuridad. Dije al taxista que se detuviera a 50 metros del hotel. Preguntó por qué. No le pude decir que era para poder cubrir la entrada a la busca de lentes del FBI. Simplemente murmuré que no podía explicárselo. Sus ojos se iluminaron. “¡Ahá!” “¡Ya veo!” “¡Ya sé!” ¿Qué sabía? ¿Y quién es ese que nos sigue? Un hombre en un BMW. Definitivamente, un espía.

Ya ves de qué se trata.

El conductor me deja en un rincón oscuro de la Riviera Ateniense, me da una palmadita en la espalda y dice: "¿Quieres fumar un poco de hierba?” Declino. No puedo dejar que se duerman mis sentidos. Voy a toda prisa al hotel, mirando los coches aparcados, buscando furgones con vidrios polarizados. No hay ninguno. En la recepción parecen haber perdido mi reserva (¡los tentáculos de Bilderberg llegan lejos!) pero finalmente me registran, subo, desempaco, me ducho, bajo, salgo, miro al otro lado de la calle y me doy cuenta que me apresuré a ir al hotel equivocado. Y soy el que se enfrenta a Bilderberg.

Una embarazosa hora más tarde, vuelvo a salir del hotel correcto, determinado a encontrar el sitio en el que dicen que tiene lugar la reunión de Bilderberg. A sacar alguna tempranas fotos, ver tal vez la llegada de Hillary Clinton. Aunque me bastaría Ken Clarke. Se hace tarde. Hay algunos haciendo jogging. ¿FBI? ¿Servicio secreto? Casi seguro. Sigo caminando con determinación Después de media hora me doy cuenta de que di la vuelta equivocada al salir del hotel y que voy caminando por una línea costera desierta hacia Atenas. Vuelvo a la cama. Otra noche tranquila para Bilderberg.

En el desayuno, un hombre robusto con antebrazos peludos se sienta frente a mí y manipula su teléfono móvil. Definitivamente un espía. Se come un huevo duro y me mira mientras lucho con mis Coco Pops. Mi primer descubrimiento del día es descubrir lo que pasa a los Coco Pops cuando los dejan durante una década en un plato de presentación griego. Se convierten en gravilla.

El espía se va primero. Obtuvo lo que quería: una foto de mi persona, tomada furtivamente con su teléfono y enviada a Quantico en Virginia. Y un huevo duro.

Afuera, es un hermoso día, el aire huele a sol y conchas, y no hay señal alguna de una cábala global reunida en algún lugar cercano. Voy a un paseo. De mis escasas fuentes de tercera mano del foro de Internet, creo que sé dónde tiene lugar la reunión de Bilderberg: el resort Astir Palace. Más lejos de mi hotel de lo que parecía en los mapas de Google. Nota para mí mismo: siempre comprueba la escala del zoom.

Una docena de promontorios y polvorientas calles sin salida más tarde, estoy a punto de abandonar. Hace demasiado calor. No tengo un sombrero. El mundo se va al diablo y Vouliagmeni está lleno de basura. ¿Cuál es el problema entre los griegos y los tachos de basura? ¿No los ven? ¿No creen en su existencia? Ocultos, a plena vista… es la forma de ser de Bilderberg. Hace demasiado calor. Necesito agua.

Y entonces, en el pavimento delante de mí, ahí estaba. Lo reconocí por los vídeos. Los tirantes, la camisa afuera, el pelo canoso. El maletín de cuero desarrapado, repleto de oscuros secretos. El decano de los cazadores de Bilderberg en persona, Jim Tucker. Le hablé.

–Perdóneme… Señor Tucker?

–Vamos a mi hotel y hablemos.

Tucker es un hombre apresurado. No se rejuvenece, y su viejo enemigo, Bilderberg, es cada vez más fuerte.

–¿Hace suficiente calor para su gusto? – me atrevo a preguntar.

–Demasiado calor para un gordo –gruñe.

El intercambio de palabras me hace sentir como un combatiente de la resistencia que intercambia códigos. Seguro de mis credenciales, Tucker me orienta hacia el lobby de su hotel. No puedo creer en mi suerte. De repente no estoy solo, no son alucinaciones. Bilderberg está aquí. Si encuentras a Jim Tucker, puedes estar seguro de que Bilderberg no está lejos. Es una gaviota argéntea que se dice que hay ballenas en el mar.

Tucker prende un cigarrillo sin filtro, coloca su sombrero sobre la mesa, y se arrellana en el sofá del lobby para hablar…

Cerca, pero todavía no hay cábala

Es B menos uno, el día antes de Bilderberg. Y es seguro que tendrá lugar: He visto las armas. Pensé que sería una buena idea ir al resort Astir Palace a almorzar. A ver la clase de tortilla de queso que va a ingerir el presidente de la Reserva Federal. No llegué lejos. En las puertas, había ametralladoras y hombres con chaquetas sueltas y guardias que buscaban bombas bajo los coches con espejos sobre bastones usados por gente con obesidad mórbida para ver si se ha sacado los calzoncillos.

Debiera haber ido para el desayuno. Tal vez hubiera podido entrar. Un guardia de seguridad abrió la puerta del taxi, se inclinó hacia el interior, y me preguntó si vivía en el hotel. Hice lo posible. No fue gran cosa, pero fue lo mejor que podía. –Vengo a almorzar –dije con una débil sonrisa.

–Estamos cerrados. Sólo invitados –dijo. Y al taxista, un ladrido de instrucciones para que diera media vuelta. Dimos media vuelta. Expliqué al conductor lo que pasaba en el hotel, tratando de evitar palabras como “globalización,” “corporatocracia” y “disolución de soberanías que conducen a estructuras supranacionales de control.” Creo que comprendió lo que quería decir. –¿Vienen aquí? ¿Los líderes del mundo? –Tocó amablemente la bocina para saludar a una chica en un bikini. –¿Para una conferencia, o para vacaciones¿ ¡Ahora es época de vacaciones! ¡Mire la playa!

Miré a la playa. Todos estaban salpicando en los bajíos, lanzándose pelotas de tenis y leyendo lo que sea el equivalente griego de John Grisham. John Grisham, probablemente. El cielo es azul; el mar tranquilo. Hasta los perros que duermen en la arena están bien alimentados gracias a los tachos del restaurante. ¿Podría haber algo que ande mal en este mundo?

Arriba del cerro, un pequeño grupo se reúne para el fin de semana. Tal vez un poco de tenis de mesa. ¿Qué hay de malo? Tal vez elucubran unas pocas oportunidades de la crisis. ¿Microchips? ¿Banco Mundial? Hay que discutir esas cosas. Y es un sitio tan bonito como cualquiera para discutirlas.

El hotel ofrece “cena gourmet, bares atmosféricos, y amplias áreas y servicios para reuniones y eventos.” Y el spa tiene un baño turco. Y sabéis cuánto le gusta el vapor a Kissinger. (“¡Más caliente! ¡Yo quererlo más caliente!”)

Sin mi persona, Jim Tucker tampoco pudo entrar a fisgonear. Apaga un cigarrillo aburrido. Creo que no es el primero. Le pregunto cuál es el orden del día. –¿Este año? Hablarán de esa ridícula gripe porciiiiiina.” Y en las primeras cinco sílabas que da a la palabra “porcina”, muestra su disgusto por el tema. –Quieren usarla para convertir a la Organización Mundial de la Salud en el departamento mundial de la salud. –Tengo que preguntar: –¿No lo es todavía?

–Sólo para miembros de Naciones Unidas. También hablarán de la ratificación de la corte penal internacional. Obama espera hasta que tenga un senado favorable, después de las elecciones de 2010. Entonces la hará aprobar una tarde, a fines de semana: demasiado tarde para los periódicos del domingo, demasiado tarde para los programas de entrevista. Sucederá, y nadie se dará cuenta. Primera parte de 2011.

Lo digo por el señor Tucker: para ser un adivino, nos da bastantes detalles. Nada de “Viajarás a ultramar” o “Cuidado con un hombre con una D en su nombre.”

–¿Como David Rockefeller? –Tiene 93 años, pero está vivo, estará presente, –gruñe Jim. Pero de nuevo: ¿por qué es un problema? ¿Por qué se preocupa alguien porque un puñado de poderosos psicópatas – perdón, sociópatas… perdón, banqueros y políticos – realizan una reunión anual. Mucha gente admite que participa…

Tal vez no tenga que ver con que la gente se reúna. Si existe algún problema, es si existe o no un orden del día global coherente, si ese orden del día es algo que lleve a que los que están en el poder hagan lo posible por dirigir las cosas, y si ese orden del día (¡si existe!) es benigna…

Ahora vuelvo al Astir Palace. El calor del día se acaba, y el sol de la tarde se refleja bien en el cañón de una ametralladora.

Bilderberg: Una mención de Sylvester McCoy y todo comienza – 14 de mayo de 2009

La policía con armas (y espejos sobre los bastones) amenaza a Charlie

Sabes que tu día se malogró cuando se acaba mientras te gritan en una estación de policía griega.

No quería que terminara así. Había ido a una simpática caminata al atardecer, pasando por el hotel de Bilderberg, para descansar antes del día de apertura del festejo de la elite globalista, mirando cómo Febo se lanzaba de cabeza al mar occidental, y (sí) para tal vez sacar furtivamente un par de fotos con el lente corto de la creciente cantidad de agentes de seguridad.

Frente a las puertas del hotel tomé una foto casual hacia la bahía, preparándome para girar sobre mis talones y sacar algunas fotos naturalistas del tipo de “guardia armado fumando y conversando con mujer policía.” Un agente de civil llegó corriendo y me enfrentó.

–¡Ninguna foto!

–¿Del mar?

–¡Deme su cámara!

–No comprendo.

–¡Su pasaporte!

–Ya tiene mi tarjeta Oyster. [Tarjeta para pagar el transporte público en Londres, N. del T.]

–¡Pasaporte!

–¿Licencia de conductor?

Toma mi licencia. Había llegado un grupo de policías, y murmuraban en griego sobre la enorme amenaza para el buen funcionamiento de Bilderberg que yo parecía representar.

–¿Qué es esto? –pregunta uno de los policías locales. Toma mi libreta de notas. La abre al azar.

–¿Qué está escribiendo? ¿Qué es esto?

Apunta a un viejo chiste de 8 Out of 10 Cats [programa de televisión, N. del T.] (bueno, apenas) sobre lo que habría pasado si hubiésemos tenido a un Doctor Who femenino. Lo pincha como si fuera una prueba, en negro y blanco, de mi condición de agitador. Lo leo en alta voz: “No digo que no hayamos tenido a un Doctor Who mujer, pero Sylvester McCoy trizó el techo de vidrio.”

–¿Qué es esto? Syl... Syl...

–Sylvester McCoy.

–¿Amigo suyo? ¿Reside aquí?

No les digo que Sylvester McCoy es un destacado luchador por la libertad antiglobalista quien vino a dirigir la revuelta popular contra el orden del día de despojo de la libertad de Bilderberg. –No es nada. ¿Puede devolverme mi libreta?

Conferencian. Un diablillo en mi cerebro me dice que tome mi cámara y saque una foto. Clic. Zumbido. Momento en el cual, en una hermosa tarde de mayo en la Riviera Ateniense, comenzó una de las horas más estresantes de mi vida. Las manos se dirigieron a las fundas de sus pistolas.

–¡NI UNA FOTO!

–¡TOMÓ FOTOGRAFIA!

–¡NI UNA FOTOGRAFIA!

Llegó el sujeto con la ametralladora. Llegó el sujeto con el bastón del espejo para bombas en los coches. Fue la primera vez en mi vida, y espero que sea la última, en la que me intimidaron con un espejo en un bastón. Me rodearon. Uno de ellos, el que aparece en la foto con una mano arriba y la otra sobre su pistola, me empujaba por el hombro y gritaba: “¡Deme la cámara! ¡Deme la cámara inmediatamente!”

Todos a mi alrededor: “¡Borre! ¡Borre las fotos!” seguido por un tironeo para quitarme la cámara, sin mucha seguridad en sí mismo de ninguno de los dos lados, del que salí vencedor. La cámara volvió a mi bolsillo.

Luego se volvió “¡Entre al coche!” “¡Entre al coche!” Yo no iba a entrar al coche. Recuerdo que dije: “Uno de ustedes tiene una ametralladora; me estáis gritando, no entiendo por qué. Tomé una fotografía, todo parece bastante extraño. ¿Qué pasa aquí?”

Uno de los policías más agradables, quien se parecía un poco al tipo más bajo de “LA Law,” el que está casado con Jill Eikenberry, me llevó a un lado: “Viene gente muy importante. Muy importante. Ninguna fotografía. Por favor entre al coche, tomamos detalles, los ponemos en el ordenador, se puede ir.”

Me quejé, pienso que con razón, de que podían simplemente telefonear mis detalles a la comisaría, y comprobar que no me buscaban en tres continentes por actos de terror, pero no lo aceptaron. Empujes, empujes, empujes. Finalmente entré al coche. Tuve que hacerlo.

Me llevaron a la estación de policía. Nos siguieron otros coches. En la estación, vinieron agentes de todas partes. Habían olido un incidente. Una docena se paró alrededor. El coro griego llegó a su máxima intensidad: “¡Entregue la cámara! ¡Borre las fotos! ¿Comprende?!” Odié mis manos porque temblaban cuando escribí el nombre de mi padre para que pudieran buscarme en el “ordenador”. Por lo menos me pude reír ahogadamente al oírlos mientras trataban de pronunciar Melvyn.

Una policía me sonrió. “Borre las fotos y se puede ir, sin problemas.” Se parecía a una prima ligeramente viril de Christina Aguilera y me conquistó su sonrisa. Casi le di la cámara. De repente comprendí todo el asunto de buen poli, mal poli. Mantuve la cámara en mi bolsillo. Le sonreí. “Sólo quiero que me digáis si he violado la ley, y si fuera así, ¿me estáis arrestando?” Dios mío, soné como el cliché de un manifestante. Oh, Dios mío, soy un manifestante. ¿Dónde quedaron mis derechos?

“¡Acúsenme o libérenme!” es lo que no grité. Me senté silenciosamente y traté de calmar mis manos en mi regazo. Sonreí a Christina. Iba ganando.

Repentinamente, un “puede irse” del sargento en el ordenador. Me fui. Tenía mi cámara. Tenía mi foto. Estaba libre. Era el fin de Expreso de Medianoche. El puño en el aire del “El club de los cinco.” Excepto que me sentía enfermo y quería dormir.

Dormí. Esta mañana, sintiéndome más fuerte después de una tajada de queque de desayuno, pienso que comprendo: Yo representaba los problemas que comenzaban. Yo era la agitación de la que les habían advertido. Gente muy importante. Sin errores. Estaban conectados, preparados para la confrontación, y mi foto había sido la chispa. Por eso habían estallado. Llegaba gente importante. Ninguna fotografía.

Y de repente comprendí: No HAY realmente ninguna fotografía. Ninguna. Ni un solo miembro de la prensa dominante. Ni una cámara de un cazador de noticias con un trípode. Nada. Aquí no pasa nada. No hay nada que informar.

Las limusinas comenzaron a llegar. No hay nada que informar.

Clausuraron toda una península. Hay bloques de ruta. Ametralladoras. No hay nada que informar.

Es la 57 reunión anual del grupo Bilderberg. No hay nada que informar.

¡Susan Boyle se depila las cejas! Por fin hay algo que informar.

Nuestro hombre en Bilderberg: 15 de mayo de 2009

Listo para perder el control, pero ellos no.

Quiero hablar de Bilderberg 2009. Pero más allá de un simple “sí. Tiene lugar, es real, los líderes del mundo están aquí este fin de semana.” ¿Qué puedo decir? Es una reunión privada.

No sé si están discutiendo la unificación financiera global o la última temporada de Grey's Anatomy mientras comen sus cócteles de camarones. Ni siquiera sé cuál es la opción vegetariana para la entrada. ¿Cucurbita moschata?

Perdonadme si especulo, pero es todo lo que puedo hacer. No soy un periodista adecuado. No tengo ni el menor derecho a pararme en un paseo público y apuntar cámaras. Ni siquiera tengo una cámara apropiada. Pero lo que tengo es lo siguiente: un sentido de que algo está podrido en el Estado de Grecia. Para mi gusto, no hay ni un solo olor saludable que flote en el aire que sale del Astir Palace. O puede que sea el pan con huevo y pimienta que comí para el desayuno.

Perdonad si algunas de mis especulaciones son obcecadas, pero pienso muchas de estas cosas por primera vez y acabo de librarme de mi escolta policial. Perdonad si sueno chillón o petulante, farisaico o jactancioso, perdonad si mis percepciones han sido influenciadas por la cólera… perdonad, perdonad, perdonad. Perdone que lo moleste señor Bilderberg. He pasado los últimos tres días pidiendo perdón a todos. Perdón al personal de mi hotel por los policías de civil que andan por su lobby. Perdón a los propios agentes de civil por haberlos arrastrado por Vougliameni a perder el tiempo (Les compré un poco de agua helada, y se la llevé, mientras se arrastraban torpemente detrás de un árbol). Perdón, entonces, a la sargento de la recepción de la comisaría por molestarla con mi predicamento: “Me siguen como a un criminal, me pregunto si no le importaría pedirles que dejen de hacerlo. No hago nada malo… y la cosa se pone… bueno… algo molesta.”

Ahora voy a dejar de pedir perdón. Voy a tratar de sacar algún sentido de mis experiencias. No es fácil. No quiero sonar irresoluto, pero he tenido que soportar mucho. Me siento un poco como si hubiera conducido por la callejuela equivocada y como si repentinamente no reconociera nada, y la gente me mirara y no sólo para admirar mis cabellos. Estoy intranquilo. Pienso que alguien estuvo en mi habitación y movió mi laptop. Sé que suena descabellado. Sé que así es, pero tomé una foto antes de salir y no estaba donde lo había dejado.

Escuchadme, sueno chiflado. Hace tres días me convirtieron en un sospechoso, en un buscapleitos, indeseable, molesto, cansado y un poco asustado. Y ni siquiera caminé hacia el hotel Bilderberg desde el incidente de “¡entre al coche!”. He tratado de evitar problemas, pero los problemas me han seguido.

De modo que – sacaré sentido del asunto. Voy a comenzar aquí: con la cara del primer delegado de Bilderberg que vi personalmente. Estaba tratando, humildemente, de sacar una foto de algunos delegados mientras se deslizaban por Vougliameni en sus limusinas con cristales de espejo y sus protectores de civil en motos y escoltas policiales. Y uno tenía la ventana abierta. Yo estaba tan excitado que se me olvidó alzar la cámara y saqué una foto del tapacubos. Lo que vi no lo olvidaré. Era un hombre de unos 40 años con su cabeza echada hacia atrás y riéndose, riéndose, la fotografía perfecta que sólo será vista por mi retina.

Y sabéis: no es sorprendente que haya estado feliz. Debe ser CHEVERÍSIMO ser conducido al son de sirenas por calles griegas en el asiento trasero de un coche a prueba de balas en camino a la fiesta MÁS SENSACIONAL del mundo. Fuiste invitado por los más chicos más chéveres de los chéveres para pasar el fin de semana. El hermano mayor súper-chévere de tu hermano mayor chévere y sus amigos chéveres tienen un barril de cerveza y una piscina en el jardín, y sus padres están de viaje y piensas que puede que Jessica irá a la fiesta. ¡ES LA MEJOR FIESTA DE TODOS LOS TIEMPOS! ¡Pongan las sirenas! ¡Vamos pasando! ¡Uuuuuuuuu!

Y tu vida ya es bastante chévere. Ya eres dueño de un periódico o diriges un think-tank, o eres el secretario de estado, empresa y reforma regulatoria del Reino Unido, o diriges Fiat, o eres presidente de la Reserva Federal o Reina de Holanda, o presidente de Shell Oil. Diriges cosas. Tienes grandes ideas. Tienes el control, y el control es entretenido.

Bilderberg es control. Tiene que ver con “¿qué haremos ahora?” Ya dirigimos montones de cosas, ¿y si dirigiéramos algunas más? ¿Qué les parece si facilitamos la dirección de cosas? Más eficiencia. La eficiencia es buena. Sería mucho más fácil con un solo banco, una sola moneda, un solo mercado, un solo gobierno. ¿Qué les parece un solo ejército? Sería bastante chévere. Entonces no tendríamos guerra. Este cóctel de camarones es BUENO. ¿Qué les parece una sola manera de pensar? ¿Y un Internet controlado?

Y si no fuera así, estoy tan increíblemente aburrido de que sean los pocos los que demuestran poder. Me lo mostraron en mi propia cara durante tres días, y por eso se me sube por la nariz como una avispa. No me importa si el Grupo Bilderberg tiene planes para salvar el mundo o para ponerlo en una licuadora y tomarse el jugo. No creo que sea una manera de hacer política. Podría ser un punto facilongo, pero si hubieran estado organizando una liga caritativa de billar, podrían haberlo hecho arriba en una cafetería Starbucks. Si hubieran estado tratando de curar el cáncer podría haberlo hecho a plena luz. Los pensamientos inocentes pueden ser registrados en un acta.

O tal vez son simplemente aventureros sexuales. Tal vez sea el motivo por el cual corren las cortinas. Imagina que tiras tu llave a la tina y sacas a Ken Clarke. Lo siento, Timothy Geithner, es el precio que pagas por hacer negocios.

Tengo que confesar algo. (No soy aventurero sexual, no es eso.) Mi confesión es que ser seguido por la seguridad del Estado griega, retroceder pasando por un café y sorprenderlos, y comprarles agua helada en un día caluroso como en “Un policía suelto en Beverley Hills”, cuando Eddie Murphy hace que el servicio de habitaciones los atienda en su coche – fue todo bastante excitante. Fue mi propio pequeño episodio de “Equalizer” (El Justiciero - ¿El justiciero griego?) (No, realmente no, estoy cansado, estoy cansado). Ser seguido fue excitante y divertido y absurdo y desconcertante y aterrador, y terrible, terriblemente malo. Y sé que suena patético pero me puse un poco lacrimoso en la comisaría cuando la decía a la simpática sargenta en la recepción que no soy un tipo malo y que no amenazo a nadie, y que sería lindo si alguien pudiera descontinuar a los pistoleros. No me gusta que me hagan sentir así. Me “pusieron” en esa posición, y no me lo merecía.

Bilderberg tiene que ver con posiciones de control. Llegué a medio kilómetro, y de repente llego a ser uno de los controlados. Me siguen, me vigilan, me registran, me detienen, me vuelven a detener. Me pone en esa posición el “poder” que estaba ahí cerca.

De la misma manera, los delegados de Bilderberg ocupan una posición de poder sobre la ignorancia reverente de la gente que lanza pelotas de playa en el mar, y yo con mi miserable camarita y mi curiosidad y mi sentido deformado de ciudadanía. Mi testimonio aquí no será de los mejores, pero hago lo posible. No trepé a gatas sobre la reja, ni lancé una cámara a la cara de David Rockefeller, pero no quiero que me peguen un tiro en la frente.

Un último pensamiento antes de irme a dormir. En la fábula, los hombres podrán haber sido ciegos pero por lo menos lograron buscar a tientas al elefante antes de tratar de describirlo. Ahora, mete a ese elefante en el asiento trasero de un Mercedes S600 con vidrios polarizados, escápate a un resort griego de lujo, rodéalo de guardias fuertemente armados y helicópteros, dale un Martini, y paga a la policía local para que acosen, detengan y sigan a cualquiera que muestre el menor interés por sacar una foto. Eso, mi amigo, es la bestia que es Bilderberg 2009.

Nuestro hombre en Bilderberg: Me acechan y me siguen – 15 de mayo de 2009

Ahora tengo mucho que contar.

Después hablaré del extraño circo secreto de limusinas, vidrios polarizados, sirenas, helicópteros. No hay tiempo para contar cómo me detuvieron por SEGUNDA vez, por el crimen de estar a medio kilómetro de las puertas del hotel de Bilderberg tratando de tomar fotografías ‘artísticas’ de las ruedas de limusinas mientras aceleraban al pasar. Haciendo tan poco mal junto a tres policías que se portaban bien. Hasta que llegó el llamado por la radio y las motocicletas y los coches de policía llegaron aullando como si fuera una pesadilla. Contaré esa historia más adelante. Ahora tengo que hablar de lo que acaba de suceder.

Pero antes de comenzar, créanme si digo: No me he vuelto loco, de verdad. Nueve por siete es 63, y la capital de Italia es Roma. Sé lo que sé. Y sé cuando me siguen. Lo sé porque acabo de hablar con el policía de civil al que sorprendí mientras me seguía. Es tan absurdo como suena, acabo de “agarrar al perseguidor.”

Ahora me acechan. DE VERDAD. Están sentados en el muro frente al café Oceania o lo que sea, mirándome mientras escribo esta frase. Los invité a tomar un café, pero declinaron. Se rieron tímidamente, cuando los llamé Starsky y Hutch. Preguntaron mi nombre. “Se lo di a sus colegas. Dos veces.”

Preguntaron de nuevo. Les dije. Volvieron a preguntar. Hubo una interrupción embarazosa. “No lo hacen demasiado bien.”…... Nick … … … … y… John."

Así que ahí estábamos, yo y mis sombras, Nick y John. –Sólo andábamos caminando por ahí. –Esa fue su cobertura y ni se preocuparon de insistir. Simplemente no pudieron resistir: –¿Cuántos días va a pasar aquí? – ¿De dónde es exactamente? – ¿Está viviendo solo aquí? –Yo me reía. Era demasiado extraño. –En qué trabaja?

Dije a “John” que escribo chistes para programas de televisión. Lo olvidó casi instantáneamente. Evidentemente no aparecía en el perfil que acababa de leer. –Entonces, ¿para qué periódicos escribe?

Los vi en la recepción después del desayuno. Tal como había visto al sujeto de apariencia blanducha, de unos 30 años, vestido del mismo modo, la noche antes. Parecía estarme oteando directamente. Me di vuelta y lo sorprendí murmurando con la recepcionista y mirándome. Lo juro por Dios. Sé que suena como si fuera lunático, y si no fuera porque acabo de hablar con Starsky y Hutch yo mismo podría imaginar que tenía una ligera insolación. Anoche, el teléfono sonó en mi habitación del hotel y alguien colgó en cuanto respondí. El llamado provenía del interior del hotel…

Lo recuerdo ahora. Desayuné más rápido que normalmente. Salí. "Nick" estaba solo en el lobby. Hablando por su móvil. Subí rápidamente a mi habitación. Y por la escalera venía bajando “John”, también hablando por su teléfono. Ahora combino recuerdo, mientras escribo. No me he vuelto loco. Esto está sucediendo.

¿Estuvo en mi habitación? Sabían que estaba tomando desayuno. Es una locura.

Y lo que vino después: Salí del hotel con mi laptop. Y pensé: sabes qué más, si son REALMENTE polis, me seguirán. Así que se detuve, me di vuelta, y esperé. Diez segundos. Me sentí como un idiota, parado ahí, esperando que me siguiera un policía imaginario. Quince segundos. ¡Eureka! Y sale “John” hablando por su móvil. Me mira desconcertado, parado ahí, y atraviesa la calle. Me siento sobre un muro. Él haraganea junto a un poste. Me levanto, camino hasta el paseo marítimo, voy hacia la izquierda, camino un poco, cruzo la calle (así puedo mirar a los dos lados – y sí, ahí está “John”).

Camino hasta la entrada más lejana del café. Estoy en un episodio de “Bajo escucha”. El café es largo y angosto. Doy media vuelta y me paro, oculto, en la misma entrada. Estoy de pie tras un arbusto, sujetando un laptop sobre mi pecho, con mi corazón que suena como un solo de Phil Collins (en la batería, no en el piano).

No soy más que un tipo común. Un ciudadano preocupado. Durante este semana por lo menos, un blogger. Apenas un periodista. Un fotógrafo imposible. No amenazo a nadie. No soy nadie. Pero, arriba en el cerro, en un hotel de lujo, hay una reunión de las personas influyentes más poderosas del mundo. El Grupo Bilderberg. Me han expedido dos veces a la comisaría. Antes de esta semana, nunca había cruzado una palabra con un policía EN TODA MI VIDA. Una vez conduje de noche sin luces y me pararon y me dijeron que no condujera como un idiota. Y eso es todo. No soy un mal tipo. Ya no sé ni lo que soy. Pienso que escribo chistes para ganarme la vida. Pienso que tal vez sea lo que hacía. Soy un hombre que tiene un laptop agarrado sobre su pecho, que trata de respirar silenciosamente. Diez segundos. Quince. “John” pasa delante del arbusto y da un paso atrás, desorientado.

–Hola.

–No soy una amenaza, ¿lo sabes? ¿Verdad?

Pobre “John”. Me da pena. No lo hacía demasiado bien. Yo no soy el más listo pero sólo necesité cuatro minutos para desenmascararlo.

No quisieron tomar un café. Les pedí que tomaran mi foto. Lo hicieron. Yo tomé una de ellos. “¡"No fotografia! ¡Muéstreme la cámara!” Pobre “Nick”, estaba ante un verdadero lío. No podía recordar si era policía o no.

Parecen amables, en su mayoría, los policías que me han estado acosando por estar ahí y tomar malas fotos con una cámara digital barata. Ayer, conversé con uno de los polis en moto antes de que me metieran al coche de la policía. Le dije que esperaba que mañana habría protestas – no disturbios, sino protestas. Estuvo de acuerdo. “Sería bueno escuchar otra voz,” dijo, tristemente. Un hombre grande, en traje de cuero, atrapado en algo mucho más grande. “Pero hoy tengo que hacer mi trabajo. No es una situación buena.”

No es una situación buena. Y sería bueno escuchar otra voz.

Ahora voy a pagar mi café y volver al hotel. Sólo yo, o sea los tres.

Charlie Skelton enviará el resto de sus actualizaciones desde Atenas, porque parece ser más seguro. Continuará…

http://www.guardian.co.uk/world/series/charlie-skeltons-bilderberg-files

¿Qué pasa en la Unión Europea?

Vicenç Navarro

Todas las encuestas señalan que la abstención en las próximas elecciones europeas va a ser muy elevada. Tal abstención, por cierto, no es una novedad. En realidad, ha ido aumentando en los últimos años, y precede a la crisis económica y financiera actual. Las causas de esta elevada abstención son fáciles de ver. Para ello se tiene que entender qué está pasando en la Unión Europea. Veamos:

1. El desempleo en el promedio de los países de la Unión Europea de los Quince (UE-15) ha ido aumentando desde la década de los ochenta. Europa, que históricamente (1960-1980) se había caracterizado por tener un desempleo más bajo que EEUU, pasó a tenerlo más alto a partir de los ochenta.
2. Las condiciones de trabajo de la población activa se han ido deteriorando en la mayoría de países de la UE-15. El porcentaje de la población que dice trabajar en condiciones estresantes pasó a ser (en el promedio de los países de la UE-15) del 32% de la población trabajadora en el año 1991 al 44% en el año 2005.
3. La tasa de crecimiento anual del gasto público en transferencias y servicios públicos del Estado del bienestar (como pensiones, sanidad, servicios de ayuda a las familias, vivienda, y otros componentes de la protección social), utilizados predominantemente por las clases populares, ha ido descendiendo en el promedio de los países de la UE-15, pasando del 6,2% en 1990 al 4,8% en 2004. La tasa de crecimiento de las necesidades sociales, sin embargo, ha ido
aumentando.
4. La cobertura e intensidad de los beneficios laborales (en caso de enfermedad, discapacidad o desempleo) ha disminuido en la mayoría de países de la UE-15. Esta disminución ha sido, en general, más acentuada en los países gobernados por partidos liberales y conservadores que en aquellos gobernados por partidos socialdemócratas. Pero, en todos ellos, tales derechos sociales han disminuido.
5. Las rentas del trabajo (lo que se llama masa salarial, que depende del nivel de salarios y del número de asalariados), como porcentaje de la renta nacional, han descendido en el promedio de los países de la UE-15 (y ello a pesar de que el número de asalariados ha aumentado), pasando de representar un 68% de las rentas nacionales en 1975 a un 58% en el año 2005.

Tales hechos son indicadores del deterioro de la situación social y laboral de las clases trabajadoras y otros componentes de las clases populares en la UE-15, lo cual ha estado ocurriendo a la vez que las rentas del capital han crecido de una manera exuberante. Los beneficios empresariales han crecido (en el periodo 1999-2006) un 33% en el promedio de los países de la UE-15 y un 36,6% en los países de la zona euro, mientras que los costes laborales han aumentado sólo un 18%. Consecuencia de esta situación es que las desigualdades sociales han crecido enormemente, alcanzando cuotas sin precedentes. A los ricos nunca les había ido tan bien, y ello a costa del bienestar de todos los demás, es decir, las clases medias y las clases trabajadoras que vieron sus estándares de vida disminuidos. Y las encuestas muestran que la población europea es consciente de ello. El 78% de la población en la UE-15 dice que las desigualdades sociales en su país son excesivas. Nunca se había visto un porcentaje tan elevado de desaprobación de las desigualdades sociales en la mayoría de países de la UE-15.

Esta polarización social de rentas ha sido facilitada por las políticas públicas promovidas por el consenso de Bruselas (que es la versión europea del consenso liberal de Washington), llevadas a cabo por las instituciones europeas, tales como la Comisión Europea (encargada de vigilar el cumplimiento del Pacto de Estabilidad, que ha sido responsable de la austeridad del gasto público) y el Banco Central Europeo (cuyas políticas monetarias han beneficiado enormemente al capital financiero a costa del estímulo económico y la producción de empleo). Y la población es consciente de ello. Tanto la Comisión Europea como el Banco Central Europeo están entre las instituciones europeas menos valoradas. El establishment europeo (el conjunto de instituciones que lideran la Unión Europea) ha estado promoviendo políticas liberales, que incluyen desde la desregulación de los mercados laborales y financieros a la reducción del gasto público y de los impuestos. De ahí la decepción, cuando no enfado, de las clases populares hacia la Europa que se está construyendo y que afecta más a los partidos de centroizquierda que a los partidos de centroderecha y derecha, puesto que los grupos sociales más afectados negativamente por estas políticas liberales han sido las bases electorales, históricamente más fieles a los partidos de centroizquierda, tales como las clases trabajadoras.

La identificación de los partidos de centroizquierda gobernantes con las políticas liberales ha sido la causa de su enorme crisis. No hay que olvidar que la mayoría de gobiernos europeos habían sido de centroizquierda. La decepción creada por su liberalismo ha sido la causa de que sus bases electorales se hayan desplazado a partidos más radicales (de izquierda y de derecha), aun cuando la mayoría se ha ido absteniendo, quedándose en casa. Tales partidos de centroizquierda tendrán que hacer una autocrítica muy fuerte, abandonando el socioliberalismo si quieren recuperar el voto perdido.

En cuanto a las derechas, su éxito se debe a la lealtad de sus bases electorales, constituidas por los grupos de renta superior, beneficiados por las políticas liberales, y la de aquellos sectores de las clases populares atraídos por el mensaje nacionalista y anti inmigrante, consecuencia de su gran inseguridad. No es racista el más ignorante sino el más inseguro, y hay mucha inseguridad en la UE. Por otra parte, son estas mismas derechas (como el Partido Popular Europeo, al cual pertenece el PP español) las que trasladan a la Unión Europea (que tiene un enorme déficit democrático) aquellas medidas impopulares, como son el retraso de la edad de jubilación, que bien saben no podrían aprobar en sus parlamentos.

Rebelion - 22.05.09

Le travail de l’altérité

Daniel Cefaï

À partir d’une lecture de l’ouvrage collectif dirigé par Didier Fassin et Alban Bensa, Daniel Cefaï propose une réflexion sur la pratique de l’ethnographie et le rapport au monde social qu’elle implique. - Les politiques de l’enquête (I) : Le travail de l’altérité

Ce compte rendu contient deux parties. La seconde partie s’intitule Vers une anthropologie critique.
La vie des Idées - 22.05.09

Sindicato acusa empresa de Freamunde de humilhar e maltratar operárias

Sur le délire de la fonction informative, sa force et sa faiblesse, par l’étude d’un mensonge précis et des techniques policières en général.

Archibald Emorej

Malgré cette sainte horreur du fait divers et malgré une certaine radicalité critique au sujet des élucubrations médiatiques, c’est le fait divers qui vient à nous, à notre porte, dans la banlieue Nord de Paris. Ce lundi matin, après une nuit pourtant tranquille, un étrange branle-bas de combat se fait jour. Cette nuit-là, c’est un acte de guerre à cinq cent mètres de chez nous qui justifie la première page alarmiste des quotidiens nationaux. La vérité, notre fidèle allié, nous accompagne sur cette investigation de voisin, sur d’autres étranges faits récents. Et l’explication critique, nous la partageons au grand jour.

A la Courneuve les kalachs parle aux kalachs, faisant croire à une étincelle insurrectionnelle de la jeunesse populaire (celle qui trafique de la drogue) et qui vit, pourtant, derrière le périphérique.

Je n’habite pas loin de l’embranchement de l’A86 alors, ce lundi matin, quand j’apprends sur le comptoir du bar d’à côté que la nuit a été armée à quelques centaines de mètres, je n’en finis pas ma tasse. Luigi, qui sert le petit jus, m’avait dit un jour que dans le quartier la police ne se déplaçait jamais la nuit, sauf à hurler au meurtre ou a l’assassinat. La journée, ils évitent de descendre seuls. Ah ? Le quartier est pourtant calme tant qu’ils ne sont pas là. C’est la joie simple, un peu frustrée des fins de mois difficiles, une haine diffuse mais tenace des bourgeois, mais rien que de très banals sentiments pour une banlieue périphérique d’une mégapole comme Paris.

Il est un peu difficile de se renseigner sur l’événement. D’abord la version officielle, celle des journaux et des diffusions en ligne, parle d’une opération de guérilla. Je vous conseille l’interview bancale de ce policier et vous invite à écouter sa prestation hésitante et délirante.

Un homme armé d’un pistolet à grenaille tire sur une patrouille depuis son scooter. Pris en chasse - et sans que l’on en sache beaucoup plus sur ses intentions - il est interpellé avec trois autres prévenus. Depuis leur cellule de garde-à-vue, les prévenus demandent à être transférés à l’hôpital de Bondy. Sur le chemin, le fourgon de la police est pris en filature, immobilisé par deux véhicules banalisés. Il s’ensuit une fusillade. L’un des prévenus essaye de s’enfuir. Il est repris. Les tireurs eux aussi s’enfuient. Fin de l’histoire. Y-a-t-il quelqu’un capable de croire, justement, à cette histoire ? Des journalistes.

J’essaye de contacter les auteurs de tout ce papier. Impossible. Le policier syndiqué qui explique tout cela ne peut pas être joint non plus. Bon, une fois sur les lieux de la seconde fusillade, à l’embranchement de l’A86, je constate que l’endroit est bien désert. Pas le moindre indice de la fusillade. Dans cette histoire, je n’ai pas bien compris qui a tiré au fusil automatique sur le fourgon. Une troisième voiture ou un ou plusieurs hommes depuis les voitures qui immobilisaient le fourgon de la police ? A bout portant ou de loin ? Avec un ou plusieurs fusils ? Le certain est qu’il n’y a pas eu de blessé. Ni de dégât. Les tireurs doivent être forts mauvais ou très professionnels pour ne pas faire de dégât : ce genre de fusil, le kalachnikov, coupe un homme sans problème pour peu que l’on sache l’utiliser.

Il semble, à décrypter les messages subliminaux médiatiques, qu’il s’agirait d’une opération de libération des prévenus, ceux qui avaient tiré à la grenaille sur une patrouille au hasard. Ce n’est pas très prudent d’arroser au fusil le fourgon où sont menottés ses camarades. Passons. On remarque l’organisation presque parfaite des tireurs de pouvoir mobiliser en quelques heures deux ou trois véhicules et des fusils. On remarque le profond amateurisme à cibler une patrouille au hasard et à se faire attraper, à trois, quelques minutes plus tard. On remarque leur persuasion à se faire transférer à l’hôpital... Qui connaît les garde à vue dans les quartiers populaires, surtout pour avoir tiré à bout portant sur une patrouille, sait bien que c’est toujours le médecin qui se déplace... quand il se déplace. Passons sur toute cette mise en scène absurde.

J’ai beau passer plusieurs heures sur les lieux, rien n’y personne ne s’y attarde. Ni la police ni d’autres journalistes. La pluie lave les traces. Aucune image de la scène n’a été enregistrée. Les quelques passants n’y prêtent guère attention. Je demande au hasard. Un homme d’une quarantaine d’année me rigole au visage, je ne dois pas être d’ici pour croire à des choses aussi stupides. Une femme me dit que la police n’est pas à court de stratagèmes pour stigmatiser les gens d’ici. Enfin, un jeune de quinze ou seize ans m’affirme que rien ne s’est passé, sinon qu’il constate le renforcement des effectifs et des patrouilles de police depuis plusieurs jours. Et il conclut qu’après les élections, tout sera bien plus calme.

Je m’en vais, par hasard, derrière la porte d’Aubervilliers, là où sont réparés les véhicules de police, espérant voir ou apercevoir le fourgon criblé de balles suite à cette opération de guérilla urbaine. Le policier en faction rigole. Lorsque je lui dis que je suis pourtant journaliste, il rigole moins, contrôle mes papiers et me dit que le fourgon n’est pas ici. Impossible de savoir.

Je vous l’accorde, il n’y a pas grand chose. Soit je suis le plus mauvais des fouineurs soit il ne s’est rien passé. Soit la France est au bord d’une guerre dans les banlieues, contre les trafiquants de drogue, soit il ne s’agit que d’effrayer médiatiquement les votants. Les illuminés de Tarnac ne font pas vraiment trembler le bourgeois.

Revenons à nos barbares des cités. Le procédé a révélé toute sa puissance par le passé. Il faut pourtant, afin de finir sur ce mensonge, sur cette manipulation, déterminer exactement le fond de l’histoire. Sont-ce les policiers eux-mêmes, tel ou tel syndicat, un groupe propre exerçant au sein de la police, quelques taupes infiltrées dans les quartiers et qui organisent de petites actions en échange d’une réduction de peine ? Sont-ce des manœuvres politiques (ou plus encore) pour assurer une petite émeute juste avant les élections ? Pas de chance : lundi soir, la nuit a été pluvieuse et froide, et à quelques jours d’examens important dans le cours d’une vie. Les sauvageons sont restés chez eux. Pourtant, qui a mis le nez dehors, de la station de métro Cadet à la Courneuve, a constaté l’impressionnante mobilisation des forces du désordre... au cas où. Une ministre de l’Intérieur aurait même passé une petite partie de la nuit du mardi soir dans un poste de police du 93.

Avant de réfléchir au mécanisme d’une telle manipulation, de s’interroger sur la complicité des médias officiels et d’en tirer une éthique toute neuve pour nos actions, il s’agit de simplement lancer un j’accuse à tous ceux qui ont, à cinq cent mètres de chez moi, organisé cette sordide mascarade : faut-il les imiter, les condamner ou s’en désintéresser ?

Techniques de surveillance totale pour compléter la technique décrite plus haut de manipulation médiatique.

La semaine dernière, nous étions en début d’après midi avec quelques camarades à la gare de Lyon, à Paris, suite à l’information de l’un d’entre nous que les services de sécurité de la SNCF et la police du rail préparaient une opération à la Poniatowski. La cible, les caddies boys, ces immigrés de l’Est qui proposent aux touristes de porter leurs bagages jusqu’aux taxi en échange d’une pièce. L’opération n’a pas eu lieu. Ou plutôt, les caddies boys étaient bien discrets. Dans la foule que dégueule la gare, les têtes passent et les corps vaquent à leurs occupations toute parisienne et, si l’on y prend garde, on ne voit que cet océan de visages.

Pourtant, à se fondre dans cette mer, nous repérons bien vite des passants aux biens étranges comportements. Un couple. L’homme photographie sa femme, en gros plan, et avec un si mauvais angle qu’il photographie surtout une table de la brasserie juste devant la gare. Et il prend beaucoup de clichés. Il a une oreillette. Elle aussi. Les deux n’ont pas l’air très amoureux. Ils parlent souvent au téléphone et restent une large demi-heure devant la gare à photographier, ma foi, nous ne savons pas trop qui. Un grand type attablé et qui lit le journal ? La pauvre vieille assise devant les portes et qui demande quelques pièces au passant ? Sans aucune paranoïa pourtant, nous remarquons vite qu’une grand type roux, casquette et barbe hirsute, canette de bière à la main, la vraie dégaine du traînard à dire vrai, est assis à l’écart et regarde les passants. Lui aussi à une oreillette. Et un autre type en costard qui passe et repasse. A ne pas faire attention, on y voit qu’un usager du rail. A exercer ses sens à l’espace publique, à distinguer son oreillette. Nous apprenons bien vite que nous sommes cernés. Mais que regardent-t-ils ? Qui surveillent-t-ils ?

Leur pauvre camouflage, malgré tout, et leurs manières pas très fines, laissent supposer qu’ils ne sont pas sur la piste de l’ennemi publique numéro un. Non, ils sont plutôt sur la piste de l’ennemi commun, le citoyen lambda, la statistique criminelle qui sommeille en chacun de nous. Pour être bien sûr que la cible est l’immense masse des gens anonymes, nous filons les mouchards, et si bien qu’ils nous repèrent. Ce jeu n’a pas d’autre importance que de les voir, finalement, se disperser et se retrouver un peu à l’écart, le couple, le clochard, le type en costume et quelques autres, fumant une cigarette et parlant, nous imaginons, de leur travail comme tous les salariés du monde. A la lumière de cette après-midi, les plus pacifistes d’entre-nous on pris des mesures drastiques quant à leurs habitudes quotidiennes. Et, 1984 écrit sur les murs de Paris, d’autres s’amusent à utiliser le livre d’un brigadiste anglais comme un mode d’emploi. Comme nous le conclurons un peu plus loin, nous nous demandons si la société existe.

F. est un militant qui est venu à nous dans notre périple sur le thème de l’état des luttes. Pas sectaire pour un sou, et parce que des sous nous n’en avons pas, nous avons baladé nos cœurs et nos gueules dans toutes les brasseries des contestations. F. est plus venu à nous que nous à lui. L’histoire n’aurait pas beaucoup d’importance si elle n’était, elle aussi, la démonstration implacable du niveau d’intrusion des services de l’état dans nos quotidiens. F. est infiltré depuis un an dans un parti d’extrême gauche qui se bat avec toute la légalité et la franchise des jeunes révoltés pour faire vivre son idée trotskyste d’un monde meilleur. Ne rions pas s’il reste encore des marxistes en France. La négation de l’histoire n’empêche pas de former des militants sincères. Pour les méthodes, tout s’apprend au contact du monde et de ses expériences. Participant aux réunions de ces militants sincères, nous rencontrons F. Il se dit sans domicile. Il se dit farouche partisan de l’action. Il se dit sous contrôle judiciaire et fraîchement sorti de prison. Le simple fait qu’il soit à la rue justifie notre proposition de l’aider dans cette phase difficile. Nous connaissons assez la rue pour ne pas soupçonner le traquenard. Il viendra donc en un éclair faire le tour de nos lieux. Puis il partira. Puis, malgré tout, rompu à la vigilance, nous le cuisinerons, un dimanche après-midi, dans un parc de Paris. Ah la triste taupe ! En cinq minutes à peine il propose des armes, des équipes de combattants, des explosifs et toutes les conneries que sa condition de balance peut offrir. Entendons-nous bien et expliquons les faits. La police n’est pas avare de réduction de peine pour ceux qu’elle attrape : Si tu ne veux pas passer quelques mois à te faire déboiter le caisson, et nous y veillerons, aide-nous à récolter quelques informations ! Lui est un de ces fils à Papa des beaux quartiers de Paris englouti un jour d’ennui et victime de sa pauvreté intellectuelle dans les bourbiers de l’extrême droite. Classiquement supporter du PSG. De ratonnades en actes antisémites, il tombe un jour. Et il se liquéfie au contact de la police. Ou il y trouve sa voie. Il balance sévère le gaillard, tant et si bien qu’on le missionne pour infiltrer l’autre bord sous couvert de rédemption. Simplement, à part la lutte des classes, il ne sait pas grand chose... Ah si, l’action et les armes. D’ailleurs il est venu au rendez-vous avec son petit pistolet d’alarme pour impressionner notre équipe (il ne doit pas savoir que nous sommes habitués à des conflits nettement moins puériles). Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est le micro sous une veste et le regard d’acier dans nos yeux pour les basses castes humaines qui collaborent à la terreur totale. Lui, pourtant armé, part sans demander son reste, sinon miauler, après ces confessions de collaboration au renseignement de l’état, de ne pas faire sauter sa couverture aux amis du parti. Erreur la taupe, tu es démasqué et nous sommes quittes pour une modification drastique de notre propre coopérative.

Où l’explication de la mauvaise nouvelle réactionnaire est une bonne chose.

Nous nous demandons véritablement si la société existe en tant que telle, tel que le mot lui donne sens. Une société suppose une unité, un vague sentiment de lien humain, de solidarité et de confiance. Si la Police a le besoin de décupler ses effectifs, de réviser le taux moyen de répression toujours à la hausse, c’est bien parce que les troubles se font, eux aussi, plus grands. Les civils aux ordres ont infiltré l’espace publique dans une vaste opération orwellienne. Ils sont la masse noire dans les manifestations, dans les groupes, dans les partis, dans les réunions, dans les gares. Dès qu’il y a plus de quelques individus, translucides ou pas, la surveillance se met en place, à encadrer, à patrouiller, dans les entreprises et autres carcans de malheurs ; dans les universités et autres administrations ; dans les trains, sur les autoroutes. Ils sont la classe toujours plus vaste et forte de la police la plus dangereuse, une police morale, politique, administrative, une police des bonnes mœurs capitalistes. La police de proximité est bien largement dépassée et remplacée par la police d’intimité, une police corporelle qui se cache derrière un passant, se déguise en mendiant ou en voyou, s’infiltre sous les plus bas masques pour piéger, parfois des idiots, parfois des esprits si humains qu’ils n’en voient pas le loup sous ses airs libertaires. Ils miment les plus téméraires d’entre nous pour tromper le briseur de vitrine ; au radical révolté ils lui proposent des armes ; le partisan possible ils l’envoient au casse-pipe. La police dans la rue, reine du spectacle, dicte sa loi aux maîtres d’école et aux travaillants, elle prépare les têtes et les corps au bagne perpétuel, partout elle écoute, elle photographie, elle filme, elle surveille, elle rend des comptes sur les moindres possibilités qui s’élèvent, se forment et se défont dans le mouvement le plus naturel de résistance à ce qui nous empêche de vivre souverains. Cette défiance toujours présente, cette révolte latente, est bien l’aveu du refus d’un écrasant diktat sur le cours de nos vies et sur celui de La Vie. Personne n’aime collaborer mais la peine est sévère, toujours plus lourde. Un mot laissé sur cahier, un sms mal orienté, une parole qui ne tombe pas dans l’oreille du sourd, chaque mouvement hors du champ ordinaire est dicté par la force de l’oppression, sournoise ou violente, et d’autant plus facile à isoler et traiter. La médecine n’y peut rien pourtant, c’est un pré vertement plus philosophique que de cultiver la lutte. La situation en permet plus de contenir la totalité des individus par de simple et massive propagande consumériste. Le degré de la répression augmente dans la mise en place d’un réseau d’agents du spectacle strictement immergés dans les parties libres, sinon de la société, au moins du peuple. De leur société en tout cas. Parce que cette société existe bien. Ce n’est pourtant que l’addition des existences personnelles et similaires, des existences soumises et donc contrôlables. C’est très loin, à l’opposé même, de ce qu’ils accordent au sens du mot, de leur sens du mot, dans tous les cas ce n’est pas le sens d’unité qu’ils nous vendent. Si le cours est rompu par quelques marées rebelles, la nature pourrait bien rompre toutes les digues. Dans ce flot violent, alors, comme Brecht, nous ne pouvons que voir les rives violentes qui l’enserrent, le compriment, le détournent, et finalement le rendent toujours plus violent et incontrôlable.

La stratégie de l’infiltration totale et profonde, la réalité de la spécialisation des forces de l’état au renseignement, au renseignement de son propre territoire et de tous ses sujets, les preuves toujours plus nombreuses des coups fourrés, des falsos positivos (tactique de contre insurrection de l’armée nationale colombienne qui déguise en guérilleros les pauvres des quartiers populaires qu’elle assassine ensuite) à l’européenne est un empêchement toujours plus grand de toutes les possibilités révolutionnaires. Puisque le niveau embryonnaire de chaque intention de libération est déjà une action morte-née, repérée et détruite. Puisque le spectacle produit une vérité qui n’est pas, un pseudo-monde dangereux, il nécessite toujours plus de policiers. Pas pour nous protéger ou pour prévenir une possible infraction. Dans la réalité, la pieuvre policière surveille tout et chacun. A additionner les forces de la gendarmerie et celle des polices, on obtient les mêmes effectifs que les forces d’active de nos trois armées nationales et pourtant ces dernières sont éparpillées sur tout le globe. La question est la suivante : sur notre territoire, contre qui l’État est-il en guerre ?

Pour notre part, l’expérience nous fait défaut, prisonnière qu’elle est de ce pseudo-monde. Le chemin est complexe sur la route de la vraie information. Nous connaissons les limites de chaque chose, l’auto-censure n’est que la conséquence de notre certitude quant à la capacité d’infiltration et de contrôle de l’état sur nos projets. Nos journaux sont bien plus lus par les renseignements généraux que par les camarades nouveaux. Nos réunions publiques sont mités par de frais écoliers poulagas, nos manifs dirigés par de nerveux syndicalistes déguisés, nos gares pleines de la flicaille en civil, les gangsters sont en fait des policiers en opération de propagande par le fait, et les représentants corporatistes sont à l’œil des patrons. Impossible de ne céder qu’aux clubs très fermés de l’intime conviction pour parler et imaginer, pour construire et se battre. De bien petites brigades, dès qu’elles s’élèvent, sont anéanties. De bien gentils journaux, dès qu’ils écrivent trop, disparaissent. De bien maigres récoltes certainement quand les paysans sont en prison ou à la guerre.

Conclusion toute « journalistique »sur cette contribution à la guerre en cours.

Lorsque et si une police s’arroge les pouvoirs du contrôle absolu sur tous et sur chaque chose, il faut bien se garder de crier à la dictature, il est un peu tard : cela n’est que l’effet. La cause est bien le degré de résistance à leur société par ceux qui la subissent. Le glissement vers des lois d’exceptions permanentes, le fait accompli de criminaliser toutes formes d’expressions populaires et libertaires ou d’actions contre l’ordre, n’est pas le signe de la perte de contrôle de la réaction mais de sa bonne organisation. Parallèlement, c’est la preuve de la possibilité d’un événement hors de leur ordinaire, extra-ordinaire et d’une situation dès lors révolutionnaire.

Les élites ne sont pas plus paranoïaques que leurs sujets. La course est largement entamée contre l’ennemi intérieur, le repli sur les frontières en est une preuve, le relent nationaliste, la chasse au complot, à la tête de turc, la multiplication des systèmes de surveillance, de filtres, de quotas, de ratissages, de sanctions par de lourdes peines et la multiplication des peines courtes, une gigantesque concentration dans des conditions les plus déplorables d’Europe, les camps de la rééducation au bon ordre, etc.

Le journalisme n’est pas seulement un art nécessaire qui doit renaître sous une forme ou une autre, il doit simplement être. Que les élites disposent de leurs canaux propagandistes, de leurs agents et de leurs satellites, ne peut pas être ignoré. Lutter pour plus de justice et de liberté passe forcément par la mise en place d’un système de diffusion des idées et investigations des forces progressistes. Il ne saurait s’agir d’objectivité, cette sainte absurdité. Il s’agit d’une guérilla de l’information, contre le mensonge massif. La seule guérilla réelle est bien celle-là. Guérilla parce que nos moyens sont disproportionnés, guérilla parce que nos vies sont en danger ; on y meurt moins qu’ailleurs.

Il n’y a pas de sujet tabou, il ne doit pas y en avoir sous peine de voir naître des monstres mythologiques dans les imaginaires collectifs. Peut être que tout cela nous conduit à une certaine technique de camouflage mais l’anonymat n’est pas un artefact de notre ego mais simplement une tactique. Peut-être que tout cela nous conduit à une certaine propension à la radicalité, mais la liberté n’existe pas sans une totale transparence concernant les processus d’oppression en cours. Il faut bien choisir entre parti imaginaire et action réelle, entre avant-garde invisible et organisation médiatique, mais jamais le lien ne se distendra entre les majorités liées et opprimées d’un côté, et les acteurs de la lutte contre le mensonge de l’autre.

Archibald Emorej
et la Coopérative Éditoriale
http://www.ceiad.info/

Le Grand Soir - 22.05.09

Mumia Abu-Jamal : « Un homme debout » dans le couloir de la mort !

Nadia Agsous - Mondialisation.ca, Le 21 mai 2009

Dans le couloir de la mort. Dans « l’archipel du Goulag ». A quelques kilomètres de l’Etat de Pennsylvannie, dans la prison de Greene, des condamné(e)s à mort par la machine judiciaire américaine attendent leur exécution. Parmi eux, Mumia Abu-Jamal, le célèbre prisonnier enfermé depuis 27 ans. Dans sa cellule située dans le « death row », il vit en sursis, dans l’attente non pas de son exécution mais d’une révision de son procès. Dans cette angoisse quasi permanente, habité par l’espoir d’une réhabilitation et assoiffé de justice, il mène une lutte acharnée pour l’abolition de la peine de mort dans le pays de l’Uncle Sam et de la statut de la Liberté.

Mais qui est Mumia Abu-Jamal ?

Journaliste radio. Ecrivain. Ancien membre des Black Panthers. Cet homme épris de justice, d’égalité et de liberté s’acharnait à défendre les droits des minorités à Philadelphie et à dénoncer les abus policiers, la corruption et le caractère discriminatoire voire raciste du système américain. Il était connu pour être « The Voice of the voiceless » (la Voix des sans voix). Wesley Cook, alias Mumia Abu-Jamal a commencé sa trajectoire militante alors qu’il était encore adolescent. Il était semble-t-il surveillé par le FBI et avait très souvent des démêlés avec les policiers. Sympathisant et défenseur du mouvement alternatif écologiste, MOVE (1970), il avait, dans les années 1980, dénoncé par le biais les émissions qu’il animait pour la station de radio WHYY, la condamnation de neuf membres de MOVE, à la suite de la mort d’un policier lors d’une intervention des forces de police dans un local où se réunissaient les militants de ce groupe. Mumia est alors licencié. Il devient journaliste indépendant. Et pour nourrir sa famille, il travaille comme chauffeur de taxi, la nuit.

Accusé pour un crime qu’il dit ne pas avoir commis

9 décembre 1981. 4 heures du matin. Mumia Abu-Jamal dépose un client dans le quartier sud de Philadelphie. Puis il intervient auprès de son frère qui vient de faire l’objet d’un contrôle par l’officier de police Daniel Faulkner. Une fusillade éclate. Le policier meurt, atteint d’une balle au dos et une autre au visage. Mumia est blessé d’une balle dans la poitrine. Assis sur le trottoir, son revolver de calibre 38 traîne à ses pieds. Il est alors arrêté puis accusé de meurtre du policier blanc. Le 3 juillet 1982, il est condamné à mort. Depuis, il ne cesse de clamer son innocence. En mai 2001, dans un affidavit, Mumia déclare qu’il n’a pas tiré sur le policier. En avril 2001, au cours d’une démarche similaire, son frère affirme ne pas avoir vu Mumia tirer.

Les défenseurs de Mumia contestent plusieurs aspects de l’enquête et du procès

Primo, la contradiction entre le rapport du médecin légiste et la version des policiers. Car si ces derniers affirment que la balle du crime provient du revolver calibre 38, le médecin précise qu’elle est originaire d’un revolver 44.

Secundo, le fait que l’arme n’ait fait l’objet d’aucune vérification afin de déterminer si elle avait été utilisée.

Tertio, le caractère contradictoire des rapports de police, les originaux ayant été dissimulés aux jurys. Certains témoins auraient subi des pressions policières. D’autres ont été écartés, menacés et intimidés. Un témoin oculaire a affirmé avoir vu un homme s’enfuir au moment des faits.

Quatro, la remise en cause du caractère raciste du jugement sur la base que le juge Sabo, aurait déclaré selon l’une des greffières, « je vais les aider à faire griller ce nigger »(nègre). La justice américaine refuse la tenue d’un nouveau procès

L’exécution du prisonnier a été empêchée deux fois. En 1995 et 1999 grâce à une mobilisation internationale.

En décembre 2001, un tribunal fédéral a annulé la condamnation à mort de Mumia sur la base d’un certain nombre d’erreurs dans la procédure de relevé du prononcé de la sentence lors du premier procès. La culpabilité du condamné à mort est cependant maintenue. Cette décision a fait l’objet d’un appel par le bureau du procureur de Philadelphie.

En 2006, l’avocat principal, Me Robert, R. Bryan a remis à la Cour Fédérale du 3e Circuit (Haute Cour), un mémoire contestant l’accusation de son client sur la base de défauts de procédure et du caractère raciste du procès et de la violation de la Constitution des USA.

Le 27 mars 2008, La Cour d’Appel Fédérale a annulé la condamnation à mort de Mumia pour vice de procédure tout en maintenant sa culpabilité et rendant la révision du procès impossible.

En avril 2009, la Cour Suprême a refusé la tenue d’un nouveau procès, et ce malgré la campagne locale et internationale de soutien qui réclame un procès équitable en mettant en avant « le droit de Mumia d’être défendu correctement ».

Malgré l’échec des démarches pour la révision du procès, Mumia Abu-Jamal ne se décourage point. L’espoir anime sa lutte et sa détermination de faire aboutir ses demandes. Et dans une interview récente, accordée à la journaliste américaine d’investigation Amy Goodman, il déclare

« the fight goes on… Without struggle, there is no progress. Without struggle, there’s nothing” (le combat continue... Il n’y a pas de progrès sans lutte. Il n’y a rien sans lutte »

En France, la campagne de soutien se poursuit…

Plus de 80 associations françaises et organisations politiques, avec le soutien de l’Association Américaine de soutien à Mumia défendent la cause de Mumia Abu-Jamal.

En 1999, il est citoyen d’honneur de Bobigny (93). En 2003, une démarche similaire est adoptée par la ville de Paris. Depuis 2006, une rue dans la ville de Saint-Denis (93) porte le nom de Mumia.

La ville de Philadelphie a déposé une plainte pénale contre les villes de Paris et de Saint-Denis les accusant « d’apologie de crime ». En novembre 2002, 250 000 signatures ont été remises à la Cour Suprême de Pennsylvania.

"Il est toujours "la Voix des sans voix..."

En décembre 2000, feu Bernard Birsinger, député et maire de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a rendu visite à Mumia Abu-Jamal dans le couloir de la mort. Dans son témoignage, relique de la solidarité et de l’Humanisme, il raconte ce qu’il a vécu et vu : un lieu, « domaine de l’oubli, des enterrés vivants... où il a rencontré un homme humble. Courageux. Un être qui a le sentiment de l’autre, vivant dans une situation qui « surpasse en émotions tout ce que l’on peut dire ».

« Il parle peu de lui, des souffrances qu’il endure. Mumia parle constamment des autres, raconte B. Birsinger. Il est toujours « la voix des sans-voix ». Puis il poursuit, il me demande de parler de ce qui se passe en France. Ses yeux s’illuminent lorsque nous parlons de Frantz Fanon... Il porte beaucoup d’admiration à cet écrivain sur lequel il a rédigé une thèse...

Cet homme est magnifique de courage et d’intelligence. Diminué physiquement, il reste d’une dignité splendide. Quelle liberté de pensée ! Mumia est un homme debout. « Nous ne pouvons pas nous serrer la main, mais j’espère vous recevoir très vite, en France, à Bobigny ».

"Mumia me sourit. Nous ressortons assommés. Emus par la beauté de l’intelligence d’un homme au milieu de ce champ de la dégradation humaine. Conscient de de l’importance de dire, j’ai tenté de partager un peu de la densité de ce moment de ces images que je n’oublierai jamais ». Dans sa lettre ouverte aux Américains pour l’abolition de la peine de mort,

"Mumia est combatif, souvent souriant..."

Pierre Mansart, élu communiste, adjoint P. C. F. au maire de Paris qui a rencontré Mumia Abu-Jamal dans sa prison, « dans une petite pièce blanche aux murs capitonnés... écrit : « Ce qui compte avant tout - me dit Mumia avec lucidité- c’est que la mobilisation se poursuive, ne faiblisse pas. A travers mon cas, c’est tout le système judiciaire qui se trouve ébranlé par cette lutte » Il me dit « L’Amérique est une immense prison pour la communauté noire »

Le cas de Mumia Abu-Jamal ne pose-t-il la problématique de la peine de mort qui continue à être en vigueur dans des Etats américains tels que la Georgie, la Virginie, le Texas, la Pennsylvanie… ? Bien que les chiffres de 2008 montrent un recul de la peine de mort (37 au lieu de 42 en 2007), cette réduction est néanmoins due à un moratoire en attendant que la Cour suprême statue sur le caractère constitutionnel ou non de la méthode d’injection létale, ce qui a permis de réduire les exécutions mais pas les condamnations à mort, selon la Death Penalty Information Center.

Le nouveau président des USA élu sur la base de l’Espoir et du changement, pèsera-t-il de tout son poids pour abolir cette pratique qui avilit et déshumanise au même titre que les flagellations et autres formes de châtiment dégradantes et inhumaines ?

Pour aller plus loin :

Democracynow

Mumia

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