Alors que tout le monde est au courant de la lutte courageuse des salariés de Continental à Clairoix, qu’en est-il des trois sites de Continental en région Midi-Pyrénées – Toulouse, Foix et Boussens –, que le groupe a rachetés à Siemens il y a un an et demie ?
Ces trois sites forment un ensemble de 2500 salariés : 1860 à Toulouse, 423 à Foix et 217 à Boussens.
Ces salariés conçoivent et fabriquent des équipements électroniques pour l’industrie automobile. Malgré la crise, l’établissement Toulouse-Foix-Boussens a clôturé l’année 2008 avec 30 millions d’euros de bénéfices. Pourtant, début 2009, cette même direction a lancé un plan de « départs volontaires » (200), a imposé des mesures de chômage partiel et supprimé des primes et autres avantages. De quoi mettre le feu aux poudres. D’autant que d’ores et déjà, tous les intérimaires et salariés en sous-traitance ont été licenciés. Et dans le même temps, les conditions de travail se dégradent. La crise du secteur automobile est devenu un prétexte à toutes les régressions. Car les affaires continuent. Renault, par exemple, a besoin de pièces. Continental reçoit donc des commandes et demande aux salariés de venir travailler le week-end. Ainsi, la direction de Continental économise sur les intérimaires et sous-traitants, soumet les salariés à du chômage partiel – mais leur demande de venir travailler le week-end !
Des pressions fortes sont exercées, sur certains salariés, dans le but de les faire « craquer » et partir « de leur plein gré ».
Pour économiser sur des postes tels que l’entretien et le tri des déchets, chaque travailleur doit désormais assumer ces tâches, dans le même temps de travail. Le risque de fermeture est présent dans tous les esprits : « on vient travailler la peur au ventre », nous dit un salarié.
En réponse, les salariés ont entamé la lutte en débrayant à plusieurs reprises, depuis le mois de février. Leurs revendications portaient essentiellement sur le paiement des jours de chômage partiel à 100%, pour les bas salaires, ce qu’ils ont obtenu : « on se rend bien compte que seule la lutte paye ».
D’ailleurs, l’intensification de cette lutte paraît incontournable. Les Assemblées Générales réunissent de 300 à 500 salariés. Tous sont bien conscients que leur travail rapporte beaucoup d’argent, dont ils ne profitent pas. La direction les manœuvre à coup de graphiques prévisionnels sur 2 mois : « ils ne connaissent que la loi de la calculette à court terme ». Les bénéfices engrangés servent à rembourser l’emprunt de 12 milliards d’euros (contracté lors du rachat), à renflouer le site d’Asnières (déficitaire, selon la direction) – mais surtout à payer les actionnaires ! « Il est désormais clair qu’on se moque de nous », disent les salariés. « Nous nous préparons à des licenciements pour 2010 ».
Dans la région toulousaine, l’annonce de la fermeture de Freescale, la lutte en cours à Molex, la situation difficile d’Airbus et de toutes ses entreprises sous-traitantes, renforcent le sentiment d’inquiétude et la solidarité entre les travailleurs de la région. Les salariés comprennent de plus en plus que leur nécessaire union, au plan régional, doit se prolonger aux niveaux national et international.
La Riposte - 22.05.09
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