À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

21/08/2009

Crise laboral pode provocar greve em todos os portos

Os estivadores do porto de Aveiro completam, esta sexta-feira, três semanas de greve e ameaçam endurecer a luta. Se não houver uma solução para o pagamento do subsídio de férias até terça-feira, todos os portos poderão entrar em greve.

Rui Oliveira, dirigente do Sindicato dos estivadores de Aveiro, garantiu que o conflito só termina quando a associação das empresas de estiva pagar o subsídio de férias aos trabalhadores.

«Se o problema não for ultrapassado» até à reunião da próxima terça-feira, «aquilo que vai acontecer é um pré-aviso» de greve «para todo o sector portuário», disse o sindicalista.

Rui Oliveira explicou que essa paralisação poderia passar por 700 postos de trabalho desocupados nas próximas semanas nos «portos de Setúbal, Lisboa, Figueira da Foz, Aveiro e Viana do Castelo», o que se traduziria em prejuízos incalculáveis para a economia portuguesa.

TSF - 21.08.09

Trabalhadores Consulares: Apitos, balões negros e palavras de ordem contra postura "autista" do Governo

Cerca de três dezenas de trabalhadores consulares exigiram hoje que o Governo comece a negociar a revisão do estatuto profissional, acusando a tutela de ter uma postura "autista" em relação às reivindicações dos funcionários.

Apitos, balões negros,cantigas e palavras de ordem mostraram o descontentamento dos trabalhadores que se concentraram cerca do meio-dia frente ao Ministério dos Negócios Estrangeiros (MNE), em Lisboa.

"Governo comprometeu-se, falhou e escondeu-se", "Actualização, Sim - Imposição, Não" e "Negociação real, sim - Negociação virtual, não", eram algumas das palavras de ordem gritadas pelos trabalhadores e inscritas em cartazes e t-shirts.
SIC - 21.08.09

Du "cancre" au "sauvageon"

Bertrand Geay - Actes de la recherche en sciences sociales - Année 2003 - Volume 149 - Numéro 149

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Marx et Engels devant la marginalité : la découverte du lumpenproletariat

Raymond Huard - Romantisme - Année 1988 - Volume 18 - Numéro 59

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Bonus : les faux-semblants de la régulation Potemkine

Frédéric Lordon

On prête à Grigori Potemkine, favori de la tsarine Catherine II, d’avoir, pour lui plaire et masquer la réalité misérable des campagnes russes, fait construire des villages de carton-pâte destinés à donner l’image d’un développement en fait inexistant. Si, à en croire les historiens, il y aurait encore matière à discuter de la véracité de cette allégation, nul doute qu’elle s’applique avec une parfaite pertinence à l’état présent de la régulation financière, toute de rhétorique et de gesticulation deux ans après le déclenchement d’une crise de format séculaire. Confirmant une sorte de vocation particulière à la servilité, les médias français se sont distingués dans l’enthousiasme célébrateur après des G20 dont la richesse en paroles martiales n’a eu d’égale que la minceur des réalisations concrètes et l’inexistence en fait de toute volonté politique d’aboutir à quoi que ce soit de sérieux. On passera par charité sur le cas de Claude Askolovitch à qui son objectivité professionnelle a permis de reconnaître en Nicolas Sarkozy un « maître du monde » [1], propos en réalité d’une parfaite retenue puisque, supposé entraîner à sa suite tous les maîtres du monde, il fallait comprendre en fait que Sarkozy était le maître des maîtres du monde, immanquable conclusion à laquelle le discret dispositif rédactionnel d’Askolovitch conduisait fatalement tout lecteur normalement doué de logique.

On ne peut pas dire qu’il y ait eu beaucoup d’effets d’apprentissage entre le G20 de Washington 2008 et celui de Londres 2009 si l’on en juge par les cris d’admiration poussés derechef par la presse française convaincue absolument, et du simple fait de la parole présidentielle, que le monde avait changé d’époque, et peut-être même de base. On cherche en vain les hypothèses adéquates – celle d’un magnétisme d’une espèce inconnue produit par les tics d’épaule du président à son pupitre ? – qui permettraient de comprendre que, là où la presse financière anglo-saxonne faisait méthodiquement le décompte des forfanteries, des approximations et des contre-vérités flagrantes du discours de Gordon Brown, la presse française s’abandonnait à l’extase-réflexe, comme le rappelle Bakchich [2] avec une délicieuse cruauté, à propos d’« Un G20 pas vain » (Libération, 3 avril 2009), de « L’incroyable succès du sommet du G20 » (Le Parisien), de « La symphonie du nouveau monde » (Le Figaro), de « ce nouveau monde qui émerge à Londres sous nos yeux » (Le Monde), et de ce que « cette fois on ne pourra pas dire que la montagne a accouché d’une souris » (Sud Ouest).

Si, comme l’a dit alors Nicolas Sarkozy, qui ne voit jamais l’utilité de faire l’économie d’une rodomontade, le bilan du G20 de Londres est allé « au-delà de ce que nous pouvions imaginer », force est de conclure que les dirigeants politiques n’ont pas l’imagination très développée. Et tel est bien le problème en vérité, pour peu qu’on voie derrière le défaut d’imagination la carence avérée de la volonté politique. Le problème de l’inflation rhétorique, peu coûteuse sur le moment, tient évidemment au moment délicat où refont surface les réalités que, sauf à croire à la magie des mots, les seuls discours n’avaient pas le pouvoir d’altérer. Ainsi des paradis fiscaux, qui ont peut-être donné à Londres l’occasion des paroles les plus martiales et des déclarations à portée historique les plus solennelles, et à propos desquels Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de se féliciter : l’ère du secret bancaire, « c’est terminé ».

Quelques mois plus tard, on est bien forcé de constater que, des trois listes établies par l’OCDE, la plus stigmatisante, celle des Etats refusant tout standard international, est désormais… vide. La liste intermédiaire, entièrement constituée de lieux d’un parfait exotisme et aux noms très évocateurs, regroupe des Etats qui se sont engagés à rejoindre les standards internationaux mais n’ont pas encore démontré de substantiels progrès – mais au nom de quoi, on se le demande, contesterait-on leur évidente bonne volonté, et de si louables intentions ne valent-elles pas en elles-mêmes quitus et tranquillité ?

Quant à la première liste, on y découvre désormais, au côté des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne, etc., des noms aussi fiscalement corrects que les Bermudes, Jersey et Guernesey, l’ile de Man et le Luxembourg, dont la contrition et la normalisation sont visiblement complètes et justifient entièrement les coups de colère de Jean-Claude Juncker au soupçon que l’Etat dont il est premier ministre pourrait avoir des airs de paradis fiscal. Ajoutons pour faire bonne mesure le dénouement en queue de poisson du différend entre la banque suisse UBS et le fisc américain (IRS), compromis a minima autour de 4 500 révélations d’identité de contribuables américains indélicats là où 52 000 étaient initialement visées, et ceci au terme d’une violente bataille diplomatique au cours de laquelle le gouvernement helvétique n’a pas hésité à menacer UBS de saisir ses fichiers (!) pour les soustraire à l’IRS, éloquente démonstration de sa bonne volonté « d’en finir avec le secret bancaire »…

Les inexistantes « règles du G20 » Retour à la table des matières

Evidemment la révision des listes de l’OCDE a le bon goût d’être suffisamment discrète, davantage en tout cas que les larges octrois de bonus qui finissent par se voir plus qu’ils ne voudraient. La conjonction de l’éclat qu’ils prennent immédiatement dans le paysage et de l’impossibilité d’en banaliser les montants faramineux, du symbole d’inégalité qu’ils sont devenus, à plus forte raison en temps de crise aiguë, et de la remarquable persistance dans l’obscénité des banques qui les déversent, voue les bonus à se faire à eux seuls l’incarnation presque parfaite de l’inanité des G20 et de leur insincérité avérée. Au moins l’affaire BNP-Paribas, préfiguration de ce qui se prépare sans doute dans de nombreuses autres banques françaises et déclinaison locale de tout ce qui s’observe dans le monde financier justement dit « développé », a-t-elle la propriété d’accuser le contraste dans le débat médiatique entre, d’une part, les références constantes aux « règles du G20 » et, d’autre part… l’absence quasi-totale de rappel de leurs contenus effectifs. C’est qu’en effet il est préférable de ne pas y regarder de trop près – on y découvrirait l’extraordinaire inconsistance des fameuses « règles du G20 », dont la presque totale vacuité est loin de n’avoir que des inconvénients, en tout cas pas pour tout le monde, et pour certains même tout au contraire !

Car il faut bien quelques degrés de liberté pour autoriser les principaux intéressés – gouvernants, financiers, avec parfois le secours de quelques auxiliaires du « commentariat » – à nous jouer cette saynète de l’été qu’on pourrait appeler « la comédie des engagements », où l’on voit d’abord entrer en scène Le Pouvoir qui ordonne – « J’exige le respect des engagements du G20 » (Nicolas Sarkozy) –, suivi du Banquier qui s’exécute – « Nous respectons scrupuleusement les engagements du G20 » (Baudouin Prot), – enfin rejoints par Le Superviseur qui certifie – « J’ai vérifié : ils respectent bien les engagements du G20 » (Christian Noyer). Comment le public ne serait-il pas très impressionné de cette remarquable orchestration des règles solennellement rappelées, de l’autorité des uns et de l’obéissance des autres ? À ceci près que le public en question peut difficilement se défaire par ailleurs de cette désagréable impression de dissonance cognitive qui vient de s’entendre dire que les « engagements » sont strictement tenus et de voir néanmoins le milliard d’euros provisionnés pour les traders. Il y a deux issues, et deux seulement, à cette dissonance : soit le milliard a été fabriqué, mais aux dernières nouvelles il semble que non, soit c’est la teneur véritable des « engagements » qui doit être questionnée plus sérieusement. À y regarder de plus près il apparaît bien que cette dernière option doive s’imposer : les engagements sont en toc, les engagements sonnent le creux, et ça n’a pas coûté grand-chose à tous ces comédiens des engagements de s’engager solennellement à des engagements qui n’engagent à rien.

Comme beaucoup des sujets « techniques » abordés lors du G20, la question des bonus a été sous-traitée au Financial Stability Forum (FSF), sous-comité hébergé par la Banque des Règlements Internationaux à Bâle où s’élabore l’essentiel de la doctrine en matière de supervision financière internationale. Mais le texte du FSF, « Principes pour de bonnes pratiques de rémunération », publié au moment du G20 de Londres, s’ouvre sur une déclaration générale qui indique d’emblée ce que sont ses intentions, et surtout ce qu’elles ne sont pas : « Les principes ont pour but de réduire les incitations à prendre des risques excessifs. Ils n’ont pas pour visée de prescrire des schémas particuliers ou des niveaux maximaux de rémunération »… Au moins le FSF a-t-il bien compris dès le début et sans qu’il faille lui faire un dessin jusqu’où ne pas aller trop loin. À la vérité, il serait bien injuste d’accabler le pauvre comité qui, par construction, ne peut pas avoir plus de volonté politique que celle qu’on lui injecte et dont on l’investit par la nature même des demandes qui lui sont faites ; et il faut bien dire qu’en cette matière, cette volonté externe étant nulle ou presque, il ne pouvait sortir de ce mandat implicite qu’un risible filet d’eau tiède.

Au « robinet » du FSF, voilà donc ce qu’il y avait à récupérer : quatre « principes », mais tous plus inoffensifs les uns que les autres et dont la parfaite innocuité est avérée à leur énoncé même.

« Le pilotage par le conseil d’administration » Retour à la table des matières

En voilà une fameuse idée ! Les conseils d’administration se sont déjà révélés parfaitement incapables de modérer la rémunération de l’unique personnage dont ils ont le plus à connaître, celui qu’ils ont sous la main en permanence, le président de l’entreprise himself, et l’on voudrait leur confier la surveillance des traders et de leur bonus… Il faut croire qu’elle a la vie dure cette chimère du conseil d’administration à qui l’on remettrait le règlement des plus épineux problèmes – il est vrai qu’on nous la raconte depuis si longtemps. L’entrée en masse des administrateurs indépendants et la création de comités ad hoc – comité d’audit pour éviter le truandage ouvert des comptes après Enron, comité… des rémunérations, mais oui !, pour fixer le juste prix du mérite présidentiel – étaient supposées répondre adéquatement à tous les légers débords qui avaient (inutilement) agité l’opinion publique après les débâcles de la « Nouvelle économie ». On ne peut pas dire que les résultats en matière de rémunérations patronales aient été bien convaincants, et l’on se demande comment ils pourraient l’être en matière de bonus quand les directions générales des banques elles-mêmes savent à peine ce qui se passe dans leurs départements Investment Banking et leurs salles de marché… Il faut au choix un goût prononcé pour le rêve éveillé ou bien, instruit de l’éloquent bilan des performances des conseils depuis une petite décennie, une solide dose de duplicité pour s’imaginer le problème des bonus réglé d’avance une fois remis entre leurs mains expertes.

« La surveillance par les actionnaires » Retour à la table des matières

Comme si l’histoire n’en finissait pas de se répéter, et pour que le bégaiement soit tout à fait complet, le discours de la crise 2007-2009 n’omet aucune des fausses solutions de la crise précédente et, depuis la re-reponsabilisation des conseils d’administration, par administrateurs indépendants et comités ad hoc interposés, jusqu’aux vigilances de la « démocratie actionnariale », aucune des brillantes idées ayant depuis spectaculairement fait la démonstration de leur inanité n’est négligée. Il est pourtant vrai sur le papier que les actionnaires, bien fondés, en tout cas dans leur logique à eux, à s’estimer lésés par la captation interne des bonus et les gigantesques soustractions d’une valeur qui « devrait » leur revenir, pourraient constituer une force d’opposition susceptible de contraindre, de l’extérieur, à la modération.

L’expérience récente atteste que de tels conflits actionnaires-managers ne sont pas impossibles, tout en montrant cependant que ces conflits éclatent le plus souvent à l’initiative des petits actionnaires, par construction les moins puissants même quand ils se regroupent pour quelque action coordonnée en assemblée générale. Le retour aux profits mirifiques, avec grassouillets dividendes et plus-values rondelettes, suffira à calmer les velléités de rébellion d’actionnaires à qui il deviendra très facile d’expliquer, moyennant quelques courts-circuits argumentatifs, que les bonus sont « la cause même » des performances qui font leur joie – et leur prospérité.

Aussi les « règles du G20 » qui réclament de soumettre les packages de bonus à l’approbation des actionnaires en assemblée générale ne prennent-elles pas grand risque. En prendraient-elles le moindre d’ailleurs qu’elles ont prudemment opté pour le strict encadrement de ce droit de regard actionnarial, puisque celui-ci demeurera… purement consultatif. Dans un domaine qui n’est pas bancaire mais dit tout des réalités de la « démocratie actionnariale », il est utile, pour mesurer la force véritable des dispositions du G20, de méditer le cas Shell qui, au printemps dernier, a vu son assemblée générale refuser à 59% le package de rémunération de ses dirigeants… sans que ceux-ci, ni leur conseil d’administration, n’y voient la moindre raison convaincante de ne pas le maintenir tel qu’il l’avait décidé.

« Les rémunérations ajustées du risque » Retour à la table des matières

Si les prises de position des traders lient nécessairement des risques à des profits escomptés, il est judicieux, considère à raison le FSF, de prendre en compte ces risques en tant que possibilité de pertes futures pour évaluer correctement leurs performances et leurs rémunérations. Formulée ainsi la remarque n’a rien que de très sensé et de difficilement contestable. À ceci près que les bulles et autres emballements de marché ont précisément pour caractéristiques que l’appréciation des risques s’y trouve complètement distordue, aussi bien du fait de l’euphorie collective qui s’empare de l’ensemble des acteurs du marché – professionnels de la mesure du risque compris (agences de notation comme superviseurs, artistement passés à travers la bulle immobilière) –, que du fait du profil objectif de la dynamique des cours : les actifs croissant à un rythme non seulement élevé mais stable, un regard superficiel peut estimer « à bon droit » que les risques sont « réellement » en voie de réduction, ce dont témoignent d’ailleurs de nombreux indicateurs de volatilité qui rejoignent des minima historiques au plus fort de la bulle [3] c’est-à-dire au moment où en fait… les risques s’accumulent le plus !

Demander ou espérer l’ajustement des bonus par le risque en de pareilles périodes est à peu près équivalent au souhait d’obtenir d’un fêtard d’éprouver un besoin d’ajustement de sa consommation d’alcool en début de biture, et seul les lendemains de crise sévère peuvent faire croire que les « ajustements » opéreront lorsque la prochaine bulle sera sur les rails. Car les bulles ont toute la même histoire : une histoire d’abolition des discernements et de joyeuse distorsion cognitive. Y espérer de justes appréciations du risque pendant que l’euphorie spéculative bat son plein, c’est rêver les yeux ouverts.

Le texte du FSF n’ira pas jusqu’à tenir des propos de cette nature ; il n’en reconnaît pas moins la difficulté intrinsèque du problème de « l’ajustement du risque », et ne cache rien des approximations qui grèveront nécessairement sa mise en œuvre. C’est d’abord que, de l’intérieur, les traders eux-mêmes, parties prenantes au processus de l’évaluation, sont constamment incités à l’influencer dans le sens de la « douce négligence » puisque un résultat de risque minimal est celui qui rend le bonus maximal. Le problème est aussi que, pour une bonne part, le risque de portefeuille est extrinsèque et ne peut être apprécié sur la base des caractéristiques propres du département de la banque : risque de contrepartie (c’est-à-dire défaillance à l’autre extrémité des positions prises), et surtout risque de liquidité (lié à un mouvement de ventes paniques collectives condamnant un marché sans acheteur à des chutes de prix vertigineuses).

Le FSF ne cache pas que, dans ces conditions, l’appréciation des risques est le fruit « d’un mélange de jugement et de mesure quantitative » [4], et que le mieux qui puisse être espéré est que « sur le moyen terme, l’industrie [financière] expérimente »… Bon courage à elle donc, et aussi à nous tous : il ne nous reste plus qu’à souhaiter que les « expérimentations de l’industrie » aient débouché avant la prochaine bulle, tout en chassant de nos esprits d’éventuels doutes quant à son désir réel d’expérimenter et de ce qu’elle pourrait faire d’expérimentations qui ne livreraient pas les « bons » résultats.

« Prendre en compte la performance,
mettre fin aux bonus garantis » Retour à la table des matières

Principe dual du précédent, si les bonus doivent être ajustés du risque, ils doivent l’être également de la performance. Sauf la force de l’habitude – car on finit par s’habituer à tout, même au fait délirant des bonus –, l’idée d’avoir à établir le lien des bonus avec les performances devrait en soi faire lever quelques sourcils : n’était-il pas de l’essence même des bonus d’offrir un complément de rémunération précisément indexé sur la performance ? Il faut croire que les bonus ont silencieusement muté, mettant à mal d’ailleurs leur propre grammaire justificatrice, puisque le complément de rémunération garanti entre difficilement dans les apologies habituelles du mérite. La plupart des textes produits dans les différentes instances (par le FSF, mais aussi par la FBF, la Fédération Bancaire Française, ou la FSA, Financial Services Authority au Royaume-Uni) convergent sur l’idée de bannir les bonus garantis sur des périodes supérieures à un an… laissant par là malencontreusement échapper que les bonus garantis à moins d’un an demeurent d’une parfaite actualité, sans qu’on voie beaucoup mieux en quoi le principe même de garantie ex ante cesse d’être contradictoire avec celui de rémunération à la performance – qui, sauf inversion de la flèche du temps, n’est connue qu’ex post.

Mais il faut savoir être sport et prendre les bonnes choses comme elles viennent : la suspension des garanties pluri-annuelles est certainement une avancée par rapport à leur maintien… Tout de même pas un pas de géant. Car, à supposer qu’on veuille vraiment maintenir le principe des bonus – il n’est pas inutile de rappeler que leur suppression pure et simple est aussi une option… –, le progrès véritable consisterait à les rendre entièrement symétriques, c’est-à-dire négatifs en cas de pertes, comme il conviendrait si « l’industrie » prenait au sérieux ses propres principes méritologiques. Mais, grâce au ciel, rien de tout ça n’est au programme. « Les bonus devraient diminuer voire disparaître en cas de mauvaise performance », suggère avec un grand courage le FSF. Or « disparaître » signifie dans le pire des cas devenir égal à zéro, en un parfait maintien du principe « pile je gagne, face je ne perds pas » qui rend tellement plus confortables les jeux de hasard.

Il ne fallait logiquement pas attendre de la Fédération Française Bancaire [5] qu’elle soit beaucoup plus aventureuse. Bien sûr elle aussi finit par se rendre à l’idée d’un horizon pluri-annuel d’évaluation des performances, mais avec la même difficulté que le FSF à comprendre jusqu’au bout l’idée de symétrie : « Dans certains cas plusieurs années sont nécessaires avant de connaître les résultats complets d’une opération. La pratique du compte bloqué, toutefois, n’est pas recommandée car il est plus difficile de justifier une reprise de fonds qu’une absence de versement ». Il faudrait un cœur de pierre pour n’être pas touché du souci psychologique de la Banque qui s’inquiète de ce que « reprendre », comparé à « ne pas verser », pourrait constituer un traumatisme d’arrachement préjudiciable au confort mental d’individus de complexion fragile (comme tous les virtuoses). Il reste que si, aux inconvénients psychiques près, « reprendre » et « ne pas verser » sont tenus pour équivalents, c’est bien que la reprise n’aurait su de toute manière aller au-delà de ce qui avait été versé, par quoi l’on comprend de nouveau qu’il n’a jamais été question d’infliger aux traders l’ultime commotion de la perte, mais simplement la déception du non-gain. Pour ce qui est du seul principe capable de rectifier les incitations distordues – le malus –, il faudra donc attendre encore un peu.

Au fait, pourquoi des bonus ? Retour à la table des matières

« Parce qu’ils le valent bien », répond instantanément le sens commun de la finance, bien aidé par tous les relais médiatiques qui s’offrent, entre deux critiques sans conséquence, à rappeler les lois élémentaires de la morale du mérite – ainsi Le Monde et ses reprises des chroniques Breakingviews, dont une récente demande qu’à propos des bonus la seule question posée soit celle de l’éventuelle spoliation du contribuable : « Le législateur devrait s’en tenir à cette seule question. Car le principe qui sous-tend les bonus – selon lequel la rémunération doit dépendre des résultats – est solide » [6].

« Solide », vraiment ? À des choses déjà dites ailleurs [7], il est possible, pour prolonger la nécessaire entreprise de démolition de l’argument méritologique, d’ajouter ceci. La fortune des traders dépend moins de leur compétence individuelle que du segment de marché où le hasard de leur trajectoire professionnelle les a placés. À la fin des années 1990, un trader sur produits de taux pouvait bien déployer tout son méritoire génie, il était voué à gagner infiniment moins que le dernier des lourdauds du desk actions. Sitôt digéré le krach Internet, c’est sur les produits structurés et les dérivés de crédit qu’il fallait être pour faire de l’argent. La conjoncture du « mérite » est changeante et seul un avenir imprédictible, dans la détermination duquel les individus n’ont aucune part, désignera les futurs méritants – à qui iront les bonus « bien mérités » : matières premières ? marchés émergents ? changes ? actions de nouveau ? Car c’est le lieu occupé l’élément déterminant de la performance, et secondairement le talent des individus.

Et l’argument topologique se prolonge. Soit, par exemple, un brillant sujet sorti des meilleures écoles scientifiques, auquel s’offriraient deux trajectoires professionnelles, la première qui ferait de lui un ingénieur ou un chercheur dans l’aéronautique, l’imagerie médicale ou n’importe quoi d’autre, la seconde qui en ferait un golden boy dans une salle de marché. Le même individu. Même « capital humain » comme disent joliment les économistes, mêmes compétences génériques, mêmes talents, mêmes dispositions. Même mérite. Lequel des deux avatars de l’individu dédoublé selon ses trajectoires possibles gagnera-t-il le plus, à mérite identique ? Poser la question, c’est y répondre…

Mais si le mérite est le même, comment est-il concevable que la rémunération ne le soit pas et, inversement, si les rémunérations diffèrent, se peut-il que le mérite sous-jacent ne diffère pas non plus ? Or on a posé, par hypothèse, que non. Voilà bien des difficultés pour l’argument méritologique, qui ne veut voir que des individus et jamais rien d’autre, en particulier pas des structures. Car l’argument topologique (et anti-méritologique) pleinement déployé dit ceci : il est moins question dans cette affaire de mérite individuel que de position dans la structure sociale du capitalisme, de place occupée dans la configuration d’ensemble de la division du travail.

Les individus en ont d’ailleurs une vive conscience à l’état pratique. Car ce genre de considération ne cesse pas de déterminer leurs stratégies et leurs choix de trajectoires, selon un critère simple mais décisif : viser les « bonnes places » dans la division du travail – les « bonnes places », entendre bien sûr : les plus rémunératrices. Aussi ne cessent-ils de se poser pragmatiquement la question d’identifier les lieux de la structure économique d’ensemble où s’offrent les opportunités maximales d’extraction de valeur, en termes techniques la localisation des rentes. Et tous les jeunes gens – évidemment ceux en situation scolaire d’y aspirer – de ne vouloir plus qu’une chose (en tout cas avant la crise) : aller « dans la finance » pour s’y faire des choses en or.

Parmi toutes les raisons de reconnaître enfin à la finance de marché son caractère fondamentalement parasitaire – son utilité sociale est nulle ou presque, sa contribution aux inégalités est avérée, les risques qu’elle fait courir à l’économie tout entière sont insensés, sa légèreté à faire payer ses errements par la société stupéfiante, sa responsabilité directement engagée dans tous les épisodes de ralentissement et de chômage des deux dernières décennies –, à toutes ces raisons, donc, il faudrait encore ajouter les terribles distorsions qu’elle fait subir à l’allocation générale du « capital humain », dit autrement : au processus d’orientation des compétences, formées aux frais de la collectivité, faut-il le rappeler, entre les divers emplois en attente d’être occupés au sein de la division du travail.

Un article paru dans le New York Times fin 2006 [8], avant la crise des subprimes donc, raconte l’édifiante histoire de Robert Glassman, médecin et chercheur diplômé de la Harvard Medical School qui, considérant les bonds qu’il pouvait faire faire à ses revenus, décida de larguer des travaux de cancérologue, suffisamment brillants pour qu’il ait même pu nourrir des rêves de Nobel, afin de devenir banquier d’affaire pour le compte de Merrill Lynch, chargé des investissements dans les secteurs de santé bien sûr. Robert Glassman rappelle surtout le choc d’une de ces réunions de promo propices aux comparaisons, à l’occasion de laquelle certains de ses collègues restés médecins et chercheurs découvrent avec ébahissement les écarts de salaire qui les séparent de leurs congénères « dix fois moins brillants » mais passés à la finance.

À moins d’étendre le mérite au judicieux des choix de carrière, on voit mal que la morale méritologique puisse s’y retrouver dans des situations pareilles. On voit mieux tous les effets pervers qui en résultent à l’échelle de la société tout entière. Et l’on comprend sans peine qu’aient fleuri les cycles de formation pour traders d’élite, ceux-là mêmes dont le rapport Attali a souhaité ardemment le développement [9], qu’ils aient littéralement aspiré des fractions croissantes de cohortes générationnelles [10], détournées des matières moins clinquantes mais peut-être économiquement plus nécessaires, et qu’ils aient ainsi concouru à la formation, à l’extension et à la reproduction de ce qu’il faut bien appeler une classe parasitaire.

C’est pourquoi encadrer, ou même supprimer les bonus n’a pas seulement pour effet de limiter les prises de risque et de réduire de honteuses inégalités, mais également de rectifier l’allocation d’ensemble du capital humain au profit d’activités socialement moins nuisibles, et de fournir de manière moins déséquilibrante la division du travail.

« Ils s’en iront », ou le meilleur argument
en faveur de la limitation des bonus Retour à la table des matières

Contrairement à ce qu’il s’imagine, le sens commun financier, qui croit tenir avec la menace de la fuite concurrentielle des « cerveaux » l’objection définitive à tout projet de limitation des bonus, pourrait bien paradoxalement lui apporter son meilleur argument. On pourrait certes commencer par objecter à l’objection que la situation du marché du travail sur le segment « trader » n’est pas des plus reluisantes et que, de Wall Street à la City, les firmes de la finance licencient à tour de bras. Les brillants sujets de la BNP ou de la SocGen n’y sont pas spécialement attendus et se figurer claquer la porte en un somptueux geste d’humeur risque de les exposer à quelques déconvenues.

Mais l’essentiel est ailleurs ; il est dans le développement supplémentaire que se donne « l’objection » quand elle ajoute qu’au terme de la fuite des cerveaux, seuls les « génies » s’exporteront et qu’il ne nous restera que les cloches ; à quoi il faut répondre que, oui, c’est exactement cela qu’il nous faut ! Si ne restent que les moins agiles et les moins malins – incidemment les moins gourmands –, force sera de constater qu’il ne faut leur confier que les produits financiers les plus simples – et partant (toutes choses égales par ailleurs) les moins risqués.

Pour que cet argument n’ait pas tout de la simple provocation, il faut le restituer à la perspective plus large dans laquelle il prend pleinement sens, et où d’ailleurs il faudrait trouver la ligne directrice de toute reconstruction sérieuse des structures de la finance – absolument manquante en l’état présent des politiques Potemkine en cette matière. Cette perspective plus large pose que l’objectif stratégique à poursuivre consiste en la fermeture de l’exorbitant privilège de profitabilité dont aura joui la finance pendant ces deux décennies et à la ramener à des activités rudimentaires. Il est donc utile de rappeler, fût-ce de manière exagérément cursive [11], que la concurrence et l’innovation, ordinairement tenus pour deux incontestables vertus capitalistes, sont dans le cas de la finance de véritables fléaux.

Il y a lieu d’insister particulièrement sur « l’innovation financière » dont la mise en cause est sans doute la plus contre-intuitive, peut-être même la plus choquante, et qui expose fatalement celui qui s’y risque à paraître « contre l’innovation » tout court, quand ça n’est pas carrément « contre le progrès ». Quitte à résumer très brutalement des arguments plus longuement exposés ailleurs [12], l’innovation proprement financière a pour double tare, d’une part, que l’extrême sophistication s’accompagne presque toujours d’un défaut de compréhension et de maîtrise des opérateurs (comme l’aura spectaculairement montré le cas des produits structurés et des dérivés de crédit) et d’autre part que, par delà ses propriétés techniques, l’« innovation » est vouée à fonctionner comme une croyance collective, conduisant les agents à s’imaginer dans un monde entièrement nouveau, dans lequel ils seraient libérés des « anciennes » contraintes pesant sur les couples rendement-risque.

Nulle bulle n’aura illustré plus canoniquement cet effet de croyance que celle des subprimes ; il faudrait plutôt dire : celle des dérivés de crédit structurés, dont l’agencement et la promesse mêmes consistaient à offrir pour des classes de risque données des rendements supérieurs à ceux qui leur étaient jadis attachés. Risquer moins à rendement donné et – surtout – gagner plus à risque donné était une promesse qui ne pouvait qu’aller droit au cœur de la finance dont la seule obsession est de maintenir, et même de pousser, des rentabilités de ses capitaux propres à des niveaux qui défient toute raison macroéconomique. Il faut rappeler, une fois encore, que là où la rémunération du capital est normalement le taux d’intérêt, dont ladite « règle d’or » des économistes néoclassiques eux-mêmes énonce que dans le long terme il doit rejoindre le taux de croissance de l’économie, soit quelques pourcents en termes réels, que là où les entreprises les plus profitables du CAC 40 affichent des ROE (Return On Equity) déjà déraisonnables de 15% à 20%, ceux de la banque d’investissement gravitaient avant crise autour des 40%, parfois même au-delà…

Qu’on ne se fasse aucune illusion : c’est cet écart abyssal que la finance défendra au couteau s’il le faut. Et c’est lui qui est régulièrement reproduit par les vagues successives d’« innovations »… toutes vouées à mal finir. C’est cette intime connexion du « privilège de profitabilité », de l’« innovation financière » et du risque in fine hors de contrôle qu’il faut impérativement défaire. Envisager la fermeture du privilège et le retour forcé au rudimentaire, c’est donc tout un. Voilà pourquoi l’objectif intermédiaire d’une transformation des structures de la finance consiste en sa désophistication. Il est temps d’envisager une sérieuse désescalade en matière de complexification financière, dont il apparaît au travers de maintenant trop nombreux épisodes, qu’elle n’a jamais tenu ses promesses les plus idéologiquement affichées (« l’innovation financière stimule la croissance »), que les services rendus sont d’une minceur extrême rapportée à l’inflation spéculative pure qu’elle nourrit en fait (comme le montre le cas des dérivés supposés offrir des techniques de couverture aux agents de l’économie réelle mais sur des marchés dont les volumes sont absolument dominés par les liquidités spéculatives), et qu’elle a au total beaucoup moins d’avantages que d’inconvénients – pollution spéculative, instabilité chronique, complète perte de contrôle des risques, violents accidents récurrents, déstabilisations consécutives de l’économie réelle, etc. Dans cette perspective de la désophistication de la finance, le départ des traders virtuoses privés de bonus n’est plus du tout un problème : il est une partie de la solution.

Notes

[1] Claude Askolovitch, « Sarkozy en maître du monde », Le Journal du Dimanche, 16 novembre 2008.

[2] Laurent Macabies, « Quand Nicolas Sarkozy annonçait la fin des bonus », Bakchich, 7 août 2009.

[3] Ainsi, par exemple, de l’indice de volatilité VIX, au plus bas entre 2003 et fin 2006, ou, dans un autre genre, les spreads (écarts) de taux, compris comme mesure du risque différentiel, entre les obligations d’entreprise et les bons du Trésor à 10 ans, eux aussi rejoignant des minima sur la même période.

[4] « FSF Principles for Sound Compensation Practices », Financial Stability Forum, 2 avril 2009, p. 9.

[5] « Rémunération des professionnels des marchés financiers », Groupe de travail de place, Fédération Bancaire Française, 4 février 2009.

[6] Christopher Hugues, « Quatre questions autour de la fièvre antibonus au Royaume-Uni », Le Monde, 18 août 2009.

[7] Repris in La crise de trop. Reconstruction d’un monde failli, Fayard, 2009, chapitre 2.

[8] Louis Uchitelle, « Lure of Great Wealth Affects Career Choices », The New York Times, 27 novembre 2006.

[9] « Décision 101 : Multiplier les initiatives communes entre les enseignements supérieurs et les institutions financières dans le financement de chaires dédiées aux recherches sur la modélisation financière », Rapport pour la libération de la croissance française, p. 94.

[10] Plus exactement de la sous-classe ayant accès aux études supérieures.

[11] Pour des arguments un peu plus substantiels permettant de soutenir cette proposition, voir Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Raisons d’agir, 2008, chapitres 1 et 2.

[12] Id., voir également « Après la crise financière, réguler ou refondre ? Les insuffisances des stratégies prudentielles », Revue de la Régulation, n° 5, février 2009.

La pompe à phynance - 21.08.09

La verdad silenciada de Honduras

Vicenç Navarro

La interpretación más generalizada del porqué hubo un golpe militar en Honduras (reproducida en los cinco rotativos de mayor distribución en España) es que este ocurrió para parar el intento del presidente Zelaya de “perpetuarse en el poder”. El diario más activo en la promoción de esta explicación del golpe militar ha sido La Vanguardia cuyo corresponsal en América Latina, Joaquim Ibarz, entrevistó nada menos que al general que realizó el golpe, Romeo Vásquez, dándole la oportunidad de que lo justificara, indicando que la intervención militar era plenamente constitucional, necesaria para impedir que Zelaya se perpetuara en el poder. Ibarz entrevistó también al cardenal Óscar Rodríguez Madariaga, arzobispo de Tegucigalpa, que justificó también el golpe refiriéndose a la necesidad de recuperar la legalidad, interrumpida por el presidente Zelaya. Es interesante subrayar que hace 70 años, en España, La Vanguardia –entonces llamada La Vanguardia Española (propiedad de la familia Godó, que apoyó el golpe militar de 1936)– justificó el golpe del general Franco contra el Frente Popular, con argumentos semejantes a los utilizados ahora por los golpistas en Honduras. Según La Vanguardia Española (18-07-40), el Gobierno del Frente Popular, democráticamente elegido, había violado la Constitución, siendo necesario su derrocamiento por parte del alzamiento nacional para recuperar la legalidad.

El sesgo conservador de la cobertura mediática de lo que ocurre en Honduras explica que ninguno de aquellos cinco rotativos haya entrevistado a personalidades hondureñas conocidas por su oposición al golpe militar. De haberlo hecho, tal como lo han hecho varios medios en EEUU, los lectores de tales rotativos tendrían información de la que hoy carecen. Además de entrevistar al cardenal progolpista, Óscar Rodríguez Madariaga, La Vanguardia podría haber entrevistado, por ejemplo, al arzobispo hondureño de Copán, Luis Alfonso Santos Villena, quien en las entrevistas que dio al Catholic News Service (04-08-09) y a la cadena de televisión CNN (06-08-09) indicó que “algunos dicen que Manuel Zelaya amenazó a la democracia al proponer cambiar la Constitución. Pero los pobres de Honduras saben que Zelaya subió el salario mínimo. Esto es lo que conocen. De lo que ellos son conscientes es de que defendió a los pobres. Esta es la razón por la que ahora están en la calle, bloqueando carreteras y pidiendo la vuelta de Zelaya”.

El presidente Zelaya, entre otras muchas medidas populares, dobló el salario mínimo, medida que enojó a la patronal hondureña; proveyó comidas gratuitas en las escuelas (el 72% de los niños hondureños en zonas rurales tienen problemas de malnutrición) y vetó la propuesta de la Asamblea Nacional de prohibir la utilización de la píldora postcoital. Estas políticas cambiaron la actitud de las clases populares hacia el Gobierno Zelaya. Tal como señaló el dirigente campesino Rafael Alegría, “Zelaya dio esperanza al pueblo”. Los sindicatos y campesinos, así como la población indígena, fueron apoyando a Zelaya que, al proceder del establishment hondureño, había tenido a tales sectores en contra. Pero en la medida que estas fuerzas populares fueron apoyando a Zelaya, la oligarquía fue movilizándose para parar tal proceso. Tal como indicó el arzobispo Luis Alfonso Santos: “Es un error asumir (como hacen los medios) que Honduras tuviera una democracia y que la Asamblea Nacional representara a la mayoría de la población hondureña. En realidad, nunca hubo democracia en Honduras. Lo que tenemos es un sistema electoral donde a la población se le ofrece la oportunidad de escoger entre candidatos que han sido elegidos por la élite política. La población no está representada ni por la Asamblea ni por la Corte Suprema, escogidas por los ricos del país. Somos el país más corrupto de Centroamérica. No podemos decir que tengamos una democracia en la que la población participe en las decisiones”.

En realidad, incluso el Departamento de Estado de EEUU en su informe sobre los “Derechos Humanos en Honduras en 2008” había indicado que “aunque la Constitución (hondureña) habla de un sistema jurídico independiente, tal sistema está muy poco financiado con muy escasos recursos, sujeto a una corruptela clientelar y a múltiples influencia políticas. La Corte Suprema nombrada por los dos grandes partidos carece de autonomía y está claramente influenciada políticamente, dentro de una cultura de corrupción”. Fue esta Corte Suprema la que ordenó la detención del presidente siguiendo las órdenes de los dos partidos políticos que dominaban la Asamblea Nacional.El nuevo presidente, Roberto Micheletti, fue una voz poderosa durante la dictadura militar y el Gobierno autoritario que le siguió. Según The New York Times (08-08-09), su jefe de campaña en las últimas elecciones, Billy Joya, fue dirigente de la Policía política en los años ochenta, responsable de las torturas y desapariciones que caracterizaron aquel periodo. Hoy es asesor del nuevo Gobierno golpista en temas de seguridad. Como señaló el arzobispo Luis Alfonso, “las personas detrás del golpe no eran demócratas. Ellos conspiraron antes para preparar el golpe y luego encontraron los argumentos para justificarlo. A ellos no les importa que niños mueran de hambre o que personas mueran en los hospitales por falta de medicinas” (entrevista del 29 de julio en la radio jesuita Progreso). El nuevo Gobierno ha iniciado una brutal represión que no ha podido parar las continuas movilizaciones populares y huelgas en contra del golpe.

En EEUU, el máximo defensor del Gobierno golpista es el abogado Lanny Davis, que representa a la Cámara de Comercio de Honduras y que fue, en su día, el representante legal de la dictadura paquistaní del general Musharraf. Hoy asesora, también, al mundo empresarial estadounidense en su intento de hacer fracasar la propuesta de ley que facilitaría la sindicalización de los trabajadores en EEUU. Fue también asesor del presidente Clinton y de la candidata Hillary Clinton, que hoy es la persona del Gobierno de Obama más tolerante con el Gobierno golpista. Todos estos datos son desconocidos por los lectores de aquellos cinco rotativos.
Rebelion - 21.08.09

Entrevista a Michel Husson, integrante del Instituto de Estudios Económicos y Sociales francés: "La dictadura de la economía se volverá más brutal"

Juan Kornblihtt

Integrante del Instituto de Estudios Económicos y Sociales (IRES) ligado a diversos sindicatos franceses y autor de numerosos libros que analizan la dinámica de la acumulación de capital, el economista francés Michel Husson es uno de los marxistas más consultados sobre la crisis mundial. En esta entrevista nos revela parte de su visión sobre la actual crisis. Razones y argumentos para seguir pensando la llamada "crisis sistemática global" para Husson.

Husson ha sido miembro del Comité Central de la Liga Comunista Revolucionaria. Sus libros más recientes son Le grand bluff capitaliste (2001) y Les casseurs de l'Etat social (2003). hussonet.free.fr

P. ¿Cuál es la característica de la crisis actual?

R. Se trata de una crisis sistemática global, lo que significa que afecta a todos los sectores de la economía mundial y que pone en cuestión los fundamentos mismos del modo de producción capitalista. La crisis comenzó como una crisis financiera, pero, fundamentalmente, remite a la separación creciente entre la búsqueda de una híper rentabilidad y la satisfacción de las necesidades sociales.

Las transformaciones del sistema financiero deben ser analizadas en base a dos tendencias esenciales que ocurren desde principios de los años '80. La primera, es el alza tendencial de la tasa de explotación: en casi todo el mundo, la parte de la riqueza producida que corresponde a los asalariados está en baja, y los países emergentes no son la excepción a esta tendencia. Incluso el FMI o la Comisión Europea lo constatan. Esta baja de la parte salarial permitió una recuperación espectacular de la tasa media de ganancia a partir de mediados de los '80. Sin embargo, la segunda tendencia, muestra que la tasa de acumulación continuó fluctuando a un nivel inferior al previo a la crisis. Dicho de otra forma, la punción sobre los salarios no ha sido utilizada para invertir más. El "teorema de Schmidt" enunciado por el canciller alemán Helmut Schmidt, a principio de la década de 1980 ("las ganancia de hoy son las inversiones de mañana y los empleos de pasado mañana"), no funcionó.

Esta masa creciente de plusvalía no acumulada fue distribuida principalmente bajo la forma de ingresos financieros, siendo la fuente del proceso de financiarización. La diferencia entre la tasa de ganancia y la tasa de inversión es de por sí un buen indicador del grado de financiarización. También podemos verificar que la suba del desempleo y de la precariedad laboral se encuentra a la par del crecimiento de la esfera financiera. Incluso aquí, la razón es simple: el sector financiero logró captar la mayor parte de los aumentos de la productividad en detrimento de los asalariados, reduciendo los salarios y sin reducir de forma suficiente, incluso aumentando, la duración de la jornada laboral. La relación entre capital productivo y capital financiero se modificó profundamente y las exigencias de una híper rentabilidad pesan, por un efecto feedback, sobre las condiciones de explotación.

Sin embargo, no podemos aplicar al capitalismo contemporáneo una lectura "financierista" que consistiría en distinguir una tendencia autónoma hacia la financiarización que vendría a parasitar el funcionamiento normal del "buen" capitalismo industrial. Esto vendría a disociar artificialmente el rol de las finanzas y el de la lucha de clases por el reparto del valor agregado. Se debe articular correctamente el análisis de los fenómenos. A partir del momento en el cual la tasa de ganancia aumenta gracias al retroceso salarial, sin producir oportunidades de acumulación rentable, las finanzas empiezan a jugar un rol funcional en la reproducción procurando salidas alternativas a la demanda salarial: el consumo de los rentistas y el sobreendeudamiento de los obreros.

Esta aproximación se refuerza cuando se tiene en cuenta la mundialización. En la progresiva constitución de un mercado mundial, las finanzas juegan hoy un papel que consiste en abolir, dentro de sus posibilidades, las delimitaciones de espacios de valorización. La gran fuerza del capital financiero es ignorar las fronteras geográficas o sectoriales, porque se da los medios para pasar de una zona económica a otra muy rápido, y de una rama a otra: los movimientos de capitales pueden, a partir de ahora, desarrollarse a una escala considerablemente ampliada. La función de las finanzas es endurecer las leyes de la competencia al hacer más fluidos los movimientos del capital. Parafraseando lo que Marx dice del trabajo, podríamos esbozar que las finanzas mundializadas son el proceso de abstracción concreto que somete a cada capital individual a una ley del valor, donde el campo de aplicación se extiende sin cesar. La característica principal del capitalismo contemporáneo no reside entonces en la oposición entre un capital financiero y un capital productivo, sino en la híper competencia entre capitales como resultado de la financiarización.

Fundamentalmente, esta crisis es una crisis de la forma capitalista de satisfacer las necesidades sociales. Existe una brecha creciente entre la demanda social y lo que el capitalismo puede producir de acuerdo a normas de rentabilidad más y más exigentes. El ensanchamiento creciente entre la tasa de ganancia (creciente) y la tasa de acumulación (estable) se explica de esta forma: las oportunidades de inversión rentables se vuelven más raras en detrimento de necesidades insatisfechas. Un economista francés llegó a decir que la verdadera regulación del capitalismo supondría que éste aceptase funcionar con una menor rentabilidad. Es a la vez cierto, en este sentido, que la búsqueda de maximizar la ganancia aleja del óptimo social. Pero al mismo tiempo es ingenuo, porque, retomando una expresión de Marx, esta reivindicación es completamente ajena al capital.

P. ¿Es comparable con la crisis de 1930? La salida de la crisis mundial del ‘30 precisó de la segunda guerra mundial para relanzar la acumulación, ¿el capital puede relanzarse sin destruir el capital sobrante y aumentar la tasa de explotación como en ese entonces?

R. Este tipo de comparaciones es un poco académica y tiene el riesgo de ser un obstáculo al análisis concreto. Hay ciertos puntos comunes, pero puede ser útil insistir sobre las principales diferencias. La primera es que se trata, hoy en día, de una crisis que golpea a todos los sectores de una economía mucho más mundializada. La segunda, es que los gobiernos aprendieron y evitaron los errores de política económica que agravaron los efectos de la crisis en los años ‘30. Luego, está la historia: el mundo no pudo salir de esa crisis sino a partir del estruendo y la furia (fascismo y guerra mundial) en un contexto dominado por el enfrentamiento entre "bloques". Después de la segunda guerra mundial, se instaló hasta principios de los '80 un capitalismo más regulado, calificado, para ser simples, de keynesianismo.

Toda la cuestión es saber si existe un escenario similar en la crisis actual. En términos absolutos, podríamos imaginar que la debacle del neoliberalismo puede desembocar en un retorno a este tipo de capitalismo regulado. No obstante, y es sin duda la lección que nos da la gran crisis precedente, eso no será posible sino por medio de choques económicos, sociales y políticos de una amplitud comparable. Estamos autorizados a pensar que incluso podrían implicar una puesta en cuestión de la lógica capitalista. Sin esta presión social, el escenario más probable es bastante sombrío: una regresión social gestionada de forma autoritaria por las clases dominantes, con formas de repliegue nacional o regional, en un clima de guerra económica generalizada y de dislocación social. Esta visión pesimista corresponde a una apreciación realista de la profundidad de la crisis y de la violencia que las clases dominantes están preparadas a ejercer para mantener el orden establecido y sus privilegios. La dictadura de la economía sobre las aspiraciones sociales va, por lo tanto, a volverse todavía más brutal.

P. La crisis ha tenido un particular impacto en Europa, con un fuerte aumento del desempleo y una contracción industrial. ¿Por qué Europa es una de las más afectadas, si el epicentro es en EE.UU.?

R. La transmisión de la crisis nacida en los EE.UU. al resto del mundo, y por lo tanto a Europa, se produjo en tres tiempos. En el primer tiempo los productos financieros tóxicos tenían una vocación de expansión a escala mundial y lograron colocarse en las carteras de los bancos, incluidos los europeos. De allí que las quiebras o casi quiebras bancarias y los derrumbes de los mercados financieros e inmobiliarios golpearon a países como el Reino Unido o aún más a España, donde el boom inmobiliario se interrumpió brutalmente. En un segundo tiempo, las restricciones del crédito (credit crunch) pesaron sobre la actividad de las empresas y el consumo. Para el tercer tiempo, el descenso de la actividad se convirtió en una bola de nieve a través del comercio internacional. En Alemania, donde las exportaciones representan el 45% del PBI, la recesión es particularmente severa.

P. ¿Qué efectividad tendrán los planes anti-crisis de los gobiernos de EE.UU. y Europa?

R. Los planes de relanzamiento plantean dos tipos de problemas: su tamaño y sus posibles efectos. Los planes europeos están sub-dimensionados en relación al de los EE.UU. Pero el principal déficit es la falta de coordinación que muestra la inadecuación de las instituciones europeas a esta coyuntura de crisis, evidenciado en un presupuesto europeo insuficiente. Algunos países, como Italia y en menor medida Francia, se juegan a la opción del "pasajero clandestino", que consiste en esperar que los vecinos relancen su propia demanda. Otros esperan relanzar su mercado interno contra los demás países a partir de medidas fiscales como la baja del IVA en el Reino Unido. La crisis no es entonces la ocasión de solucionar esta falta de coordinación lanzando, por ejemplo, programas de inversión pública social y ecológicamente útiles. No existe una política de cambio con respecto al dólar y el único acuerdo alcanzado se basa en la necesidad de profundizar las políticas neoliberales de privatización y flexibilidad del mercado de trabajo.

En cuanto a los EE.UU., están enfrentando un dilema. Si los hogares se desendeudan y aumentan su tasa de ahorro, se va a reducir el consumo y el crecimiento no podría volver a arrancar. Si el gasto público toma la posta, el déficit comercial exterior se va a profundizar otra vez y el flujo de capital necesario para su financiamiento puede convertirse en un problema. Es una gran incógnita qué va a pesar sobre la trayectoria de la economía mundial.

P. Dichos planes están llevando a una expansión del déficit fiscal, ¿estamos ante una nueva "burbuja" de capital ficticio, pero ahora en el Estado? ¿Cuáles son las perspectivas frente a esta expansión de la deuda estatal?

R. Como no fue tomada ninguna medida seria de regulación, el riesgo es, en efecto, una huída hacia adelante en una nueva burbuja. Podría ser de nuevo en torno a las materias primas como el petróleo o incluso el llamado "capitalismo verde", como se observa en el nuevo campo especulativo que se abre con los mercados de permisos de emisión de CO2. Lo que es seguro, es que los países van a acumular enormes déficits presupuestarios. Para 2010, la OCDE prevé que alcanzaran el 7% del PBI en la zona Euro y el 12% en los EE.UU. Al mismo tiempo, la destrucción de empleos hará aumentar la tasa de desempleo. Según la OCDE, se pasará entre el 2008 y el 2010 de un 7,5% a un 11,7% en la zona Euro y de un 5,8% a un 19,3% en los EE.UU. La cuestión de la vuelta al crecimiento después de 2010 se planteará entonces en un contexto marcado por objetivos contradictorios: mejorar la competitividad creando empleos y relanzar la demanda efectuando nuevos golpes en los presupuestos sociales con el fin de reducir los déficits fiscales.

P. En una entrevista usted señalaba que la crisis puede llevar a un crecimiento más autocentrado de los países emergentes, incluido China, poniendo como ejemplo la ISI en América Latina. Incluso afirmaba que es posible que el impacto de la crisis no sea tan fuerte. Sin embargo, la base de acumulación de estos países, incluso en el período de la llamada ISI, siguió siendo la exportación de materias primas y sus economías estuvieron atadas a fuertes ciclos en función del mercado mundial. En efecto, lo favorable no fue la crisis, sino la segunda guerra mundial, que hizo subir los precios de las commodities. En este sentido, ¿por qué una crisis puede ser "favorable" para los países de América Latina?

R. Durante un tiempo, sostuvimos la tesis del desacople: los países emergentes escaparían en parte de la crisis y podrían mantener el ritmo de crecimiento. No ocurrió por la interdependencia de las diferentes economías nacionales en el seno de la economía mundial. La crisis no ofrece entonces un desenlace mecánico para los países emergentes. Sin embargo, la contracción del sector externo puede dar impulso a un doble proceso de focalizarse sobre la demanda interna y de la regionalización de los intercambios sobre los principios del ALBA.

Con todo, esta reorientación no tiene nada de mecánico y se enfrenta a dos tipos de obstáculos. El primero es social y resulta de la resistencia de los intereses sociales dominantes cuyo proyecto es volver al business as usual que les conviene. Es la oportunidad de insistir sobre un punto general pero muy importante: toda salida de una crisis impone un cuestionamiento de intereses sociales dominantes. El segundo es de orden económico: la relativa rigidez de la división internacional del trabajo instalada por la mundialización vuelve incierta una transición de este estilo que no podrá ser inmediata.

P. ¿Cuál es el rol que jugará China, teniendo en cuenta que su expansión reside en la exportación de mercancías a EE.UU. y que un aumento de su poder adquisitivo interno implicará una pérdida de competitividad?

R. El modelo de crecimiento chino no puede continuar indefinidamente porque es aberrante: un peso excesivo de las exportaciones (43% del PBI en 2007) y de las inversiones (42,7%) y parte decreciente del consumo privado y público en los gastos (49,6% del PBI en 2007). Por lo tanto, está expuesta a riesgos de sobreacumulación y, simétricamente, de subconsumo. El excedente exterior jugó un rol durante los últimos años, pero está amenazado por el menor crecimiento de las exportaciones y, en un plazo mayor, por la dependencia energética creciente.

En lo inmediato, China necesita centrarse sobre su mercado interno bajo la presión de las tensiones sociales. Estas preocupaciones sociales y energéticas están, de hecho, muy presentes en las medidas de estímulo tomadas por el gobierno chino. Sin embargo, esta reconversión del modelo de crecimiento se enfrenta de la misma forma que en los EE.UU. al cuestionamiento de las desigualdades sociales que implica.

P. La magnitud de la crisis plantea serios problemas para la acción de la clase obrera, marcando serios límites para cualquier reivindicación reformista por la incapacidad del sistema de resolverla. ¿Cómo ve las perspectivas revolucionarias, en particular en Francia?

R. De forma un poco abstracta, podríamos decir que, a los efectos de la crisis, la estrategia revolucionaria debe buscar organizar el movimiento de la resistencia hacia una perspectiva anticapitalista. Toda situación de crisis es, desde este punto de vista, profundamente contradictoria: el desempleo debilita a la clase obrera, el miedo al caos puede engendrar conservadurismo o resignación. Pero al mismo tiempo hay una profunda debacle no sólo de la economía sino también de la ideología dominante: el capitalismo nos da hoy la demostración de no poder responder a las necesidades básicas de la mayoría de la humanidad. La crisis cuestiona todos los preceptos neoliberales y hace caer muchos tabúes. Que podamos tener hoy una gran respuesta al proponer la nacionalización de los bancos es un síntoma entre muchos otros. La crisis hace también nacer un profundo sentimiento de injusticia frente a la violencia de los propietarios por defender sus privilegios.

Por todo esto, hay que respaldar reivindicaciones transitorias fundadas en la idea de control: control sobre los fondos públicos entregados a los bancos y las empresas y control sobre el empleo a través de la lucha contra los despidos. De esta idea de control, podemos pasar a un cuestionamiento concreto a la propiedad privada. Esta perspectiva se enfrenta, en Europa, a los proyectos socialdemócratas y a la dificultad de una salida política. En Francia, las luchas de resistencia son por el momento dispersas y podríamos decir que los países oscilan entre la resignación y la explosión social. Para la izquierda radical, la agenda consiste en poner adelante la perspectiva de un movimiento de unidad, construyendo frentes de lucha que permitan la expresión de una radicalización de las masas.

Rebelion - 21.08.09

Movimiento campesino hondureño continúa firme en la resistencia

Organizaciones campesinas hondureñas, miembros de la Vía Campesina Internacional, mantienen tomadas las instalaciones del Instituto Nacional Agrario (INA), desde que se dio el golpe de Estado en Honduras; además las y los campesinos están integrados desde un principio en las múltiples acciones que realiza el frente de resistencia, porque, según sus dirigentes, las y los campesinos son los más afectados con todo este deterioro que ha sufrido la democracia hondureña.

Concepción Betanco Secretaria General de la Confederación Hondureña de Mujeres Campesinas (CHMC) nos explica: "Nosotros estamos en esta lucha por que el gobierno de Manuel Zelaya aprobó el decreto 18-2008 para sanear la mora agraria en el país y otros beneficios para las y los campesinos.

Con este decreto se titularían las tierras a favor de muchos grupos campesinos que tenían dos o más años de estarlas ocupando. Empezando estaba el Instituto Nacional Agrario a entregar los primeros títulos de propiedad a los campesinos, cuando aplicaron el golpe de Estado.

Agregó que los y las campesinos no están dispuestos a entregar el Instituto - tomado hace semanas - a las autoridades nombradas por el gobierno de facto hasta que se restablezca el orden constitucional. Las organizaciones campesinas siempre estuvieron en diálogo permanente con el presidente Zelaya y fue producto de este dialogo que se logró acuerdos importantes en beneficio del campesinado.

La protesta del día de ayer (19) del Frente de Resistencia se apostó frente a la Embajada americana. En sus 53 días de lucha en las calles, el Frente exige a las autoridades norteamericanas una respuesta contundente e inmediata para el restablecimiento del orden constitucional en Honduras. Los representantes de la embajada manifestaron a la dirigencia del frente que se están desarrollando sendas reuniones en Washington Estados Unidos para ponerle fin a esta problemática en Honduras; además les informó que la próxima semana estará en Honduras la comisión de cancilleres de la Organización de Estados Americanos (OEA) .
Adital - 21.08.09

Groundforce vai dispensar 400 trabalhadores

A Groundforce, empresa de handling da TAP, prepara-se para despedir 400 trabalhadores com o objectivo de cortar 20 milhões de euros de custos por ano.

A notícia foi avançada pelo jornal “Sol”.

O administrador-delegado da empresa, Fernando Melo, justifica esta medida com a necessidade de reduzir os encargos com remunerações que actualmente representam 73% das despesas da companhia, ou seja, 100 milhões de euros anuais.

Vão ser dispensados os 200 trabalhadores temporários e foi iniciado um programa de rescisões amigáveis com os colaboradores mais antigos.
J. Negócios - 21.08.09

IEFP decidiu cortar salários a cerca de 200 trabalhadores

O Instituto de Emprego e Formação Profissional prepara-se para cortar já este mês o salário a cerca de 200 trabalhadores que não aceitaram transformar o seu vínculo à Função Pública por um contrato individual de trabalho com o Estado.

A denúncia foi feita pelo Sindicato dos Quadros Técnicos do Estado (STE) e foi hoje noticiada pelo “Público” e pelo “Correio da Manhã”.

Em causa estão trabalhadores que não manifestaram disponibilidade para mudar o seu vínculo de trabalho com instituto público, razão porque se manterão com vínculo á função pública mas perderão o suplemento remuneratório referente às comissões de serviço. Segundo o STE o corte salarial poderá ir de a 35%, ou seja, até cerca de 280 euros para que ganhe cerca de 800 euros mensais.

Para o sindicato o corte salarial é ilegal pois as comissões de serviço foram criadas para igualar os salários de quem tinha vinculo à função pública e os que tinham contrato individual de trabalho. Estas comissões forma criadas no inicio dos anos 90, altura em que os trabalhadores que permaneceram na função publica ficaram prejudicados face aos que tinha contrato.

Segundo o “Público”, no diploma que estabelece as comissões, está definido que qualquer alteração só poderia ser feita pelo trabalhador, uma vez que era considerada como fazendo parte do seu vencimento.

Este ano, o IEFP decidiu que quem não passasse para o contrato de trabalho individual perderia a comissão de serviço. Ambos os jornais tentaram contactar o IEFP, sem sucesso.
J. Negócios - 21.08.09

FRANÇA/SALÁRIOS EM ATRASO: Trabalhadores ameaçam poluir rio Sena

Várias dezenas de trabalhadores franceses ameaçam poluir o rio Sena com substâncias tóxicas se não lhes for feito o último pagamento a que têm direito por parte da companhia de transportes SERTA.

Hoje, cerca de 50 funcionários da SERTA que foram despedidos afirmaram que porão combustível no Sena se a empresa não pagar a cada um deles os 15.000 euros devidos a título de acerto de contas.

A companhia de transportes tem lutado por se manter "à tona", estando o tribunal a deliberar se deve liquidá-la e despedir os restantes empregados.

Segundo um dos funcionários, Jean-Pierre Villemin, os despedimentos sem a devida compensação tornam-se ainda mais "dramáticos" para as famílias visadas.

Nos últimos meses, para fazer ouvir os seus protestos, trabalhadores insatisfeitos um pouco por todo a França têm sequestrado patrões e ameaçado fazer explodir empresas.

DestaK.pt - 20.08.09

Islândia: Accionistas usaram banco falido

Mais de três mil islandeses manifestaram-se, dia 13, frente ao parlamento nacional, o Althingi, recusando-se pagar as dívidas contraídas pela banca privada.

Quando o Landsbanki foi à falência em Outubro de 2008, muitos britânicos e holandeses perderam os depósitos que tinham feito através da filial digital Icesave, entidade que pagava elevadas taxas de juro.
Agora sob pressão da Grã-Bretanha e da Holanda, o governo islandês mostra-se disposto a contrair novo empréstimo no valor de quatro mil milhões de euros (cerca de 13 200 euros por habitante) para cumprir as obrigações da instituição privada, entretanto nacionalizada.
O anúncio despertou a fúria da população, que está a ser fortemente penalizada pelos desmandos da banca privada, e colocou em pé de guerra o Partido da Independência, que ameaça derrubar o executivo de centro-direita e suspender o pedido de adesão do país à União Europeia.
Num contexto de profunda crise, o apoio à União Europeia está hoje em franco em declínio. Segundo uma sondagem publicada em 5 de Agosto, 48,5 por cento da população contra a entrada na UE e apenas 34,7 se manifesta a favor.


Escândalos acumulam-se

Neste pacato país de apenas 300 mil habitantes, a revolta da população cresce à medida que são anunciadas novas medidas de austeridade, sempre justificadas com a necessidade de pagar os compromissos da banca privada.
Recentemente, num artigo publicado no Financial Times, a primeira-ministra islandesa, Johanna Sigurdardottir, avisou que o seu governo planeia cortes de 30 por cento na despesa pública durante os próximos três anos. E acrescentou que só os depósitos estrangeiros do Icesave representam 50 por cento do Produto Interno Bruto.
Mas ao mesmo tempo que penaliza a generalidade da população, o governo tem protegido os banqueiros e especuladores que arrastaram a ilha para a bancarrota e cometeram actos fraudulentos como recentemente foi revelado pelo site wikileak.org.
Segundo este site, o maior banco islandês, Kaupthing Bank, emprestou avultadas somas a 205 entidades e particulares duas semanas antes de ter declarado falência, em 9 de Outubro de 2008. Na extensa lista encontram-se sobretudo os grandes accionistas da instituição, que receberam montantes entre os 45 milhões e 1,4 mil milhões de euros.
O grupo Exista, por exemplo, o maior accionista do banco, beneficiou de «empréstimo» de 1,42 mil milhões de euros, enquanto o grupo Skipti, detido em 99 por cento pelo primeiro e igualmente accionista do Kaupthing, foi presenteado com 320 milhões de euros. Altos quadros destes e de outros grupos figuram igualmente nesta lista com montantes de várias centenas de milhões de euros, concedidos sem qualquer garantia dias antes do anúncio da insolvência.
Sem desmentirem os factos, os advogados do «novo» Kaupthing, agora nacionalizado, evocaram o segredo bancário para proibir a divulgação do incómodo documento, intimando o site que o desvendou a retirá-lo da página.
Em 20 de Julho, o Estado islandês anunciou o financiamento com 1,5 mil milhões de euros dos três principais bancos do país, nacionalizados de urgência em Outubro, entre os quais está o New Kaupthing. Após semanas de negociações, o governo concluiu um acordo com os credores das instituições, que prevê a entrega da quase totalidade do capital de dois bancos (Islandsbanki e New Kaupthing) aos antigos accionistas.
Avante - 20.08.09

FMI lança romenos na indigência

Centenas de polícias manifestaram-se, dia 11, frente ao Ministério do Interior da Roménia, contra as restrições orçamentais impostas pelo governo. Segundo relatou o jornal Le Monde (14.08), «a revolta dos polícias está à altura da crise que atinge todos os serviços públicos romenos».
O colapso que ameaça a generalidade dos sectores da administração pública do país é a consequência mais visível dos compromissos assumidos pelo governo dos liberais-democratas e dos socialistas perante o Fundo Internacional Monetário (FMI). A despesa pública será reduzida em mil milhões de euros até ao final do ano e em mais três mil milhões de euros em 2010.
Para tanto, o executivo de Bucareste já anunciou a redução de 150 mil funcionários públicos num universo de 1,4 milhões, e impôs a todos os trabalhadores do Estado dez dias de férias sem remuneração, a tirar obrigatoriamente entre os meses de Setembro e Novembro.
Segundo as contas feitas pelo ministro das Finanças, Gheorghe Pogea, esta última medida permitirá poupar 360 milhões de euros, ou seja, o equivalente a uma redução do défice de três por cento do PIB.
Com os cofres do Estado vazios, as autoridades tiveram de pedir autorização ao FMI para canalizar parte do empréstimo de 20 mil milhões de euros para o pagamento de salários.
Nos hospitais, a situação é de caos devido à penúria de medicamentos que impede os médicos de prestar os cuidados necessários. Os fundos para o tratamento de doenças crónicas como o cancro, SIDA ou diabetes estão esgotados. As prescrições médicas deixaram de ser comparticipadas.
Depois de ter registado uma taxa de crescimento económico de oito por cento em 2008, a economia romena afundou-se subitamente. Para este ano prevê-se um recuo de 8,5 por cento do PIB.
Avante - 20.08.09

CT do Handling da TAP responsabiliza a administração: Fernando Pinto mentiu e muito

Publicamente e por via de um comunicado, a Comissão de Trabalhadores da Sociedade Portuguesa de Handling, do Grupo TAP acusou o administrador de ter proferido um rol de mentiras na entrevista televisiva que deu da semana passada.

Manifestando total solidariedade com todas as formas de luta decretadas pelas organizações
sindicais e aceites pelos trabalhadores, a Comissão de Trabalhadores da Sociedade Portuguesa de Handling, SPdH, acusa mesmo Fernando Pinto de ser «mentiroso», designadamente por ter afirmado que, em 2008, na Groundforce, houve aumentos de 3 por cento.
Ao contrário do que afirmou o administrador proveniente da falida companhia de bandeira brasileira Varig, no ano passado, os trabalhadores da SPdH «abdicaram de aumentos salariais em 2008, em prol da viabilidade da empresa», informou a CT.
Tendo o administrador assumido que a SPdH cobra preços abaixo do custo dos serviços que presta, a CT também se manifestou indignada com o Governo e o INAC, por não regularem «um sector onde existem apenas duas empresas de capitais exclusivamente públicos».
Sobre a ameaça de greve anunciada na SPdH, para Setembro, a CT considera que Fernando Pinto devia antes era «pedir desculpa pela sua gestão e pela aposta na precarização dos contratos daqueles que permitiram à empresa ganhar 816 mil euros em 2008». sobre uma enunciada pelo administrador «politização da greve em ano de eleições», a CT pergunta porque é que Fernando Pinto não referiu «a politização da sua gestão, em ano de eleições, quando a administração já assumiu que, se dela dependesse, a SPdH já estaria fechada, mas o Governo não deixa, pelo menos até às legislativas».
Quanto a ter considerado que a greve «é uma declaração de guerra», a CT considera que «declaração de guerra» tem sido a provocada por sucessivas administrações, desde 2003, contra os trabalhadores, através de «constantes ameaças de falência/insolvência e da instabilidade laboral».
Considerando que «o problema real na SPdH (Groundforce) é Fernando Pinto», a CT justifica a acusação recordando como o administrador «começou por privatizar o handling para poder apresentar lucros em 2003», opção que agora considera ter sido um «erro de gestão», embora esteja, mesmo assim, a «insistir no erro, querendo a todo o custo encontrar “clientes” para essa compra», através da participação de um consórcio bancário para adquirir a Globália, «que nunca teve assento na administração nem sequer participação nos prejuízos», acusou a CT, recordando como, há cerca de três meses, Fernando Pinto afirmou pretender vender integralmente ou “às fatias” a SPdH, embora, na entrevista televisiva da semana passada tenha referido já não ter intenção de a vender, «em ano de eleições», acrescentou a CT.

Privatização adiada

O administrador é também acusado de ter omitido, na referida entrevista, a redução do capital social da SPdH, em Abril, de 8 milhões para 500 mil euros, «num claro prenúncio do que se está a congeminar» para depois das eleições, numa empresa que reduziu o tarifário em cerca de 20 por cento, nos últimos cinco anos, e perdeu uma quota de mercado de cerca de 15 por cento.
O comunicado de quatro páginas da CT revela muitas mais inverdades proferidas pelo administrador naquela entrevista, incluindo os dados que enunciou relativos aos prejuízos acumulados e reais previstos para este ano pela própria empresa e até os relativos ao número de trabalhadores no handling, que são cerca de 2300 efectivos, 300 contratados e cerca de 300 subcontratados, e não os 2000 enunciados por Fernando Pinto
A CT também rejeita liminarmente a anunciada intenção de eliminar 50 por cento dos postos de trabalho na escala de Faro, adaptando trabalhadores «à margem do Acordo de Empresa» que, para a CT, «deve ser cumprido incondicionalmente».
Quanto à Portugália (PGA) o administrador «esqueceu-se de dizer que só com as greves é que foi possível chegar-se a um entendimento» do qual resultou um aumento salarial de 19 por cento para os trabalhadores de bordo e a assinatura de um Acordo de Empresa.

Salários imorais

«Imorais e estratosféricos» é como a Comissão de Trabalhadores da TAP classificou, num comunicado de dia 13, os salários atribuídos aos administradores da companhia aérea nacional de bandeira. A tomada de posição complementada por quadros com as grelhas salariais dos administradores surge depois de, no dia 5, a administração ter emitido uma «informação flash TAP» onde constam, segundo a CT, alguns dos «privilégios» dos administradores relativos a cartões de crédito, combustível, ajudas para alojamento e outras.
A estes dados onde é revelado o vencimento de 420 mil euros mensais de Fernando Pinto, a CT acrescentou mais alguns dados omissos naquela informação, como uma referida «excursão de trabalho de algumas dezenas de quadros a Belo Horizonte, onde estiveram uma semana, com tudo pago».
Salientando que o desempenho operacional da TAP é, actualmente, dos melhores de sempre», a CT considera que os «catastróficos» resultados de 2008 devem-se à estratégia da gestão na compra da empresa brasileira de manutenção de aeronaves VEM, à aquisição da Portugália quando esta estava à beira da falência, a péssima gestão da SPdH e ao «aumento desmesurado da oferta, impossível de ser compensado pela procura», medidas que foram agravadas com o encarecimento do combustível.
Avante - 20.08.09

Economic recovery in Europe: Rhetoric and reality

Ulrich Rippert - Global Research, August 20, 2009

In Paris and Berlin, politicians and sections of the media are speaking euphorically of an end to the recession and the start of an economic upturn.

Writing in the German business newspaper Handelsblatt, Torsten Riecke declares, “The harshest downturn since the Second World War is over. The nightmare is at an end.”

With a “powerful growth of 0.3 percent” in the second quarter, he continues, the economy has “awakened from its state of shock,” and done so “more rapidly than anyone had reckoned.”

The Frankfurter Allgemeine Zeitung writes that the “recession is approaching its end” in the 16 countries of the Eurozone. “Thanks to the economic weight of Germany and France,” it declares, the economic performance in the Eurozone has “fallen only slightly” in the second quarter of this year.

According to figures released by Eurostat at the end of last week, gross domestic product (GDP) in the zone declined by 0.1 percent compared to the previous quarter, after a drop of 2.5 percent in the first quarter of the year.

“Analysts Bank on Recovery” was the headline in the Financial Times Deutschland, which wrote: “The crisis is over: Stock market experts have not assessed the prospects for the German economy so optimistically since 2006. The recovery on the financial markets and the good economic figures are serving to brighten the mood.”

In a radio interview, French Finance Minister Christine Lagarde preempted Eurostat and announced the French GDP data, saying the French economy had grown “surprisingly strongly” in the spring.

In these declarations there is a combination of self-delusion and calculation. The politicians and financial players have a vested interest in promoting a mood of euphoria to sustain the heady rally on global stock markets. However, there is little in the actual economic situation in Europe and internationally to justify such optimism.

The minimal economic growth reflected in the latest data should come as no surprise, given the manner in which governments across Europe have opened up their treasuries to bail out the banks. Hundreds of billions of euros in public funds have been placed at the disposal of the major financial institutions, without any demands being placed on the banks or a single one of the bankers responsible for the crisis being held accountable.

Not only have the banks dictated their own rescue packages to their respective governments, they have profited handsomely from the process. The billions turned over to the banks are being used as a pool for further speculation, while bailed-out banks impose high interest rates and fees on governments seeking loans to cover their ballooning debts.

The financial elite regards the crisis as an opportunity to dismantle, with the collaboration of the trade unions, all that remains of the social gains won in the course of decades of struggle by the working class.

What is the underlying economic reality? Compared to one year ago, the German economy has declined by no less than 7 percent. In a few months, the German “cash for clunkers” scheme will expire, accelerating the decline of the country’s auto and auto-supply industry. The consequences for the German steel, engineering and chemical industries have already been felt.

Up to now, mass redundancies in Germany have been avoided by means of a reduced work-hours scheme, which has been renewed several times. When the 1.4 million employees on short-time work eventually join the ranks of the unemployed, the official unemployment level will rise to 5 million.

The German trade unions and works councils are rushing to offer wage cuts and the waiving of contracts. Meanwhile, the reduction in wages, combined with growing unemployment, is slashing tax receipts and fueling state deficits in social welfare programs.

A series of countries in Europe confront bankruptcy, including a number of states in Eastern Europe and Italy, Spain and Great Britain in the West. State debt is also growing at an alarming rate in Germany and France. At the start of the week, the Taxpayers Federation announced that the national debt in Germany would increase by €140 billion in 2009.

If one includes the entire debt accumulated at the federal, state and local level, plus the funds and guarantees made available to stabilise the banks, the total German debt swells to €1,600 billion. The interest costs alone for government debt this year is estimated at €71 billion.

The constitutional “brake on debt” which was recently passed by the German parliament means that the first priority of any future government will be drastic budget cuts. The promises being made by all of the parties taking part in the national election campaign will be consigned to the waste bin as soon as the votes have been counted on September 27.

The rhetoric about the end of the economic crisis is also aimed at confusing workers and forestalling social protests, while behind the scenes unparalleled attacks are been prepared on living standards and social benefits.

A glimpse of what is to come was provided by the so-called “Guttenberg Paper,” which was made public just a few days ago. The document, bearing the title “Proposals for a Sustainable Industrial Policy,” was commissioned by German Economics Minister Karl-Theodor zu Guttenberg and lists some of the savage measures which business lobbies are demanding in response to the crisis. Similar measures to those outlined in the “Guttenberg Paper” are already been prepared by the appropriate ministries, but there is an agreement amongst the various political parties that no one raise such themes in the course of the election campaign.

The Frankfurter Rundschau reports that the 52-page document calls for “tax relief for businesses,” “the reduction of supplementary wage costs,” and “increased flexibility in the labour market.” The document urges a weakening of job protection provisions, limits to sick pay and the scrapping of proposals for a guaranteed minimum wage.

Economics Minister zu Guttenberg embodies the arrogance and egoism of the financial aristocracy. Just 38 years old and lacking any real background in politics, he is convinced that it will be possible to reduce the working class to the sort of conditions that prevailed in the nineteenth century without provoking any tangible reaction.

At the same time there are voices warning of undue optimism about an economic recovery. In its latest edition, the weekly Die Zeit writes: “‘Recovery at last! Investment bankers establish upward trend,’ reads the New York Times. ‘Further progress in the business world,’ reports the Wall Street Journal. ‘Economists see signs of a recovery.’ ‘Powerful rise on the stock markets,’ report others... The headlines appear to come from August 2009. In fact, they are from the year 1931. They were published in the midst of the Great Depression in the US, i.e., in the blackest economic epoch of the 20th century.

“At that time there were also stock market rallies, euphoric commentaries by experts and those ready to dress up economic statistics. They always, however, quickly came to an end. The economy and stock markets first experienced a sustainable recovery from 1933 onwards—on the basis of a dramatically shrunken economic landscape.”

And—one should add—under conditions of a fascist dictatorship which brutally suppressed the German working class and prepared the way for the Second World War, which led to destruction and devastation across the globe.

Once again, the propaganda about an end of the crisis is the prelude to violent social conflicts.

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