Danièle Licata et Béatrice Mathieu
Logement, santé, transports, fiscalité... Jamais les dépenses contraintes des ménages n'ont autant augmenté. Et ce n'est qu'un début, selon les calculs exclusifs réalisés par "L'Expansion" sur le pouvoir d'achat.
L'escalade des dépenses n'est pas finie. Factures mensuelles pour un ménage de 4 personnes au revenu moyen. Sources : Automobiles Clubs, Unis, Ufip, EDF, GDF Suez, Snui, Arcep, SymphonyIRI Group. (1) Pour un patient trentenaire : cotisation à une mutuelle de santé gamme 2 + dépenses restant à sa charge après remboursement de sa mutuelle pour une couronne dentaire, une paire de lunettes de vue à 150 euros, une consultation de généraliste, trois consultations de spécialistes à dépassement d'honoraires moyen et les franchises médicales sur 12 boîtes de médicaments. Source : Mutuelles.com. (2) Pour une Renault Clio à essence. (3) Pour un appartement moyen de 83mètres carrés.
Pour la deuxième année consécutive, le pouvoir d'achat des ménages risque de subir un sérieux coup de rabot en 2011. Du jamais-vu depuis la conversion de la gauche à la rigueur en 1983 et 1984. Mais si la baisse de 2010 (- 0,2 % selon l'Insee) s'expliquait avant tout par la crise, celle qui se profile en 2011 sera due surtout à l'accélération de l'inflation. De fait, jamais autant de factures n'ont grimpé simultanément. "Toutes les charges auxquelles un ménage ne peut échapper - logement, transports, alimentation, santé - augmentent bien plus vite que les revenus, et ce n'est pas fini", confirme Elisabeth Waelbroeck-Rocha, directrice générale du Bipe. La faute d'abord aux matières premières, qui flambent pratiquement toutes. Globalement, elles valent deux fois plus cher que fin 2008, et une baisse paraît peu probable. Avec de multiples effets en aval sur l'alimentation, le textile, les carburants, etc. A cela s'ajoutent les hausses de tarifs publics déjà dans les tuyaux, comme l'électricité, et les augmentations d'impôts, qu'il faudra bien supporter pour réduire les déficits publics. Toutes ces dépenses incompressibles pourraient s'envoler d'au moins 10 % environ d'ici à la fin de 2013, presque deux fois plus vite que les revenus. Résultat : leur part dans le budget des ménages va encore croître, alors qu'elles en représentent déjà la moitié pour les familles les plus modestes. Si bien que la consommation ne sera plus un moteur, mais un frein à la croissance.
Logement : + 7 % hausse minimale attendue d'ici à 2013Une note énergétique qui fait exploser le budgetLa crise du logement est un mal français dont les symptômes sont de plus en plus visibles dans le budget des ménages. D'après les calculs du Crédoc, les charges liées à l'habitat (loyer ou remboursement de crédit, énergie, assurances...) engloutissent chaque mois presque le quart du revenu des ménages, loin devant les transports et l'alimentation. Pour les 30 % de Français les plus modestes, ce poste absorbe désormais la moitié des revenus ! Paradoxalement, ce n'est pas la flambée du prix de la pierre qui a fait le plus mal. Avec la baisse des taux d'intérêt et l'allongement de la durée des prêts, les mensualités des crédits sont restées relativement stables. Parallèlement, la relance de la construction neuve par le dispositif Robien a soulagé les pressions haussières sur les loyers, notamment dans la périphérie des grandes villes. Deux facteurs qui devraient encore jouer dans les années qui viennent.
Transports : + 10 % hausse minimale attendue d'ici à 2013Prix de l'essence et frais d'entretien s'emballentTrès chère voiture... Même s'ils ont mis un coup de frein à leurs déplacements, depuis quatre ans les Français ont vu s'accroître les dépenses consacrées à l'automobile. Le propriétaire d'une Renault Clio à essence neuve qui parcourt un peu moins de 10 000 kilomètres par an a été obligé de débourser presque 210 euros par mois en 2010, contre 160 en 2007. Résultat : cette année encore, les automobilistes ont dépensé plus d'argent pour se déplacer que pour se nourrir. "Le transport représente désormais 14 % du budget total des ménages, soit le deuxième poste le plus lourd après le logement", calcule Elisabeth Waelbroeck-Rocha.
Logement : + 7 % hausse minimale attendue d'ici à 2013Une note énergétique qui fait exploser le budgetLa crise du logement est un mal français dont les symptômes sont de plus en plus visibles dans le budget des ménages. D'après les calculs du Crédoc, les charges liées à l'habitat (loyer ou remboursement de crédit, énergie, assurances...) engloutissent chaque mois presque le quart du revenu des ménages, loin devant les transports et l'alimentation. Pour les 30 % de Français les plus modestes, ce poste absorbe désormais la moitié des revenus ! Paradoxalement, ce n'est pas la flambée du prix de la pierre qui a fait le plus mal. Avec la baisse des taux d'intérêt et l'allongement de la durée des prêts, les mensualités des crédits sont restées relativement stables. Parallèlement, la relance de la construction neuve par le dispositif Robien a soulagé les pressions haussières sur les loyers, notamment dans la périphérie des grandes villes. Deux facteurs qui devraient encore jouer dans les années qui viennent.
Pour les Français les plus modestes, le loyer absorbe la moitié des revenus.
En revanche, toutes les factures liées à l'habitation ont grimpé en moyenne de près de 10 % depuis 2007, d'après nos calculs. Et une inflexion de tendance est peu probable. La note énergétique va continuer d'enfler, alors que près de 3,3 millions de ménages brûlent déjà plus de 10 % de leurs revenus pour se chauffer. Les tarifs réglementés du gaz et de l'électricité, gelés jusqu'à l'élection présidentielle de 2012, devraient à nouveau flamber. Les investissements nécessaires pour moderniser le parc nucléaire et les réseaux de transport du courant ainsi que le coût du développement des énergies renouvelables vont embraser les prix. A EDF, on parle d'une hausse de 30 % d'ici à 2015 ! Le prix du gaz va également grimper, dans le sillage du cours du pétrole. Même si le prix du mètre cube s'est effondré sur les marchés au comptant, le tarif payé par les particuliers dépend des contrats de livraison à long terme signés entre GDF Suez et ses fournisseurs, qui sont indexés sur le prix du brut. Et aujourd'hui la barre des 100 dollars le baril semble un solide pivot.Transports : + 10 % hausse minimale attendue d'ici à 2013Prix de l'essence et frais d'entretien s'emballentTrès chère voiture... Même s'ils ont mis un coup de frein à leurs déplacements, depuis quatre ans les Français ont vu s'accroître les dépenses consacrées à l'automobile. Le propriétaire d'une Renault Clio à essence neuve qui parcourt un peu moins de 10 000 kilomètres par an a été obligé de débourser presque 210 euros par mois en 2010, contre 160 en 2007. Résultat : cette année encore, les automobilistes ont dépensé plus d'argent pour se déplacer que pour se nourrir. "Le transport représente désormais 14 % du budget total des ménages, soit le deuxième poste le plus lourd après le logement", calcule Elisabeth Waelbroeck-Rocha.
En 2011, les dépenses de transport ont dépassé celles de l'alimentation
REUTERS/Pichi Chuang
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