Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ (Acrimed)
Comment obtenir un avis sans surprise sur un sujet qui alimente la polémique ? En commandant un sondage, bien sûr ! Avec le moins de questions possible, et posées de telle manière que la réponse « aille de soi » !
Un nouvel exemple du peu de crédibilité que revêtent certains sondages vient d’être donné par le quotidien aveyronnais Centre Presse qui a publié, le 15 octobre (et avec lui l’édition aveyronnaise de Midi Libre), les résultats d’une consultation sur le musée Soulages de Rodez. Une seule et unique question était posée, en des termes tellement orientés qu’ils laissaient à l’avance deviner le résultat qui en découlerait. À savoir si un tel équipement « justifie un investissement de 25 millions d’euros », 85% des « sondés » ont évidemment répondu non.
A ce moment, il était pourtant établi que le coût du projet n’excéderait pas 13 millions d’euros pour l’agglomération qui le porte (et où s’est tenu le sondage), suite aux engagements fermes de financement pris par le Département, la Région et l’Etat. Posée en ces termes, la question revêtait donc un caractère tout autant partiel que partial. Au lieu d’éclairer l’opinion publique, ainsi que l’exige la vocation d’un journal d’information digne de ce nom, ce prétendu sondage a été conçu de manière maladroite et réductrice.
Avec sa section de Centre Presse, le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, tient à exprimer sa désapprobation vis-à-vis de tels procédés qui tendent à faire l’amalgame entre information et propagande, et portent gravement atteinte à la crédibilité d’un journal et de sa rédaction.
Cette initiative a entraîné un malaise certain au sein de la rédaction de Centre Presse Aveyron, et n’a pas permis en regard d’apporter à l’opinion publique une information honnête, complète et mise en perspective de façon satisfaisante.
Un tel dérapage conforte le SNJ dans sa volonté de voir chaque équipe rédactionnelle dotée d’un véritable statut juridique, afin de garantir son indépendance. Si la rédaction de Centre Presse avait joui d’une telle mesure, elle aurait pu s’opposer à la publication d’un « sondage » aussi tendancieux, venant ruiner ses efforts pour fournir à ses lecteurs une information la plus objective possible.
Si les éditeurs sont aussi attachés à garantir l’avenir de la presse écrite qu’ils veulent bien le dire, ils doivent, plus que jamais, comprendre que la valeur ajoutée d’un titre provient d’abord de ses marques d’indépendance.
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