Pour la deuxième fois, le peuple rejette l'accord conclu par le gouvernement pour rembourser la Grande-Bretagne et les Pays-Bas après la faillite de la banque.
Des partisans du non à l'accord Icesave défilent à Reykjavik, capitale de l'Islande, le 6 mars 2010, lors de la campagne sur le premier référendum.
REUTERS/Bob Strong
Le "non" l'a emporté pour la deuxième fois en Islande lors d'un référendum sur l'accord conclu par le gouvernement pour rembourser la Grande-Bretagne et les Pays-Bas à la suite de la faillite de la banque en ligne Icesave en 2008.
"La pire option a été choisie. Le vote a coupé le pays en deux", a réagi le Premier ministre, Johanna Sigurdardottir, à l'antenne de la télévision publique, tard samedi soir.
Après dépouillement d'environ 169.000 bulletins de vote, le "non" est en tête avec un peu moins de 60% des suffrages, selon les derniers résultats officiels relayés dimanche matin par la télévision islandaise et portant sur cinq des six circonscriptions électorales.
L'Islande compte 230.000 électeurs et on ignore le taux de participation à cette consultation.
Les électeurs de l'île étaient appelés à se prononcer sur un accord portant sur 3,5 milliards d'euros, la somme déboursée par Londres et Amsterdam pour indemniser leurs ressortissants ayant déposé de l'argent sur la banque en ligne gérée par Landsbanki, un des trois établissements du pays emportés par la crise financière.
Le gouvernement islandais assurait que le nouvel accord Icesave avait été mieux négocié qu'un autre arrangement rejeté par un précédent référendum en mars 2010, mais la population refuse d'être mise à contribution pour la faillite de banques jugées irresponsables.
"J'ai conscience que cela va certainement nous affecter sur le plan international mais cela vaut le coup de prendre position", soulignait Thorgerdun Asgeirsdottir, une barmaid de 28 ans, rencontrée à la sortie d'un bureau de vote.
Cette victoire du "non" constitue indubitablement un revers pour la coalition de centre gauche qui gère le pays depuis la crise de 2008.
Johanna Sigurdardottir, qui avait souligné les risques d'une victoire du "non" pour l'économie islandaise, n'a pas dévoilé ses intentions quant à une éventuelle démission de son gouvernement.
"Nous devons tout faire pour éviter un chaos politique et économique après ce résultat", a-t-elle dit samedi soir.
Avec le rejet de l'accord, le dossier Icesave devrait se retrouver devant une cour européenne, une solution qui pourrait coûter davantage au pays, assurent des économistes.
Le gouvernement et les économistes font valoir qu'un règlement du dossier Icesave aurait permis à l'Islande de revenir sur les marchés pour financer son économie, après l'expiration cette année du plan de sauvetage accordé par le Fonds monétaire international (FMI).
Le retour sur les marchés est une condition à la levée des contrôles sur les flux de capitaux.
Ces restrictions sur les flux de capitaux, imposées par les autorités pour prévenir une dégringolade de la couronne, la devise nationale, font que 465 milliards de couronnes (2,86 milliards d'euros), soit un quart du PIB islandais, restent entre les mains d'investisseurs étrangers, qui, pour la plupart, semblent vouloir s'en débarrasser le plus vite possible.
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