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15/04/2009

Grève à l’usine Toyota d’onnaing

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d“Plutôt crever que de payer les jours de chômage partiel à 100 % !”, voilà la phrase lancée par D. Leroy, PDG du site Toyota d’Onnaing, qui a mis le feu aux poudres.

Depuis lundi 6 avril les travailleurs de Toyota sont en grève pour exiger le paiement à 100 % des jours de chômage imposés par la direction (contre 60 % du brut actuellement), pour refuser tous les reculs que les patrons veulent imposer en prétextant la crise, et pour obtenir le paiement des jours de grève.

Le mépris affiché par la Direction n’a plus de bornes : après avoir osé demander aux salariés de venir travailler gratuitement les vendredis d’avril et 3 samedis sans majoration, elle compte amputer leurs payes de 200 à 300 euros avec les deux semaines de chômage annoncées pour avril. L’entreprise, qui agite l’épouvantail de la crise, a pourtant réalisé 80 millions de bénéfice en 2007, 82 millions en 2008 (soit plus de 25 000 euros de bénéfice extorqué à chaque salarié), et a largement les moyens de payer le chômage partiel à 100 %.

Depuis une semaine, le mouvement, soutenu par la CGT et FO, ne cesse de se renforcer, de s’organiser à la base avec la mise en place de comités de grève dans chaque équipe, comités comprenant 6 ouvriers-ères élus (en majorité des non-syndiqués), et l’édition quotidienne d’un « Journal de la Grève ».

311 grévistes actifs dans les ateliers lundi, 384 mardi, 452 mercredi et jeudi, la grève s’enracine, convainc les hésitants, entraîne de plus en plus d’ouvriers dans la lutte malgré les pressions et les intimidations de la direction. Vendredi 10 avril, ils étaient près de 500 (soit 1 salarié sur 5) à se rassembler pour faire entendre leur voix. Des travailleurs d’autres entreprises de l’automobile (Sevelnord, MCA, Simoldès, Mercedes, UMV, Faurecia…) mais aussi de LME, de Jeumont Electric, des travailleurs Belges de la FGTB, des enseignants, des cheminots, des retraités du Collectif de lutte du Valenciennois étaient là pour les soutenir.

Chaque jour, c’est aux cris de « Ouvriers révoltés, c’est pas à nous de payer ! », « Chômage partiel à 100 % ! » qu’ils défilent sous les fenêtres de la direction et dans l’usine pour entraîner leurs collègues non-grévistes.

Cette grève est une première sur le site. Le mouvement se poursuit, se renforce et gagne en popularité. Déjà 600 ouvriers ont d’une manière ou d’une autre participé à tout ou partie du mouvement, en se mettant en grève la journée complète ou 1 quart ou 2. C’est déjà une victoire morale pour tous les salariés de l’entreprise en butte au mépris, au harcèlement et aux brimades quotidiennes de l’encadrement. L’un d’entre eux clamait très justement ce vendredi : « C’est la première fois que je suis fier de bosser à Toyota ! ».

Reste l’étape suivante, à savoir que cette grève « devienne un mouvement de toute l’industrie automobile du pays » car, comme l’ajoute Eric Pecqueur, délégué CGT de Toyota, « C’est pas parce qu’on n’a pas les mêmes patrons qu’on n’a pas les mêmes intérêts ».

Il est possible de gagner, d’imposer nos propres règles du jeu, à condition de s’y mettre tous ensemble, de suivre l’exemple des salariés de Toyota et d’engager une véritable épreuve de force.

Lutte en nord - 15.04.09

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