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17/04/2009

Obama dévoile les pratiques de torture de la CIA

Une version expurgée des mémos secrets de l'agence de renseignement américaine a été publiée. Le président américain rejette toutefois toute éventuelle poursuite.

L'administration Obama a dévoilé au grand jour, jeudi 16 avril, les pratiques de torture de la CIA. Une version expurgée des mémos secrets de l'agence de renseignement américaine a été publiée, qui décrit par le menu les méthodes violentes de la CIA dans sa lutte antiterroriste. L'administration du nouveau président américain, qui tient ainsi sa promesse, a toutefois assuré que les personnels ayant mené ces interrogatoires ne seront pas poursuivis.

Torture


Les quatre mémos secrets de la CIA, qui datent de 2002 et 2005, détaillent les techniques d'interrogatoire relevant de la torture utilisées pendant l'ère de George W. Bush.
Une dizaine de techniques "de base" et "coercitives" pour faire parler des terroristes présumés figurent dans ces mémos.
Exemple : le prisonnier est d'abord mis nu, privé de sommeil, enchaîné et parfois doté d'une couche-culotte, précisent les textes rédigés par des avocats mandatés par l'administration Bush. Le détenu subit aussi une "altération de son hygiène alimentaire", souvent une alimentation exclusivement liquide.
C'est ensuite au tour des méthodes dites "correctrices" d'être décrites, où il y a "interaction" avec le détenu. "Ces techniques ne sont pas toutes utilisées en même temps" précise un des mémos.
Un "interrogatoire prototype" indique qu'on peut utiliser "la frappe insultante au visage", "la frappe au ventre", la privation de sommeil les mains menottées, parfois appuyé contre un faux mur souple qui s'affaisse lorsque le détenu tente de s'y reposer.
Dans le cadre de l'interrogatoire, "les positions de stress", le confinement en compagnie d'insectes hostiles et enfin la simulation de noyade peuvent également être utilisées.

Pas de poursuite


Le nouveau président américain a convenu que les Etats-Unis avaient traversé "un chapitre noir et douloureux" de leur histoire mais il a affirmé qu'il avait déjà fait "cesser ces techniques contenues dans les mémos".
Il a reconnu, dans un communiqué, que ces techniques pratiquées par l'administraton Bush après le 11-Septembre "ont miné notre autorité morale et n'ont pas amélioré notre sécurité".
Mais, a-t-il poursuivi, les personnels de la CIA ayant participé à ces interrogatoires assimilables à de la torture dans le cadre de consignes secrètes de l'agence ne seront pas poursuivis. Certains courts passages mentionnant des noms ont été censurés.
"Ceux qui ont fait leur devoir en se basant avec bonne foi sur les conseils légaux du département de la Justice ne seront pas poursuivis", a indiqué Barack Obama. Et d'expliquer que "nous devons protéger leur identité de façon aussi vigilante qu'ils protègent notre sécurité".
Le ministre de la Justice a, de son côté, déclaré qu'il fournirait des avocats à ces personnels s'ils devaient être interrogés par un tribunal.

Les associations demandent des poursuites


La promesse de la publication de ces rapports secrets avait été obtenue devant les tribunaux par l'Association américaine de défense des libertés publiques (ACLU).
L'association, ainsi que le CCR (Center for Constitutional Rights) et Amnesty International ont contesté jeudi l'absence de poursuites. "Ces mémos fournissent la preuve irréfutable que des responsables de l'administration Bush ont autorisé et donné leur bénédiction légale à des actes de torture qui violent les lois internationales et nationales", a estimé Anthony Romero, directeur exécutif de l'ACLU.
Le directeur du renseignement américain Dennis Blair a reconnu qu'"en avril 2009, cela paraît choquant et dérangeant". Mais, a-t-il ajouté, il fallait replacer cela dans le contexte de "l'horreur" du 11-Septembre, rappelant que Washington s'était engagé à ne plus utiliser ces méthodes.

Challenges - 17.04.09

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