Bénédicte Charles
And the winner is… Barack Obama. Encore. Un an après son élection, le président américain vient de se voir décerner le prix Nobel de la Paix.
Mine de rien, c'est la première fois que ce prix est attribué au dirigeant d'un état qui occupe militairement (avec d'autres nations) deux pays — l'Irak et l'Afghanistan.
On a la paix qu'on peut, certes, mais il y avait d'autres prétendants. Il y en avait même trop. Hu Jia, le dissident chinois emprisonné. Sima Samar, la militante féministe afghane. Morgan Tsvangirai, le Premier ministre zimbabwéen qui a fait la nique à Mugabe. Ces trois-là faisaient partie des favoris. Pas Obama. Son nom n'était même pas évoqué. Logique : il n'est que depuis dix mois à la tête des Etats-Unis. Alors que s'est-il passé pendant les délibérations du jury?
«Il y a beaucoup de bons candidats», déclarait déjà Geir Lundestad, le secrétaire du comité Nobel, la semaine dernière. Une façon de signifier que ses membres auraient du mal à se mettre d'accord sur un lauréat. C'est apparemment ce qui s'est produit. Du coup, le comité a choisi un plus petit dénominateur commun. Un homme qui certes n'a pas beaucoup oeuvré pour la paix, mais qui n'a pas non plus déclaré une guerre (il s'est juste contenté de les poursuivre). Un lauréat dont personne n'aurait l'idée de contester la victoire parce que décidément il est vraiment trop sympa. Un chic type, quoi.
Or qui est le plus chic type de la planète, le plus cool, le plus souriant, le plus beau? Barack, évidemment.
Le Nobel de la paix a donc été, cette année, décerné via un sondage planétaire de popularité. D'ailleurs, sur le site de la fondation Nobel, il y a bien un sondage : «Connaissiez-vous les efforts d'Obama en faveur d'un monde sans armes nucléaires?», demande-t-on candidement aux internautes. Imaginez la tête des membres du comité si une majorité répondait «Non. En revanche je connais le montant du budget de la Défense américaine, voté la veille de l'attribution du Nobel : 680 milliards de dollars».
Bref, si Obama est prix Nobel 2009, il garde toutes ses chances pour 2011 ou 2012 : s'il réussit la paix au Proche Orient, s'il ferme Guantanamo comme il l'a promis, s'il retire les troupes US d'Irak, alors il a toutes les chances d'être lauréat une seconde fois. Yes he can!
Marianne2 - 09.10.09
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
10/10/2009
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