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16/07/2010

ACHEVEZ LES PAUVRES !

Bernard Langlois

Bernard Rodenstein, pasteur à Colmar, anime depuis des lustres une association de solidarité et de réinsertion des exclus, Espoir. J’ai reçu de lui ce texte, que je livre tel quel à votre réflexion.

Supplique à tous les « grands » de ce monde, à commencer par Monsieur Nicolas Sarkozy :

ACHEVEZ LES PAUVRES, FINISSEZ-EN

Pourquoi, lorsque vous traitez avec vos pairs, les très fortunés, les détenteurs des vrais pouvoirs, vous ne faites jamais dans la demi-mesure ? Lorsque vous concoctez un bouclier fiscal, vous n’y allez pas par quatre chemins ! C’est du dur, du costaud ! Les milliards sont bien gardés !

Lorsque vous traitez de la pauvreté, je vous sens tout hésitants, votre main tremble, vous n’osez pas !

Déjà, quand il s’agit de leur venir en aide, vous mégotez.

Une pincée d’emplois aidés, un demi% d’augmentation du RSA, pas de quoi acheter une baguette de pain.

Vous êtes d’un chiche avec eux ! Vous donnez le sentiment de vous faire arracher les tripes quand arrive sur votre bureau la moindre proposition susceptible d’améliorer le sort de ces millions de citoyens abonnés à la misère.

Mais quand vous reprenez d’une main ce que vous avez péniblement lâché de l’autre, vous voilà mal à l’aise ! Vous n’osez pas. Un quelque chose vous retient.

Certes, vous taillez dans les dépenses sociales. Vous diminuez par ici, vous réduisez par là !

Avouez, Mesdames et Messieurs les puissants, que vous manquez singulièrement d’audace.

L’envie de couper les vivres au peuple des perdants, des exclus et des « fainéants » vous brûle.

C’est là que vous pourriez faire des économies. C’est là aussi que vos électeurs préférés vous applaudiraient le plus fort.

Mais vous jouez petits.

Quelques dizaines de millions par ici, quelques millions par là. Des broutilles. Des coupes insuffisantes pour revenir à l’équilibre budgétaire. Des signes trop faibles pour convaincre vos mandants fortunés.

Vous mécontentez tout le monde.

Même les pauvres !

Vous leur prenez trop pour qu’ils puissent subsister et pas assez pour qu’ils aient envie de vivre. Vous les mettez très mal à l’aise. Le choix que vous leur laissez est sadique.

Il serait tellement plus simple que vous alliez au bout de vos convictions. Ils sont des poids morts pour la société telle que vous la rêvez. Pourquoi dès lors jouer de la pitié ?

Eliminez-les. Finissez- en.

Ce sera un coup dur supplémentaire pour eux, mais ils ont tellement l’habitude des coups durs !

Pour vous, ce serait enfin tout bénéfice ! La place deviendrait nette. Les dépenses sociales se dégonfleraient comme un ballon de baudruche. La terre deviendrait enfin un espace de vie respirable et agréable pour tous ceux et toutes celles qui sans cesse doivent faire le tour du monde pour mettre leurs fortunes à l’abri des envieux et du fisc qui a la sale manie de vouloir en piquer pour en redistribuer aux non-méritants.

Je vous en supplie : un tout petit effort : soyez durs, vraiment durs avec les pauvres. Ils ne méritent rien, si ce n’est que vous les éliminiez ! Vous en mourez d’envie. Alors, pourquoi se retenir !

Bernard Rodenstein

http://www.politis.fr/ACHEVEZ-LES-PAUVRES,11102.html

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