Les retards de paiement se multiplient. Les loyers pèsent beaucoup dans le surendettement.
Quatre à cinq mois en moyenne de loyers non honorés témoignent aussi de la difficulté globale des locataires. E. drouinaud
« Dans notre office public, nous constatons une incontestable paupérisation de nos locataires », explique Christian Ribbe, président d'un office dans les Deux-Sèvres. À Bayonne, les retards de paiement sont plus fréquents « et cette tendance pourrait s'accélérer rapidement », craint Jean-Pierre Mirande, président de l'Office 64 de l'habitat. Plus de doute. Les signaux sont à l'orange. Les statistiques viendront en leur temps, mais la crise économique et sociale pèse de manière croissante sur les locataires du parc social aussi.Doublement des expulsions
L'association Crésus, qui assiste les familles surendettées, constate que les retards atteignent plus fréquemment quatre à cinq mois et témoignent d'un doublement de nombre de décisions d'expulsion décidées par la justice pour défaut de paiement de loyer. « Sur un parc global de quelque 13 000 logements, environ 10 % de nos locataires sont en retard de paiement », relate Sigrid Monnier, la patronne de Gironde Habitat.
Depuis une année environ, la hausse est régulière et le bailleur multiplie les plans d'apurement qui sont établis contractuellement dès le troisième mois de retard. Dans tout le parc, il devient difficile pour un nombre croissant de locataires d'honorer leur loyer dont le prix a souvent grimpé. L'évolution des tarifs de l'énergie n'y est pas étrangère. « Certains très jeunes, avec moins de 400 euros par mois, ne peuvent pas payer les charges », confirme un bailleur de Charente.
Les cas de surloyers
Il y a une autre explication. La loi Boutin de 2009 a abaissé les plafonds de revenus permettant l'accès au logement social, désormais ouvert à deux tiers de la population française (voir l'infographie ci-contre).
Un surloyer est désormais imposé à ceux qui dépassent les nouveaux seuils « alors qu'ils n'ont pas les moyens d'accéder au marché privé », constate Hervé Capdevielle, délégué régional au logement pour la CFDT. Avec les autres centrales syndicales présentes au conseil d'administration du CIL de Guyenne et Gascogne (la représentation patrons-syndicats y était paritaire, ce qui n'est plus le cas dans le nouveau CIL Sud-Ouest), il avait obtenu un gel global de l'augmentation des loyers chez Domofrance, Logevie et Clairsienne pour l'année 2010. « Nous constatons clairement depuis le début de l'année 2010 une hausse des retards de paiement qui traduit une situation plus difficile de nos locataires les plus modestes », confirme toutefois Philippe Dejean, le patron de Domofrance, le premier bailleur aquitain.
http://www.sudouest.fr/2010/06/28/les-loyers-impayes-a-la-hausse-127247-4018.php
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