Les slogans ont une fin, celui de la FIFA n'y changera rien. Le temps de l'Afrique, version foot 2010, n'est déjà plus d'actualité. Les Blacks Stars ont grillé le cap des quarts de finale. En passant la frontière de l'Uruguay, ils auraient été la première équipe africaine à accéder aux demi-finales d'une coupe du monde. Le sort en a voulu autrement. Les Ghanéens sont repartis, drapeau en berne, sans vuvuzela, ni foules en délire. Tant pis pour ceux qui priaient pour que le trophée ne reparte pas du Continent. Seuls resteront les factures que l'État sud-africain devra justifier, près de 5 milliards d'investissement difficiles à rentabiliser sur le moment.
Les économistes parlent de ces " éléphants blancs " que le contribuable sud-africain, au-delà de sa fierté remise à bloc et de l'image tant renégociée de la nation arc-en-ciel, devra rembourser au centime près pendant plus d'une décennie. Au Green Point Stadium du Cap, il y avait pourtant cette phrase à l'accueil, tissée d'espérances par Thabo Mbeki, l'ancien président : " On se souviendra de la Coupe du monde comme du moment où l'Afrique a redressé la tête et a résolument tourné le dos à des siècles de pauvreté et de conflit. " Le dire sonne bien. Le vivre serait une toute autre paire de manche. La Fifa, elle, empoche son pactole, par contre. La Bank of America - Merrill Lynch l'estime à environ 3,3 milliards de dollars pour cette seule année. Une manière de rappeler que " le temps de l'Afrique " n'était qu'un slogan de plus, autorisant le Continent à servir de mamelle, une fois encore, à une économie située hors de sa ligne de vie.
Mais cette supercherie n'était-elle pas annoncée dès le départ ? Rappelez-vous l'affaire de l'hymne, à l'ouverture. L'hymne du premier Mondial, en terre africaine, signé par Shakira, la libano-colombienne, d'ascendance italienne et espagnole, qui s'est avéré être un beau plagiat en musique. Le morceau " Waka waka " était plus que librement inspiré d'un tube des fameux Zangalewa du Cameroun. Le leader de ce groupe, très célébré dans les hits parades africains des années 80, Jean-Paul Ze Bella, n'a appris l'histoire qu'au tout dernier moment, lorsque des oreilles avisées se sont rendues compte que Shakira n'avait même pas pris la peine de maquiller le refrain, encore moins la mélodie, comme Jackson avait dû le faire quand il a honteusement pillé le soul makossa de Manu Dibango. Où l'on se surprend à dire que l'Afrique est vraiment mal partie, à toujours servir de filon pour les autres…
Pour écouter les deux versions :
Version Shakira (à écouter surtout à partir de la 52ème seconde) : http://www.youtube.com/watch?v=S3WDKXq36WI&feature=player_embedded
Version Zangalewa: http://www.youtube.com/watch?v=5fidaSRIGeE&feature=player_embedded#!
Sem comentários:
Enviar um comentário