J’avais entendu parler du « marché carbone » (entendez par là une cotation avec échanges financiers), mais à vrai dire je n’y comprenais pas grand chose jusqu’à aujourd’hui. Celui-ci existe pourtant depuis 2005. Il a donc fallu cet excellent article dans Basta pour que je comprenne enfin de quoi il retournait.

Le "marché" carbone

Chaque année la France attribue gratuitement des quotas d’émission de carbone aux entreprises les plus polluantes. A des fins de compétitivité internationale, la France a attribué davantage de quota a ses entreprises en concurrence sur le marché international qu’à celles y étant peu liées. Les plus gros pollueurs Français à vocation exportatrice (ArcelorMittal, Lafarge ou Peugeot ) se retrouvent donc, depuis 2005, de façon récurrente avec un excédant de quota qu’ils peuvent ensuite revendre à loisir sur ce marché Européen. Tandis que les entreprises du secteur énergétique national les achètent pour couvrir leurs besoins (GDF-Suez ou EDF), leurs besoins ayant été volontairement minorés. Les montants ainsi spoliés par ce marché aux opérateurs énergétiques nationaux (et au travers d’eux, à vous, via votre facture énergétique) sont importants. Les banquiers prennent évidemment leurs commissions sur ce marché providentiel. Selon Ivan du Roy de Basta , ArcelorMittal, l’entreprise la plus polluante de France, a récupéré en 2008 l’équivalent de 202 millions d’euros grâce à ses « droits à polluer », et s’apprêterait à capter au titre de 2009 : 42 millions de plus.

Il est choquant de constater qu’un problème environnemental majeur comme celui du réchauffement climatique ne puisse posséder en Europe qu’une seule et unique réponse... via une place de marché. Celui-ci n’ayant pratiquement aucuns rapports avec les émissions de CO2 de la zone.
Le fonctionnement opaque d’une Europe nous ayant échappé est intégré dans cette décision de création de toute pièce d'un marché fictif, déséquilibré de surcroit dès son lancement.

Par ailleurs et de façon perverse, comme nous venons de le voir, ce marché extorque le contribuable Français de fonds nourrissant des portefeuilles privés ainsi qu’une idéologie fausse et dévoyée : celle de la toute puissance du marché.

Une prémonition à l’encontre de ce marché

On passera sur l’aspect environnemental qui n’a pas sa place dans cet impôt national qui siphonne nos portefeuilles pour arroser des entreprises privées par ailleurs très polluantes.

On passera également sur certains points techniques comme "la mesure réelle" de ces émissions après coup. Je ne connais pas son mécanisme mais il est possible d’émettre à priori des doutes sur son calcul notamment sur l’indépendance des agences de mesures.

Ce marché n’a qu’un seul objectif : recycler ces titres en « packages verts », les transformer et les re-transformer afin de les re-titriser. Ils seront alors revendus aux particuliers avec un "label écologique".

La « bulle verte » concernant les énergies renouvelable est en cours de formation sur le marché de votre culpabilité environnementale. Vous serez sans doute prêt, d’ici peu, à acheter ces titres qui vaudront chaque jour davantage. Et votre conseiller patrimonial prolixe en bonnes intentions vous conseillera : quand c’est bon pour l’environnement et pour votre épargne….on ne peut pas rechigner, et le comble….c’est que vous en achèterez…

Et arrivera ce qui devra arriver : la bulle explosera, et vous en serez une troisième fois de votre poche. Durant ce nouveau cycle économique, l’économie aura tourné plein pot, le PIB aura augmenté de façon vertigineuse tout comme les émissions de carbones (pour le coup liées directement en volume au PIB).

Ce marché, comme les autres est une myxomatose à faible coût idéologique possédant intrinsèquement une rentabilité maximale...mais pour certains seulement, ajouterait un Hugo Chavez le sourire au coin des lèvres.

Vous avez aimé la crise de 2001, adoré 2008, vous aimerez celle-là !

Vous payez déjà, et vous paierez encore !

http://www.peuples.net/post/Le-march%C3%A9-carbone%3A-un-oubli-du-lib%C3%A9ralisme-du-XXi%C3%A8me-si%C3%A8cle-sans-doute