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13/07/2010

Déprédations environnementales, économiques et sociales

Si l’on prends un peu de recul sur la misère morale actuelle de notre exécutif, sur son enfermement pitoyable dans les dogmes fiscaux présidentiels de 2007, et sur le feuilleton Sarkozyen de l’été "Woerth et les 40 voleurs". Que nous reste t’il au juste ?

Ce qui est avant tout remarquable, c’est cette stupéfiante acceptation de la compression morale, économique et sociale, toujours plus poussée, que les classes populaires et moyennes Françaises subissent aujourd’hui. Celle-ci s’apparente peu ou prou à de l’autoprédation, elle est d’ailleurs non seulement intégrée, mais également légitimée, par nombres de ses victimes. Ce sont pourtant eux qui payent le plus lourd tribut au maelström financier dont nous sommes les victimes, mais également les proies désignées. Victime au sens où la dichotomie d’auto- dépréciation individuelle à l’endroit du collectif est devenu la règle.

L’individualisme nuit actuellement à chacun d’entre-nous par le biais de la perte individuelle d’une représentativité, d’un mutualisme social et économique et d’un syndicalisme reconnu.
La routine pour abaisser les droits sociaux de certaines catégories de salariés est de la jeter en pâture à l’opinion. Les protestations viendront uniquement de ceux qui possèdent de moindres protections. La bataille est idéologiquement gagnée lorsque le sentiment d’injustice personnel et individuel, d’une partie significative de la population, est acquit. L’individualisme est l’objecteur économique le plus puissant d’un mutualisme et d’un collectivisme des risques. Que l’on appelle également assurance par ailleurs. En ne s’acquittant plus moralement d’un devoir envers nos concitoyens, valant prime d’assurance, nous en devenons les victimes.

Il y’a dans cette régression de la pensée collective une apogée, et c’est celle de l’individualisme forcené et consumériste actuel, là encore notre individualisme nous nuit collectivement et donc….personnellement par ricochet.

La boite à outil libérale : 2007-2010

Après une dizaine d’année de mondialisation, au détriment de notre environnement et des classes populaires des pays riches, les transferts de capitaux, orchestrés au fil de l’eau des potentialités qu’offraient l’Asie et la Chine, ont profondément bouleversé l’économie mondiale. Les possesseurs de capitaux des pays riches ont profité de cette transformation tandis que se formaient là-bas des fortunes inouies.

Les Etats-Unis ont été bien plus franc du collier en terme de méthodologie, les contreparties (dettes en capital) des formidables plus-values réalisés par quelques poignées de personnes durant une décennie ont purement été simplement rachetées par le gouvernement fédéral. les choses ont le mérite d'être claire.

Ces gains sont restés dans les poches de ceux qui prêchent aujourd’hui la bonne parole budgétaire dans ces institutions extra-démocratiques que ceux le FMI, l’OMC et les sociétés de notation, par ailleurs largement défaillantes en 2007, mais cela importe peu. La dette était auparavant dite souveraine, force est de constater qu’elle ne l’est plus aujourd’hui. Celles-ci ressemblent davantage aux dettes consenties aux pays pauvres après leur indépendance, voilà quelques décennies, celle-ci les étouffe chaque année un peu plus jusqu'à l'asphyxie.

Cette rocambolesque prévarication pyramidale, lorsqu’elle a cessé mi-2007, a touché les populations mondiales une première fois au travers du chômage, et une seconde fois au travers de la compression sociale dont elles subissent aujourd’hui encore les effets.
Ce « package globalisé » de remboursement des gains passés d’une minorité est relativement classique. On pourrait citer dans le désordre quelques leviers de cette machinerie, dont nos quotidiens sont relativement prolixe : allongement de la durée de travail mensuelle et durant la vie (même si ces séniors ne sont plus les bienvenus sur le marché de l’emploi), augmentation des impôts, gel ou baisse des salaires des fonctionnaires, baisse des prestations sociales. Bref, toute prestation ayant une connotation collective ou de solidarité est visée.

Paradoxalement, ce « package d’abaissement social globalisé » va avoir une conséquence directe en Europe. En effet, cette politique appliquée de concert par toutes les économies européennes va immanquablement faire replonger la zone Euro en récession, et nous nous dirigeons mécaniquement vers de moindre rentrées fiscales pour chacun de ces états. Le serpent se mort déjà la queue, il va très probablement se mutiler davantage au fur et à mesure de ces déficits programmés. Ces déficits sont importants mais cependant gérable de façon traditionnelle. Le gouvernement est d’ailleurs suspect, à ce titre, d’avoir élaboré les budgets de 2008, 2009 et 2010 de façon insincère. Nous pouvons dire maintenant avec assurance que celui-ci n’a pas pris les mesures au bon moment. D’ailleurs il n’est toujours pas trop tard, l’augmentation de la CSG et de la CRDS, des impôts pour les plus fortunés peuvent toujours être appliqués, mais telle n’est plus la dynamique, ni l’objectif aujourd’hui. Non, ici comme ailleurs, et c’est bien là la nouveauté, ce « package d’abaissement social globalisé » sera ajusté à nouveau techniquement dans les années à venir afin de contraindre davantage les populations à une lente mais sure paupérisation.

Les ressorts économiques de cet « abaissement social globalisé » sont nombreux, ils servent tout d’abord bien entendu à faire payer à la majorité des individus, l’énorme Hod-up de la décennie passée, mais aussi à instiguer un sentiment encore accru de culpabilité des populations non plus à l’échelle nationale mais à l’échelle internationale. C’est dans ce cas de figure je pense, ce levier de désocialisation (désyndicalisation etc..) des individus qui est recherché. Celui-ci est un formidable outil possédant encore un énorme potentiel devant lui comme nous le voyons aujourd’hui en France.

L’électeur de droite, au nom de ses valeurs, est pris à partie par son inévitable président au nom de cette bataille qui s’annonce sous la houlette d’une « nouvelle doctrine budgétaire » dont il manque encore le slogan. Et tant pis si le gouvernement actuel est sans doute le pire fossoyeur de nos finances publiques (400 milliards de déficit en 4 ans sur une totalité de 1530 milliards à ce jour), je sais on pourra dire qu’une crise est passée par là, pour rabaisser et relativiser encore une fois la notion de responsabilité, mais tel n’est pas mon avis. L’électeur de gauche, au nom d’un anti-Sarkozysme valant projet, dont le héros actuel est à la tête du FMI est également happé par cette idéologie avançant masquée puisque « globalisée ». C’est une gauche molle castrée d’une quelconque idéologie progressiste, et surtout sans les moyens financiers des quelques ambitions dont elles pourrait être le support que nous avons affaire aujourd'hui. Et pourtant, il y’a bien sur des solutions, mais il faut se démarquer du cadre duquel nous sommes les esclaves consentants. Et je suis intimement persuadé que la classe politique est bien en retrait de la population à ce sujet.

Cela ressemble à la théorie du complot, diront certains, et ils n’auront pas tort. Cela ressemble plutôt à une extension et à une mutualisation des pouvoirs des forces financières dirigeantes devenues par ailleurs politiques. De part leurs intérêts bien compris au niveau local, mais également au niveau international, celles-ci tirent leurs épingles du jeu à chaque fois un peu plus de cette domination. Sa puissance se construit, de proche en proche, au fur et à mesure des expériences nationales devenues désormais locales. Ces expériences fructueuses sont ensuite généralisées, comme nous le voyons pour la première fois en Europe – avec de plus une rapidité déconcertante.

Le redoutable libéralisme, de John Rawls , légitimant les inégalités est à l’œuvre, il est puissant, et il possède en lui la capacité destructrice d’une adaptativité hors du commun pour se perpétuer. Inutile de préciser, que les variables d’ajustement de ce flamboyant virus, sont d’ordre écologique et Humaines. L’Homme ainsi que son biotope sont en effet absent de ce modèle de société-là. Le libéralisme de John Rawls, permettant le capitalisme actuel, est dogmatique. Il est cependant prédictif: nous courons tous à la catastrophe, seule son issue ainsi que son modus-opérandi restent incertains à ce jour.

Le meilleur remède actuel au libéralisme se nomme communautarisme , pas au sens péjoratif Français, mais au sens étasunien du terme. Pour en savoir plus sur ce thème, je vous conseille de lire l’excellent livre " résister au libéralisme " de François Huguenin aux éditions du CNRS. ces idées n'en sont cependant qu'à ses balbutiements, mais elles semblent d'ores et déjà prometteuses.

Et après ?

Une question reste cependant en suspens, combien de temps nous reste t’il avant que la nature ne reprenne le dessus ? A cette question, voilà 15 jours, un scientifique australien Frank Fenner de 95 ans donnait encore 100 ans à l’Humanité , Choquant non ? en tous cas surprenant. ce qui m'a surpris, à la lecture de son travail c'est de constater que ce n'était pas un plaisantin de passage, mais un scientifique qui a vécu et qui n'a plus rien à prouver à qui que ce soit. Pour lui tout est donc balistique, quoique nous fassions aujourd’hui, nous sommes rentré dans une nouvelle ère géologique provoquée par l’Humanité voilà 200 ans. Surpopulation et sur-consommation seraient, déjà depuis deux siècles, les moteurs les plus sur de cette nouvelle ère géologique. Le biochimiste n'a peut être plus toute sa tête- c'est du moins ce que j'aimerai croire - mais à la lecture d'une partie de son manuscrit, j'ai acquis une certitude: il n'y a aucunes plaisanteries de mauvais goût de sa part dans son propos.

100 ans ou pas, nous le savons, nous sommes en sursit de notre mode vie consumériste. Etant optimiste de nature, et je crois encore, contre toutes les évidences, que nous pourrions inverser la tendance, même si je ne vois pas encore qu'est ce qui pourrait bien déclencher l'étincelle.la probabilité de notre extinction est désormais importante, et égoistement nous emporterions avec nous toute la faune et la flore terrestre. Oui, de cela nous sommes capable, et j'en ai la certitude.

http://www.peuples.net/post/D%C3%A9pr%C3%A9dations-environnementales%2C-%C3%A9conomiques-et-sociales

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