Le mécanisme de la désignation du bouc-émissaire est l’un des plus vicieux que connaissent les sociétés humaines : un individu – ou une catégorie d’individus – apparaît soudain responsable de tous leurs maux et elles se persuadent alors qu’en se débarrassant de celui-ci, leur âge d’or serait à nouveau à portée de la main.
Mais que faire quand certains insistent à se porter volontaires dans ce rôle et – alors même que la vigilance est en baisse (parce que la Bourse est en hausse) – persistent à s’égosiller : « C’est moi ! C’est moi ! »
Je pense bien entendu aux dirigeants d’établissements financiers américains dont on apprend ce matin à la une du Wall Street Journal qu’ils se partageront, eux et leurs employés, 140 milliards de dollars cette année, la somme la plus élevée jamais attribuée, plus élevée même qu’en 2007 en ce qui concerne les 23 principaux d’entre eux, soit une moyenne de 143.400 dollars par employé, somme qui s’élève à 743.000 dollars chez Goldman Sachs – le double du montant versé l’année dernière dans cette firme.
La manne distribuée par le gouvernement américain n’a donc pas été perdue pour tout le monde. Bien sûr, les sommes les plus importantes sont attribuées par les banques ayant déjà remboursé le contribuable – on respire ! Et elles ne sont attribuées qu’à condition que soit respectée la nouvelle norme décourageant la prise de risque excessif – on se sent mieux !
Lorsque la taille du gâteau se réduit, et que ceux qui obtenaient déjà la part la plus large, s’arrangent – sans consulter personne – pour que la leur augmente encore davantage, c’est – comment dire ? déraisonnable : le jeu équivaut à jouer avec les allumettes.
Vous me direz : « Si cet argent a été gagné honnêtement, pourquoi ne pas le distribuer alors entre les employés ? » Cet argument est imparable et c’est celui qu’a d’ailleurs repris Mr. Van Praag, le porte-parole de Goldman Sachs, déclarant au WSJ : « Le meilleur moyen de détruire la firme serait de ne pas payer ses employés… Détruire une compagnie rentable ne serait de l’intérêt de personne. » Pardi ! mais si le Wall Street Journal s’indigne, croyez-moi, il doit y avoir quelqu’un, quelque part, pas trop éloigné des instances supérieures du monde financier qui doit penser – tout comme moi – qu’aujourd’hui à Wall Street on joue avec les allumettes.
Mais que faire quand certains insistent à se porter volontaires dans ce rôle et – alors même que la vigilance est en baisse (parce que la Bourse est en hausse) – persistent à s’égosiller : « C’est moi ! C’est moi ! »
Je pense bien entendu aux dirigeants d’établissements financiers américains dont on apprend ce matin à la une du Wall Street Journal qu’ils se partageront, eux et leurs employés, 140 milliards de dollars cette année, la somme la plus élevée jamais attribuée, plus élevée même qu’en 2007 en ce qui concerne les 23 principaux d’entre eux, soit une moyenne de 143.400 dollars par employé, somme qui s’élève à 743.000 dollars chez Goldman Sachs – le double du montant versé l’année dernière dans cette firme.
La manne distribuée par le gouvernement américain n’a donc pas été perdue pour tout le monde. Bien sûr, les sommes les plus importantes sont attribuées par les banques ayant déjà remboursé le contribuable – on respire ! Et elles ne sont attribuées qu’à condition que soit respectée la nouvelle norme décourageant la prise de risque excessif – on se sent mieux !
Lorsque la taille du gâteau se réduit, et que ceux qui obtenaient déjà la part la plus large, s’arrangent – sans consulter personne – pour que la leur augmente encore davantage, c’est – comment dire ? déraisonnable : le jeu équivaut à jouer avec les allumettes.
Vous me direz : « Si cet argent a été gagné honnêtement, pourquoi ne pas le distribuer alors entre les employés ? » Cet argument est imparable et c’est celui qu’a d’ailleurs repris Mr. Van Praag, le porte-parole de Goldman Sachs, déclarant au WSJ : « Le meilleur moyen de détruire la firme serait de ne pas payer ses employés… Détruire une compagnie rentable ne serait de l’intérêt de personne. » Pardi ! mais si le Wall Street Journal s’indigne, croyez-moi, il doit y avoir quelqu’un, quelque part, pas trop éloigné des instances supérieures du monde financier qui doit penser – tout comme moi – qu’aujourd’hui à Wall Street on joue avec les allumettes.
La Norvège contre Wall Street
Je m’explique : assassiner un Président des États–Unis, cela resterait une affaire intérieure à ce pays et, il faut hélas ajouter, qui présenterait automatiquement un petit air de déjà vu. Mais assassiner un Prix Nobel de la Paix, cela prendrait nécessairement une dimension internationale. La Norvège jugerait peut-être même bon de mener sa propre petite enquête sur les circonstances du meurtre. C’est pourquoi, il me semble maintenant que ce qui a valu à Mr. Obama son Prix Nobel, c’est la capacité qu’il lui reste de prononcer de manière inopinée, quelques heures seulement après l’attribution du prix (s’agit-il d’un cause à effet ?), des petites phrases comme celle-ci : «Tout cela n’a pas empêché les firmes financières et leurs lobbyistes de se mobiliser contre le changement. Ils font ce qu’ils ont toujours fait: ils prennent d’assaut le Congrès, ils utilisent la moindre bribe d’influence pour préserver un statu quo qui a optimisé leurs profits aux dépens des consommateurs américains, bien que bon nombre de ces Américains les aient renfloués il n’y a pas si longtemps et aient payé pour les mauvaises décisions qu’ils avaient prises ».
De tels propos ne vous mettent pas à l’abri des balles. Surtout quand les bouc-émissaires sont fiers de l’être et disposent d’une fortune personnelle considérable.
Marianne2 - 14.10.09
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