"Un taux d’hospitalisation inférieur à 1%, une activité grippale stable, une part du virus H1N1 dans le recours aux consultations faible et une incidence des consultations qui baisse, depuis 3 semaines consécutives. Ce sont les principales conclusions du dernier rapport du 12 octobre de l’Institut de veille sanitaire" (IVS), écrit Santé Log, site communautaire des professionnels de santé. Les données épidémiologiques disponibles à ce jour confirment que l’hystérie pro-vaccinatoire du Premier ministre et de la ministre de la Santé est bien guidée par d’autres intérêts que la santé publique : "Depuis le début de l’épidémie, on recense 32 décès donc aucun nouveau décès cette semaine (dont 7 en métropole, 1 en Guyane, 1 en Martinique, 6 à la Réunion, 1 à Mayotte, 9 en Nouvelle-Calédonie et 7 en Polynésie française). Sur les 7 décès constatés en métropole, 6 sont intervenus avec présence de maladies chroniques graves". Mais pendant qu’une propagande infernale nous a bassinés avec H1N1, silence dans les rangs à propos d’un réel fléau sanitaire : les statistiques du cancer s’affolent. En 1980, l’IVS comptabilisait 150 000 nouveaux cas de cancers par an, contre 320 000 aujourd’hui. A quoi sont-ils dûs ? Lisez la réponse d’Annie Thébaud-Mony, sociologue directrice de recherche à l’Inserm, interrogée par nos confrères de la télé locale Canal Maritima (voir en vidéo le premier sujet du journal) : "Il y a un discours officiel disant que les cancérogènes sont ceux auxquels vous vous exposez volontairement (le tabac, l’alcool, etc.). Ce discours officiel masque complètement la réalité et avec un aspect délibéré, c’est-à-dire que les industriels paient des scientifiques à noyer le poisson concernant tout ce qui est cancérogènes professionnels et environnementaux". Et les premiers sont particulièrement sous-évalués : sur les 320 000 nouveaux cas recensés chaque année, "Seuls 1800 sont reconnus comme des cancers professionnels", précise la journaliste de Maritima. "Un énorme problème est que dans notre pays, les cancers professionnels sont sous-déclarés, ce qui signifie en clair que le plus souvent les victimes ne savent pas que l’origine de leur cancer provient d’une exposition liée au travail", explique sur son site l’Association pour le recherche thérapeutique anti-cancéreuse (Artac). "Les atteintes à la santé liées au travail sont largement sous-estimées. En France, le travail tue, blesse et rend malade, à raison de deux morts par jour dus à des accidents, de huit morts par jour dus à l’amiante, de deux millions et demi de salariés exposés quotidiennement à des cocktails cancérigènes, de millions d’hommes et de femmes constamment poussés aux limites de ce qu’un être humain peut supporter, moralement et physiquement (4)", écrit encore Annie Thébaud-Mony pour Le Monde Diplomatique. L’écart entre la réalité des cancers professionnels et ce qu’on nous en laisse croire peut se chiffrer : "Un chiffre alarmant : 2,3 millions de salariés en France seraient exposés à au moins un agent cancérogène, ce qui revient à dire que 4 à 8,5 % des cas de cancer seraient d’origine professionnelle", nous enseigne la Ligue nationale contre le cancer dans son magazine Vivre. "2,4 millions de salariés, corrige la dernière enquête réalisée sous l’égide du ministère du Travail, exposés à des produits cancérogènes, soit 13,5 % des salariés", citée par le magazine Santé & Travail dans son Appel à la mobilisation contre les cancers professionnels. Novethic choisit de présenter la statistique basse : "En France, on estime à 4 % le pourcentage de cancers attribuables à des facteurs professionnels, soit 10 000 cas par an." Mais seuls 1800 sont reconnus. Pour le plus grand bénéfice d’industriels criminellement négligents : "parmi les établissements qui continuent à utiliser des agents cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR), 40% seulement ont procédé à une évaluation des risques liés à cette utilisation. Dans 30% des cas, la prévention se limite encore à l’attribution d’équipements de protection individuelle. La fiche individuelle d’exposition permettant le suivi des salariés n’existe que dans 16% de ces entreprises et l’attestation d’exposition n’est remise au salarié lors de sa sortie de l’entreprise que dans 9% des cas. Les résultats des campagnes de contrôle des chantiers de désamiantage sont plus graves encore, car ils visent un risque clairement identifié, vis-à-vis duquel la mobilisation est engagée depuis plus longtemps. En 2006, 76 % des chantiers contrôlés étaient en infraction", établit Santé & Travail. "D’ici 2020, 80 000 à 100 000 salariés exposés à l’amiante disparaîtront", accuse la Fondation Copernic (Impunément, travailler tue). La logique du système poussée à son paroxysme : on culpabilise le malade en surévaluant de façon outrancière les cancers liés au tabac et à l’alcool (il n’aurait eu ce qu’il mérite) tandis que les entreprises continuent de jouer avec la vie de leurs salariés, pour faire des économies et ainsi rémunérer davantage leurs actionnaires. Qui a dit : "Nos vies valent plus que leurs profits" ?
plumedepresse.com - 16.10.09
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
17/10/2009
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