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05/07/2010

Pauvreté - Les associations caritatives appellent au secours

Agnès Rousseaux

Début juin 2010, le Secours populaire d’Angers (Maine-et-Loire) annonce qu’il ferme ses portes, pour une durée indéterminée. Le motif ? Plus rien à distribuer aux personnes qui viennent chercher de l’aide. C’est la première fois que l’association, créée en 1945, rencontre une pareille situation.
Julien Lauprêtre, président du Secours populaire évoque « un raz-de-marée de la misère. Il y a une croissance des demandes sans précédent : on compte 20% de besoins en plus, tous nos comités sont sur la corde raide. » À Angers, rien qu’au premier trimestre, 700 foyers supplémentaires ont sollicité l’aide du Secours populaire, comparé à la même période en 2009. Soit 3.000 ménages au total. Les Restos du Cœur de la ville ont eux aussi enregistré 35% d’inscriptions en plus.
Sur le territoire national, 840.000 personnes sont accueillies chaque jour par les Restos du Cœur. Soit 40.000 personnes de plus que l’an dernier. Pour l’association, qui doit faire doit faire face à des situations de plus en plus précaires et alarmantes, « c’est le signe évident que la crise s’installe ». En 2009 déjà, les Restos du Cœur avaient annoncé une hausse sans précédent de 12,5% du nombre de bénéficiaires [1]. On atteignait alors les 100 millions de repas distribués par an, soit près du double de l’année 2000 [2].
Au Secours catholique, même constat. « On est un peu dépassé par rapport à ce que l’on sait faire et que l’on peut faire », estime François Soulage, son président. Il rappelle que les associations caritatives sont censées intervenir en complément des pouvoirs publics, « à la marge ». Avec la crise et le plan de rigueur, ce n’est plus le cas : « nous avons le sentiment d’une inversion des rôles. Or nous n’avons pas les ressources financières et humaines pour cela, ajoute François Soulage. C’est un système de fous, nous ne marchons pas dans cette combine. »
Depuis fin 2009 arrivent dans les délégations locales « des personnes en fin de droits chômage et des personnes qui ont épuisé leurs ressources financières et qui demandent de l’aide pour payer une facture EDF ou un loyer », décrit-il. Comme les autres, il craint que les subventions aux associations caritatives diminuent. Et surtout que des coupes viennent amaigrir les dépenses sociales. Au risque de jeter à la rue et dans le besoin des milliers de personnes, en France, en 2010.

Notes

[1] Dans 17 départements ruraux ou semi-ruraux, cette augmentation avait même dépassé les 20%.
[2] 55 millions de repas sont distribuées au cours de la campagne 1999-2000 et 75 millions de repas en 2005-2006.

http://www.bastamag.net/article1100.html

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