Dans un rapport rendu public hier, la Fédération internationale de la Croix-Rouge appelle cela la « fracture épidémique ». À savoir : les pays en développement sont les premiers exposés aux maladies infectieuses, à l’origine de 14 millions de décès chaque année dans le monde, essentiellement dans les pays pauvres.
Un rapport qui ne fait que confirmer les craintes et les appels de différentes institutions alors que la grippe H1N1 poursuit sa progression. L’Organisation mondiale de la santé, qui enregistrait dans son dernier bilan 94 512 cas de personnes contaminées par le virus et 429 décès à travers le monde, alertait en fin de semaine dernière sur les disparités d’accès au traitement entre les pays. À l’occasion d’un sommet à Cancun, au Mexique, ministres et experts d’une cinquantaine de pays ont mis l’accent sur l’accès au traitement et insisté pour que l’argent ne soit pas le seul critère d’accès au vaccin - réservé par les pays industrialisés avant même d’être mis au point.
D’après les estimations de la fondation Bill Gates, 96 % des décès dus à la pandémie devraient se produire dans les pays en voie de développement, alors que 90 % des vaccins dont la production est prévue ont été achetés par anticipation par les pays riches. La question est d’autant plus brûlante qu’il faudra peut-être attendre un an avant que le vaccin soit produit en quantité suffisante, selon l’Organisation panaméricaine de santé qui prévoit de premières mises sur le marché d’ici trois ou quatre mois.
Les problèmes d’accès seront donc « techniques » mais aussi « de volonté politique », souligne la sous-directrice de l’OMS, Keiji Fukuda. Syrie, Afrique du Sud, Angola, Éthiopie, Kenya : la liste des pays du Sud touchés par l’épidémie continue à s’allonger. En conséquence, hier, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a lancé un appel, estimant à un milliard de dollars, d’ici à la fin de l’année, le montant nécessaire pour que les pays en voie de développement puissent faire face à la pandémie de grippe A H1N1. Tout en soulignant qu’il s’agit pour lui d’« une sorte de crise mondiale qui nécessite une réponse mondiale par le partenariat et la solidarité », il s’est désolé de ce que les demandes de fonds n’ont pas « reçu la réponse attendue ».
L'Humanité
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