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30/07/2009

New Fabris: et pourquoi pas l'explosion?

Slovar - Blogueur associé

Les salariés de New Fabris ont posé un ultimatum: l'usine devraient exploser le 31 juillet. La menace a eu au moins une conséquence: les New Fabris, on sait qui c'est. Pourtant, c'est une usine qui ferme parmi tant d'autres. Et selon Slovar, leur menace répond légitimement au chantage économique du gouvernement.

L’explosion de l’usine aura-t-elle lieu ? Fixée au 31 juillet, les salariés de l’usine de New Fabris, à Châtellerault, dans la Vienne, menacent toujours de faire sauter leur entreprise.

Le dernier conseil des ministres a eu lieu mercredi, l'Assemblée Nationale et le Sénat sont au repos et le Président a pris ses quartiers d'été. Apparemment, tout devrait « s'endormir » dans la torpeur des congés du mois d'août. Bon, ça c'est pour la théorie, puisque les licenciements et les fermetures d'entreprises continuent impitoyablement dans une indifférence quasi totale et surtout un manque de réaction et d'incompétence des pouvoirs publics.

La liste est trop longue pour que nous vous la donnions, une simple recherche sur Google actualité avec la requête : « liquidations judiciaires » ou « licenciements » devrait vous édifier sur le vrai massacre auquel les salariés sont exposés.

Ainsi : 25 salariés de l’entreprise de mécanique industrielle, Constructions Mécanique Bernard, basée à Pontcharra en Isère qui ont eu la mauvaise surprise d'apprendre la liquidation de leur société et leur licenciement par note de service vendredi dernier. Ces 25 salariés ont ensuite trouvé leur usine fermée trois jours après. Selon une source judiciaire, cette annonce est illégale, car le tribunal de commerce de Grenoble n’a ouvert que mardi la procédure de liquidation judiciaire. La direction reconnaît une maladresse, mais affirme que... la loi a été respectée. - Source Lyon Mag

LILLE — BOSAL : Des salariés d'un sous-traitant automobile en liquidation ont dénoncé mardi des « propositions indécentes » et annoncé une procédure en justice après avoir reçu des offres de reclassement sous la forme de contrats à durée déterminée (CDD) en Hongrie.

Les élus CGT du fabricant de pots d'échappement Bosal, à Annezin (Pas-de-Calais), en liquidation judiciaire depuis le 10 juillet, jugent ces propositions illégales alors que la direction souligne au contraire qu'elle est
« obligée » par la loi de proposer des postes vacants « dans le monde entier ». « C'est honteux », a réagi Didier Beauchet, délégué CGT de l'entreprise.

Il a dénoncé notamment une offre de magasinier au sein d'une filiale de Bosal en Hongrie
« pour 5.100 euros par an ». « Le coût de la vie est quand même plus élevé que ça », a-t-il dit, jugeant « illégal » de proposer des CDD à des salariés en CDI qui ont en moyenne, selon lui, une quinzaine d'années d'ancienneté. La liquidation du site de Bosal à Annezin, qui employait 386 salariés, a entraîné le licenciement de 298 personnes. ... / ...

Le gestionnaire de transition de la société, Jean-Marc Wieczorek, nommé jusqu'au 15 septembre par le liquidateur et les administrateurs judiciaires, a expliqué à l'AFP que deux postes en Hongrie avaient effectivement été proposés : l'un de responsable qualité et l'autre de magasinier.
- Source AFP/Google

Roissy : Plusieurs dizaines de salariés de Servisair cargo, qui craignent une mise en liquidation de leur entreprise mardi, ont manifesté lundi devant le ministère du Travail à Paris pour demander un relèvement des indemnités supra-légales et un « dialogue » avec Xavier Darcos. Venus avec une banderole attaquant leur actionnaire, le groupe Derichebourg, qu'ils qualifient « d'escroc et de voleur », les salariés, dont une délégation a été reçue par le directeur général du Travail Jean-Denis Combrexelle, étaient soutenus par la CGT, FO, la CFTC et la CFDT.

Mardi, « au tribunal de Bobigny, ce sera la liquidation judiciaire » de la société de transbordement de fret, actuellement en redressement judiciaire, où 267 postes sont menacés sur 337, a-t-il prévenu. « On a proposé (aux salariés) une somme supra-légale de 3.200 euros par personne, alors qu'ils demandent 30.000 euros par personne. On est descendu à 25.000 et on espère arriver au moins à 10.000. Comment voulez-vous, quand on nous propose 10% de la somme, qu'on accepte ? », s'est interrogé le syndicaliste.
- Source AFP/ Google

Aucun dialogue avec la direction

Combat emblématique à notre sens, après celui des CONTI et des NORTEL, les salariés du fabricant de New Fabris, en liquidation judiciaire, menacent toujours de faire sauter leur usine à Chatellerault. Ils ont fixé un ultimatum au vendredi 31 juillet pour obtenir la prime de départ de 30 000 euros qu'ils réclament. Mercredi, ils ont appelé leur direction et les pouvoirs publics à faire « de vraies propositions actées ».

... / ... « Il n'y a pour l'instant aucun dialogue avec la direction ou la préfecture. Il faut de vraies propositions actées. Si c'est par oral, on n'acceptera rien », a prévenu Guy Eyermann (CGT), coordinateur du mouvement des salariés. « S'il faut donner l'exemple en France, on donnera l'exemple », s'est insurgé de son côté Dominique Duval (FO). « On nous pousse à bout (...) Depuis mercredi dernier, on n'a aucune nouvelle ! Il faut arrêter de nous prendre pour des moutons de Panurge », a-t-il poursuivi. « Tout le monde attend impatiemment la manifestation de demain [jeudi], il est temps que ça se termine. Vendredi, les salariés seront appelés à voter en fin de matinée, et ils décideront. D'une façon ou d'une autre, ce sera fini vendredi », a prévenu M. Eyermann.

Les salariés de New Fabris réclament 30 000 euros d'indemnités par employé à leurs principaux clients, Renault et Peugeot. A l'issue d'une réunion mercredi au ministère de l'industrie, une prime de 11 000 euros, financée par les deux constructeurs, anciens clients de l'entreprise, leur a été proposée
. - Source Le Monde

Que dire de plus si ce n'est que le désespoir gagne chacun de ces salariés qui savent parfaitement qu'ils n'ont que peu de chance de trouver quoi que ce soit sur le marché du travail. A ceux qui nous trouvent trop pessimistes, nous donnons ci-dessous la dernière déclaration de Xavier Darcos

Xavier Darcos a estimé mercredi que l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi sera « peut-être pire » que prévue en 2009, par rapport à l'estimation officielle de Pôle emploi d'une hausse de 650.000 chômeurs.

Malgré les « chiffres encourageants » annoncés la veille, -0,7% de chômeurs de catégorie A en juin, « on sait très bien que la tendance restera négative encore dans les semaines qui viennent ou dans les mois qui viennent », a déclaré M. Darcos sur RTL, ajoutant : « Nous ne fanfaronnons pas ».

Il y a trois semaines, M. Darcos avait avancé l'hypothèse de 800.000 chômeurs. « Les Assedic nous disent que nous aurons une augmentation de 650.000 chômeurs d'ici la fin de l'année », a-t-il rappelé. « Nous pouvons nous en tenir à ce chiffre pour l'instant, mais c'est vrai que les tendances restent assez négatives et ce sera peut-être pire », a-t-il précisé.
- Source AP/Nouvel Obs

Le chantage répond au chantage

Alors, menacer de tout détruire est il une forme de chantage, comme l'expliquent quelques ministres et responsables économiques ?

Absolument et c'est l'exacte réplique des salariés aux divers chantages auxquels on les a soumis durant ces dernières années. Chantages à l'emploi par : l'augmentation du temps de travail sans contre partie, les allègements du code du travail, le temps partiel imposé, la concurrence avec des salariés d'autres pays, la crise financière, ...

Tout le monde sait que les réponses apportées par le gouvernement aux divers plans sociaux, qui pour beaucoup, ne sont que des dégraissages destinés à permettre à certaines entreprises de redémarrer (ou de déplacer leur production dans les pays à bas coût de main d'oeuvre) lorsque la crise s'atténuera, sont dérisoires.

Qui peut croire qu'avec un contrat de transition professionnel ou une formation n'importe qui peut s'en sortir durablement ?

Expliquer qu'on va créer des emploi par des formations ou un changement de métier, alors que la quasi totalité des secteurs d'activité en France maintiennent, au mieux, leurs effectifs n'est qu'un leurre destiné à améliorer les statistiques !!!!

Qui peut croire que les mesures de pénalité pour les entreprises qui n'embaucheraient pas des plus de 50 ans va leur permettre de retrouver un emploi ?

Comme nous l'écrivions dans Slovar : les entreprises d’au moins 50 salariés ou appartenant à un groupe d’au moins 50 salariés se verront infliger une pénalité si elles ne sont pas couvertes par un accord d’entreprise ou de groupe ou un plan d’action sur l’emploi des seniors. Très attendus, les décrets fixant les modalités d’application de cette obligation, instituée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 (v. Légis. soc. -Sécu., financ.- n° 06/2009 du 9 janvier 2009), sont enfin publiés. La pénalité, fixée à 1 % des rémunérations ou gains versés aux salariés, sera due pour chaque mois entier au cours duquel l’entreprise n’est pas couverte par un accord ou un plan d’action sur l’emploi des seniors. Source WKRH

Car, une fois de plus la loi ne s'appliquera qu'à partir de 50 salariés alors que la situation actuelle des entreprises française est à quelque chose près la suivante :

- 80 % des entreprises créées en France n'ont pas de salarié au démarrage, et 99 % en ont moins de 10.
- Plus de 90 % des entreprises françaises sont des TPE (ce qui représente quelque 2,2 millions d'entreprises)
- Impact de ce mouvement sur l'emploi : Ces dernières années, la part des salariés travaillant dans des établissements de moins de 20 employés a connu une forte augmentation jusqu'à atteindre les 40 %, dont 26 % dans les TPE. Inversement, celle des salariés présents dans les établissements de plus de 500 employés est passée de 20 % à 11 %. Source Le Rucher

Quant aux entreprises concernées, il n'y a qu'à regarder les chiffres de l'emploi des handicapés pour se rendre compte de la faible application d'une obligation légale. A tel point que l'Etat s'est transformé en recruteur ( 1700 en 2009 - Source Handicap.fr ) pour atténuer les chiffres. Ce qui donne une idée de l'impact futur de cette mesure.

L'état, au nom du « pouvoir d'achat » et du « travailler plus » a légiféré pour réduire les droits des salariés en assouplissant le droit du travail et la notion de flexibilité. Il doit, dans la situation actuelle et à venir, assumer son rôle de régulateur et cesser de nous faire croire que la seule réduction des effectifs de la fonction publique permettra de trouver des emplois à ceux qui l'ont perdu ou sont en instance de le perdre.

Eviter les effets du Krach de 1929 pour les banques n'aura eu pour seul effet que de leur permettre de se remettre à flot pour mieux recommencer à spéculer. Les salariés/épargnants, eux, n'ont que leurs yeux pour pleurer !!!

La situation est tellement grave qu'il est indispensable que tous les salariés comprennent qu'ils doivent se mobiliser. Car, aujourd'hui ou demain plus personne n'est à l'abri. Les mois qui vont venir sont déterminants et les « réformes » que le gouvernement et sa majorité parlementaire veulent imposer aux Français ne peuvent qu'aggraver la situation. Faute d'une opposition politique convaincante, les Français et notamment les salariés vont devoir se faire entendre afin que cesse la désindustrialisation et les fermetures ou licenciements abusifs.

Car, ne nous y trompons pas, si le gouvernement déclare la main sur le coeur : « disposer d'amortisseurs sociaux » (qu'il vouait aux gémonies, il y a encore peu), ceux-ci risquent de ne pas durer aussi longtemps que les discours politiques, puisque :

Interrogé sur la capacité de l'Unedic à pouvoir assurer le versement des allocations en 2009 et en 2010, M. Roux de Bézieux se montre rassurant, précisant que l'organisme recourera à l'emprunt comme par le passé. « Il faut savoir que le déficit de l'Unedic il y a trois ans et demi maintenant était à -15 milliards, nous sommes à -5 milliards aujourd'hui et prévoyons d'être à 11 en 2010. On a une capacité d'emprunt, on est bien notés par les banques ». Toutefois, « si les choses s'aggravent après 2010, il faudra renégocier la convention d'assurance-chômage », poursuit-il, même si « nous n'en sommes pas là ». (Voir Slovar du 24 mai 2009 )

Le problème, c'est que nous en sommes presque là !!! Car la crise va s'amplifier et il n'y a que les naïfs ou les langues de bois qui croient et affirment que la situation va s'améliorer. Ainsi, l'OIT déclare : « Le monde peut avoir devant lui une crise de l'emploi et de la protection sociale d'une durée de six ou huit ans » et « les leaders politiques n'ont pas prêté suffisamment d'attention aux implications humaines et sociales du décalage entre récupération économique et reprise du marché de l'emploi ». - Source RTL.be

Nous partageons encore un peu plus l'analyse que publiait Fabrice Rousselot dans Libération du 16/05/2009 : ... / ... « Mais s’en tenir à ce simple constat serait irresponsable. Le gouvernement doit réévaluer son plan de relance à l’aune de ces nouveaux indicateurs. Contrairement à ce qu’il assène, l’accroissement probable et significatif du chômage dans les mois à venir - et donc la baisse des revenus des ménages - pourrait ainsi le contraindre à une relance de la consommation afin de garantir la légère progression du premier trimestre. De même, la chute de l’investissement démontre a fortiori que l’équipe en place n’a pas fourni un effort suffisant dans ce domaine ». ... / ...

Sauf que cette fois-ci, l'expression « pourrait le contraindre » est largement dépassée et que TOUS les Français attendent avec la plus grande impatience des mesures fortes et dépourvues d'idéologie ultra-libérale.

L'exemple de la baisse de la TVA sur la restauration est une preuve de plus de l'échec des théories libérales. En effet, comme nous l'avons montré, le gouvernement, s'est une foi de plus appliqué à laisser les professionnels s'autoréguler. Coût de l'opération : Des milliards offerts sans contrepartie ni contrainte.

Quant au volet salaires dont se vantait le gouvernement, on apprend que : « Les syndicats FO, CGT et CFTC, majoritaires dans la restauration, ont décidé mercredi de faire opposition à l'accord salarial conclu la semaine dernière entre le patronat et deux syndicats minoritaires, jugeant insuffisantes les hausses de rémunération prévues par cet accord ». La suite sur AP/ Yahoo

C'est dans ce contexte, qu'on demande aux salariés de faire preuve de patience et de ne pas avoir recours à la violence pour se faire entendre et ne pas disparaître dans l'anonymat des statistiques d'un pôle emploi totalement incapable de gérer une telle situation !

Les New Fabris ont fixé au 31 juillet l'échéance, à cette date, ils pourraient tout faire sauter.

Il n'y a pas pire chose pour quelqu'un qui a donné une partie de sa vie à une entreprise que de détruire son outil de travail ! Mais lorsque Xavier Darcos n'a pour argument que : « Rien ne se règlera dans la violence, dans les ultimatums, ou dans les oukazes », et « forcément, il faudra trouver une solution, ils le savent au fond », on est bien obligé de penser que la solution est entre les mains des salariés de New Fabris dans 24H00 et ne correspond pas à la vision de Monsieur Darcos !

Retrouvez les articles de Slovar sur son blog

Marianne2 - 30.07.09

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