Après l’entreprise de textile Staf à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) qui avait proposé à ses employés licenciés de les reclasser au Brésil avec un salaire de 315 euros par mois ; après la société castraise Carreman qui avait fait pire encore en sortant de sa manche des postes en Inde pour 69 euros mensuels ; des salariés de Bosal France à Annezin se sont à leur tour vu proposer de s’exiler à l’étranger pour exercer un boulot sous-payé. Cette offre de reclassement formulée par l’équipementier belgo-néerlandais, via ses administrateurs judiciaires, concerne des postes de magasiniers à Bosal Autoflex en Hongrie. Ils sont rémunérés 425 euros par mois, à raison de 40 heures par semaine. Et, histoire de rajouter au grotesque de la situation, la lettre envoyée aux employés stipule "langue utilisée : hongrois". Le directeur des ressources humaines de Bosal France, signataire de la lettre, tient à rassurer ses salariés : "Nous sommes conscients que le niveau de rémunération proposé est bien en deça de ce qui se pratique couramment en France". Mais pas de panique : "il est en relation avec les coûts de la vie dans ce pays." Depuis, bien sûr, les syndicats ne décolèrent pas. "C’est franchement scandaleux, s’énerve Didier Bauchet, délégué CGT. L’entreprise estime qu’elle propose des contrats, comme la loi l’y oblige, ni plus ni moins".
Au terme de six mois de conflit, le tribunal de commerce d’Arras a prononcé le 10 juillet la liquidation judiciaire de l’unité de production, entraînant le licenciement de 298 personnes sur 386. En parallèle, le tribunal a validé l’offre de reprise de l’unité de distribution, présentée par Daniel Cassiez, l’ancien responsable marketing du site. La nouvelle entité, Bosal Distribution, qui embarque avec elle 88 anciens salariés, la licence exclusive de la marque Bosal en France et l’ensemble du portefeuille clients, a sûrement de beaux jours devant elle. Par contre, la vingtaine de salariés qui reste sur le site d’Annezin est laissée à l’abandon, et le fait que la direction leur propose des postes en Hongrie n’augure rien de bon. "Il reste des postes vacants à Lyon ! Ce sont des postes de magasiniers, exactement les mêmes que ceux en Hongrie. Pourquoi la direction ne propose pas ceux-là ?" s’interroge Pierre Vanderpote, de l’union locale de la CGT et adjoint au maire d’Annezin. En attendant d’obtenir des réponses, la municipalité a arrêté depuis hier de prêter des locaux communaux au cabinet Altedia, en charge du reclassement.
L'Humanité - 28.07.09
1 comentário:
La direction n'est pas en infraction, la direction suit les lois françaises depuis que l'UMP et le PS ont accepté les délocalisations par par un commun accord.
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