Et qui n'ont jamais les pieds sur terre.
Des maisons somptueuses dans le monde entier, des jets privés avec lesquels elles écument la planète, des voitures puissantes et tout un train de vie à l'avenant.
Si le commun des mortels vivait comme ces stars, que ce soit Madonna, Angelina Jolie ou Bono, il faudrait l'équivalent de 60 planètes, voire bien plus, pour permettre ce train de vie.
Et parmi elles, certaines prêchent, comme Bono, pour la sauvegarde de la planète.
Bono, et son groupe U2, qui s'est fait le chantre de l'aide humanitaire, avec comme terrain de prédilection la pauvreté en Afrique ou le commerce équitable, et toutes ces choses qui confèrent à un groupe quelconque une aura planétaire qu'il n'aurait pas eue sans cela.
Mais il y a loin de la coupe (de champagne) aux lèvres.
Bono et les siens sont, ne nous y trompons pas, les relais des élites mondiales.
Le concert Live 8 en 2005 sous le regard bienveillant des membres du G8 en est, s'il en était besoin, la preuve éclatante.
Traduction de l'article: "Bono, U2 and the Crisis of World Capitalism; The Emperors of Bombast
Source: CounterPunch
July 14, 2009
Par EAMONN McCANN
Un des slogans repris par Bono, un des représentants de la campagne "Make poverty History ( éradiquons la pauvreté).
Hum … c'est pas encore ça. Un petit effort s'impose, non?
(à noter: rien ne se perd: vente de bracelets, de T-shirts et autres gadgets pour se donner bonne conscience. Où vont les sous?)
Article:
Les empereurs de l'esbroufe
Bono, U2 et la crise du capitalisme mondialisé
"Dieu a toujours été dur avec les pauvres". Jean-Paul Marat
Il y a dix ans, je sortais tant bien que mal du concert de la tournée de U2, PopMart (celle où il y avait une arche jaune dans le style du logo de McDo) qui avait eu lieu à Lansdowne Road, quand je suis tombé sur Philip King, chanteur, parolier, producteur télé et membre du Conseil des Arts Irlandais (Irish Arts Council).
"Alors, t'en a pensé quoi?"
"De toute façon,", me dit le sage du Kerry aux allures de lutin, "c'est encore un truc énooorme".
La scène grandiose du PopMart Tour
Ca a toujours été comme ça avec les empereurs de l'esbroufe. Aujourd'hui, ils - ou, du moins, la scène sur laquelle ils se produisent - sont encore plus énooormes qu'avant.
La nouvelle tournée a débuté à Barcelone le 30 juin dernier avec un public qui haletait d'extase, et où les plus démonstratifs étaient les présentateurs irlandais à qui on avait payé le voyage pour suivre l'événement, et dont beaucoup semblent penser que dire du mal de Bono risque de les faire tomber sous le coup de la loi sur le blasphème récemment adoptée en République d'Irlande.
Le Belfast Telegraph raconte que, selon "carbonfootprint.com", l'association dédiée à l'empreinte carbone, la tournée de 18 mois de U2, avec 100 spectacles de prévus, va faire parcourir au groupe 70.000 miles (plus de 100.000 kms, NDT) dans leur jet privé, la scène de 390 tonnes les suivant dans des avions-cargos. La quantité de CO2 qui aura été crachée pour tout ça suffirait à transporter U2 à 34.125 millions de miles jusqu'à la planète Mars aller-retour (évidemment, le préjudice serait deux fois moins important si on les transportait tous là-bas et qu'on les laissait sur place). Cette expédition de destruction de la planète (combien d'espèces en voie de disparition auront disparu d'ici que Bono termine son dernier refrain? Je crains le pire pour le panda) vient après la déclaration de Bono l'an dernier disant: "Mon vœu le plus cher est que nous devenions meilleurs en prenant soin de notre planète".
Nous devrions désormais être habitués aux contradictions criantes de U2. On l'a déjà dit ici-même que, peu après avoir fustigé le gouvernement irlandais pour n'avoir pas consacré une part assez importante des recettes fiscales à l'aide aux pays en voie de développement, le groupe a transféré ses activités commerciales aux Pays Bas pour éviter de payer des impôts en Irlande.
Dernièrement, Lary Mullen (batteur de U2, NDT ) a déclaré qu'il y a "maintenant une hostilité envers les riches dans ce pays … Nous avons constaté qu'il est compliqué d'entrer et de sortir du pays à certains moments – non seulement pour nous, mais pour un tas de gens riches … les plus fortunés sont actuellement, disons, humiliés".
Et donc, ce ne sont ni ceux qui se tordent de douleur sur les brancards dans les couloirs des hôpitaux parce que des services ont été fermés à cause de la crise économique, ni les enfants qui apprennent l'arithmétique en calculant à quelle vitesse les rats traversent la salle de classe parce que le budget de l'éducation a été amputé pour donner l'argent aux banquiers qu'on humilie actuellement en Irlande, mais … ce sont les riches.
Le chagrin du petit batteur de voir que les riches en sont réduits à verser toutes les larmes de leur corps à cause d'une administration intransigeante est venu du fait qu'il a vu Dermot Desmond, le promoteur immobilier milliardaire, expatrié pour éviter de payer des impôts, se faire insulter à l'aéroport de Dublin.
"Si c'est ce que les riches doivent subir, comment est-ce que je peux défendre les couleurs de l'Irlande en disant 'venez en Irlande, c'est génial!' … et tous ces mecs riches avec toutes ces couilles (?), toutes ces femmes qui organisent ceci, qui organisent cela, sans elles nous serions dans des conditions très très différentes".
Larry râlait peut-être parce que les pèquenots qui débarquent des vols low-cost n'avaient pas formé un tapis humain sur la piste d'atterrissage pour que des gens comme lui et Dermot Desmond puissent la traverser. Larry a été particulièrement affecté par les déboires de son pote Ronan Ryan, dont le restau de Dublin, the Town Bar and Grill, rencontre de graves difficultés parce qu'il y a moins de personnes qui ont les moyens d'y payer l'addition. "Il a été bouffé tout cru", déplora Larry. Par des hordes affamées de prolos en colère, probablement.
Un autre cuisinier, un certain Jay Bourk, menace actuellement de fermer boutique si le gouvernement n'utilise pas l'argent du contribuable pour subventionner le loyer de son restau "Temple Bar".
"C'est le restau que je préfère", gémit Larry". " Ca va me briser le cœur s'il ferme."
Le cœur brisé? Ca c'est ce qu'on ressent quand quelqu'un qu'on aime vous abandonne, Larry. Ou meurt. Mais je suppose que quand ton penchant inconsidéré pour l'incontinence émotionnelle est constamment encouragé par les courtisans crétins qui t'entourent, tu perds le sens des réalités.
Et, de toute façon, si tu tiens tant à ce restau, pourquoi tu ne donnes pas toi-même l'argent à M. Bourk?
U2? Pat Boone (demandez à votre grand-mère), à côté, était plus rock'n'roll.
Pour faire plaisir à ses fans irlandais, le concert au stade de Croke Park qui va avoir lieu à la fin du mois commencera par une minute de silence suivie d'une incantation poignante de Bono: "Bénis soient les riches car ils entreront au royaume de Dieu".
Suivi, et c'est un scoop, de l'entrée en scène de Sir Bob Geldoff, en guest-star, qui chantera sa nouvelle chanson déjantée: "il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille que pour un pauvre d'entrer dans le royaume de Dieu".
Ouais. Plus que jamais, actuellement, tout est inversé avec le capitalisme mondialisé.
Cela ne leur viendrait pas à l'idée, à U2, que la raison pour laquelle on pourrait ressentir de l'animosité envers les riches sur cette île, c'est qu'on vient de voir des masses de gens qui se sont fait arnaquer, que certains se sont retrouvés sans maison, que des emplois ont été détruits et les salaires considérablement réduits, tout ça pour sauver la peau pétrie de vice des voyous qui ont ruiné l'économie ? Je suppose que non.
Et puis, il ya Geldof. Kruger Crowe Celebrity Management, agent des célébrités, monnaye actuellement ses services en tant qu'"orateur poignant" sur la pauvreté en Afrique et d'autres thèmes pour 80.000 dollars la prestation.
C'est peut-être une offre spéciale: en effet, l'"ego-guerrier" de Dublin avait demandé 100.000 dollars l'an dernier pour participer à un débat dont le thème était: "Réduire la pauvreté" organisé par Diversity@Work à Melbourne.
N'aurait-il pas mieux valu qu'il leur envoie une carte postale leur disant que cet argent serait mieux employé s'il était utilisé pour, mettons, réduire la pauvreté?
Cela n'aurait pas mieux valu pour Geldof, je suppose.
Le forfait comprenait les services d'un garde du corps, une suite dans un hôtel de luxe et le voyage en première classe.
Quelqu'un connaîtrait-il une seule personne sur la planète qui ait tiré davantage de profit de Live Aid que Sir Geldof?
Que la révolution devienne rationalité et U2 et Geldof seront reconnus officiellement comme boulets nationaux.
Mais ce n'est pas pour tout de suite, hélas. Plusieurs milliers de personnes, apparemment, envisagent avec une innocence confiante de se rassembler à Croke Park vers la fin du mois.
Bonne chance à eux. Chacun ses goûts, moi je dis.
Mais qu'est-ce que c'est? Qui sont ces gens rassemblés devant Cool Discs à Londonderry d’où partent les cars pour Croke Park, avec des fourches et des faux sur l'épaule et qui grommèlent?
Je me demande bien ce que ça peut bien vouloir dire.
Eamonn McCann est un auteur, journaliste et militant politique irlandais.
Concert à Berlin juillet 2009 (AP photo)
Note perso:
Service minimum
Je le mets donc en ligne.
Pour pas gâcher.
Et parce que ces choses-là doivent être dites aussi.
blog.emceebeulogue.fr - 28.07.09
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