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13/01/2010

Eveline Pinto, Venise, été 2009. En revenant de la Biennale.

Eveline Pinto

"Venise, nouveau look. Les ressources de la Ville ne sont ni le gaz ni le pétrole, mais un passé artistique glorieux faisant d’elle l’un des hauts lieux de l’attraction touristique. En 2009, l’instrumentalisation de l’un des plus beaux sites du monde à des fins qui n’ont plus avec l’art qu’un rapport nominal s’effectue à ciel ouvert. Pas question d’admirer les dentelles de pierre et les stores tendus entre quadrilobes et rinceaux des fenêtres gothiques ou, à l’angle du Palais des Doges et du Pont des Soupirs, L’Ivresse de Noé, adorable sculpture du XV°siècle. « La publicité la plus vulgaire du monde », au dire du ministre italien de la Fonction publique, Renatto Brunetta (1) , celle de la campagne Sisley, marque de prêt-à-porter affiliée au Groupe Benetton, réhabille la façade sur une bonne partie de sa largeur et toute sa hauteur. Ce qui « crée l’événement », c’est le heurt chic et choc avec des « images fortes et provocatrices » comme disent les fervents de la culture pub, photos de mannequins amaigries et languides, qui, dans cette braderie des trésors patrimoniaux au bénéfice d’une marque, « communiquent » au passant l’agressivité gagnante-gagnante de la « griffe ».

Pierre Bourdieu un Hommage: Eveline Pinto, Venise, été 2009. En revenant de la Biennale.

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