Aux différents concours d’entrée à l’ENA de 2009, sur 81 élèves, 4 avaient un parent ouvrier et 13 un parent employé. Au total, 12 % des 139 parents étaient issus des catégories populaires, alors que ces deux catégories représentent plus de la moitié des actifs occupés.
A partir de ces données, on peut calculer un indice de représentation, qui rapporte la proportion de parents d’une catégorie sociale donnée à la part de cette catégorie sociale parmi les actifs occupés. On mesure alors dans quelle mesure les parents des élèves entrés à l’Ena sont représentatifs ou pas de la composition sociale de l’emploi. Pour les ouvriers, si l’on divise 2,9 % par 22,8 %, on obtient un indice de... 12,7 sur 100. Ils sont donc environ 8 fois (100/12,7) moins bien représentés qu’ils devraient l’être. A l’inverse, les enfants de cadres sont à l’indice 400 : ils sont donc quatre fois plus représentés....
Ces données sont fragiles : une partie des professions (23 sur 162) ne sont pas classées, et il s’agit des deux parents alors que les comparaisons portent généralement sur la profession du chef de ménage. Ces chiffres ne sont pas réellement comparables avec les travaux réalisés ultérieurement sur l’origine sociale des élèves des grandes écoles. Michel Euriat et Claude Thélot avaient observé une diminution de la part des catégories populaires entre les années 1950 et la fin des années 1980 [1]. Les éléments partiels dont on dispose laissent penser malgré tout qu’une faible démocratisation a pu être enregistrée.
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Article repris du site de l’Institut pour le développement de l’information économique et sociale
[1] Voir « Le recrutement social de l’élite scolaire en France. Evolution des inégalités de 1950 à 1990 », Michel Euriat et Claude Thélot, Revue française de sociologie, Année 1995, Volume 36, Numéro 3.
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1030&id_mot=100
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