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15/01/2010

L'Islande se demande s'il faut rembourser les dettes

Londres et Amsterdam réclament le remboursement de 3,8 milliards d’euros à l’Islande, à la suite de la faillite d’une banque. Faut-il payer ? La mobilisation citoyenne a poussé à la convocation d’un référendum sur la question.
Payer ou ne pas payer ses dettes ? Voilà la question que pose le président de la République, Olafur Grimsson, aux électeurs islandais. Car le Royaume-Uni et les Pays-Bas réclament, à une Islande déjà submergée de dettes, la somme de 3,8 milliards d’euros. Avant la crise financière, 320 000 Britanniques et Néerlandais avaient ouvert des comptes auprès de la banque islandaise en ligne Icesave, attirés par des taux d’intérêt de l’ordre de 6 %. Avec la crise financière, la banque a fait faillite en octobre 2008. Londres et Amsterdam ont indemnisé les épargnants, mais se tournent maintenant vers Reykjavik pour récupérer le pactole. Le gouvernement islandais a fait adopter par le Parlement la loi Icesave dans la nuit du 30 au 31 décembre, qui vise à verser aux deux États européens, entre 2017 et 2023, 3,8 milliards d’euros. Cette somme représente 40 % du PIB ou encore 12 000 euros par habitant… le pays ne comptant qu’un peu plus de 300 000 personnes. Mais la population ne veut pas payer les dérives de ses banques. Soixante mille citoyens, soit un quart de l’électorat, ont signé une pétition pour exiger un refus de payer, contraignant le président Grimsson à soumettre la loi Icesave à référendum. Selon les sondages, 60 % des électeurs voteraient contre la loi. « Nous verrons dans les prochains jours s’il est vrai qu’une fenêtre s’est ouverte et qu’une nouvelle possibilité se présente » de négocier un nouvel accord Icesave, veut croire Ossur Skarphedinsson, ministre des Affaires étrangères islandais. Car, à Reykjavik, la pression monte. La mobilisation populaire a chassé la droite, portant la gauche pour la première fois au pouvoir. Selon l’accord Icesave, le peuple islandais doit rembourser la somme avec des intérêts de 5,5 % par an, soit bien au dessus du taux directeur de la Banque d’Angleterre : 0,5 %. Londres récupérerait ainsi bien plus que les indemnités versées. De plus, selon les directives européennes, « les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont responsables des erreurs faites sur leur territoire » et n’ont donc pas de raison de réclamer remboursement, prévenait cette semaine à la télévision, le député vert Alain Lipietz, membre de la commission des Finances du Parlement européen : promoteurs de la dérégulation, Londres et Amsterdam n’ont pas demandé à Icesave de cotiser à un fonds de garantie. Face à une pression populaire, le Royaume-Uni joue son va-tout. Et laisse entendre que le Fonds monétaire international traîne à verser son aide d’1,8 milliard d’euros – sous formes de crédit – à l’Islande, qui doit par ailleurs faire face aux dettes de ses autres banques. Londres utilise sa puissance contre un petit État, plutôt que de porter l’affaire devant les tribunaux qui pourraient ne pas lui donner raison.
GAËL DE SANTIS


http://www.humanite.fr/L-Islande-se-demande-s-il-faut-rembourser-les-dettes

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