Emmanuel Kessler
Vos données de santé sur Internet. Avec plus de trois ans de retard, le carnet de santé en ligne va être disponible dans les prochains jours pour les patients qui le voudront. C’est ce qu’indique ce matin Le Figaro. Alors à quoi va ressembler ce dossier médical personnel ?
Version audio : une mise en place qui sera très progressive... (2'53") | |
C’est un dossier numérique qui comprendra les données médicales du patient : historique des maladies et des prescriptions, des examens. Accessible partout en France. L’avantage : quand vous allez voir un médecin, il peut facilement vérifier vos traitements en cours, pour éviter les intolérances ou les incompatibilités entre médicaments par exemple. Il s’agit aussi de faciliter la transmission des informations entre médecine de ville et hôpital, quel que soit le lieu où l’on est soigné. C’est le successeur de l’antique carnet de santé papier, désuet et délaissé sauf pour les enfants.
Est-ce qu’on va vraiment faire des économies avec ça ?
Si on part tout de suite avec cette idée, l’échec est assuré. C’est ce qui s’est passé en 2004, avec un premier projet. Le gouvernement promettait à l’époque de 3 milliards et demi d’économie par an. Et une généralisation en 2007. Ca a été un fiasco, parce que c’est très lourd à mettre en place. Il faut impliquer l’Etat, la sécu, des groupes informatiques, les médecins et bien sûr les patients. Aujourd’hui, une agence dédiée à été créé. Elle est repartie à zéro sur des bases plus modestes. Avec pour ambition d’ouvrir deux millions de dossiers l’an prochain. Sur 56 millions d’assurés sociaux. Un début. L’une des difficultés ça va être de rendre compatible ce dossier avec les logiciels déjà utilisés dans la santé et de convaincre les médecins de l’utiliser. Ils se plaignent déjà de crouler sous les tâches administratives. Dans un premier temps : ça va coûter plus que ça ne va rapporter. A terme, il y a des économies possibles, par exemple si on évite les doublons dans les analyses ou les radios, qui coûtent chers à la sécu.
Mais est-ce que toutes ces informations vont vraiment rester confidentielles ? Imaginons un employeur qui tombe dessus, c’est très dangereux, non ?
C’est toute la question. Normalement, tout est sous le contrôle du patient qui disposera d’une clé d’accès. C’est lui qui accepte ou non d’ouvrir un dossier ; de donner ou non cette clé d’accès à un professionnel de santé. Il pourra aussi choisir de masquer telle ou telle information. Mais cette question de confiance, et de confidentialité, à l’heure de Facebook et Wikileaks, est évidemment au cœur du débat sur un tel outil. Pour que Big Docteur ne se transforme pas en Big brother.
1 comentário:
Grand article sur dossier médical. J'aime vraiment votre blog beaucoup et aussi de partager cet article avec mes amis et keep it up
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