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04/07/2009

« Hostocomparateur » : les cliniques privées défient l'hôpital

Les cliniques privées déclenchent les hostilités face à l'hôpital public. La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) lance l'« hostocomparateur » pour « balayer l'idée que le secteur privé serait plus cher pour la collectivité que le public ».

Avec des couleurs vives et un design accrocheur, le site présente le coût comparatif de 50 interventions classiques, de A comme « accouchement par voie basse » à T comme « troubles vasculaires périphériques » avec à chaque fois en rouge l'économie pour la sécu : 398,64 euros dans le premier cas, 1 299,63 euros dans le dernier.

S'exprimant au nom de l'intérêt général, les cliniciens lancent dans le même temps une pétition et mettent en avant le fait que « Si l'hôpital baissait ses prix, la collectivité économiserait 1,36 milliard d'euros par an ».
Le président de la Fédération de l'hospitalisation privée, Jean-Loup Durousset, défend ainsi son projet :

« Depuis la mise en place de la tarification à l'activité dite T2A en 2004, on nous a parlé de la convergence tarifaire. Elle a été repoussée à 2018…

Pour nous, il y a un problème d'équité de traitement entre les acteurs. Nous aussi, nous remplissons des missions de service public (le secteur privé compte 134 services d'urgence et 65 services de réanimation, plusieurs unités de néonatalogie), si on a les mêmes devoirs, on doit avoir les mêmes droits. »

Il met en avant un prix globalement 37% supérieur dans le public que dans le privé, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) réalisé en 2006.

Les hospitaliers furieux par la méthode utilisée

Un discours qui fait bondir la Fédération hospitalière de France. Pour cette dernière, « on ne peut comparer que ce qui est comparable » : où sont les tarifs incluant l'impact de l'accueil des plus précaires, de la permanence des soins et de la recherche ?

La FHF, qui organise mardi une conférence de presse pour contre-attaquer, a dores et déjà cinq critiques principales à formuler :

  • seulement 50 actes sont choisis sur 2 100 au total, et ce sont les actes les plus courants dans les cliniques. Or l'hôpital est le seul à accueillir ce qui est rare et aléatoire, il « fait par définition tout ce que les autres ne font pas, car c'est trop cher », répète la FHF.
  • des erreurs factuelles ont été relevées au moins sur deux cas : les cliniques oublient d'intégrer honoraires médicaux sur les soins paliatifs et accouchements avec complication, assure la FHF.
  • les cliniques privées se sont bien gardées d'ajouter les dépassements honoraires des médecins libéraux et les suppléments chambres seuls qui coûtent cher… mais aux mutuelle.
  • les prestations d'imagerie et de biologie très souvent réalisées en dehors et facturées à la Sécu seraient exclues du calcul, ce que contestent les cliniques.
  • Enfin, la compareraison acte par acte n'a pas de sens alors que cliniques comme hôpitaux sont des structures globales, incluant services d'urgences et menant des actions de prévention.

Les cliniques renvoient l'hôpital à ses propres contradictions, rappelant que « lui aussi a ses consultations privées avec dépassement d'honoraires », et jure s'être basé sur le journal officiel pour relever ses tarifs.

A vous de comparer et de nous envoyer vos impressions !
Rue89 - 04.07.09

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