Les pertes civiles occasionnées par les affrontements armés entre les insurgés, l’armée américaine, la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) en Afghanistan et les forces du gouvernement ont augmenté de 24 pour cent jusqu’ici, cette année, par rapport au bilan 2008 pour la même période, selon un rapport publié par Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations Unies.
Au seul mois de mai, 261 non-combattants ont perdu la vie au cours du conflit qui sévit en Afghanistan, a déclaré John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies, aux membres du Conseil de sécurité, lors d’une réunion, le 26 juin.
L’un des incidents les plus graves a eu lieu en mai : des dizaines de civils, dont au moins 65 femmes et enfants, ont été tués lorsque les forces américaines ont bombardé un village de Bala Bulok, une région de la province de Farah, dans le sud-ouest de l’Afghanistan, a indiqué la Commission indépendante des droits de l’Homme d’Afghanistan (CIDHA), le 26 mai.
« La MANUA [Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan] a recensé 800 morts au sein de la population civile entre janvier et mai 2009, essentiellement dans le sud, le sud-est et l’est du pays », peut-on lire dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, intitulé The Situation in Afghanistan and its Implication for International Peace and Security [La Situation en Afghanistan et ses conséquences sur la paix et la sécurité internationales], publié le 23 juin.
Au moins 55 pour cent des décès recensés ont été attribués aux agissements des insurgés, 33 pour cent ont été causés par les forces afghanes et internationales et 12 pour cent n’ont pu être attribués à aucun des belligérants, selon le rapport.
Dans son rapport, le Secrétaire général des Nations Unies accuse les Talibans d’être responsables d’une majorité des pertes civiles et se félicite des mesures adoptées par les forces internationales pour minimiser les conséquences de la guerre sur les non-combattants.
Le conflit armé a également provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes, dont la plupart ont besoin d’être protégées et aidées, selon les organisations humanitaires.
Une augmentation sans précédent
Depuis la chute du régime taliban en 2001, l’insécurité a progressivement gagné certaines régions du pays, notamment le sud.
En mai 2009, elle s’est aggravée, atteignant un niveau jamais observé depuis 2001, avec plus de 1 000 incidents violents recensés, selon le rapport des Nations Unies.
Si les violences liées aux agissements des insurgés sont principalement concentrées dans le sud et l’est du pays, deux régions instables, elles ont également gagné le centre et le nord. « Au cours de la prochaine période, une recrudescence de la violence sera probablement observée par rapport à la même période, l’année dernière, notamment une augmentation du nombre d’attentats suicides complexes, des actes d’intimidation et des assassinats commis par les insurgés », selon le rapport.
En plus de ses conséquences néfastes sur la vie des civils, cette insécurité de plus en plus alarmante représente une menace grave pour les travailleurs humanitaires, qui sont de moins en moins en mesure de se rendre dans une bonne partie du pays.
En effet, entre le 1er janvier et le 15 juin 2009, plus de 60 incidents de sécurité concernaient des organisations non-gouvernementales (ONG), selon le Bureau afghan pour la sécurité des ONG. Des dizaines de travailleurs humanitaires ont également été tués ou enlevés l’année dernière.
En raison du renforcement de la présence militaire américaine ces derniers mois et du déploiement de forces afghanes entraînées récemment, la situation de sécurité s’est néanmoins améliorée dans les provinces de Kaboul, Hérat, Logar et Wardak, selon le rapport des Nations Unies.
Les travailleurs de la santé s’inquiètent toutefois à l’idée que les violences ne culminent au cours des prochains mois, des élections présidentielles et provinciales devant être tenues dans le pays en août. Les insurgés auraient en effet menacé de perturber le déroulement des élections en fomentant de nouveaux attentats suicides et en posant des bombes le long des routes.
IRIN - 29.06.09
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
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