À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

30/06/2009

G20 : les députés sévères sur le travail des policiers

Les conclusions de l'enquête parlementaire lancée après la mort d'un manifestant et de plusieurs plaintes soulignent le manque d'expérience des policiers britanniques mis en première ligne.

Officiers sous-entraînés, manque de transparence, mauvaise approche du terrain : le rapport parlementaire sur l'encadrement policier lors des manifestations anti-G20, à Londres, est accablant.

Le 2 avril dernier, la mort d'un manifestant a largement contribué à remettre en cause le travail de la police métropolitaine, en marge du sommet des 20 pays les plus industrialisés. Ian Tomlison, un vendeur de journaux de 47 ans, a subi une crise cardiaque fatale, quelques minutes après avoir été jeté à terre par un officier, suspendu depuis. Outre ce décès, dont les causes n'ont pas totalement été élucidées, les «bobbies» ont également fait l'objet de plusieurs plaintes pour violences.

Ces derniers jours, des responsables de la police londonienne ont tenté de se justifier : selon eux, «des officiers inexpérimentés, qui étaient clairement effrayés, ont employé une ‘force inappropriée'».

Dans leur rapport, dévoilé lundi par The Guardian, les membres de la Commission des affaires intérieures à la chambre des communes, sanctionnent cette gestion et affirment qu'ils ne «peuvent pas excuser l'utilisation d'officiers sous-entraînés, inexpérimentés en première ligne d'une manifestation publique, sous quelques circonstances que ce soit.»

Selon le Guardian, 2.500 policiers n'ont reçu que 2 jours de formation à la gestion de l'ordre public par an, et la majorité d'entre eux n'avaient jamais eu à faire face à des protestations aussi violentes.

«Les manifestants ne sont pas des criminels»

«J'aurai aimé les entraîner davantage, bien sûr, mais nous n'avions pas le temps ou les moyens de le faire», s'est mollement défendu le commandant de la «Met», Bob Broadhurst.

Les parlementaires dénoncent également l'utilisation du «kettling» pendant ces manifestations : cette technique, qui consiste à contenir les manifestants dans des zones réduites pendant de très nombreuses heures, aurait notamment contribué à faire monter la tension entre protestataires et forces de l'ordre.

«La police doit se souvenir que les manifestants ne sont pas des criminels (…) et rester concentrée sur le fait d'autoriser les manifestations à se dérouler de manière pacifique», précise le rapport.

Pour les parlementaires, ce type de dérapage met tout bonnement la réputation de la police en péril. «L'inquiétude sur l'encadrement policier du G20 a nui à la confiance du public dans la police et c'est vraiment honteux», estiment-ils. Une confiance d'autant plus ébranlée que le public peut désormais, via la télévision, les portables et les vidéos, surveiller le moindre geste des policiers, note aussi le Guardian.

Enfin, le rapport déplore leur manque de transparence. Lors du G20, certains policiers avaient dissimulé leur numéro d'identification. Cela «ne doit arriver sous aucun prétexte», tranche le rapport.

En dépit de toutes ces critiques, les parlementaires se refusent à noircir complètement le tableau. «Le travail de la police pendant le G20 s'est déroulé sans drame», affirment-ils, tout en ajoutant, que la chance n'y est certainement pas étrangère.
Le Figaro - 29.06.09

Sem comentários:

Related Posts with Thumbnails