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06/05/2009

Révélations sur le lobbying des géants du subprime

Les 25 banques qui ont distribué des crédits subprime aux Etats-Unis auraient dépensé 370 millions de dollars en 10 ans afin de dissuader Washington de trop règlementer leur activité.

Les 25 organismes de crédits immobiliers américains qui ont émis des prêts subprime auraient dépensé, sur 10 ans, près de 370 millions de dollars en lobbying et en donations électorales auprès de Washington. Leur cheval de bataille : limiter la régulation bancaire.

C'est ce que révèle un article du Center for Public Integrity (CPI), une organisation américaine de journalisme d'investigation. "Leurs contributions politiques effrénées sont responsables de l'absence de régulation qui a conduit à la crise", explique Bill Buzenberg, le directeur de l'enquête. "Malgré tous les signaux d'alerte, le Congrès, la Maison Blanche et la Fed ont tergiversé alors que le désastre des subprime s'amplifiait".

Le rapport montre que la plupart de ces organismes étaient soit détenus, soit largement financés par les grandes banques dont Citigroup, Goldman Sachs, Wells Fargo, JP Morgan et Bank of America. Celles-là mêmes qui ont dû être renflouées à hauteur de 700 milliards de dollars par l'Etat.

A titre d'exemple, Countrywide Financial a émis 97 milliards de dollars de prêts subprime entre 2005 et 2007. La société est aujourd'hui détenue par Bank of America, qui a reçu 45 milliards de dollars de l'Etat. Le CPI calcule que Countrywide a dépensé un million de dollars en donations électorales et en lobbying à Washington entre 1999 et 2008.

L'industrie financière a également été très généreuse dans ses dons aux campagnes électorales : 2,2 milliards de dollars de contributions auraient ainsi été versées sur 10 ans selon le Centre for Responsive Politics, un observateur indépendant. D'ailleurs, Barak Obama en serait l'un des plus gros bénéficiaires, ayant empoché 14 millions de dollars. Ainsi, certains analystes accusent le gouvernement d'être trop proche de Wall Street. Ce qui expliquerait pourquoi la politique en matière de sauvetage des banques du gouvernement actuel n'est pas foncièrement en rupture avec celle de George W Bush.
l'Expansion - 06.05.09

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