Allons ! Ce n'est pas parce que les méthodes du secteur privé produisent des ravages dans les organisations qu'il faut les étendre dans le secteur public. (Risques psychososiaux-suicides)
Des jeunes managers sortis frais moulus des écoles, sans aucune expérience des hommes, veulent imposer aujourd'hui, des méthodes apprises hier, et qui sont abandonnées dans le secteur privé par les entreprises qui ont pu en mesurer toutes les conséquences sociales.
La rémunération au mérite, la récompense pourrait éventuellement s'envisager pour un groupe, une équipe. Par exemple on pourrait récompenser le personnel d’un service des urgences hospitalières qui prend en charge les malades en moins de quinze minutes ; le personnel des établissements scolaires en fonction du nombre d’élève qui réussissent leurs examens ; les universités en fonction du nombre de jeunes ayant trouvé un emploi dans les six mois qui suivent leur licence, leur master ou leur doctorat ; la brigade de police qui a fait baisser le taux d’acte de délinquance dans un quartier ; Etc., etc.
Tout aussi bien, on pourra récompenser, par notre vote, un gouvernement qui trouvera un emploi et un toit pour chacun des citoyens !
La performance, c’est le résultat d’un travail collectif, d’une réflexion collective, d’une organisation collective dans laquelle chaque salarié apporte ses idées, ses réflexions, ses initiatives et son expérience.
En écartelant les équipes, le service public s’effondrera. Rappelons que c’est un des objectifs de ceux qui gouvernent le monde avec la complicité d’un système bancaire maffieux. Ce n’est pas pour autant que tous les imbéciles doivent applaudir !
Pour évaluer le travail et le récompenser il faut le comprendre et lui donner les moyens de s’achever. Or, le travailleur n’est plus apprécié en fonction de sa valeur professionnelle mais au regard du taux d’accomplissement d’objectifs individuels imposés par l’institution. L’isoler ne peut que le fragiliser et donc réduire la performance collective.
Enfin, la récompense, c’est ce qui s’ajoute au salaire. Le rapport sur l’intéressement collectif dans la fonction publique commandé par le Premier Ministre[1] avait précisé que « l’intéressement collectif n'est un succès que s'il apporte aux agents un supplément de rémunération. Il ne s’agit donc pas de redéployer des primes préexistantes, mais d’offrir aux bénéficiaires un revenu additionnel ».
Or, le gouvernement et tous ceux qui l’applaudissent, veulent faire de l’intéressement un outil de management, d’individualisation, une rémunération au mérite ou chacun devra s’extraire de l’anonymat collectif pour démontrer qu’il est le meilleur. Un outil de management, broyeurs d’hommes, comme dans le secteur privé.
C’est donc en toute connaissance de cause que le Gouvernement décide d’instaurer dans la fonction publique l’évaluation individualisée des performances, l’intéressement collectif et une prime de fonctions et de résultats. Ces outils conduisent à l’impasse sociale, à la destruction du collectif de travail.
Je méprise ceux qui font le choix de détruire le service public à travers la maltraitance des hommes qui le servent. Ils sont indignes de la République !
Messieurs ! Lorsque vous assistez aux funérailles des victimes de vos décisions, à côtés des veuves, des veufs et des orphelins, vous avez la posture de celui qui revient toujours sur les lieux de son crime !
Gardarist
[1] Rapport Diefenbacher sur l’intéressement collectif dans la fonction publique-mai 2009
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/payer-les-fonctionnaires-a-la-87584
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