La mort dramatique d'une policière municipale de Villiers-sur-Marne, le 20 mai 2010, a mis en émoi la profession, suscité une récupération politique et relancé la polémique sur l'armement et la doctrine d'emploi des policiers municipaux. Les politiques - Président de la République en tête - ont d'abord "cérémonialiser" l'affaire d'une façon que l'ancien grand policier Georges Moréas a évoqué avec justesse sur son blog. Ensuite, la réaction du ministre de l'Intérieur a consisté à publier immédiatement un décret autorisant l'usage des pistolets à impulsions électriques (Taser) par les policiers municipaux, en donnant des garanties sur leur formation. Reste que, dans
un arrêt du 2 septembre 2009, le Conseil d'Etat avait reconnu que cette arme « comporte des dangers sérieux pour la santé, résultant notamment des risques de trouble du rythme cardiaque (…) dangers susceptibles, dans certaines conditions, de provoquer directement ou indirectement la mort des personnes visées ». De surcroît, les syndicats de policiers municipaux ne le réclamaient pas. Ils débattent en réalité sur le port systématique ou non d'armes à feu (et rappelons ici que la policière hélas décédée était armée). Certains réclament un armement systématique et en font une question de principe, dans une démarche qui trahit un fort besoin de reconnaissance et une identification à la police nationale ou à la gendarmerie conçues comme les seules "vraies polices". D'autres ont la sagesse de se méfier de la surenchère, de chercher à affirmer plutôt la spécificité de la police municipale, comme véritable police de proximité, et de replacer la question des armes à feux dans la discussion sur les missions et la doctrine d'emploi de cette "troisième police". Espérons qu'à l'avenir, plutôt que de surfer sur les émotions, nos dirigeants sauront ouvrir ce débat de fond. Pour introduire le débat : Ressources en ligne :
http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?
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