Le protocole de l'étude publiée le mois dernier dans la revue médicale "Proceedings of the Royal Society B" est le suivant. Les chercheurs ont suivi plus de 3000 rejetons philippins depuis 1983, pendant 22 ans à partir de leur naissance, notant régulièrement et scrupuleusement leur condition (hygiénique) de vie : fréquence et type de lavages, alimentation, propreté de l'habitat, présence d'animaux, etc. Les données ainsi recueillies ont permis d'évaluer la relation entre l'exposition microbienne des bambins et, vingt ans plus tard, leur dosage sanguin de CRP (C réactive protéine), une molécule impliquée dans les réactions inflammatoires et soupçonnée de favoriser les incidents cardio-vasculaires.
"Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort"
Résultat : plus l'exposition aux microbes est forte pendant l'enfance, moins les taux de CRP dans le sang sont élevés à l'âge adulte. Quand les jeunes adultes américains élevés dans des milieux aseptisés présentent des concentrations de CRP comprises entre 1 et 2 mg/l, les Philippins, moins regardant sur l'hygiène, ne dépassent guère les 0,2 mg/l. Dix fois moins, donc. Autre trouvaille de nos chasseurs de microbes de la Northwestern University de Chicago : le niveau de CRP est inversement proportionnel au nombre d'infections contractées durant l'enfance... Une douche froide pour nos sociétés hygiénistes. Reste à savoir si les Philippins présenteront, à terme, moins de maladies que les Américains pris en compte dans l'étude. Rendez-vous dans 30 ans...
La maladie, meilleure amie de l'homme...
Cette étude n'est toutefois pas la première du genre. Et de plus en plus de spécialistes remettent en cause "l'hygiénisme" occidental. En cause, l'hygiène extrême, les vaccins et le recours systématique aux médicaments limiteraient l'activité de notre système immunitaire qui s'en verrait perturbé dans son développement et réagirait de façon inadéquate face à des situations théoriquement bénignes : on considère actuellement qu'un Français sur trois est atteint d'allergie, contre moins d'un sur vingt en 1970 ! Et les allergiques sont plus nombreux dans les villes. Effet de la pollution ? C'est ce qu'on a longtemps pensé, mais depuis une vingtaine d'années, les études vont toutes (à peu près) dans le même sens : un excès d'hygiène dans les premières années de vie augmenterait le risque d'allergies. Et même pendant la vie intra-utérine, selon une étude neo-zélandaise !
Et ça marche aussi pour les cochons... Logique, non ?http://www.lesmotsontunsens.com/l-hygiene-source-de-maladies-6801
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