L’obésité [1] est deux fois plus répandue dans les catégories les moins favorisées (13,8 % chez les ouvriers, 13,2 % chez les employés) que dans les catégories plus aisées (7,1 % pour les cadres supérieurs), selon l’étude "Obépi" menée par les laboratoires Roche. La hausse de la part des adultes obèses entre 1997 et 2006 a été la plus importante chez les ouvriers et les employés (respectivement + 5,0 et + 5,4 points), la plus faible chez les cadres supérieurs, + 1,3 point.
Le revenu est un facteur important. L’obésité concerne 18 % des adultes vivant dans un foyer aux revenus inférieurs à 1 200 euros, contre 5,4 % de ceux qui ont un revenu mensuel supérieur à 5 301 euros. Tout le monde n’a pas en effet les moyens de manger, par exemple, des produits "bios", certes meilleurs pour la santé mais souvent 50 % plus chers que les autres.
Le niveau de diplôme joue un rôle encore plus important dans la détermination des pratiques alimentaires. Selon l’étude Obépi, le taux d’obésité est trois fois plus élevé chez les personnes d’un niveau d’instruction équivalent à celui de l’école primaire (24 %) que celui des diplômés d’un 3ème cycle d’études supérieures (7 %). Selon une étude [2] du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) « les plus diplômés sont ceux qui ont l’alimentation la plus saine (plus de fruits et légumes, des apports plus élevés en nutriments, des meilleurs indices alimentaires…) parce que ce sont ceux qui s’intéressent le plus aux liens entre nutrition et santé ».
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Obésité et société : L’obésité est une pathologie mais il ne faut pas pour autant oublier de s’interroger sur les normes véhiculées par notre société. A quel moment s’agit-il effectivement d’un problème de santé et quand mesure-t-on l’écart à un idéal de minceur des catégories plus favorisées ? Selon les époques, les pays et les milieux sociaux, la notion de surpoids n’est pas toujours identique. On montre facilement du doigt des catégories populaires aux pratiques "déviantes" par rapport à la norme des catégories aisées. Il ne faut pas oublier enfin les facteurs génétiques de l’obésité |
Pour en savoir plus : Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l’obésité 2009 (Obépi-Roche)
Voir aussi notre article : L’obésité chez les jeunes : le poids du milieu social
[1] L’obésité est déterminée en fonction de l’« indice de masse corporelle » (IMC), rapport entre le poids et la taille (élevée au carré). On parle d’obésité quand l’IMC dépasse 30 kg/m2 et de surpoids quand cet indicateur est compris entre 25 kg/m2 et 30 kg/m2.
[2] Les populations modestes ont-elles une alimentation déséquilibrée ? F. Recours - P. Hébel n° C232 - décembre 2006
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1155
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