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26/05/2009

Goodyear Dunlop licencie 820 personnes à Amiens en invoquant la crise

La société Goodyear Dunlop, victime de la crise automobile, a annoncé mardi le licenciement de 820 personnes dans son usine de pneus d'Amiens Nord, provoquant l'émoi et la colère des salariés, même si la décision était attendue depuis plusieurs semaines.

"On est sous le choc, même si on savait que ça allait nous tomber dessus. C'est dramatique, une catastrophe pour les familles et pour l'agglomération amiénoise", a déclaré à l'AFP Virgilio Mota da Silva, délégué Sud.

Ce syndicat a appelé les salariés à manifester leur colère à 17H00 devant les locaux du Medef à Amiens. "Même si la direction avait organisé quelques fuites, c'est un véritable coup de massue pour les salariés victimes de ces requins de la finance!", a estimé le syndicat dans un communiqué.

La direction a annoncé mardi lors d'un CCE l'arrêt, sur ce site, de la production des pneumatiques automobiles qui occupe 820 salariés sur un total de 1.400 dans l'usine. Elle envisage également la vente de sa division pneumatiques agricoles en Europe. Près de 500 salariés sont concernés par cette activité à Amiens Nord.

"Ce n'est pas une surprise", a réagi Mickaël Wamen, secrétaire CGT (majoritaire) de Goodyear Dunlop. Il a indiqué que la CGT allait attaquer le plan social en justice.

Dans un communiqué, Goodyear Dunlop a justifié ces projets par la "nécessité de sauvegarder la compétitivité de l'activité pneumatiques tourisme du groupe (...) sur un marché qui subit de plein fouet la crise automobile, et qui s'accompagne d'une surcapacité de production prolongée".

Alors qu'elle produisait près de 23.000 pneus tourisme par jour il y a encore deux ans, l'usine d'Amiens-Nord n'en produit plus aujourd'hui que 9.000 et les salariés sont contraints au chômage partiel une semaine par mois depuis six mois.

Mais la direction a aussi mis en avant le refus de la CGT, syndicat majoritaire, d'accepter en juillet 2008 "un plan de modernisation comprenant 52 millions d'euros d'investissements sur trois ans et une nouvelle organisation du travail, dite en 4x8". Cette "modernisation" devait pourtant "assurer l'avenir" du site, selon les dirigeants du groupe qui emploient 3.500 personnes en France.

Ce projet, finalement abandonné, prévoyait la suppression d'environ 400 emplois.

Pour M. Mota da Silva, le nouveau plan social constitue une "punition" pour ce refus de la restructuration et de ses nouveaux horaires de travail. "Ils veulent nous faire porter le chapeau, mais les gestionnaires, c'est eux. On ne peut pas nous rendre responsables de ce qui arrive. Ca fait 15 ans qu'ils n'investissent plus dans l'usine", a-t-il déclaré.

Le syndicat CFTC a mis en cause mardi, dans un communiqué, l'attitude de la CGT, affirmant qu'elle "porte une lourde responsabilité devant les salariés et leur famille".

Mickaël Wamen a rejeté ses accusations. "Si on avait accepté les 4x8 comme chez Continental, on serait dans la même situation aujourd'hui. Chez Continental, ils ont signé et voyez où ils en sont", a-t-il ironisé en évoquant le plan social supprimant 1.120 postes chez cet autre fabriquant de pneumatiques à Clairoix (Oise).

Libération - 26.05.09

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