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12/10/2010

Et s’ils voulaient nous affamer ?

Caleb Irri

L’agriculture est notre bien le plus précieux. À une époque où les possibilités techniques offrent au monde l’occasion de pouvoir produire suffisamment pour tous, il s’avère qu’en réalité plus d’un milliard d’êtres humains souffrent de la faim. Le monde produit pourtant plus de nourriture qu’il n’en est consommée, et les gâchis sont énormes. L’inégalité entre les nations, puis à l’intérieur de ces nations elles-mêmes, est telle que des « émeutes de la faim » ont parfois lieu ici ou là. Ces dernières années, le nombre de personnes ne pouvant pas s’offrir trois repas par jour a augmenté, et ce malgré l’apparition de l’industrialisation, de la production intensive et même des OGM.
Pendant ce temps, à force de saccager notre sol, de polluer les cours d’eau et de faire fi du respect du à « notre mère Nature », l’homme est en train de rendre inévitable la course à la productivité, pour enrayer les méfaits du passé, en ajoutant aux dégâts produits d’autres encore plus graves.
Les produits qu’on nous propose aujourd’hui sont responsables de graves troubles si ce n’est par leur qualité (les industriels ajoutent des produits augmentant le poids au kilo, des colorants en tout genre, des conservateurs dangereux, des goûts artificiels...), au moins dans leurs emballages (aluminium, plastique...) dont nous connaissons encore mal les effets.
Bientôt (et cela commence dès aujourd’hui), il y aura des nanoparticules, des OGM partout, sans garantie de contrôle ni même de traçabilité.
De plus, des lois scélérates ont permis la spéculation incontrôlée sur les denrées alimentaires, dont se servent allègrement les grand argentiers de la planète, en appauvrissant momentanément une population, en faisant monter les prix en achetant d’énormes stocks, puis en les revendant une fois les prix élevés.
Cette manière de faire est inhumaine, bien qu’elle soit tout à fait logique dans le cadre du capitalisme. Mais il faut faire cesser cela, car il se pourrait bien qu’à terme, quelques personnes mal intentionnées utilisent la faim pour contrôler, réguler et contraindre les peuples. D’ailleurs, un certain monsieur Kissinger, bien connu pour ses idées humanistes, a semble-t-il déjà déclaré : « Si vous contrôlez le pétrole, vous contrôlez le pays, mais si vous contrôlez les semences, vous contrôlez l’alimentation. Et celui qui contrôle l’alimentation tient la population en son pouvoir ».
Evidemment, dirons certains, mais personne ne serait capable de faire une chose pareille ! Vous croyez vraiment ?
Regardez ce qui est en train de se passer actuellement. Les OGM sont en train de créer des semences non-reproductives, qui permettent à ceux qui les vendent d’obliger les cultivateurs à en racheter pour chaque récolte, à des tarifs bien évidemment compétitifs. Les champs OGM, qu’on le veuille ou non, sont déjà bel et bien en train de coloniser la planète, et finiront bientôt par anéantir les capacités reproductives naturelles de nos ressources alimentaires. Cela signifie donc qu’à plus ou moins long terme, les cultures deviendront dépendantes de quelques grosses entreprises qui leur vendront leurs semences, sans possibilité de pouvoir recourir au bio ou même au précédent mode de culture.
Imaginons maintenant qu’une guerre éclate, et que les ennemis ne puissent plus faire se reproduire leurs récoltes. Même les particuliers, dans leurs jardins, ne sont plus capables de faire pousser quoi que ce soit : c’est la défaite assurée, la capitulation, ou la famine.
Bien sûr, on peut accuser cette imagination d’être conspirationniste ou impossible, mais on ne peut pas nier la possibilité technique d’une telle idée.
Ensuite, on pourrait évoquer une certaine initiative lancée par les soins de ceux en qui il faudrait avoir une confiance aveugle, ceux qui profitent pleinement d’un système qu’ils auraient tort de vouloir changer : je parle du fameux « coffre-fort anti apocalypse », financé par Bill Gates, Monsanto et Rockfeller (tiens, un ami de Kissinger ?). Une sorte de congélateur géant gardé sous haute sécurité, renfermant un nombre gigantesque de semences « originelles », dans le but officiel de posséder, juste « au cas où », une réserve capable de faire renaître la nature. On peut s’interroger sur les raisons qui poussent ce genre d’individus à imaginer une telle situation, et on peut douter de l’argument selon lequel les apprentis sorciers de Monsanto désirent protéger l’humanité, sachant que c’est bien eux qui sont en train de l’asservir par leurs actions.
Certains affirmeront qu’il faudrait qu’ils soient fous pour que nos dirigeants aient intérêt à créer la famine, et ce seront sans doute les mêmes qui défendront l’idée que nous sommes trop nombreux sur cette planète. D’autres diront certainement que les émeutes de la faim font peur à un gouvernement, les mêmes que ceux qui réclament plus de fermeté à l’égard des troubles sociaux.
Il faudra bien choisir un jour, et bien réfléchir : soit les hommes qui nous gouvernent veulent notre bien, et alors ils sont incompétents. Soit ils ne le sont pas (incompétents), et alors c’est qu’ils ne désirent pas notre bien. Sachant qu’un affamé ne se révolte que rarement et qu’il ferait n’importe quoi pour qu’on le nourrisse, le meilleur moyen pour un gouvernement de conserver son pouvoir est donc celui d’affamer son peuple, sans qu’il puisse se séparer de la tutelle de son maître, celui qui le nourrit.
Toutes les pièces d’un grand puzzle seraient alors en place : un chien ne mord pas la main qui le nourrit.

http://www.legrandsoir.info/Et-s-ils-voulaient-nous-affamer.html

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