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20/08/2010

Bangladesh : l'atelier de couture du monde en vient aux mains

Julie de Pardailhan

Attaques et fermeture d’usines, blocages d’autoroutes, saccages des commerces de Dacca… Les ouvriers du textile les moins payés au monde ont clairement fait savoir, hier, à l’occasion d’une revalorisation de 80% de leur salaire (!), qu’ils n’acceptent plus leur statut de main-d’œuvre quasi-gratuite du secteur occidental.

H & M, Gap, Levi Strauss, Marks & Spencer, Carrefour, Zara entre autres dépendent de ces travailleurs locaux, composés à 90% de femmes, qui leur fournissent pour 18 euros par mois de quoi remplir leurs stocks. (Et transformer, soit dit en passant, les capitales en boutiques de fringues.). Les 3,5 millions d’emplois créés – sur une population de quelque 125 millions d’habitants – profitent moins au reste du pays qu’à ces chaînes, auxquelles sont en outre octroyées des incitations fiscales.

3 semaines d’émeutes pour 55 euros

Le filon découvert dans les années 80 pourrait donc se tarir avec une prise de conscience locale peut-être due à l’alphabétisation, à la scolarisation des filles qui constituent l’essentiel de la base productive, ou encore au récent avènement du micro-crédit. Les envois d’argent des émigrés rapporteraient plus que les revenus de ces surexploité(e)s qui comptent bien obtenir les 55 euros de salaire mensuel pour lesquels ils se battent. Depuis trois semaines les actions se multiplient, réprimées aux gaz lacrymogènes par un gouvernement "aux ordres des propriétaires d’usines", et dont le budget annuel est inférieur au chiffre d’affaires du seul H & M.

http://www.contre-feux.com/billets/bangladesh-latelier-de-couture-du-monde-en-vient-aux-mains.php

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