L'Etat donne des subventions aux entreprises d'insertion qui s'articule à une politique du chiffre des personnes réellement réinsérées. Du coup, les entreprises d'insertions sont tentés de sélectionner... encore, parmi les plus faibles. Décryptage.
L’autre économie c’est le microcrédit, les systèmes d’échanges locaux, les coopératives, les associations etc. et aussi les « entreprises d’insertion ». C’est un auditeur Philippe Lerouvillois, professeur à l’Institut National Polytechnique de Lorraine qui m’envoie une très belle lettre sur le sujet. Les entreprises d’insertion sont nées à la fin des années 70, à l’initiative de travailleurs sociaux désireux de réinsérer les exclus du travail. Ce sont donc des entreprises qui travaillent avec des exclus, des chômeurs de longue durée ou des érémistes par exemple. Il y en 560 qui emploie 34000 salariés, souvent à mi temps. Dans quel secteur ? Le bâtiment et les travaux publics, le nettoyage, l’aide à domicile. Ce sont des entreprises très intensives en travail. Peu de capital, beaucoup de main-d’œuvre. Et, évidemment, une main-d’œuvre peu qualifiée.
Ces entreprises sont aidées par l’Etat
Il y a aussi un effet pervers dans les taux de sorties.
On mesure tout l’effet pervers de la politique de la productivité et du chiffre : voulant faire le bien, inciter les entreprises à réinsérer, on fait le mal, on aide ceux qui en ont le moins besoin. Si le travail est un droit constitutionnel, l’entreprise d’insertion doit avoir toute sa place dans le tissu des entreprises. Le travailleur à réinsérer n’est pas un assisté : il ne creuse pas des trous pour les reboucher. Il aide à la personne ou travaille dans le bâtiment, bref, il produit, même si sa productivité est faible.
La phrase du jour : Denis Clerc, le fondateur d’Alternatives Economiques : « Davantage de coopératives aiderait à remettre le système économique sur ses pieds et à donner au travail la place qui n’aurait jamais du cesser d’être la sienne. »
Marianne2 - 18.05.09
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