Le cercle des experts attitrés – véritable club d’abonnés aux médias qui les accueillent – et des chroniqueurs patentés (ainsi que des éditorialistes tous terrains) est, comme nous l’avons plusieurs fois relevé, particulièrement étroit [1].
Les chroniqueurs en particulier, notamment quand ils se présentent comme des spécialistes des questions économiques, politiques ou internationales, font entendre, à plusieurs voix, des opinions souvent similaires. Parce qu’ils commentent, jour après jour, l’actualité, ils n’en retiennent le plus souvent que l’écume et sont condamnés, « à leur insu de leur plein gré », à répéter en toutes occasions, les mêmes musiques stéréotypées.
Que faire ? Comment délivrer de leur lourde charge ceux qui donnent et se donnent l’illusion qu’ils peuvent, quotidiennement, proposer des idées nouvelles ? Faut-il et comment élargir le cercle des chroniqueurs pour en diversifier les voix et pour leur laisser le temps de réfléchir ?
Le Jeudi 5 février 2009, invité dans le cadre des « Jeudis d’Acrimed », Frédéric Lordon, après une intervention sur « Les médias et la crise » (que l’on peut découvrir ici même en vidéo) répondait aux questions de l’assistance.
Evoquant les chroniqueurs qui, notamment quand ils traitent des questions d’économie (mais pas seulement), font entendre, sur une lancinante petite musique, des voix souvent proches de l’unisson - des voix qui, parce qu’elles chantent chaque jour, se condamnent à être superficielles - Frédéric Lordon se risqua à formuler une proposition originale… Une proposition qui a peu de chances d’être reprise. Mais la voici :
Notes
[1] Voir, à titre d’exemples, « “L’Expert Académie” et ses sergents recruteurs », décembre 2008, « Les voix enchanteresses de l’économie sur France Inter, juin 2008, « Les matins du “oui” sur France Culture », avril 2005 et « Lancinante petite musique des chroniques économiques », 1999.
ACRIMED - 10.03.09
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