Isabelle Legault - Mondialisation.ca - 13 mars 2009
Récemment, des articles ont fait état du rapport de la commission Cameron rendu public le 3 mars dernier. Celle-ci a fait enquête sur les problèmes survenus dans les laboratoires terre-neuviens. 386 patientes atteintes du cancer du sein ont reçu un mauvais diagnostic suite aux analyses de laboratoire devant déterminer le type de traitement à recevoir.
Mais des problèmes ont affecté la précision des résultats du test et ont eu des conséquences sur les diagnostics et leur traitement. Certaines ont reçu un traitement d’hormonothérapie alors qu’elles auraient dû recevoir de la chimiothérapie. Plusieurs femmes sont décédées et les survivantes meurent d’espoir. Ne dit-on pas que l’espoir fait vivre?
L’enquête de la commission a révélé certains problèmes comme le manque de formation pour les technologistes de laboratoires médicaux, une préparation inadéquate des échantillons et de mauvais contrôle de qualité.
Est-ce que le Québec est à l’abri d’une telle catastrophe? Non, le Québec n’est pas à l’abri de ces erreurs. Récemment, des technologistes médicales du CHUM ont dénoncé le manque de personnel dans leurs laboratoires. Elles ont du mal à respecter les délais prescrits par leur ordre professionnel pour livrer les résultats des analyses. Elles doivent travailler sous pression et faire du temps supplémentaire pour y arriver.
Certains employeurs sacrifient la qualité du travail et des résultats en embauchant dans les laboratoires des salariés qui ne sont pas formés adéquatement pour effectuer un travail qui pourtant demande des connaissances et une formation reconnue. La gestion déficiente de ces employeurs met donc en péril la qualité des diagnostics et des soins.
Chaque jour, les médias rapportent autant d’histoires d’horreur vécues dans le réseau de la santé. Des cas isolés, nous dit-on. À la longue, cela fait beaucoup de cas et d’actes manqués. Selon la Société canadienne de science de laboratoire médical, « chaque province a la responsabilité de s’assurer que les laboratoires médicaux travaillent selon les normes professionnelles les plus élevées ».
Quelle sera la prochaine dérive? Quand est-ce qu’un gouvernement prendra au sérieux les demandes inlassables des salariés de la santé? Faudra-t-il qu’une telle catastrophe arrive? Qu’une commission d’enquête québécoise fasse des recommandations à nos gestionnaires? Rendu là, il sera malheureusement trop tard.
Et qui va enfin se lever pour nous protéger de ce système qui nous rend malades?
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
13/03/2009
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