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11/03/2009

L'État providence est mort, vive l'État Pénitence

L'État a démissionné de ses responsabilités, au profit du Marché, sous la justification d'un prétendu capitalisme social. Mais le libéralisme économique, par définition étranger à toute idée de morale et de justice, a modifié la donne. Et l'État se retrouve aujourd'hui spectateur, contraint de constater que son monde ne tourne plus rond. Quand l'État providence fait place à l'État Pénitence...

Les annonces se suivent et se ressemblent

scandale liberalisme Les prix des produits alimentaires ou des services connait une hausse sans précédent, dans tous les domaines. Les salades sont achetées 15 centimes revendues entre 1 et 1,5 euro. De nombreux produits sont en hausse de 10 à 20% sans autre justification qu'une augmentation des marges. Les tarifs du gaz, de l'essence et des services bancaires, entre autres, sont en très forte hausse, alors que les sociétés dégagent des bénéfices jamais atteints ! Les sociétés commerciales engrangent les bénéfices, en étouffant les consommateurs.

mondialisation economie hors de controle

scandale liberalisme La crise financière mondiale est partie des Etats-Unis, où les banques ont accepté de prêter à des citoyens américains déjà surendettés : le taux d'endettement moyen des ménages américains est aujourd'hui de 140%. Le marché immobilier était en perpétuelle hausse et l'endettement immobilier était donc considéré comme un investissement «sûr». Mais la conjugaison de la baisse des prix de l'immobilier et de la hausse des taux d'intérêt a conduit au défaut de paiement de nombreux emprunteurs, et à la chute de nombreux établissements de prêts américains, puis européens. Ce mécanisme de prêt risqué («subprime») est tout à fait légal, et même encouragé par la législation américaine (Community Reinvestment Act). Favoriser à tout prix l'endettement, au delà du raisonnable, qu'importent les conséquences.

scandale liberalisme Les plans de licenciements massifs s'enchainent à grande vitesse. Prenons l'exemple criant d'Arcelor-Mittal. En 1981, Usinor est nationalisée car trop endettée, et non rentable. En 1995, Usinor, remise sur pied, est privatisée. Elle devient en 2006, par un enchainement de fusions et d'acquisitions, Arcelor-Mittal. Début 2007, le groupe annonce la fermeture des sites français de Gandrange, malgré une augmentation importante de la demande en Acier, et malgré 7 milliards de bénéfices sur l'ensemble du groupe. Au même moment, la direction annonçait avoir effectué, en une semaine, le rachat de ses propres actions pour un montant de 32 millions d'euros, avec pour seul objectif de faire monter le cours de l'action ! Au total, sur les sociétés du CAC 40, 30 milliards d'euros sont ainsi consacrés au rachat d'actions propres, qui disparaissent ainsi du circuit d'investissement. La spéculation immédiate est favorisée par rapport à l'investissement sur le long terme. Et tant pis pour la collectivité !

Dérégulation, dérèglementation, désorganisation

Ces trois exemples, parmi tant d'autres, sont typiques de la divergence des intérêts des sociétés privées et des collectivités. Et l'État est totalement impuissant... car aussi immorale et absurde que soit la situation économique actuelle, illustrée par ces trois exemples, tout est parfaitement légal. La «dérégulation» à tout-va, tant prônée par les tenants de l'État minimal, les néolibéraux, a plongé les économies libérales dans une situation qui est totalement hors de contrôle.

Concernant la baisse du pouvoir d'achat, la hausse irraisonnée des prix... Les ministres de l'Economie, Christine Lagarde, et de la consommation, Luc Chatel, n'étaient pas au courant. La seule directive qu'ils sont en mesure de donner est hilarante : «faire du vélo» et «faire jouer la concurrence»... Concernant les subprimes, quelques belles déclarations d'intention inutiles, sans plus. Sur les licenciements massifs... Nicolas Sarkozy a promis des investissements de la part de l'État, totalement illégaux au regard des accords européens (dont le Traité «salvateur») et internationaux en vigueur. La seule possibilité reste la nationalisation en force, ça peut passer. Mais aujourd'hui, une grande partie des groupes qui licencient sont bénéficiaires ! C'est le cas pour la banque Northern Rock, en Angleterre, qui va être nationalisée, pour éviter une faillite... mais quel message ! «Sociétés privées, faites n'importe quoi, on vous y autorise... Et si vous avez des problèmes, l'État assure». Mais l'État, c'est la collectivité, c'est le peuple. Enfin...

L'État français s'est définitivement privé de ses outils pour réguler le Marché. Il en est réduit à l'impuissance des mots inutiles. Il s'est lui-même coupé les bras, et ça ne repousse pas !

Les mots ont un sens, mais finalement... on s'en fout ?

Les mots on un sens - 04.03.09

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